En plein dernier rush pour le défi Halloween, je n'avais plus aucune motivation. Noé (aka Leptitloir) s'étant dispersé aussi, se mit à me montrer des images fort tristes. Le menaçant de moult supplices s'il continuait, les images titillant ma créativité, il me conseilla d'un sourire taquin de lire les titres. C'est ainsi que naquit cet OS en à peu près 10 minutes... Le titre, quant à lui, arriva un peu plus tard alors que je prenais une douche bien méritée après avoir vidé mon inspiration ici.

J'en ai marre de ma vie des fois...

Bonne lecture !


Je suis venu te dire que je m'en vais

Laisse moi partir.

Je dois y aller tu sais. Tu ne me retiendras pas. J'ai quelque chose à faire. Enfin, je dis "quelque chose" mais on sait tous les deux ce que c'est. Sauf qu'on ne le dira pas. C'est tabou. C'est "L'autre". Et c'est à cause de ça que tu ne veux pas que je m'en aille. Il le faut pourtant. J'y suis obligé. J'ai pas le choix. Je l'ai jamais eu. On l'a jamais eu. On a essayé, on n'a pas réussi. Fin de l'histoire. The end. Mouvement suivant.

Il faut que tu me laisses partir.

Il m'attend tu sais. Presque un an qu'il m'attend. Je peux pas trainer ici. Je peux pas rester pour toi. Tu le sais. Tu le sens plus que tu ne le sais d'ailleurs. Et ça te fait mal. C'est pour ça que tu te bats contre moi. Tu préfères ça, parce que l'idée même que je disparaisse t'es insoutenable. Et bordel ce que je te comprends. Je le supporte pas non plus tu sais. Je t'aime tellement. Ouais, aimer. Cocasse hein? On devrait pas utiliser ce mot. On n'a pas de cœur. Mais je m'en fous. Je vais disparaitre dans quelques minutes, alors je peux me permettre de te dire que je t'aime. Et que je sais que toi aussi. Et je te dis aussi que ça ne m'arrêtera pas. Il est trop tard. Je dois y aller. Malgré ça.

Je m'en vais mais ne m'oublie pas.

Comme si c'était possible de toute façon. Je le lis dans tes yeux. Je vais hanter ton esprit, secouer tes entrailles, peupler tes nuits. Tu ne pourras plus respirer sans penser à moi. Tu respireras pour moi ; même. C'est impossible que tu m'effaces. Je serai comme une tache qu'aucun lavage ne pourra faire disparaitre. Une brûlure au cœur, voilà. J'ai fais une brûlure à celui qui contrôle le feu, marrant non? Plus sérieusement, laisse moi une petite place en toi. Pas un bout de cœur vu que c'est impossible, mais un coin, dans ta tête. Une image qui réapparaitra quand tu mangeras des glaces au sommet du clocher. Un souvenir qui te fera sourire et te fera murmurer "Eh, je pense encore à toi". Ouais, je sais que c'est totalement égoïste vu que c'est moi qui pars. Je ne dirai pas le contraire. Mais j'en ai quand même envie, que tu penses à moi.

Je te quitte mais je garde une place pour toi.

Moi aussi je garderai un endroit rien que pour toi. Je me souviens de tout maintenant, d'avant, de ce qu'on était. Ça me donne deux fois plus de forces. Il va rien comprendre "L'autre" du fouillis interne que je vais foutre. Je vais tout dégommer à l'intérieur. Juste pour toi. Je vais subsister en lui pour toi. Je pars mais c'est pas pour autant que je vais t'oublier. Ça non, tu peux compter sur moi. Je sais que je peux partir en paix. Tu as une part de moi et j'ai une part de toi. Tout est plié, ordonné, rangé. J'ai plus rien à faire ici en fait. Sauf que tu es là, tu veux te battre, tu veux me garder. Et c'est impossible. Alors je suis obligé de te vaincre juste pour passer. Et à moi aussi ça me fait mal tu sais. Moi aussi je souffre de tout ça. Sauf qu'y a rien à faire. Dis toi que la seule façon qu'on a de lutter, c'est en se souvenant. Ce sera notre rébellion à nous.

Et puis, tu sais, je t'attendrai...