Bonjour aux quelques personnes qui perdu sur ce site seront tombées sur ma fanfic. J'écris cette histoire sans grande prétention avec comme intérêt premier de m'amuser avant tout avec les personnages. J'espère néanmoins que ceux qui prendront la peine de lire apprécieront ce qu'ils verront. Je m'excuse par avance des fautes qui se sont certainement glissées, la grammaire française et moi n'avons jamais été de grandes amies.
Bien entendu aucun des personnages ne m'appartient et je vous épargne tout le blabla du copyright et vous souhaite simplement une bonne lecture.
- Et vous n'avez aucun pouvoir sur moi
Les mots avaient été prononcés, elle avait gagné, elle avait triomphé de lui et de son labyrinthe. Jetant son cristal dans les airs le roi des gobelins vit la jeune femme le rattraper, par réflexe, alors que les pans de son habit virevoltait autour de lui, le transformant en chouette. Et alors que sonnait les treize coup fatidique, Sarah se retrouva dans son salon les sens encore engourdis par la confrontation qu'elle venait de vivre. Le temps de retrouver ses esprits elle vit le bel oiseau de nuit aux blanches plumes s'envoler par la fenêtre. C'était terminé, elle avait vaincu.
5 ans plus tard
Sarah avait changé depuis son aventure dans le labyrinthe. Savoir qu'un autre monde existait l'avait à la fois fait grandir, tout en l'enfermant un peu plus dans son monde de rêve et de magie. Le monde réel et la banalité de son quotidien lui paraissait bien terne à côté de l'aventure qu'elle avait vécu alors qu'elle n'avait que 15ans. Ses amis, qu'elle voyait presque tous les jours, lui rappelait sans cesse qu'elle était différente des autres. Elle était la championne du labyrinthe, celle qui avait défié le roi des gobelins et qui l'avait vaincu par la force de ses mots et de son caractère.
Jamais elle n'oublierait ces treize heures à courir, résoudre énigmes sur énigmes pour sauver son frère. Frère dont elle prenait grand soin depuis ce jour, le chérissant plus encore en sachant de quoi elle l'avait sauvé. Son petit Toby avait six ans à présent et grandissait comme tout les petits garçons de son âge, dans la joie, la bonne humeur et les caprices. Parfois le soir, alors qu'elle le couchait et lui lisait une histoire, Sarah se demandait ce qu'il serait devenu si elle avait échoué dans sa tâche. Son frère serait-il réellement devenu un gobelin comme le roi lui avait dit ? Peut être, peut être pas, on ne pouvait jamais être certain avec ces créatures féeriques. Mais ce dont elle était certaine, c'est que plus jamais elle ne ferrait l'erreur de souhaiter quelque chose sans y avoir correctement réfléchis. Les conséquences dépassaient bien trop souvent la pensée qui accompagnait le souhait, cela elle l'avait appris à ses dépends.
Depuis son retour la vie pour elle était différente. La présence de ses amis, sur lesquelles elle pouvait compter, lui avait rendu son quotidien plus léger. Aillant toujours quelqu'un à qui parler elle s'emportait moins, était devenu plus calme. Ce changement fut accueillis avec surprise et joie par son père et Karen. Ignorant ce soudain revirement, les deux adultes n'avaient cependant pu que féliciter la jeune fille de son attitude, et depuis les choses étaient beaucoup plus sereines dans le foyer des Williams. Mais ce qu'ils ignoraient, c'est que cette attitude plus calme et plus posée cachait un autre sentiment, celui de supériorité.
Sarah savait qu'un autre monde existait, elle savait que dans ce monde les petits préoccupations puérils des américains moyens n'avaient pas leur place. Et savoir cela la faisait se sentir plus grande, plus intelligente, supérieur. Bien entendu la jeune fille étant d'une bonne nature ne prit pas conscience de ce fait pendant un long moment. Laissant la place à sa nouvelle vanité de s'épanouir doucement aux fils des ans. Ses amis, qu'elle traitait toujours avec gentillesse, était devenu pour elle comme des enfants dont elle devait prendre soin, un peu bête mais si mignon. En se sentant responsable d'eux, Sarah avait muri. Supérieur à ses compagnons elle agissait comme une mère auprès d'eux, sans que ceux-ci s'en plaignent, ce complaisant presque devant cette espèce d'autorité qu'elle incarnait à leur yeux. Elle les aimait bien entendu, mais le temps avait passé et elle était devenu différente, plus adulte. Ses compagnons d'une nature assez enfantine, ne faisait que renforcer cette sensation de leur être supérieur.
C'est pourquoi au fils du temps, Toby devient le compagnon de jeu préféré de Ludo et Sir Didimus. L'enfant, depuis son retour du labyrinthe, fréquentait les créatures qui venaient rendre visite à sa soeur. Habitué depuis tout petit à ces étranges amis, le petit garçon n'avait jamais vraiment posé de questions à leur sujet, ils étaient là c'est tout. Pourquoi papa, maman et les autres ne pouvaient pas être au courant de leur existence ? Ce n'était pas vraiment son problème. D'où venaient-ils ? Pourquoi étaient-ils là ? Pourquoi n'apparaissaient-ils qu'à la demande de sa soeur ? Il ne le savait pas et était encore trop petit pour se poser les bonnes questions. Pour l'instant il appréciait juste leur compagnie et les jeux que nul autre aurait pu lui offrir.
Seul Hoggle restait vraiment proche de Sarah. Occupée à ses études ou à son club de théâtre, la jeune femme prenait toujours la peine de converser sérieusement avec le nain, le seul qui finalement soi vraiment un minimum à sa hauteur. Bien que Sarah soi resté pour beaucoup une enfant dans son esprit, une sorte d'enfant jouant à la maman, le changement de milieu ainsi que le début de ses études universitaires l'avaient fait grandir et Hoggle était le seul des ses amis du labyrinthe qui puisse suivre ce changement. Bien que restant grognon et en grande partie trouillard, le petit homme fripé était fidèle et attentionné avec Sarah qu'il aimait plus que tout. Elle était sa première amie, celle qui lui avait donné le courage de défier le roi des gobelins et un peu de joie dans sa vie autre que celle de se débarrasser de ces pestes de fées. Cependant avec les années il avait pu sentir qu'un certain sentiment de hiérarchie s'était établit entre eux. Sarah était la princesse de la maison, gouvernant ses habitants lorsque le couple royal n'était pas là. Et bien que la jeune femme ne semblait pas en avoir pleinement conscience, elle remplissait son rôle avec naturel. Donnant des ordres sans le savoir, tant celui lui semblait aller de lui-même. Bien qu'Hoggle soi le seul à s'être rendu compte de cela il ne disait rien. Pour lui aussi il lui était naturel de voir Sarah gouverné son foyer et ses invités.
C'est ainsi que s'écoula les cinq années qui suivirent la grande aventure du labyrinth. Sarah, plongée dans la magie du monde féerique, s'enferma un peu plus dans ses rêves, se sentant spécial de par sa connexion avec le labyrinthe, celle qui lui permettait d'appeler à elle ses amis. Cette attitude eu pour conséquence de l'éloigner discrètement de ses pairs. Agréable, jolie et intelligente, elle n'avait pas vraiment de problème pour discuter avec ses camarades, que ce soit au lycée ou après, à l'université. Toujours ouverte, prête à offrir un sourire au monde, elle avait des compagnons pour ses cours, mais rien de plus. Restant à distance, elle ne cherchait jamais à approfondir les relations qu'elle avait en proposant des sorties ou des soirées. Parler avec ses camarades lui suffisait amplement et se faire des nouveaux amis ne l'intéressait pas vraiment, elle en avait déjà.
Son temps libre elle le passait plongée le nez dans un livre d'histoire, de conte ou de quelque sujet que ce soit en rapport avec les créatures du monde d'en dessous. Ainsi après quelques recherches, Sarah était arrivé à une conclusion des plus évidentes. Le roi des gobelins n'était pas lui-même un gobelin, mais plus certainement un homme du peuple des fées. La nature des fées différaient fonction des pays et des cultures, mais avec un peu de logique on pouvait réussir à plus ou moins les classer, et l'homme qu'elle avait rencontré dans le labyrinthe était définitivement un fé, un homme au physique elfique et possédant des pouvoirs magiques qu'il utilisait pour jouer des tours aux humains. Cela lui correspondait bien. Cependant plus que le terme fée, qui lui faisait trop penser à ces petites choses qu'elle avait croisé à l'entrée du labyrinthe, le mot fae semblait plus approprié. Oui un fae, tel devait être l'espèce dont faisait partie celui qu'elle avait défié des années auparavant.
Depuis qu'elle s'était renseignée sur les créatures magiques et leur pouvoirs, Sarah évitait d'appeler le roi des gobelins par son nom. Le nom d'un fae était quelque chose de magique en soi, et la jeune femme craignait que le prononcer provoquerait une quelconque réaction. N'était pas stupide elle se gardait depuis cinq ans de prononcer le patronyme de son adversaire ou bien même de le nommer alors qu'elle racontait l'histoire à Toby. L'enfant adorait qu'elle lui conte le soir ses aventures du labyrinthe et en particulier le moment où les gobelins détruisaient leur propre ville dans leur bêtise. La jeune fille n'avait pas voulu caché à son frère ce qui c'était passé alors qu'il n'avait qu'un an. Il aurait été plus facile de ne rien dire, mais Sarah n'arrivait pas pu se résoudre à mentir au petit. Décidant d'user d'une autre méthode, elle avait choisis de tout lui raconter, et cela plusieurs fois pour que jamais il ne puisse oublier. Elle était certaine que plus tard, lorsqu'il serait capable de comprendre, il la remercierait pour cela et la pardonnerait peut être pour son souhait irréfléchi.
Des toutes les choses qu'elle avait apprit sur le monde féerique, une l'avait profondément troublé. Celui qui boit ou mange quoique ce soit provenant du royaume des fées est condamné à y demeurer pour l'éternité. Comme Perséphone aux enfers, Sarah avait croqué dans un fruit qui n'était pas de son monde. L'aventure qui avait suivit ce geste était resté profondément gravé dans son esprit et revenait la hanter parfois. Le bal avait été comme un rêve pour elle et les souvenirs associés à cet épisode déclenchait chez elle des sensations contradictoires qu'elle aurait préféré oublier. Tentant d'oublier le bal, le mystère de la pèche, lui, persistait. Une sourde inquiétude l'habitait depuis cette découverte, la faisant craindre le pire. Peut être qu'un jour l'homme qui la dérangeait et la fascinait à la fois reviendrait, lui annonçant qu'elle était condamnée depuis le moment où elle avait croqué dans le fruit et qu'elle était condamnée à rester avec lui dans le labyrinthe.
Cette inquiétude, elle s'en était rendu compte avec les années, était accompagnée d'une belle part de rêverie. Sa nature romantique et ses lectures la menait souvent à broder des histoires autour de cet homme qui malgré les années, l'hypnotisait toujours autant. Sarah se détestait parfois à se laisser aller à ce genre de fantasme indigne d'elle. Car plus que l'homme, c'était l'idée qu'elle s'en faisait qui la charmait. Par son image la jeune femme pouvait s'inventer ses propres histoires d'amours accompagné d'un destin jonché de magie et d'aventures. Le roi des gobelins n'était là que pour servir son imagination, il était l'image de l'amour, le prince ténébreux semblable à ceux qu'elle avait pu côtoyer dans ses romans et qui la faisait rêver. Sarah aimait et détestait cette partie d'elle, cette nature romantique qui l'obsédait certains soirs alors qu'un sentiment de solitude l'envahissait.
Etant âgée de vingt ans elle avait souvent pensé aux garçons alors que le temps passait. Mais étrangement tous paraissaient bien fade à côté de l'éclatant roi des gobelins. Que ce soit pour le physique ou pour la personnalité. Aucuns hommes n'étaient capable de se tordre à ses rêveries comme le fae à qui elle pensait plus souvent qu'elle ne l'aurait voulu. Son pragmatisme la poussait sans arrêt à rejeter ce genre de chimère. Si elle voulait être capable d'avoir une vraie relation un jour elle allait devoir s'ouvrir aux autres et accepter un homme comme un être à part entière et non comme une illusion crée par son imagination toujours aussi fertile. Etant pour le moment incapable de cela, trop éblouit par l'idée de l'amour plus que par la réalité et sa fadaise, Sarah avait repoussé les garçons. C'était à la fois plus simple pour elle et certainement pour eux. Voilà à peu près où en était sa vie à ce stade.
Cinq ans à grandir tout en restant une enfant rêveuse. Lancée dans des études histoires où elle suivait la piste des fées et de leur légende, Sarah n'en n'avait pas pour autant oublier ses rêves de théâtre et participait activement à la troupe de son université. Tout allait pour le mieux dans sa vie d'une certaine façon et bien que la jeune femme puisse rêver d'un destin plus grandiose, elle se gardait bien de faire quoi que ce soit pour le changer, au risque de le regretter.
