• I •

Hermione avançait dans le couloir, complètement détruit par les combats. Il n'y avait plus aucun bruit. Les combats avaient cessés et le silence était tombé. On comptait les morts, les blessés. Les vivants devaient constater les pertes, prendre des décisions... Et elle, elle avançait dans ce couloir, complètement seule. Harry et Ron n'était pas là, elle ne savait plus depuis quand elle les avait perdu des yeux. Elle arrivait au bout du couloir, près de la porte qui l'appelait depuis tout à l'heure. Une main sur la poignée, une autre serrée autour de sa baguette, elle l'ouvrit d'un geste brusque. Un horrible rire retentit alors, un rire qu'elle ne pourrait jamais oublier, qui hanterait ses cauchemars. La brune trembla. La pièce dans laquelle elle venait de pénétrer n'était pas plus éclairée que le couloir et elle voulut lancer un lumos mais avant qu'elle puisse articuler le moindre mot, la silhouette inquiétante de Bellatrix Lestrange se découpa dans l'ombre et un éclair vert vint percuter la Gryffondor.

***

Hermione se réveilla en sursaut. Ses draps étaient trempés par sa sueur, son cœur battait beaucoup trop vite et ses joues étaient trempées par ses larmes. Il lui fallut un moment pour comprendre qu'elle était dans son lit et non à Poudlard, dans un couloir sombre ou Bellatrix l'attendrait pour la tuer. Son corps reprit peu à peu un rythme normal et elle sentit ses larmes se tarir.

La brune quitta son lit pour se rendre dans sa salle de bain. Elle ouvrit le robinet et s'aspergea le visage d'eau froide. Elle se sentit un peu mieux et retourna dans la pièce principale. Sa chambre était surélevée du reste de la pièce et on y accédait par trois marches. Il y avait son lit ainsi qu'une grande armoire. Des rideaux blancs, fins, permettaient la séparation entre sa chambre et le reste. Le reste comprenait un grand canapé crème, un tapis prune sur lequel était posé une table basse, une télé – seul objet moldu qu'elle ne pouvait consentir à abandonner – une cuisine qui faisait l'angle, un îlot central, une table en bois clair et un bureau. Autrement, l'appartement était remplit de diverses bibliothèques remplie de livres.

La jeune femme regarde l'heure et soupira. Elle n'arriverait jamais à se rendormir avant d'aller au travail alors autant se préparer. Une douche plus tard, elle était attablé devant son petit-déjeuner qu'elle prit lentement, sachant le temps qu'elle avait devant elle. Elle feuilletait distraitement un journal, perdue dans ses pensées.

Aujourd'hui elle devenait officiellement une Auror après une formation de trois ans. Elle attendait cela avec impatience depuis qu'elle était rentrée en Angleterre, autrement dit depuis qu'elle avait commencé sa formation. La jeune femme de vingt-cinq ans laissa les souvenirs affluer.

Il y avait d'abord eu la bataille de Poudlard, puis le moment où il avait fallut reprendre le cours de sa vie. Hermione avait été engagée au Département de contrôle et régulation des créatures magiques où elle avait travaillé pendant trois ans. Elle avait besoin d'un travail concret tandis qu'elle essayait de se remettre de l'année mille neuf cent quatre-vingt-dix-huit. Elle n'avait pas réussit et avait tout plaqué. La brune était partie en Australie. Pendant trois mois elle passa ses journées entre son lit dans un hôtel et la plage, le soir. Puis un jour elle s'était décidée à aller voir ses parents et à leur rendre la mémoire. Elle avait passé le reste de son temps en Australie chez eux. Jusqu'à ce que Hedwige arrive, les pattes chargées d'un colis contenant des dizaines de lettres de la main de Harry. Elle avait alors compris que sa pause était terminée, qu'elle ne pouvait pas rester plus longtemps loin de ses amis. Elle allait déjà mieux, beaucoup mieux. Elle faisait moins de cauchemars, ses yeux avaient repris vie et elle retrouvait le sourire. Alors elle était rentrée en Angleterre. Il avait fallut trouver un appartement et se décider sur quoi faire. Hermione s'était rendue compte que les bureaux n'étaient pas fait pour elle ou, en tout cas, pas à plein temps. Elle avait décidé de rejoindre Harry chez les Aurors. Trois ans plus tard, la voilà.

Plongée dans ses pensées, elle n'avait pas vu le temps filer et c'est le bruit d'un bec contre les carreaux d'une de ses fenêtres qui l'en tira. Hermione reconnu la chouette de Ginny.

Coucou Hermione,
Retrouve moi ce soir, après ta journée
de travail, au chemin de Traverse !
On va fêter ton passage en temps
qu'Auror. Et tu n'as pas le droit de
dire non sous prétexte que tu as
du travail, compris ?
À tout à l'heure !
Ginny.

Hermione sourit et griffonna une réponse positive avant de laisser repartir la chouette. Puis elle se dépêcha d'aller enfiler un pantalon noir, un débardeur bleu et un blazer ainsi que des bottines avant de transplaner jusqu'au Ministère. Elle avait rendez-vous à onze heures avec le chef des Aurors, Williamson. En attendant, elle se rendit à son petit bureau pour ranger ses affaires. Chaque Auror partageait son bureau avec son coéquipier – les Aurors fonctionnant par équipe de deux. Ceux qui étaient en formation, comme l'était la jeune femme jusqu'à hier, s'installait sur un des bureaux disponible dans l'espace de travail ouvert au centre de l'espace réservé aux Aurors. Elle allait donc avoir son propre bureau. Mais elle serait seule, car aucun autre élève en formation n'était apte à passer Auror pour le moment. La Gryffondor soupira, ne sachant pas si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Elle était assez indépendante et adorait travailler seule, au moins elle n'avait pas à demander l'avis de qui que ce soit. Mais quand elle voyait les autres équipes, elle savait que le lien qu'on créait avec son coéquipier valait bien le pouvoir de décider de tout

Encore une fois, elle s'était plongée dans ses pensées et se fut un baiser sur son front qui l'en tira. Elle sourit à celui qui venait d'arriver.

« Salut Harry ! Ça va ?
- Très bien, sauf si tu n'acceptes pas le rendez-vous de Ginny. J'ai cru qu'elle me mettre en pièce, et si tu ne te libères pas ce soir...
- Ne t'en fais pas ! Je lui ai dit que je viendrais. »

Le brun poussa un soupir de soulagement qui fit rire son amie.

« Prête à devenir Auror ?
- Oh que oui ! Même si je sais que je n'aurais pas de coéquipier tout de suite. Tu crois que Williamson va m'affecter à une équipe de deux ou me faire travailler seule ?
- Je ne sais pas, répondit Harry, précipitamment. »

Trop précipitamment au goût de Hermione qui fronça les sourcils. S'il s'était agit de quelqu'un d'autre, elle était sûre qu'il lui cacherait des choses. Mais Harry n'avait aucune raison de lui mentir, aussi laissa-t-elle cette idée de côté.

« Et c'est toujours bon pour samedi soir, vous venez manger chez moi ? demanda la brune.
- Oui ! J'ai hâte de voir la fille que Ron veut nous présenter.
- Moi aussi, j'espère juste qu'il ne s'agit pas de Lavande ou d'une autre dinde dans le genre. »

Les deux amis rirent en même temps. Oui, ils espéraient que la nouvelle petite-amie de Ron avait un peu plus de cervelle que la Brown.

« Sinon, nous allons entendre parler de Ron-Ron, lâcha Hermione d'un air malicieux. »

Ils repartirent dans un fou rire de plus belle et, finalement, Harry finit par la laisser à son rangement et lui fit promettre de lui raconter son entretien avec Williamson. La Granger accepta, certaine qu'il n'y aurait rien de bien intéressant à dire de toute façon et continua à mettre ses maigres affaires dans un carton. Le temps lui sembla long jusqu'à son entretien avec son chef, mais il finit par arriver. Elle frappa à la porte et Williamson la fit entrer puis asseoir en face de lui.

« Bonjour Hermione. Bon, nous savons tous deux pourquoi tu es ici. Félicitations, vous n'êtes pas nombreux à réussir à entrer chez les Aurors, mais je sais que tu en seras une excellente. Qui peut encore en douter, de toute façon, dit-il, un sourire en coin.
- Merci, répondit Hermione, les joues rouges.
- Un bureau est en ce moment aménagé pour toi. Et ton coéquipier, termina-t-il après un temps de pause.
- Mon coéquipier ? »

La brune fronça les sourcils.

« Pourtant, je croyais que tous les Aurors étaient déjà en équipe ?
- Tous les Aurors actuels, oui. Mais nous avons une nouvelle recrue.
- Il ne me semblait pas que quiconque ait réussit à passer la formation, hormis moi. »

Ce n'était pas de la prétention mais une simple constatation.

« Cet Auror ne vient pas d'Angleterre. Il est parti se former en France est vient de revenir dans son pays natal. Il intègre donc notre équipe.
- Oh, je vois ! »

Hermione était désormais intriguée, elle avait hâte de savoir qui allait être son équipier.

« Et où est-il ?
- Ici, Granger, fit une voix au moment même où la porte s'ouvrait dans son dos. »

La Gryffondor se figea et ferma les yeux.

Pitié, non, pas lui. Faites que j'ai mal entendu la voix. Pitié.