note de l'auteur: une de mes dernières fic sga mais c'est la première fois que je la poste ici, cette fic est terminée et si j'ai beaucoup de coms je posterai assez souvent lol
Il ne meurt ou ne disparaît jamais. Toujours présent entre tous les âges et toutes les époques, il se terre dans nos caves, nos meubles, nos linges, nos papiers... Il est juste en sommeil, endormi, et un jour viendra où il réapparaîtra, emportant malheur et désolation sur son passage. Si petit et pourtant si dévastateur, il n'a pas fini de faire parler de lui comme un des plus graves fléaux que les hommes connaissent. Peut être qu'un jour, le bacille de la peste réveillera les rats pour les envoyer – encore une fois – en mission d'extermination de la race humaine.
Chapitre 1: Une nuit pour une éternité
« Le bonheur de demain n'existe pas. Le bonheur, c'est tout de suite ou jamais » - René Barjavel
Le soleil se couchait, emportant avec lui sa lumière symbole de vie et d'espoir pour laisser place à l'obscurité inquiétante de la nuit. Là, les secrets se dévoilent, les masques tombent. Les hommes et les femmes si distants en journée redeviennent les amants et les partenaires de chair, emportés par leurs passion ils montrent ce qu'ils sont en réalité : un être humain. Plus de grades, plus de fonctions – le temps est venu de laisser parler le coeur et d'oublier la distance qu'ils se sont imposés de leur propre chef.
Le temps est venu pour Elizabeth de redevenir cette femme aimante et passionnée, de se substituer au frigide et impassible docteur Weir qui sévit de journée. Oui, la nuit fait tomber les masques et dévoile les secrets, comme celui de la relation qu'elle entretient avec le chef militaire de l'expédition.
Une relation de six mois volontairement gardée secrète en raison de la peur - irrationnelle selon John - que le commandement soit retiré à la jeune femme. Bien qu'il soit extrêmement difficile de devoir se contrôler, John comprenait les réticences de sa compagne à dévoiler au grand jour leur histoire. De naturelle pudique et réservée, Elizabeth n'avait jamais aimé parler de sa vie privée, et encore moins de clamer haut et fort ce qu'elle faisait de ses nuits. Néanmoins, le militaire aurait aimé que la jeune femme soit un brin un peu plus introvertie afin que leurs couple ne soit plus seulement l'affaire de nuits, mais également de toutes heures.
- «Bonsoir mon coeur » fit John d'une voix rauque, appuyé contre l'encadrement de la porte du bureau de Elizabeth. « Maintenant tu vas me faire plaisir de fermer ce dossier et de me suivre. »
- « Et pour aller où ? »
- « Oh non! Dis moi pas que tu as oublié? »
- « Oublier quoi? »
Persuadé qu'il la faisait marcher, John s'assit sur un coin de son bureau, posa une main dessus, et la toisa de son regard vert perçant pour juger de la véracité de ses paroles.
- « Tu as donc bien oublié... » dit-il déçu.
Elizabeth souffla d'exaspération, vu le travail qui l'attendait elle n'avait pas de temps à perdre en jouant aux devinettes.
- « On avait prévu de faire une sortie en jumper ce soir, je devais t'amener sur une planète paradisiaque nouvellement découverte... »
- « Oh... »
- « Oui oh comme tu dis, Elizabeth on avait prévu ça depuis trois jours. »
- « Ecoutes John, je suis vraiment désolée mais ce soir... »
- « Tu as trop de travail, encore! Ca va j'ai compris » lança t-il amer en se levant du bureau.
Se sentant coupable d'avoir oublier cette sortie, qui, de toute évidence comptait énormément pour le militaire, Elizabeth le retint par le bras au moment où il s'apprêtait à partir.
- « Demain, je te promets que demain on la fera cette sortie » assura t-elle en lui adressant son plus beau sourire.
- « Tu dis toujours ça Elizabeth mais il y a toujours quelque chose qui se met au travers de notre route. Tu as toujours du travail de dernière minute, un travail qui lui, par contre, ne peut pas attendre le lendemain. »
John aimait ce côté bourreau de travail de la jeune femme, ne la faisant apparaître à ses yeux que plus sexy et désirable; sauf que parfois ce côté sérieux l'exaspérait complètement - comme ce soir. Déjà que le temps passé avec elle était si rare, alors si en plus elle mettait un point d'honneur à rendre ce temps quasi- inexistant, leur couple ne ferait pas long feu.
- « J'ai des responsabilités John, je ne peux pas me permettre la moindre fantaisie ou laisser-aller. Si ce n'est pas ce soir, se sera demain : où est le problème? »
- « Le problème est que tu me sors toujours cette excuse, je demande qu'à passer un peu de temps avec toi, c'est pas grand chose quand même! Qui sait ce que sera fait de demain?... Qui sait si je reviendrais? »
- « Retires ça tout de suite » le menaça t-elle.
John était apparemment le seul à se rendre compte de la réalité, le seul à ne pas se voiler la face – en mission tout peut arriver. Leur relation est plus fragile que n'importe quelle relation, du jour au lendemain tout peut prendre fin...
- « Tu sais pertinemment que j'ai raison. »
Mais elle refusait de se l'avouer, de penser que – peut être – il n'y aurait pas de lendemain pour eux, que tout ce qui comptait pour la jeune femme pourrait lui être enlevé sans qu'elle n'y prenne garde.
- « Pourquoi te porter la poisse en parlant d'un peut être? »
- « Car malgré mes airs d'irresponsable, je pense à l'avenir, à nous. »
Et ce qui semblait être un simple risque, une peur pour eux, pourrait toutefois se produire un jour ou peut être jamais.. Mais à défaut de connaître l'avenir, mieux valait se montrer reconnaissant du jour présent et de vivre chaque instant comme si c'était le dernier.
- « Je ne t'aurais jamais cru si.. »
- « Si quoi ? »
- « Non, laisses tomber » fit-elle en se ré-installant derrière son bureau.
- « Très bien, bonne nuit ! » lança John d'un ton glacial en quittant furibond son bureau.
Elizabeth avait été injuste, en ayant ruminer toute la soirée elle s'en rendait compte à présent. Qui avait-il de mal à vouloir passer du temps ensemble? John avait raison sur toute la ligne, son travail passait avant tout, toujours. Elle se comportait encore comme une célibataire endurcie... En dehors du travail ils se voyaient que très peu, une nuit par-ci par-là, mais pas de vraies soirées en amoureux, jamais. John ne demandait pas la lune, juste un peu d'attention, un peu de son temps mais elle lui avait refusé ce soir. Et qui sait ce que demain sera fait ? Une mission qui tourne mal, une attaque de wraiths – tout était envisageable.
Elizabeth ne le connaissait pas si attentionné, l'ayant toujours perçu comme un homme des cavernes s'agissant de ses relations avec les femmes; sa réputation de coureur de jupons invétéré n'aidait pas dans sa défense... Pourtant, leur relation revêtait un caractère unique, inédit pour le militaire. Pour la première fois de sa vie il aimait – un sentiment étrange et effrayant à la fois. John lui avait fait part de ses doutes et de ses craintes un soir, deux jours à peine après qu'ils se soient mis en couple. Le militaire doutait quant à ses capacités de la rendre heureuse, pensant qu'il ne pourrait que la faire souffrir. Il avait peur. Peur de tout faire rater entre eux car pour la première fois, il ressentait de l'amour pour une femme.
La jeune femme sourit à ce souvenir... John lui était apparu si fragile, ce qui lui était totalement inconcevable. Il s'était dévoilé lui et ses sentiments – une épreuve de force pour cet homme si pudique dans ses émotions. Ce côté de sa personnalité était commun à eux deux, raison pour laquelle il leurs a fallu tant de temps pour franchir le cap de l'amitié... Trois ans et une exposition aux nanites... Sans son infection, John n'aurait certainement pas trouvé le courage – et elle non plus – pour se déclarer. Voilà pourquoi le militaire mettait un point d'honneur à faire remarquer régulièrement que la vie ne tient qu'à un fil, et que tout peut basculer sans que l'on s'y attende.
Elle devait profiter de la vie, le bonheur est un bien si précieux et éphémère...La dirigeante laissa en plan ses dossiers sans le moindre regret, et quitta son bureau pour une destination bien connue.
- « Elizabeth » murmura John endormi dans l'entrebâillement de sa porte.
- « Je peux entrer. »
Le militaire s'écarta pour laisser entrer sa compagne, confuse.
- « John, je te promets qu'on fera cette sortie demain soir. Tu avais raison, on doit profiter de ce qui nous ait offert. »
- « C'est vrai? »
- « Ne crois pas que je me mets des oeillères, ne crois pas que je ne pense pas aux dangers qui nous guettent et surtout toi lorsque tu franchis la porte, ne crois pas que je pense que tout m'est acquis... J'ai peur, j'ai cette peur irrationnelle en moi : celle de te perdre, alors je l'enfouis. »
John s'approcha de la jeune femme et remit une mèche rebelle derrière son oreille.
- « Et après on dit que c'est moi qui gardes tout pour soit. » constata t-il en souriant. « On est pareil au final Elizabeth, on se ressemble ainsi je dirais ce que tu m'aurais dit : le dialogue est la base de tout. On a la même peur celle de perdre l'autre. Parler ne la fera pas disparaître mais au moins tu te sentiras mieux. »
- « Je t'aime » chuchota Elizabeth.
- « Et moi encore plus » renchérit-il d'une voix rauque.
Délicatement, aussi léger qu'une plume, John déposa ses lèvres sur celles de sa partenaire pour un baiser envoûtant et déroutant, faisant passer tout son amour pour cette femme.
- « Aimes moi, maintenant et pour toujours... » lui minauda t-elle contre ses lèvres.
Une requête, un supplice d'une femme à son amant. Ces deux êtres s'aimèrent une grande partie de la nuit avant de s'endormir si fermement enlacés pour ne se réveiller qu'à l'aube.
Une nouvelle journée débutait. Le soleil irradiait la cité de sa lumière bienfaisante avec ses premiers rayons qui apparurent d'un rouge sang énigmatique.
