Que mes lecteurs habituels se rassurent, je n'ai nullement abandonné mes autres fics de LOTR. Simplement, une idée qui me trottait dans la tête depuis je ne sais plus combien de temps a fini par me pousser à commencer une nouvelle fic.

Quoi qu'il en soit, si vous lisez ces mots c'est que vous avez cliqué sur le lien. J'espère donc que vous lirez cette fic avec autant de plaisir que j'ai pris à l'écrire. Les personnages et lieux de cette fiction ne m'appartiennent pas, sauf pour ce qui est de Bando. Pour le reste, tout est propriété de JRR Tolkien et de ses héritiers, ainsi que des personnes ou organisations ayant acheté leurs droits. Ce n'est pas mon cas, aussi ce récit n'a-t-il aucun but lucratif, et a seulement pour but de distraire.

Attention: ce récit peut contenir des scènes de violence explicites.

Sur ce, je vous souhaite à tous une bonne lecture.


Eveil

Chapitre Premier : Suicide Mission

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Dans une cabine exiguë, emplie de mille machines constellée de boutons clignotants, se tiennent deux hommes. Vestes soigneusement repassées, cravates parfaitement nouées, coiffures impeccables, tout en eux respire le calme et la maîtrise de soi. Pourtant, leurs sourcils dont froncés tandis qu'ils observent à travers un miroir sans tain la silhouette qui s'agite en contrebas. Depuis leur écran de contrôle, elles voient tout ce que cet homme voit et elles ne peuvent pas manquer de remarquer à quelle vitesse il verrouille ses cibles.

C'est lui qu'il nous faut, dit l'homme de droite. Il est parfait.

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La règle numéro un quand on est un soldat, c'est de rester discret. Avancer silencieusement vers sa cible, la surprendre dans le dos et l'égorger d'un coup, rien n'est plus jouissif que ça. Le seul problème c'est que quand vous le faites, vos supérieurs vous traitent de brute sanguinaire, et vous démette de vos fonctions avant de vous envoyer dans un asile psychiatrique. Il m'a fallu toute ma ruse pour me sortir de ce merdier, et encore, rien n'est fait. Je suis en sursis, qu'ils disent. Eh bien qu'ils en pensent ce qu'ils veulent, mais je vais effectivement devenir fou si ils continuent à m'ordonner de tirer sur ces affreuses effigies en carton-pâte.

Encore une qui surgit devant moi. Sans perdre de temps, je vise et je tire, pratiquement en même temps. Je sais tuer, et j'aime ça. Mais pitié, faîtes-moi disparaitre ces pantins ! C'est quoi l'intérêt de buter du carton, hein ? Un deuxième ennemi en bois apparait comme par magie, accompagné cette fois d'un civil. Je tire donc sur le type sans que ma balle ne fasse qu'effleurer la femme qui l'accompagne. D'ailleurs, pourquoi on doit jamais tirer sur les femmes ? Les femmes-soldats, ça existe aussi ! Et allons-y, c'est toute une foule de gens qui me fait face, maintenant, pour un seul homme armé. Tant pis, j'en ai marre. D'une pression du pouce, je désactive la fonction de verrouillage de mon arme, et le balaye toute la place. Une voix retentit dans mon casque.

« Bando ! Arrêtez immédiatement vos conneries ! »

« C'est quoi l'intérêt de faire ça, bordel ? » dis-je. « Vous me dîtes à quoi ça sert de tirer sur des cibles qui ne crient pas et ne saignent pas ? J'en ai ma claque ! Donnez-moi des cibles vivantes ! Ordonnez-moi de tuer, merde ! Envoyez-moi sur le terrain ! »

Le petit grésillement dans mon oreillette m'informe que mon interlocuteur vient de couper la communication. Je me déleste rageusement de mon casque et le jette à terre, ainsi que mon fusil factif. Ils me jugent dangereux et refusent de me donner une véritable arme ! Ces imbéciles ne comprennent pas que quand on est face à un véritable ennemi armé, tout ce qui compte c'est de le tuer. Ils ne réfléchissent pas à ce genre de choses, eux qui restent bien à l'abri planqués dans leurs structures ultra-protégées. La porte de la salle d'entraînement s'ouvre soudain, émettant un bruit des plus horripilants. Deux hommes en costard en entrent et me regardent fixement. L'un d'eux m'est inconnu, mais le second…

« C'est ridicule ! » vocifère-je à l'adresse de mon chef de section, planté là devant moi. « Plus de ce maudit entraînement ! » Je soupire et m'adosse contre la rambarde d'acier qui borde la plate-forme d'accès à la salle. Mais à ma grande surprise, c'est l'inconnu qui me répond.

« Un assassin c'est échappé du centre de détention cette nuit », dit-il. « Je veux que vous le retrouviez le plus vite possible, et que vous l'abattiez à vue. »

Je le regarde, abasourdi. Ai-je rêvé, où ce type vient de me proposer un job qui a tout d'alléchant ? « L'abattre ? Je pourrais l'abattre sans aucune sommation ? » J'éclate de rire en voyant sa mine renfrognée. Sûr qu'il me prend pour un fou, lui aussi. Mais comme il a besoin de moi, il va devoir faire avec. « Faut juste que je le bute ? »

« Excusez-moi, monsieur Liebert… » fait une voix derrière moi.

Je me retourne et d'un réflexe à peine contrôlé, je propulse mon poing en pleine face de la jeune femme qui m'a interpellé. Sur la plate-forme, tout le monde se lève, en attendant sans doute la réaction de mon employeur, mais à mon grand plaisir ce dernier ne bronche pas. La femme est tombée à terre et me regarde de deux grands yeux pleins de larmes, en se tenant le nez. Un filet de sang coule de sa narine droite. Elle aurait pu être belle, sans ça. « Ne me surprend jamais plus par derrière, pauvre cruche. » Je me retourne vers l'inconnu, qui me fixe cette fois d'un air intéressé. « Je me fiche totalement de savoir qui je dois buter. J'accepte, du temps que vous me sortez de cette routine obsolète ».

« Vous en sortirez, ne vous inquiétez pas », me répond-il avec un sourire qui n'a rien de rassurant. « Mais il faut que vous aimiez le risque. J'ai lu votre dossier, monsieur Liebert. Premier acte de violence à cinq ans, en poignardant un homme en pleine rue… »

« Ce connard matait le cul de ma sœur. »

« Engagé dans l'armée à 16 ans », continue-t-il sans paraître remarquer mon intervention, « Pris dans les forces spéciales à 22, formation de tireur d'élite à 24… et radié des listes de l'armée après un comportement particulièrement violent à l'encontre d'un otage il y a un an. Les détails n'étaient même pas écrits. »

Pas étonnant, après ce que je lui ai mis dans la gueule, à cette enflure. « Vous voulez vraiment les connaître, ces détails ? » demande-je d'un ton sarcastique.

« Il s'en passera », répond mon chef de section d'un ton sec. « Bando, cette fois ce sera pas une promenade de santé. »

Parce que combattre sous les bombardements alliés en Afghanistan en était une, peut-être ? « La dernière fois que j'ai entendu ça, je m'en suis sorti avec un ongle cassé », préfère-je dire. Il vaut mieux éviter de le contrarier tant que je ne suis pas officiellement engagé sur l'affaire. Et puis même s'il est un peu lourd, il a réussi à m'éviter l'asile, ce type.

« Ce sera une mission sans appui, en plein territoire ennemi. Pas de contact radio, pas de soutien aérien, pas de renforts, pas de largage de provisions. Tu seras seul dans un pays qui nous est totalement inconnu, et tu ne pourras en revenir que ta mission accomplie. »

Là, ça commence sérieusement à me plaire. La radio, c'est pour les tapettes qui ne savent pas prendre d'initiatives. Les provisions, je les récupère sur les cadavres. Leur soutien aérien, il a largué une bombe sur deux soldats alliés juste devant moi. Et un pays inconnu, ça veut dire que je pourrais y faire ce que je veux sans qu'on m'emmerde avec les formalités, vu qu'il est pas surveillé par satellite. « Je suis dropé dans la jungle, je bute un enfoiré qui possède vraisemblablement des infos compromettantes sur notre putain de gouvernement, et je rentre tranquille à la maison en abattant tous ceux qui se dressent devant moi. Et vous dîtes que c'est pas une promenade de santé ? » J'éclate de nouveau de rire.

« Vous ne serez pas droppé », continue l'inconnu. « Vous devrez juste passer une porte qui vous amènera où vous devez aller. »

C'est quoi ces conneries ? Je dois poursuivre un mec échappé en Amazonie, ou un gosse qui se cache sous le lit de sa chambre ? Qu'importe, je vais bouger d'ici, et c'est ça qui compte. Je lance le plus beau sourire sadique que je possède en fixant mon nouvel employeur. « Je veux carte blanche pour éliminer toute possible menace se dressant sur ma route. Et la promesse qu'aucune plainte ne sera portée contre moi à la suite de ça. »

« Vous partez ce soir », me dit-il pour toute réponse. « Soyez prêt. »

Oh, ça, je le serais, mon pote. Avec un dernier petit rire de joie, je me dirige vers la porte, quand la jeune femme que j'ai frappée m'interpelle.

« Monsieur Liebert… Le dossier de votre mission, monsieur ».

Elle m'a encore abordé par derrière, mais je me retiens. Son nez pisse encore le sang, ce serait déplacé de lui ouvrir la lèvre en plus. Je lui arrache presque la pochette des mains et passe la porte. Derrière, c'est un de ces interminables couloirs qui constituent la majorité des structures militaires officielles. Distraitement, je tourne à droite, puis à gauche, et encore à droite, avant d'entrer dans ma « planque ». Bando Liebert est inscrit en lettres noires sur la porte, histoire que tout le monde sache que c'est ici qu'on peut trouver le fameux soldat à la violence sans borne. Personne ne comprendra jamais les raisons qui m'ont poussé à massacrer ce pauvre type qu'on avait pris en otage, mais au moins il a eu sa vengeance, même posthume. J'ai été viré de mon unité à cause de lui.

Je jette le dossier sur la paillasse qui me sert de lit et entreprend de dégrafer mon gilet pare-balle. C'est utile, ce genre de gadget, mais qu'est-ce que ça peut être lourd… Je l'accroche à l'unique porte-manteau qui trône au beau milieu de la pièce, puis enlève mes gants, mes rangers et mon t-shirt. Je fais couler un peu d'eau dans la minuscule vasque que l'on m'a accordé, et me débarbouille le visage en le rinçant plusieurs fois. Quand je relève la tête, l'homme que je vois dans le miroir me fait presque peur.

Des cheveux châtains coupés court, des yeux noirs lançant des éclairs en permanence, des sourcils épais et constamment froncés, surplombant une bouche mince qui est du plus bel effet avec le nez un peu de travers du fait d'un coup de genoux bien placé. Les joues sont émaciés, et on devine l'arrête de l'os en dessous, ce qui donne l'impression que les traits du visage ont été coupés au couteau. C'est le cas, avec la cicatrice qui part du dessous du menton pour arriver à l'épaule gauche. 28 ans, et encore plus effrayant que Steve Buscemi au sommet de sa forme. Je ne peux m'empêcher de ricaner en me disant que si je m'effraie moi-même, mes adversaires doivent vraiment avoir les boules quand je leur fait face.

Je me détourne de mon auto-contemplation et m'assied sur le lit. Comme toujours, il est aussi dur que du béton armé. Dormirais-je par terre que j'aurais moins mal au dos. Je prends le dossier et commence sa lecture. Sur la première page figure la photo d'un homme d'une trentaine d'années, peut-être un peu plus, les cheveux aux épaules, un peu de barbe mal rasée, des yeux gris, et un air féroce qui somme toute me fait penser à moi. En-dessous, son identification : un certain Aragorn Arathornion, 1m96. Localisation inconnue. Famille inconnue. Date de naissance inconnue. Métier inconnu. Leurs dossiers sont toujours incomplets, mais là ça relève d l'exploit. Leurs informateurs devaient dormir quand ils l'ont constitué, y'a pas d'autre explication.

La deuxième page est tout aussi inintéressante. La seule information utilisable est « possesseur d'une épée bâtarde, à double-tranchant, lame de cinq pieds, nommée par lui-même Strider ». Ah, et à côté, noté qu'il s'en ait servi pour trucider trois flics et en blesser deux autres. « Ne semble pas connaître les armes à feu ». Ce sera pis que du gâteau, de me faire ce type. Plus j'y réfléchis, et plus je me dis que ça va être l'éclate. Je m'empare de la troisième page, m'attendant à la trouver tout aussi dénuée d'intérêt, mais je me rends compte que c'est en fait une lettre manuscrite, qui m'est visiblement destinée.

Monsieur Bando Liebert,

Je vous en sais gré d'avoir accepté mon offre. Cette lettre est strictement confidentielle, et je ferais appel à votre sens de soldat en vous demandant de la brûler une fois sa lecture achevée. Comme vous le savez, le centre de détention de Murol est une prison de haute sécurité qui abrite également des recherches scientifiques liées aux dimensions parallèles.

Il se trouve que nos savants ont trouvé il y a quelques semaines un moyen de prouver l'existence d'autres mondes inconnus du nôtre. Certains endroits de notre planète posséderaient une fréquence électromagnétique amplement supérieure au reste de la Terre, comme par exemple le triangle des Bermudes. Ces zones permettraient de par l'énergie qu'elles dégagent de lier notre monde à d'autres grâce à des portes, qui s'ouvrent si elles sont soumises à un choc extrêmement violent. Pour vérifier cette théorie, nous l'avons testée sur les marais situés non loin du centre de détention, et qui constituaient un site de choix. Le résultat a dépassé nos espérances.

Je vous ferais grâce des détails, mais toujours est-il qu'un homme en est sorti et, malgré les gardes qui surveillaient la porte, s'est aventuré à Clermont-Ferrand. Quand la police locale a tenté de l'arrêter, il s'est défendu avec une épée primitive et a réussi à en tuer trois. Le centre l'a confiné dans une salle spéciale, mais suite à un problème survenu dans le générateur central, il est parvenu à s'enfuir.

Il est d'une force et d'une agilité peu commune. En moins dix minutes, il a abattu quinze de nos agents, et est parvenu à rejoindre la porte. Malheureusement lors de sa détention, il en a bien trop vu. Votre mission est de l'abattre à vue.

Vous serez seul sur le terrain, et un code spécial vous sera donné pour que nous vous ouvrions la porte à votre retour. Pour nous assurer que vous aurez accompli votre mission, vous devez nous rapporter la bague qu'il porte au doigt, gravée à l'effigie de deux serpents enroulés, aux yeux d'émeraudes.

Au vue de la difficulté de la mission, il va sans dire que vous serez grassement rémunéré. En cas de réussite, vous serez restitué au sein de l'armée avec le grade de colonel, et vous aurez droit à une amnistie totale concernant vos actes passés. L'équipement que vous emmènerez ne dépend que de vous, mais il vous est strictement interdit de confier vos armes à un autochtone. Votre départ aura lieu le samedi 17 novembre au soir.

Salutations distinguées.

Ce n'est même pas signé, mais pas besoin d'avoir fait science po pour deviner que c'est le type qui était avec mon chef de section qui l'a écrite. Conformément aux ordres, je sors mon briquet et flambe la lettre. Je regarde les derniers fragments se consumer sur le sol, puis je m'empare d'un t-shirt propre et je vais directement à l'armurerie. Les gens que je croise me regardent bizarrement. C'est vrai, je n'ai plus le droit d'aller m'amuser avec de vrais flingues depuis mon « dérapage », mais là, je suis porteur d'un dossier me relevant de cette stupide restriction. Je brandis la paperasse devant les deux gros-bras qui gardent l'entrée de la réserve, et après un dernier regard suspicieux envers moi, ils me laissent passer. Enfin je te retrouve, ma mine d'or !

Y'a tout, là-dedans. Des petits flingues aux grosses mitrailleuses, en passant par les fusils à lunette et les lance-flammes. Je récapitule la situation. Je vais m'aventurer dans un pays inconnu, avec pour seul repère une photo du type que je dois buter, et sans même savoir le type de paysage auquel j'aurais affaire. Donc on abandonne les rangers, à moins de vouloir se péter les genoux en plein désert. Je récupère une paire de bottines cloutées, un peu plus légères et surtout moins encombrantes. A la place de gants, je m'équipe de mitaines tout aussi confortables et permettant plus de sensibilité avec la gâchette. Un gilet pare-balle neuf, une tenue de camouflage verte, et une autre jaune dans un grand sac. J'y fourre des provisions en boites de conserve, et deux bouteilles d'eau de deux litres, auxquelles j'ajoute quelques tablettes de chocolat. On peut aimer ça autant que tuer, non ?

Question armement, inutile de faire dans le trop lourd. Un fusil de précision, un d'assaut, deux flingues, et un couteau de chasse qui me plait assez. Sur la lame, je vois inscrit AK-47 CCCP. Okay, maintenant je sais d'où viennent toutes nos armes du siècle dernier… Inutile également de m'encombrer d'une radio. Déjà que quand on nous promet du soutien aérien, il ne vient pas toujours, alors je ne parle pas quand on nous dit qu'il n'y en a pas. Je rajoute une cagoule dans mon sac, j'accroche le couteau à ma jambe et ressort de l'armurerie. Les deux gardes me regardent encore plus étrangement.

« Amusez-vous bien, les gars », dis-je. « Je repars sur le terrain et vous, vous allez continuer à vous faire chier à garder une putain de porte blindée située au fin fond d'une base militaire suréquipée. Super utile, comme boulot. » Je les plante là et retourne au terrain d'entraînement. Avec des joujoux comme ça, je vais vraiment les trouer, leurs fichus figurines en carton. Le seul problème, c'est qu'en regardant ma montre, je me rends compte qu'il est déjà 18h. Donc c'est mort pour aller leur défoncer toutes leurs conneries avec lesquelles ils m'ont saoulé pendant un an.

Je fais demi-tour pour sortir du complexe, et me dirige tout droit vers la sortie du camp. Tout le monde stoppe ses occupations pour me regarder. Reluquez-moi bien, c'est en homme libre que je sors d'ici, les mecs. En homme libre et armé. Les marais de Murol s'étendent juste devant la porte d'entrée de la base. En temps normal, une seule plate-forme d'acier permet de rejoindre le centre de détention, mais ce soir il y en a un second qui s'aventure dans la brume des marécages. Mon employeur m'y attend, dans une jeep peinte aux couleurs vertes des marais. J'y monte sans mot dire, et l'engin démarre, conduit par un militaire à l'air taciturne. Sympa, l'ambiance. Enfin, en même temps, je sais pas quoi dire, et j'ai pas non plus envie de parler. Le silence qui s'étend avant la traque est le meilleur moment de la chasse. Et aujourd'hui, comme jadis, je vais chasser de l'homme.

Le véhicule stoppe devant un étrange cercle flou qui s'ouvre au bout de la route. Mon employeur en descend et me le désigne.

« Voici la porte. Vous êtes prêt ? »

Non, si je t'ai rejoint, c'est que j'ai pas encore pissé. Tiens, c'est vrai en fait, j'ai oublié de passer par là dans ma hâte de tuer. « Je trouve votre type, je vous ramène sa bague et je regagne mon poste dans l'armée avec une prime de risque et un grade largement supérieur à mon ancien, c'est ça ? Ouais, ça me botte assez, votre truc. » Je passe la tête à travers le cercle. Derrière s'étendent encore des marécages. N'eut été l'étrange flou, j'aurais dit qu'il se foutait de ma gueule. « Vous êtes sûr que c'est ici ? »

« Parfaitement certain. Une fois que vous serez passé, nous refermerons la porte. Quand vous aurez accompli votre mission, retournez-y, et dîtes « Anneau ». Même la porte fermée, nous vous entendrons et vous ouvrirons. Compris ? »

« Si j'étais con, vous m'auriez pas engagé », maugrée-je. « A toutes. »

Je fais un pas en avant dans l'inconnu. Le paysage est exactement le même, mais un clac retentissant m'informe que leur fameux passage est clos. Parfait. Je suis seul, et je vais enfin pouvoir tuer.


Le premier chapitre est clos. S'il vous a plu ou si vous avez quoi que ce soit à me faire remarquer, je vous saurais gré de m'en faire part via une review. J'y réponds toujours, et je serais heureux de discuter d'éventuels points de cette fic avec vous.

La fiche de Bando est disponible sur mon blog (adresse dans mon profil).