En cette dernière journée de juin, je prends mon petit-déjeuner dans la cuisine de mes parents. Normalement, j'aurai du être dans la grande salle de Poudlard à prendre mon dernier repas de l'année avec mes amis avant de prendre le Poudlard Express pour Londres. Mais pas cette année. Il y a quinze jours, l'école a été attaquée par les partisans de Voldemort et Dumbledore a été tué par Rogue. Les autorités ont préféré faire fermer l'école dès le lendemain, renvoyant les élèves dans leur foyer pour leur soi-disant sécurité. Comme-ci, les élèves étaient plus en sûreté chez leurs parents. Il suffit d'ouvrit la gazette du sorcier, pour voir que tout le monde est en danger. Encore et toujours des meurtres, des disparitions, des arrestations arbitraires, le monde sorcier est en plein cahot. Chaque sorcier peut être victime d'un mangemort ou d'un bureaucrate qui veut se faire mousser.
Je lis rapidement les gros titres du journal sorcier qu'un hibou vient d'apporter. Je m'étrangle avec mon thé quand mes yeux tombent sur un article parlant de l'arrestation du professeur Flitwick. D'après l'article, il serait déclaré danger publique parce qu'il serait un elfe des montagnes. La colère monte en moi quand je vois les inepties qu'invente le ministère pour faire croire à la population qui maîtrise la situation. N'importe quoi, le professeur d'enchantement est un humain sorcier pas un elfe. Un petit bruit me sort de mes pensées. Devant moi, une lettre vient d'apparaître. Intriguée, je tends la main vers l'enveloppe avant de la rétracter. Et si c'était un portoloin. Je me précipite vers ma chambre pour récupérer ma baguette, reviens à ma place et commence à lancer des sorts et contre-sorts pour tester l'envoie.
Après une heure, je m'avoue vaincu, cette lettre est tout à fait normale. Je la prends donc en main, la décachette et lis l'en-tête.
Bouchet père et Fils.
Notaire du monde sorcier
Pourquoi un notaire m'écrit, surtout un notaire du monde sorcier. Je continue ma lecture.
Miss Granger
Je sollicite votre présence ce jour à 14h00 dans nos bureaux pour recevoir votre héritage. La cheminée de vos parents sera reliée à la notre à l'heure dite.
Veuillez etc.…
M Bouchet
De quoi me parle ce notaire. De quel héritage ? La seule personne morte que je connais du monde magique, c'est Dumbledore et je ne pense pas qu'il met couché sur son testament. Je hausse les épaules, même si je n'aime pas cela, je ne peux qu'attendre l'heure du rendez-vous pour savoir à quoi s'attendre.
Je passe les quelques heures d'attente à tourner en rond, je me sens fébrile. J'ai la sensation que mon monde va s'écrouler, que de passer cette cheminée va me plonger dans une autre vie. Je ne sais pas, une intuition ou alors c'est une simple angoisse, et à mon retour je vais en rire.
Je me tiens devant la cheminée de mes parents, un instant elle verdit. C'est le signal. Ma cheminée est reliée à celle du notaire. Je ferme les yeux, prend une profonde inspiration, cherche à réunir tout mon courage gryffondien, sert dans ma main droite, ma baguette qui est au fond de ma poche, prête à m'en servir. Je passe dans la cheminée. J'atterris dans une salle d'attente au gout d'un autre temps, fauteuil de cuir fatigué et lambris brun foncé. Une secrétaire vient vers moi.
-Miss Granger ?
J'acquiesce.
-Veuillez me suivre, M Bouchet vous attend.
Elle se dirige vers la droite de la cheminée, frappe à une porte, l'ouvre et me fait signe d'entrer avec un grand sourire. J'ai l'impression d'aller à l'abattoir. Devant moi, un homme peu sympathique est assis derrière son bureau et me fait signe de prendre place en face de lui. Je me dirige vers la chaise et ne pose que le bout de mes fesses prête à partir en courant.
-Miss Granger, née le 30 juin 1979, me dit-il sans lever les yeux des papiers qu'il consulte.
-Je pense que vous faite erreur Monsieur, dis-je, je suis née le 19 septembre 1979.
Je le vois lire un parchemin qui se trouve posé sur le bureau devant lui. Ils ont du se tromper d'Hermione Granger. C'est ça. Je m'attends tellement à ce qu'il me fasse des excuses, que je suis obligée de lui demander de répéter ce qui vient de dire.
-Vous avez été adopté le 19 septembre, mais vous êtes bien née le 30 juin.
J'expose de rire. Moi, adoptée ; N'importe quoi. Il délire grave le notaire. Quand on met ma mère et moi, l'une à coté de l'autre, on ne peut pas se renier même yeux, même physique, même touffe broussailleuse.
Le notaire me regarde comme si j'étais folle.
-Ils vous ont rien dit, me dit-il avec un ton condescendant.
-Qui ?
-Vos parents moldus.
-Non. Et de plus, je ne suis pas une fille adoptée, je ressemble comme deux gouttes d'eau à ma mère.
-Sortilège d'adoption.
Je le regarde les yeux écarquillés. Ca doit être un cauchemar.
-Vous avez été adoptée par Helen Janes Assys épouse Granger et par John David Granger, tous les deux dentistes de profession.
C'était bien ses parents…adoptifs.
-Qui sont mes vrais parents ?
-Le secret professionnel m'interdit de le savoir.
Il me tend un dossier scellé.
-Vous trouverez tous les renseignements sur vos parents et votre naissance dans ce dossier. Il vous suffit d'une goutte de votre sang pour l'ouvrir.
Je lui fais un signe de tête trop abasourdi par ce que je viens d'apprendre.
-Vous trouverez aussi la clé de votre coffre ainsi que de celle de la maison que vous avez hérité de votre mère.
Je n'arrive pas à réaliser. Je suis sous le choc. Je me trouve dans le salon de mes parents en ayant aucun souvenir de la fin de mon entrevu avec le notaire. Je suis face à ce dossier. Celui qui va changer ma vie. J'ai peur certes mais ma curiosité est trop grande. Je pose mon doigt sur le cachet qui scelle le dossier. Une légère piqure, du sang qui perle de mon index et le dossier s'ouvre. Il contient une boîte que je mets de côté pour le moment, un acte de propriété, les documents de l'ouverture d'un compte à la banque des sorciers, un acte d'adoption, un acte de décès et un acte de naissance. Le cœur au bord des lèvres et les mains tremblantes, je lis l'acte de naissance.
Prénom : Jade
Nom :…
Mes yeux le lise mais mon cerveau le bloque, l'information ne veut pas passer. J'en ai des frissons partout, mon cauchemar continue.
Mère : Ambre White
Père :….
Mon cerveau fait encore un blocage, c'est si horrible. Je ne comprends pas comment ce genre de personne a pu être marié et avoir un enfant.
Parrain : Remus Lupin
Mais comment il s'est retrouvé dans cette histoire. Je croyais qu'ils ne pouvaient pas se voir.
Marraine : Narcissa Black Malfoy
Là, mon cerveau a fait passer l'info mais je crois que j'aurai préférer ne pas l'avoir. Maintenant je comprends pourquoi James, Sirius ont douté de Remus quand ils ont choisi le gardien du secret. Déjà être loup-garou ça ne penchait pas en sa faveur mais trainer avec ces personnes, ça faisait le traitre tout trouvé. Comment a-t-il pu être lié à ces gens ? Pourquoi je ne vis avec mon père ? Pourquoi on m'a caché ? Car si ma mère est morte, ce que confirme le certificat, elle n'est morte qu'un mois après mon adoption. Elle m'a fait adopter. C'est ma mère qui m'a fait adopter. Ma montre bipe me sortant de mes réflexions. Je regarde l'heure, 16h00. Pourquoi je l'ai mise à sonner ? La nouvelle de mon adoption et de l'identité de certaines personnes à qui je suis liée m'a un peu déboussolée. Je mets quelques secondes à me rappeler qu'on a une réunion au QG de l'ordre du Phénix.
Je ferme le dossier, le réduit et le glisse dans ma poche de jeans. Je sais que Remus sera aussi à la réunion, je pourrai lui parler et avoir mes réponses. Rapidement je monte dans ma chambre pour prendre un pull car le manoir des blacks est vraiment humide et froid puis transplante dans une petite rue pas loin de la maison.
Quand j'arrive dans le salon où se tient la réunion, tous les regards se braquent sur moi. Qu'est-ce que j'ai ? Un gros bouton au milieu de la figure, mon T-shirt est à l'envers. Je hausse des épaules et me glisse à la place qui reste entre Harry et Ron. C'est Ron qui me donne la réponse au mystère.
-Hermione, qu'est ce qui t'es arrivé, chuchote-t-il, tu n'es jamais en retard.
-Un petit imprévu, rien de grave.
C'est ça, rien de grave. Mon bateau coule mais il y a rien de grave.
Je ne suis pas la réunion, perdu dans mes pensées. De toute façon, rien ne me concerne. Je porte mon regard sur Remus. Il a encore vieilli, ses traits sont plus tirés, il a plus de mèches grises dans sa chevelure. La mort de Dumbledore, suivi de près par la mort de Tonk, l'ont complètement anéanti. Si il n'avait pas Harry, je crois que Remus aurai attenté à ses jours. La réunion s'achève. Ron tente de me parler, mais je lui dit plus tard et me dirige vers Remus qui parle avec Molly. J'attends qu'ils me remarquent, ne voulant pas couper leur discussion. C'est Molly qui me voit en premier.
-Bonjour Hermione.
-Bonjour Mme Wesley, comment allez vous ?
-Bien et toi ?
-Ca va.
-Tu voulais quelque chose ?
-Parler avec Remus.
Elle me regarde d'un air soupçonneux, puis hausse les épaules et nous laisse. Remus me fait un pauvre sourire.
-Que veux-tu, Hermione, me chuchote-t-il.
Comment aborder la chose ? Je ne sais pas. Ce que je suis sur, c'est que la discussion ne doit se dérouler ici. Il y a trop de monde dans la pièce et Harry et Ron risquent de venir vers nous.
-Pas ici, allons dans votre chambre.
Remus a l'air choqué et retissant. Ok, il faut que je trouve les mots pour l'accrocher.
-J'ai enfin compris pourquoi James et Sirius ont pensé que vous étiez un traitre. Et pas à cause de votre état de lycanthrope mais de vos fréquentations.
Je vois dans son regard qu'il n'a pas compris. Faut dire que si pour moi cette histoire est nouvelle pour Remus ça fait dix-sept ans. Je lui tends un pendentif qui se trouvait dans la boite, une tête de loup argent aux yeux émeraudes entouré d'un serpent d'or qui se mort la queue aux yeux rubis au dos les inscriptions Jade. .
En le voyant, Remus devient livide. Il prend violement ma main et m'entraine à sa suite vers sa chambre. A peine la porte ouverte, Remus me pousse sans grand ménagement dans sa chambre et claque sa porte. Après un sort pour verrouiller celle-ci puis un pour insonoriser la pièce, il se tourne vers moi.
-Où as-tu trouvé ça, Hermione, me dit-il en colère.
Je n'ai jamais vu Remus en colère, le sujet doit être vraiment douloureux pour lui. Mais ce n'est pas de ma faute, si je lui fais ressortir de vieux souvenirs. J'ai rien demandé, moi.
-Je les reçu en cadeau pour mes dix-sept ans, dis-je dans un murmure.
-Hermione, ne me mens pas. Je sais que tu n'auras ta majorité qu'en septembre.
Je me lève du lit où Remus m'avait propulsée et me dresse devant lui. Je dois lever un peu la tête pour planter mon regard dans le sien.
-Il y a dix-sept ans jour pour jour, une petite fille est née, elle a été nommée Jade. Aujourd'hui, pour sa majorité, elle a reçu son héritage.
Je vois dans ses yeux de la colère, des interrogations mais aussi une infime lueur d'espoir. Je prends une longue inspiration pour continuer mon monologue.
-Je suis cette fille, je suis Jade….Cher Parrain.
Des larmes silencieuses coulent le long de ses joues, mais son regard est encore plein de colère.
-Pourquoi tu mens Hermione ? Pourquoi tu me fais souffrir ? Jade est morte, tuée en même temps que sa mère. Un seul sort de mort qui les a tuées toutes les deux, un seul sort qui les a unies dans la mort. Je les ai vues tomber, je les ai vues mourir.
Je pose mes doigts sur ses lèvres pour le faire taire.
-Je ne vous mens pas, Remus et jamais je ne vous ferais souffrir. Je vous jure que je suis Jade. Ambre m'a fait adopter avant sa mort. Ce n'était pas moi dans ses bras. Il faut me croire Remus. Il faut me croire parrain.
Je fini mon explication dans un chuchotement. Remus ne me croit toujours pas ou ne veut pas me croire.
-Si c'est la vérité, pourquoi tu ne leur ressembles pas ? Dis-moi, Hermione, toi qui es si intelligente, toi qui sais tout. Pourquoi tu ne leur ressemble pas ? Pourquoi tu n'as pas les cheveux noirs de tes parents ? Pourquoi tu n'as pas les yeux bleues si particulier de ta mère ou les yeux si froid, si noir de ton père ? Pourquoi ? Pourquoi ? Termine-t-il en criant.
Il m'agrippe le haut des bras et me secoue. Il serre fort, trop fort. Je gémis de douleur, mais il ne me lâche pas. Il plonge ses yeux dorés dans mes yeux chocolats attendant que je lui dise que j'ai menti, que je me suis jouée de lui.
-Sortilège d'adoption, souffle-je.
-Quoi, fait-il en me lâchant enfin.
Je frotte mes bras pour refaire passer le sang
-Sortilège d'adoption. Ambre…
Je me reprends.
-Ma mère a utilisé le sortilège d'adoption pour que je puisse prendre l'apparence de mes parents…adoptifs.
Remus s'assit sur son lit et explose en sanglots la tête dans ses mains. Je quitte la chambre, je le laisse. J'aurai mes réponses un autre jour mais pas maintenant. Mon parrain a besoin de faire le point. Ce n'est pas tous les jours qu'un fantôme du passée ressurgit. Alors que je suis dans le hall, prête à quitter la maison, Harry sort de la cuisine.
-'Mione, tu pars sans nous dire au revoir.
Je me tourne vers lui et lui fait un pauvre sourire.
-Excuses-moi, Harry. J'étais dans mes pensées et donc je rentrais machinalement chez moi.
-C'est pas grave. Tu veux venir prendre quelque chose avant de rentrer.
-Pas ce soir, Harry. J'ai besoin d'être seule.
Il s'approche de moi et pose une main sur mon épaule.
-Tout va bien.
-Oui, ne t'inquiète pas. Et toi, chez ton oncle et ta tante ?
-Ca peut aller. Je tiens surtout parce que dans un mois, je ne les verrai plus jamais. Et puis la direction de l'ordre m'occupe.
J'acquiesce.
-Bonsoir Harry. Passe mon salut aux autres.
-Je n'y manquerai pas. Bonsoir 'Mione.
Au lieu de transplanter directement chez moi, je préfère aller dans le parc derrière la maison pour faire le point sur tout cela. Cette décision a sauvé ma vie.
