RIFIFI A L'ELYSEE
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Résumé : Un charmant matin de printemps, d'été, ou de toute autre saison d'ailleurs, la nouvelle agence 'Watson et cie' reçoit un visiteur peu ordinaire. Nouvelle affaire, nouvelles rencontres, nouveaux mystères, bienvenue dans le nouvel univers de Laure !
Personnages : Laure Thilliez - Le Maître 'Professeur Watson'
Rating : K+ (rien de bien méchant)
Disclaimer : L'univers du Docteur ne m'appartient pas, ni (malheureusement pour moi, heureusement pour eux) les personnages qui y appartiennent.
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Coucou ! Voilà donc, comme promis, ma nouvelle histoire centrée sur le Maître et Laure ! :) J'en ai déjà écrit 4 chapitres, le 5ème est en cours d'écriture, donc ne vous inquiétez pas pour le temps de publication.
Par ailleurs, si vous avez un jour particulier où vous voudriez me voir poster, dites le moi. Pour l'instant, je poste le week-end, mais si vous préférez avoir des nouvelles pendant la semaine, aucun problème !
Sur ce, bonne lecture ! ;)
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Rififi à l'Elysée
Chapitre 1 : L'affaire numéro 78.
Aux yeux de tous, cela aurait pu être un matin comme les autres. Mais pas pour Laure, ni pour le Maître par ailleurs.
Car au beau milieu de leur bureau d'investigations, se tenait ni plus ni moins que le Président de la République en personne. Oh, il n'était pas seul, imaginez le représentant d'un Etat laissé sans protection pendant ne serait-ce que quelques minutes, et ce serait une catastrophe planétaire. Il était donc accompagné d'une petite dizaine (pour ne pas effrayer ses interlocuteurs, sans aucun doute) de gardes du corps. Qui étaient tous des copies conformes du « Transporteur » (vous savez, le grand type chauve et musclé qui ne parle pas mais tue d'un simple regard ?).
Interrompus en plein milieu d'une énième dispute, Laure et son associé n'avaient pas bougés de leur place, attendant un ordre d'exécution qui n'avait pas l'air de vouloir venir. Et heureusement, car Laure soupçonnait son acolyte de tenir son tournevis laser pointé sur le dirigeant de la France.
Le Président toussota, puis, le plus normalement du monde, saisit le fauteuil réservé aux clients, et s'assit en croisant les jambes.
Laure et le Maître se dévisagèrent, indécis et surtout paniqués à l'idée de recevoir une balle de la part d'un des gorilles plantés aux quatre coins de la pièce.
- Hum hum … toussota à nouveau le Président. Si vous voulez bien vous assoir, nous pourrions évoquer le problème qui me pousse à me déplacer par moi-même dans vos bureaux.
Sitôt dit, sitôt fait, nos deux amis se retrouvèrent installés à leur place respective, comme pour tout client « normal ».
- Bien … Avant tout chose, rien de ce qui est prononcé ici ne doit sortir de ce cercle très privé, constitué de vous, moi et des personnes en lesquelles j'ai le plus confiance. Ceci étant dit, je pourrai alors m'exprimer en toute tranquillité.
Ses interlocuteurs acquiescèrent, sans avoir d'autre choix.
- Votre petite association créée il y a peu a réussi à se faire remarquer auprès de nos services d'information.
« En gros, nous sommes surveillés par les Services Secrets. Yahou ! Célébrité, quand tu nous tiens !»
- Ce que vous résolvez nous enlève d'énormes responsabilités, mais en contrepartie, nous force à rechercher plus en profondeur certaines menaces dont nous ne soupçonnions même pas l'existence. J'ai donc moi-même contacté le Premier Ministre britannique, afin d'avoir de plus amples informations sur ces … extraterrestres. Après un long entretien dans une salle blindée au sous-sol de Downing Street, j'ai pu apercevoir l'étendue des lacunes de la France en la matière.
Il s'interrompit quelques secondes afin de s'assurer que les deux détectives percevaient l'ampleur de la situation. Lesquels tentaient de ne laisser transparaître aucune émotion vexante sur leur visage. Enfoncer des portes ouvertes était une de leurs spécialités, et l'expérience du Maître à la tête de la Grande Bretagne leur avait sauvé bien des fois la mise lors de leurs chasses.
Le Président repris son discours.
- Mais je ne viens pas pour vous demander de vous mettre au secret, bien au contraire. Il se trouve que nous avons … quelques petits problèmes, d'une nature particulière, que je ne peux laisser aux mains d'experts scientifiques sans imagination.
Laure se saisit d'un carnet, tandis que le Maître s'installa plus confortablement dans son fauteuil. Ainsi le Président en personne venait leur confier une affaire. Qui devait être plutôt importante, vu qu'il se déplaçait à travers la France sans se soucier du quant dira-t-on.
- Nous vous écoutons, monsieur le Président.
« Ouah, si quelqu'un m'avait dit que je prononcerai cette phrase un jour, je l'aurai envoyé consulter ! »
- Je peux m'assurer une nouvelle fois de votre discrétion dans cette affaire ?
- Sans la connaître, il nous est difficile de prêter serment !
Laure balança son pied dans la cheville de son acolyte, qui grimaça de douleur. Elle se hâta de rattraper la bourde avant de finir ventilée dans la pièce par les gardes du corps.
- Bien entendu, monsieur le Président, vous avez notre parole.
- Merci.
Il hésitait manifestement à commencer son récit.
- Monsieur, notre vie est parsemée de toutes sortes de mystère qui semblent ridicules aux yeux des gens. Rien de ce que vous pourrez nous dire ne nous paraîtra de la sorte, soyez-en certain.
« Encore ce ton pédant et toutefois mielleux ! Un jour, il faudra que quelqu'un lui interdise d'ouvrir la bouche en public ! Ce type est une calamité ! »
- Connaissez-vous l'Élysée ? Demanda-t-il brutalement.
- Comme tout le monde, de nom et par des photos. Sans plus.
- C'est un très vieux bâtiment. Trop vieux peut-être à présent pour assurer une sécurité parfaite. Il date du XVIII ème siècle, construit sous Louis XV. Il a accueilli de nombreux personnages, tous plus célèbres les uns que les autres : la Marquise de Pompadour, Murat, Napoléon, son neveu, et bien entendu tous mes prédécesseurs.
Laure attendait patiemment que le Président daigne commencer son récit. Les faits avant tout !
- C'est pour cela que nous ne sommes pas inquiétés d'entendre, il y a de cela trois mois, des bruits étranges, venant des murs, du plafond. Nous avons fait appel à différentes sociétés spécialisées dans rats, termites et autres insectes en tout genre. Mais ils n'ont absolument rien trouvé. Puis, il y a un mois, des évènements étranges se sont produits.
Le Président marqua une pause dans son récit. Le Maître en profita pour poser les pieds sur le bureau, pieds qu'il enleva sitôt que Laure « involontairement » eut planté une paire de ciseaux près de sa semelle droite.
- Quels évènements, monsieur ?
- Des disparitions. Au début, ce n'était qu'un stylo ou une fourchette de temps à autre. J'ai fait enquêter, bien entendu, dans le cas où il y aurait un voleur parmi le personnel, mais …
Nouvelle pause, ce qui commençait à exaspérer les deux détectives. A ce rythme, le Président passerait Noël dans leur bureau !
- Mais ? L'encouragea patiemment Laure.
- Les objets réapparaissaient dans des endroits incroyables. Dans mes appartements privés, dans la salle de bains, au dessus de poutres dans des salons …
- Ils auraient très bien pu être placés là par une personne mal intentionnée.
- C'est ce que mon service de sécurité a pensé. Jusqu'à ce qu'on retrouve une matière étrange à côté d'un de ces objets. Visqueux, luisant, et …
« S'il continue ses pauses, Président ou pas, je le frappe jusqu'à ce qu'il puisse parler sans respirer ! »
- Et d'origine non-identifiée, conclut-il, mal à l'aise.
- Qu'entendez-vous par « non-identifiée » ?
- Nos experts ont analysé cette substance, elle ne correspond en rien à ce qui pourrait exister sur Terre. Un mélange dont voici les ingrédients, dit-il en leur tendant une feuille.
Les détectives parcoururent rapidement la liste du regard, sans trop s'attarder. De par leur expérience, ils savaient que les composants d'un produit pouvaient provenir des quatre coins de l'univers, et les nombreux points d'interrogation qui parsemaient la feuille ne pouvaient pas réellement les aider à y voir plus clair. Les Français avaient décidément beaucoup de retard à rattraper dans ce domaine particulier appelé la science.
- Continuez, je vous prie. Je suppose que ce ne sont pas quelques stylos qui vous ont poussé à venir ici.
- En effet. Certains papiers ont été déplacés, puis retrouvés, mais après examen approfondi, il est apparu quelques différences avec les originaux. D'abord nous avons cru à une erreur, un brouillon posé ça ou là. Puis nous avons regardé de plus près les objets retrouvés. Et effectivement, ce n'étaient pas les mêmes. Oh, à quelques infimes détails près bien entendu. Mais sans aucun doute, ils ont été « échangés ».
- Je suppose que vous avez fait expertisé ces objets.
- Le résultat est le même que celui indiqué sur la feuille que je vous ai donnée.
- Intéressant … murmura le Maître. Poursuivez.
- C'est là que les compétences de mon équipe de sécurité ont été dépassées. Nous recherchions un faussaire, un espion. Mais …
Le Président hésitait encore.
- Monsieur, nous sommes des professionnels, même si nous n'en avons pas toujours l'air.
- Ce n'est pas votre professionnalisme que je mets en doute, c'est ma propre vision du monde. Comprenez que ce que je vais dire me semble sorti d'un épisode d'une série télé futuriste !
Il prit une grande inspiration, puis releva la tête, à présent prêt à parler sans trouble.
- Il y a trois jours, ce n'est pas un objet traditionnel qui a disparu. Un des membres de l'équipe, chargé d'enquêter sur la provenance de ces bruits étranges, manquait à l'appel à la réunion habituelle. Il n'avait eu aucun contact avec ses collègues depuis plus de douze heures. Nous avons fouillé toutes les pièces du palais, nous n'avons retrouvé que son talkie-walkie, abandonné au premier étage au milieu d'un couloir.
« J'espère que la suite n'est pas celle à laquelle je m'attends. Pitié, pas de ça ! »
- Et hier, il est soudainement réapparu. Normalement, comme s'il ne s'était absolument rien passé. Bien sûr, nous l'avons examiné. Et...
« Je vais vomir ... »
- Son … organisme n'était plus le même. Quand nous lui avons fait faire des tests, nous nous sommes aperçus que ses capacités physiques étaient décuplées. Quand les scientifiques lui ont demandé son nom et ses origines, il a répondu exactement ce qu'il était inscrit dans le dossier. Même les plus petits détails de sa mémoire étaient fidèles. Cependant, de petites choses clochaient dans son physique. Un grain de beauté disparu, une tâche de naissance nouvelle … C'est à ce moment que nous avons décidé de faire appel à vous.
- Pourquoi pas au Royaume-Uni ? Ils sont certainement plus qualifiés, et ont plus de moyens techniques que nous !
Pure tentative désespérée pour ne pas hériter de ce cas suicidaire.
- Cette affaire doit rester entre les mains du Gouvernement Français. Certains papiers étaient … d'une importance capitale pour la sureté nationale.
- Je vois. Et nous sommes les seuls qualifiés pour ce genre de choses sur le territoire ? Ou alors vous avez décidé de nous éliminer sitôt cette enquête résolue ? Demanda ironiquement le Maître, sans se soucier du coup de pied sous le bureau qu'il recevrait dans la seconde.
Un des gardes s'approcha, un dossier à la main, que le Président saisit et ouvrit sans attendre.
- Voyons voir … Destruction de biens publics …
« Enquête numéro 66 : Pas de notre faute si le Cataprolis était en face du garage des voitures municipales, et que sa spécialité est d'exploser sans prévenir ! »
- Détournement de fonds …
A ces mots Laure lança un regard noir à son collègue. Censé prendre toutes ses précautions pour ne pas que les virements imaginaires ne se remarquent dans les comptes. Lequel lui prit un air innocent et leva les yeux au ciel.
- Vol à l'étalage …
« Voilà ce qui arrive quand on n'a pas de matériel sous la main ! »
- Emprunt d'identité …
« Fallait bien entrer dans cette banque ! »
Le dossier se referma sèchement.
- J'ai besoin d'ajouter autre chose ? Si vous acceptez, et si vous résolvez cette enquête en toute discrétion, votre dossier sera effacé. Pas d'objection ?
La mort dans l'âme, ils s'entendirent répondre :
- Aucune, monsieur le Président.
- Bien, alors si vous voulez bien me suivre, nous partons sur le champ !
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