Parce qu'il faut bien l'avouer, les femmes dans Harry Potter on vraiment une place à l'avant-scène. Elles ont toutes un caractère bien particulier. Parce que sans leur mère nos héros n'auraient pas été les mêmes. Parce qu'elles en ont tant fait pour eux. Parce que tout repose sur elle. Parce que parfois, elle doit recevoir un hommage

peut-être un peu présomptueux et pompeux? mais il faut bien avouer qu'elles sont formidables!


Parce qu'avant de devenir Lord Voldemort, parce qu'avant de sombrer dans les ténèbres, il n'était qu'un bébé : Tom Elvis Jedusor du nom de son père honnis. Son père qui a lâchement abandonné sa mère déjà bafouée de la famille Gaunt, descendante du célèbre Salazar Serpentard. La pauvre Mérope Gaunt asservie par son père et son frère, humiliée par ces hommes, battue, vouée à la saleté a su se relever. Elle a appris à se défendre.

Lord Voldemort, le Seigneur des Ténèbres, Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, Vous-savez-qui... Une ribambelle d'appellation pour un homme lui qui n'était que Tom Elvis Jedusor ! Un simple bébé laissé au dépourvu dans un orphelinat moldu le jour de sa naissance. Quel autre choix avait sa mère ? Quelle autre possibilité s'offrait à Mérope Gaunt Jedusor quand son mari l'avait lâchement abandonnée enceinte lorsqu'il a appris la nouvelle ? Quelle autre disposition pouvait prendre Mérope Gaunt quand son père et son frère l'avaient fait souffrir toute sa vie, une vie d'asservissement pour être une fille, une vie de souffrance pour être une soi-disant cracmol qui a pourtant réussi le plus parfait philtre d'amour pour plaire à l'homme qui l'ignorait : Tom Elvis Jedusor, moldu de son statut ?

Il disait battre les moldus et les sang-de-bourbes pour venger la mort de sa mère qu'un jeune freluquet avait brisée. Il rendait responsable un simple et dépourvu moldu. Qui le lui reprocherait quand on connaissait la vie de sa pauvre mère.

Mérope Gaunt a toujours tout fait pour rendre heureux les autres. Les autres étant son père et son frère les seuls au courant de son existence. Les rendre heureux signifiait simplement ne pas être vue particulièrement par d'autres sorciers qui pourraient alors se moquer de la respectable famille, enfin si une quelconque grande famille de sorciers se souvenaient encore des Gaunt alors qu'ils n'étaient que des miséreux dans une bicoque. Parce que selon ces deux grands hommes la jeune femme n'était qu'une cracmol incapable de la moindre magie. Autant la punir convenablement de cet affront à un tel héritage sanguin : devenir elfe de maison à la place d'un elfe de maison... la magie en moins. Petite cendrillon dont le soulier de verre n'était autre qu'un médaillon aux armoiries de Serpentard. Bijou inestimable que notre maître fourchelangue s'est empressé de récupérer auprès d'une vieille roturière inconsciente de son malheureux destin en ouvrant à un jeune homme si distingué sa porte.

Rapidement, Cendrillon trouva un avantage non négligeable à son désespoir : le passage des jeunes nobles à cheval du village voisin. Bien sûr des moldus mais quel régal pour les yeux, particulièrement ce jeune Jedusor à la tête de sa troupe qui lui avait demandé le chemin après s'être égaré par mégarde tandis qu'elle attachait le linge afin de le sécher au soleil. Le sourire étincelant qu'il lui donna ne pouvait être que pour elle et la fit rougir. Depuis, très régulièrement les cavaliers passent par le sentier contournant la cabane. Et à chaque fois elle ne se prive pas de le regarder. Son frère a rapidement remarqué son manège et ne s'est pas fait prier pour en profiter et se moquer d'autant plus de sa jeune sœur. Au fil des années, elle écouta attentivement son frère et son père pour apprendre la magie. Elle était incapable de rien devant eux et leurs coups frappés toujours plus forts. Le soir, couchée par terre dans sa petite couverture elle lisait les livres de magie de son père. Elle tomba sur un philtre d'amour et se mit à rêver d'une vie lointaine avec son beau cavalier. Que cela était réjouissant ! Mais certes impossible. Pourtant un jour elle se décida. C'était après la visite d'un homme du ministère devant lequel elle fut brutalisée par son père. Honteuse et blessée par les nouveaux propos de son frère sur cet amour impossible, elle mit à exécution son plan. Ils allaient voir si ce n'était pas une sorcière, si elle ne pouvait pas plaire. Pendant des mois elle fit boire ce philtre à Tom qui l'emmena rapidement loin de ce bauge, loin de ces atrocités. Ce jour où il l'emporta sur son cheval elle ria comme jamais. Mais avait-elle déjà ri dans sa vie ? Elle sentit ce qu'était la liberté. Jamais, oh grand jamais, elle ne retomberait dans une telle bassesse. Elle aimait, elle était aimée, du moins c'est ce que la potion faisait croire, elle s'éloignait de son cauchemar. Les noces ont été rapidement célébrées. Quel beau couple, si bizarrement assorti. En réalité quelque chose n'allait pas mais les parents du mariés n'osèrent rien dire de la fille du vieux Gaunt. Cette famille était décriée, pratiquante des arts sombres, ennemie de Dieu et adorateur de Satan. La peur les empêchaient de tenter quoi que ce soit.

Mérope Gaunt avait supporté les moqueries, les injures, les coups, quelques rumeurs sur elle et sa famille n'étaient rien à côté. Elle était une jeune femme effacée, faisant de son mieux pour s'intégrer dans cette nouvelle vie. Après un an de vie commune et en découvrant qu'elle était enceinte, elle décida de stopper le philtre et de tout avouer à son mari, sûre que la véritable magie de l'amour opérerait. Grave erreur ! Ridiculisée, humiliée comme jamais par l'homme qu'elle aimait elle fut abandonnée à son sort portant un enfant dans son ventre. C'était tout ce qui restait de ce si beau jeune homme. Elle ne lui en voulait pas. Elle avait cherché à le tromper avec cette potion. Jamais elle n'aurait dû partir de chez elle, jamais elle n'aurait dû oser toucher quelque chose qui lui était interdit. Pourtant que de joies et de découvertes. Que de bonheur. Il lui avait promis les sept merveilles du monde et c'est bien ce qu'il lui a donné et même une huitième avec ce petit garçon. Elle n'était plus rien. Juste une femme à la vie de bohème. Seule, isolée et pourtant plus forte que jamais. Tom était parti mais un nouveau allait arriver qu'aurait-elle pu attendre de mieux après avoir entendu des femmes se plaindre de n'avoir jamais eu d'enfant, d'avoir perdu l'enfant en couche, ou d'avoir connu les affres d'un mort-né ? Elle avait eu plus que ces femmes. Et elle le devait à Tom. Ce n'était après tout que de sa faute.

Jour après jour, elle avança, marcha vers une destination inconnue. Elle demandait l'aumône. Parfois, un passant un peu plus généreux lui proposait de rester la nuit dans son humble demeure. Les autres nuits, elle dormait dans des granges, dans une cabane abandonnée. Une ou deux fois un fiacre l'amenait sans rien lui demander dans une ville proche où elle pouvait trouver une famille à aider contre de l'argent quelques jours, parfois quelques semaines avant qu'ils ne découvrent l'atroce vérité : une femme enceinte se promenant seule. Personne ne voyait plus loin. Elle ne pouvait être qu'une fille de petite vertu.

Au bout du septième mois, elle avançait beaucoup moins et lorsque le désespoir venait la déloger de son bien-être relatif elle pensait à l'enfant qui grandissait en elle. Elle portait la main à son collier et pensait à l'honneur qu'elle ferait à son ancêtre si elle parvenait à lui donner un petit garçon fort et beau comme son père. Non la vie n'est pas triste ! Non elle n'était pas à plaindre ! Elle avait tout ce qu'elle pouvait rêver : des souvenirs heureux, la trace de son histoire, un avenir à construire. Et alors elle posait les mains sur son ventre, baissait la tête et souriante elle murmurait des mots d'amour à ce fils prodige. Car oui, cet enfant serait extraordinaire. Oui, cet enfant serait parfait. Le plus beau que l'on verrait jamais. Comme son père, il ferait tourner les têtes, comme son père, il séduirait tous ceux qui l'apercevraient, comme son père, il serait à la tête d'une troupe. Peut-être même, et très certainement, serait-il sorcier et alors il connaîtrait les joies d'utiliser la magie, de pouvoir dépasser ses limites. Oh, oui, elle imaginait une vie féerique pour son petit garçon. Il serait le plus grand sorcier de tous les temps ! Il serait invincible ! Il serait adulé !

Il lui restait moins de deux mois avant qu'il n'arrive et elle devait trouver un hôpital, quelque chose où elle pourrait le mettre au monde et proche d'un endroit où elle pourrait travailler et loger pour l'élever. Il grandirait aimer. Il apprendrait la magie avec elle et il pourrait même aller à Poudlard. Il pourrait faire tout ce qu'elle n'avait jamais pu. Il serait son petit prince. Son roi. Elle lui donnerait tout.

Le dernier mois a été si horrible. Des douleurs constantes. Aucun hôpital assez proche ou qui aurait accepté une femme comme elle. Elle était seule. Elle ne pouvait plus travailler. Ses derniers employeurs l'ont remerciée sans lui donner ne serait-ce un penny. Elle n'avait plus de lien avec le monde magique. Elle était perdue dans le Londres moldu et incapable d'utiliser à nouveau sa magie tant elle était bouleversée. Elle se battait chaque jour pour rester en vie, pour tenir sa promesse envers son petit prince. Mais un soir pluvieux, elle n'avait plus le choix. Elle avait repéré un orphelinat de garçons. Quelle déchirure ! Comment pouvait-elle permettre cela ? Elle avait si honte d'elle. Quelle mère était-elle ? Ne pas survivre, ne pas rester en vie pour son enfant. Comment ferait-il ? Elle n'avait qu'un souhait qu'il soit aussi beau, aussi fort que son père. Elle avait tout perdu par sa faute mais son garçon vivrait. Elle perdrait la vie pour lui. Il avait le droit à toutes les chances. Il connaîtrait tout du monde. Il irait plus loin que n'importe qui d'autre. Son garçon deviendrait un grand homme.

-Je voudrais qu'il s'appelle Tom comme son père... Tom Jedusor...

Sur ces mots Mérope Gaunt Jedusor expira après avoir donné naissance à l'un des plus grands sorciers de tous les temps, à un homme qui irait plus loin que tous les autres sur le sentier de l'immortalité, qui aurait une foule d'adorateurs à ses pieds, qui ferait tourner les têtes de plus d'une femme, qui serait dans toutes les bouches sans jamais que son prénom ne soit prononcé jusqu'à ce qu'un jeune garçon dont la mère a fait l'ultime sacrifice ne remette son titre en jeu.


voici pour la première. votre avis? est-ce que c'est intéressant?

pour le prochain ça sera...