Disclaimer : l'univers des Hunger Games appartient à Suzanne Collins.


L'obscure Moisson

Je m'approche, le cœur battant

La place est noire de monde et j'ai le souvenir

Du corps d'un ami d'enfance que l'on a tous bien connu

Emporté trop tôt par cette funeste tradition

La chair frémit, les sens sont aux aguets

C'est la peur qui domine entre les cordons qui nous séparent

J'attends qu'une main apaisante se pose sur ma poitrine

Je tente de me calmer dans ce geste vain

Palpitante, tendue à l'extrême, j'appréhende

La venue d'une hôtesse mille fois trop maquillée

Ses doigts qui s'immiscent

Dans la sphère de verre, créant un malaise

Jusqu'au creux de mon être

C'est l'instant où elle déplie le papier

Ce moment où les sentiments s'exaltent

C'est mon nom qu'elle prononce

Son ventre pressé contre mon dos

Le Pacificateur m'accompagne jusqu'à la scène

J'ai la respiration trop courte

L'oxygène me manque quand je gravis les marches

Jusqu'à en avoir la tête qui tourne

Je tremble de tout mon être face aux visages fermés

C'est une étrange douleur qui me tord les entrailles

Quand elle lit le nom de celui qui m'accompagnera

Une chaleur se répand au creux de mes cuisses

L'odeur d'urine me m'agresse les narines

Je soupire, les yeux hagards

C'est un camarade de classe que l'on envoie avec moi

Voici que la fin s'en vient

À partir de cette seconde je n'ai plus de destin.