Yo.

Bon bon, well, les personnages appartiennent à Ishida Sui, ainsi qu'au manga Tokyo Ghoul. En bref, rien n'est de moi, sauf le texte.

Pour résumer ça, ce n'est qu'un petit one-shot, assez court, par conséquent, qui retrace un peu la fin de la saison 2 de Tokyo Ghoul. Je préfère marquer ça là au cas ou ce n'est pas très compréhensible, mais c'est Touka et une bonne poignée de gens qui viennent faire le deuil de Hide, vu que dans l'animé, il... hem, voilà voilà.

La fin est un petit peu spéciale, je le reconnais.

En vous souhaitant une bonne lecture, si jamais vous passez par là ! J'vous remercie d'avance, hue.


Aujourd'hui, elle avait ramené un magnifique bouquet de chrysanthèmes : délicieusement roses et subtilement parfumées ─ comme celles qu'elle déposait chaque matin sur la table de chevet d'Hinami.

Elle serra fortement la cellophane du bouquet entre ses doigts.

Aujourd'hui, son cœur ne pouvait, une fois de plus, plus échapper à la douleur, à la tristesse ─ aux immuables souvenirs. Touka s'était parée une nouvelle fois de sa constante imperturbabilité, avait revêtu son éternel masque de froideur, de malheur.

Et pourtant, les plus observateurs n'auraient eu aucun mal à discerner cette infime once de tristesse, de mal intérieur au plus profond de ses pupilles d'ores et déjà sombres.

Aujourd'hui, son cœur pleurait et voyageait à travers le temps pour lui apporter des bribes lointaines ─ des réminiscences auxquelles elle n'aurait jamais voulu faire face en ce triste jour ; parce que le départ de l'une de ses connaissances avait amplement suffi à lui estropier le cœur.

Et en ce jour où le ciel, lui, s'était couvert de son manteau anthracite, Touka savait qu'elle ne parlerait pas ; qu'elle parlerait encore moins qu'à l'accoutumée, parce que sa voix risquerait de se briser ─ et les octaves, se dérober en minuscules fragments.

Alors sans un mot, sans ne jamais briser le silence religieux qui venait de prendre place, elle s'était dirigée vers l'édifice bordé de pierres blanches ─ toujours de son côté, éternellement à l'écart.

Parce que aujourd'hui, en ce jour où les cœurs ne parlaient plus que pour eux, Touka avait déposé son offrande sur l'autel funèbre dans un calme tragique. Ce n'était pas une offrande pour toutes les autres goules mortes au combat ─ ce n'était pas une offrande pour le vieux Mado, qu'elle ne savait pas comment haïr, en fin de compte ─ non, c'était une offrande pour Hide. Hideyoshi, nom gravé sur la stèle qui semblait être insupportable à lire, présentement.

Et puis comme si elle avait toujours connu ce climat insupportable de détresse, de tristesse, et de faiblesse que l'on se tue à combattre, elle était repartie machinalement, laissant derrière elle un sillon de verdure.

Elle l'avait cherché des yeux. Elle aurait espéré le voir, lui aussi, en ce jour particulier mais funèbre qu'était la mort de son meilleur ami. Son espoir s'était finalement mué en une colère incommensurable, péniblement mêlée à la douleur et au déchirement qu'avait apporté ce décès, cet envol ─ en plus des insoutenables résurgences gravées dans son passé, dans ses larmes qu'elle déverserait une fois rentrée chez elle, et sous ses paupières fanées. Parce qu'elle n'avait pas pu le voir.

Oui, elle l'avait cherché dans la perspective qu'il se recueille sur la tombe de celui qui parlait et se préoccupait tant de lui.

Mais Kaneki n'était pas venu. Il n'était pas venu.

Alors le lendemain, elle en rapporterait des meilleures ─ Touka en rapporterait des meilleures : plus belles, plus parfumées, plus rouges.

Pour Hide. Pour Hideyoshi.