Nouveau recueil, celui-là pour toutes les histoires que je n'ai pu poster en raison de l'avancée du manga, pas toujours dans les directions qui me convenaient.


Ici un texte pour l'anniversaire d'Octopus-Octopus, avec pour thème ses personnages préférés, chacun dans un ficclet où devaient être mentionnés les autres; écrit avant le début des batailles à Karakura.


1.

Il n'était pas le roi du jeu d'échecs, il était le joueur. Les blancs, les noirs, aucune différence: il n'y avait que des pièces plus ou moins importantes - il savait que Gin, par exemple, privilégierait sa propre reine s'il devait faire un choix. Il n'était pas non plus question de confiance ou de doute, mais plutôt d'un emploi réciproque à terme variable, une collaboration qui pouvait durer ou se terminer rapidement. Néanmoins il maîtrisait toujours son jeu - les pertes, inévitables, étaient facilement surmontables - et ce qui le désolait surtout, c'étaient ceux qui étaient en face de lui.

De simples pions qui se déplaçaient de façon chaotique, chacun de leur côté - à l'image de ce Kurosaki qui n'en faisait qu'à sa tête que ce soit avec le Mod Soul ou son irruption à Soul Society (du moins le croyait-il) - sans personne pour les faire agir comme lui s'en était occupé à une époque. Il avait cru qu'Hirako aurait pu faire le poids - l'ex-capitaine avait eu des doutes somme toute légitimes mais il avait été trop aisément sorti du jeu; au profit d'Urahara dont il s'était défait encore plus facilement...

Assis à la table, Aizen se demandait si cette chaise vide en face de lui accueillerait enfin un adversaire à sa taille.

2.

Il n'aimait pas vraiment le rouquin. Parce qu'il n'avait rien à foutre des règles; et pourtant il en avait vu, des tricheurs. Kurosaki ne voulait pas comprendre qu'il n'avait pas le choix (plus flagrant exemple, sa hollowmorphose) et même là il fallait qu'il s'arrange et fasse des compromis. Et il s'obstinait à lutter pour des idéaux complètement désuets - il n'y avait plus lieu de croire rien ni personne - et pourtant Kurosaki continuait, encore et toujours, de défier tout le monde. Aizen surtout, alors qu'ils n'avaient aucune chance.

En partie à cause de lui, qui aurait dû voir les signes et ne pas se faire éjecter aussi rapidement. Il n'avait plus confiance - sauf peut-être en ceux qui partageaient cette galère dont il était responsable. Et Ichigo qui ne voulait rien voir, bien trop crédule, l'énervait au plus haut point.

Mais le pire, songea Shinji alors que les Vizards sortaient de leur retraite, en croisant Kon qui faisait semblant de lutter contre des Hollows, c'était que même quand Kurosaki n'était pas là, il y en avait toujours un autre...

3.

Même s'il n'en avait jamais eu l'impression, il savait qu'il avait été manipulé de toutes parts, sans vraiment en vouloir aux responsables - il suivait sa route sans se soucier du reste.

Urahara avait voulu récupérer le Hôgyôku et allait dans le même sens que lui qui voulait récupérer Rukia, donc tant mieux. Mais dans le même temps il avait servi de diversion à Aizen - perspective largement moins réjouissante. Les Vizards et lui s'étaient mutuellement utilisés, en fin de compte: il avait gagné en puissance - et évité de se faire dévorer - et ils avaient retrouvé leur place (il avait en effet été difficile pour Soul Society d'ignorer leur rôle dans la Guerre d'Hiver, surtout que lui, techniquement, était également un Vizard).

Alors certes, tout le monde s'était servi de lui, mais au moins Ichigo pouvait-il toujours se venger sur Kon.

4.

Non, il n'était pas un générateur d'ennuis. Il assumait parfaitement ses responsabilités et ses choix.

Et puis d'abord, qui avait dû supporter ce crétin quand Nee-san était partie/n'était pas encore revenue ?

Qui avait été là pour Nee-san et pour les filles quand ce même crétin de grand frère indigne s'était taillé pour rejoindre ce mec aux cheveux et sourire étranges et sa bande de tarés ?

Qui avait protégé Karakura dans un costume immettable pendant qu'ils étaient tous partis chercher Inoue-hime et botter les fesses du grand méchant ?

Ahah.

Sa Majesté leur était indispensable.

Mais Kon était encore le seul à le savoir.