Petit mot : Oui bon je sais, c'est pas le moment de commencer une nouvelle fic. Surtout que j'en ai... euh... déjà 3 en route. Mais je peux pas m'en empêcher, c'est vraiment plus fort que moi. Mais bon, vu que j'en ai plusieurs sur le feu, celle-là mettra un peu de temps à updater. Désolée...

J'espère que ça vous plaira quand même.


23 heures…

Et toujours personne.

Gakupo commençait à s'inquiéter. Il savait bien que sa protégée rentrait souvent aux alentours de deux ou trois heures du matin, elle ne réapparaissait parfois que le lendemain. Mais elle le prévenait à l'avance au moins. D'habitude…

Oui mais d'habitude, il avait son portable sur lui.

Et ce n'était pas dans une tenue de combat traditionnelle que l'on pouvait planquer le petit bijou de technologie qui lui servait de téléphone. Il effectua encore quelques enchaînements sur le pauvre mannequin de paille qui lui servait de cible. Une fois persuadé que le malheureux bonhomme qu'incarnait le mannequin ne se relèverait pas, il posa son sabre de bois dans un coin et se dirigea vers les vestiaires.

Non pas qu'il allait se changer, il comptait bien rester encore un peu, mais c'était dans la poche de son jean qu'il avait laissé son portable. Il attrapa l'objet en question et en ouvrit le clapet d'un geste sec.

1 message.

Elle, bien sûr.

''M'attends pas''

Il contempla les trois mots un instant. C'était… comment dire ? Légèrement frustrant ? Ou déconcertant. Ca avait au moins le mérite d'être clair et précis.

Il poussa un soupir en refermant son portable.

Bon, il en avait encore pour au moins trois heures.

Il sortit des vestiaires, récupéra son sabre et retourna frapper sur le pauvre mannequin qui avait eu tort de penser qu'il aurait un moment de répit.

Lorsqu'il rentra, il était propre, frais et dispo, pas vraiment le genre d'état d'esprit dans lequel on se trouve à une heure où la plupart des honnêtes gens sont déjà couchés. Il pouvait bien trouver quelque chose pour s'occuper en attendant d'être un peu fatigué.

Un déclic provenant de la salle de bain l'avertit.

Elle sortit calmement, seulement vêtue de la serviette de bain qui recouvrait son corps des épaules aux genoux.

- Tiens, petit poisson est revenu finalement, fit-il avec un sourire ironique.

Elle ne dit rien, détacha ses cheveux, lui lança un regard noir et se dirigea vers la cuisine sans rien rajouter.

- Rooh, Luka, c'est pour rire. Tu le sais bien. Qu'est-ce que tu as fais ce soir ?

Il lui emboîta le pas. Elle refermait déjà le frigidaire lorsqu'il posa un pied sur le carrelage. Elle s'appuya sur la table pour boire le thé glacé qu'elle venait de prendre.

- Comme si ça t'intéressait…

- Peut-être pas. Mais que je rigole un peu.

Elle eut une moue adorable et s'appliqua la cannette froide sur la tempe.

- Je suis allée cueillir des fleurs, déclara-t-elle avec un petit ricanement.

Le regard complice qu'elle lui lança ne laissait aucun doute sur la fleur en question. Gakupo croisa les bras.

- Je la connais ?

- Peut-être.

Elle avala une gorgée de sa boisson avant de reposer son front sur l'aluminium gelé.

- Une fan encore. J'ai eu un mal fou à faire en sorte qu'elle ne s'évanouisse pas à chaque fois que je lui adressais la parole.

Un sourire naquit sur les lèvres de Gakupo. Vivre avec une star de la pop était loin d'être ennuyeux. Au moins, il avait droit aux nouvelles en avant première. Même avant la presse à scandale. Et cette affaire d'aventure avec une fan n'allait sans doute pas tarder à finir en première page d'un magazine people quelconque.

Lui aussi, il avait fini en couverture avec Luka, tout ça parce qu'ils sortaient ensembles du club de sport. S'en était suivi toute une histoire. La presse lui avait attribué le rôle de nouveau petit ami, et s'en était donné à cœur joie en voyant que Luka continuait à courir les filles et à se faire courir par les garçons. Ses penchants lesbiens étaient connus de tous ou presque.

La grosse déception était venue après. Non, il n'était pas son petit ami, c'était juste son coach. Tant pis pour vous. Et dire qu'il avait fallut organiser une conférence de presse pour un démenti aussi banal. Le monde était fou.

Bon, d'accord. Il ne niait pas qu'il avait finit dans le lit de la demoiselle plus d'une fois. Et si lui nourrissait peut-être un petit sentiment pour Luka, c'était loin d'être réciproque. A croire que la jeune femme était incapable de garder le même amant (ou amante) pendant plus d'un mois. Même les journaux avaient finit par s'en lasser et ne faisaient mention d'une quelconque aventure que lorsque c'était le partenaire qui avait un certain intérêt.

- Dommage, elle était mignonne. Ca aurait été parfait si elle ne poussait pas des cris hystériques à la seule vue d'un paparazzi.

- Si je ne te connaissais pas aussi bien, je penserai que tu es un peu exhibitionniste sur les bords.

- Ah ? Ca se voit tant que ça ? demanda-t-elle.

- Disons que tu ne fais rien pour te cacher des voyeurs, photographes, fans hystériques… continua Gakupo en comptant sur ses doigts.

- Ca va ! Ca va ! Pas la peine d'en rajouter.

Elle vida sa cannette d'un trait et la lança dans la poubelle.

- J'vais m'coucher, déclara-t-elle en passant devant Gakupo.

Il la regarda rejoindre sa chambre en silence, se délectant de la vision du déhanché de la jeune femme.

- Je sais que tu me regardes ! lança-t-elle une fois devant la porte de sa chambre.

Il ne releva pas.

- Je te prépare un petit déj' pour plus tard ? demanda-t-il de l'air le plus détaché possible.

- S'il te plaît, tu seras gentil.

- Ca roule.

Il savait au moins ce qu'il allait faire pour s'occuper un peu. Il entendit la porte claquer bruyamment, suivie d'un cri étouffé.

''Faut savoir se servir de ses mains pour autre chose que d'aller cueillir des fleurs…''pensa-t-il.

Mais il savait parfaitement que ce style de commentaire, il pouvait les garder pour lui et même se les mettre à un endroit bien particulier.


Luka émergea aux alentours de midi. Enfin… émerger… C'était un bien grand mot. Disons juste qu'elle réussit à sortir de son lit sans trébucher et à s'habiller d'une façon relativement correcte. Alors là, c'était sûr, elle n'était pas du matin. Mais alors pas du tout.

Il restait à trouver la cuisine. Franchement, quelle idée avait eu son producteur de vouloir l'envoyer en pleine ville, dans une baraque aussi grande ? Elle avait tout de même réussit à lui retirer l'idée de lui fournir du personnel. Elle savait très bien se débrouiller seule. Mais toute seule, elle se sentait un peu perdue dans cet immense appartement. En même temps, qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire dans trois chambres, deux salles de bain, une cuisine toute équipée, un balcon-terrasse orienté plein sud et tout un tas d'autres pièces dont elle n'avait toujours pas saisi toute l'utilité.

C'était d'ailleurs pour se sentir un peu moins perdue qu'elle avait proposé à Gakupo de venir vivre avec elle. Et elle ne regrettait pas son choix. Il restait bien à sa place de coach et quand il sortait du ''droit chemin'', c'était parce qu'elle lui avait forcé la main. Il avait juste la sale manie de se prendre pour un grand samouraï de l'époque Edo. Mais bon… Elle n'allait pas lui en vouloir pour si peu.

Elle trouva finalement la cuisine, puis l'interrupteur à tâtons. Son petit déjeuner l'attendait dans le frigo et elle remercia mentalement Gakupo de le lui avoir préparé. Lorsque c'était elle, elle avait plutôt tendance à sauter ce repas. C'était comme les fast-foods. Elle ne trouvait pas ça fameux, mais c'était vraiment plus pratique. Et puis au moins dans les fast-foods, on pouvait emporter la nourriture pour la manger plus loin, alors qu'être seule dans un restaurant, ça la mettait très mal à l'aise.

Lorsqu'elle eut fini, elle jeta un coup d'œil à l'horloge et elle se demanda si à une heure pareille, il ne valait pas mieux qu'elle se recouche. Après tout, prendre son petit déjeuner à l'heure du déjeuner, c'était prendre son déjeuner à l'heure du dîner et son dîner à trois heures du matin. Sauf qu'à trois heures du matin, elle avait bien l'intention de dormir. Alors autant sauter le déjeuner-dîner et retourner se coucher pour se lever à une heure relativement normale le lendemain et ainsi remettre les pendules à l'heure.

Toute contente d'avoir trouvé une solution à son problème, elle mit la vaisselle dans l'évier et se dirigea vers sa chambre d'un pas traînant. Jusqu'à ce qu'une main ferme ne l'attrape par le col et ne brise ses espoirs. Elle avait pourtant bien pensé à ne pas faire de bruit. A croire qu'il ne dormait jamais celui-là.

- Où comptes-tu aller comme ça ?

- A ton avis ? Par là, c'est pas la plage je te ferais remarquer.

- Tu n'as rien de prévu aujourd'hui ? demanda-t-il.

Luka se repassa mentalement son emploi du temps de la semaine. Si elle avait eu quelque chose ce matin là, c'était mort de toutes façons. Mais l'après-midi ? Mais rien à faire, elle ne voyait pas de quoi voulait parler Gakupo.

- Euh… Rien je pense.

Le visage du jeune homme se fendit d'un large sourire.

- Et que dirais-tu de passer l'après-midi à te faire du bien ?

Se faire du bien… ?

- Co… Courir ? demanda Luka d'un ton inquiet alors qu'elle priait ardemment pour que ce ne soit pas à ça que pensait son cher coach.

- Ma foi… Puisque c'est si gentiment demandé et que tu as l'air d'en mourir d'envie. Nous allons courir. Allez, va t'habiller, je t'attends devant la porte dans cinq minutes.

Il la lâcha après ces mots et retourna dans sa chambre. Elle fit de même d'un pas plus traînant encore. Ca allait être dur cet après-midi… Mais ça allait être dur…