Le Gui Ensorcelé
• L'histoire se passe après la guerre. Tous les élèves de Septième année ont été forcés de la redoubler.
• Hermione et Ron ont eu des sentiments l'un pour l'autre comme dans le livre/film, mais leur relation ne s'est jamais concrétisée. Finalement, ils n'ont gardé pour l'un et l'autre que des sentiments amicaux.
• La photo de couverture est un montage trouvé sur le tumblr. de quueeestion qui m'a gentiment donné l'autorisation de l'utiliser. Vous pouvez m'envoyer un message si vous voulez le lien exact du post !
• L'histoire est divisée sur plusieurs chapitres mais elle restera courte (quatre chapitres/25 pages sur Word)
• Je déteste les fautes d'orthographe, mais il m'arrive d'en faire. Surtout, signalez-les moi si vous en trouvez, je serais très heureuse de pouvoir les corriger :)
DISCLAMER : Je ne fais aucun profit quant à la publication de cette histoire. Tous les droits sont réservés à J.K. Rowling et Warner Bros.
Chapitre 1: Une Très Mauvaise Idée
Hermione se mordit nerveusement la lèvre inférieure et jeta un timide coup d'œil à son reflet dans le miroir, qui lui renvoya un regard peu assuré. Elle déglutit avec difficulté et tira sur sa robe couleur pêche, qui à l'avant lui arrivait au-dessus du genou, mais tombait à l'arrière jusqu'à ses pieds en une traînée de fin tissu vaporeux. Après avoir passé plusieurs longues minutes à exécuter toutes sortes de sortilèges plus complexes les uns que les autres, elle était parvenue à transformer ses épais cheveux ébouriffés en de belles boucles anglaises qui tombaient en cascade sur ses pâles épaules nues. Elle finit par pousser un soupir et s'assit mollement sur son lit, tripotant nerveusement ses ongles qu'elle n'avait pas pu s'empêcher de ronger.
Un bal de Noël.
C'était une très mauvaise idée. La dernière fois qu'elle avait assisté à un bal de l'école, lors du Tournois des Trois Sorciers, cela avait été comme un rêve qui avait vite tourné au cauchemar.
Ginny, dont la robe d'un rouge profond s'accordait avec la couleur flamboyante de sa chevelure rousse, se laissa tomber à côté d'elle.
— Je n'en reviens toujours pas que ce soit une idée de McGonagall, soupira-t-elle. Je pensais que le bal d'il y a quatre ans lui avait suffi.
— Il faut croire que non... répondit Hermione.
Un bal de Noël n'était pas coutume à Poudlard, en dehors d'événements importants. Le professeur McGonagall avait pourtant décidé d'en organiser un cette année, sans doute pour essayer de faire oublier les tragiques événements de l'année précédente, gravés dans la mémoire de certains élèves.
— Lavande aurait adoré ça… murmura soudain Parvati Patil d'une voix pleine de trémolos en s'observant à son tour dans la glace.
— Lavande aurait voulu qu'on en profite, la consola doucement Ginny.
— Je... je sais, renifla Parvati. C'est juste que... faire tout ça... je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'était le genre de choses qui lui auraient donné le sourire, sanglota-t-elle.
Un lourd silence tomba dans la pièce. Hermione fixa ses pieds encore nus et se mordilla l'intérieur de la joue en se demandant s'il restait quelques Élixirs d'Euphorie dans les réserves du professeur Slughorn, qu'elle aurait pu discrètement verser dans les verres de ses amies, et notamment dans le sien. Elle pria intérieurement pour que l'ambiance dans la Grande Salle soit plus gaie que celle dans le dortoir, car au train où allaient les choses, ce bal aurait totalement l'effet inverse que celui espéré sur le moral des élèves.
— Vous savez quoi, intervint soudain Katie Bell sur le ton de la confidence, ce qui lui valut un regard plein de reconnaissance de la part d'Hermione, j'ai entendu dire que cette année, ils avaient placé des branches de gui ensorcelé un peu partout dans la Grande Salle.
— Du gui ensorcelé ? demanda Ginny en haussant les sourcils. C'est quoi le principe ? ajouta-t-elle en se tournant vers Hermione.
Celle-ci fit une grimace avant d'expliquer :
— Les branches de gui sont dotées du sortilège Magnetum, le sortilège d'aimantation, qui s'enclenche lorsque deux personnes passent sous la plante. Ces deux personnes seront donc prises dans une sorte de champ de force, et ne pourront plus s'éloigner du gui, ni d'à moins d'un mètre l'une de l'autre, à condition de s'embrasser.
— Mais... c'est horrible ! s'écria Ginny, mortifiée.
Hermione hocha les épaules.
— Le gui est également doté d'un sortilège de compatibilité. Il n'y a pas de hasard, et il ne piégera pas deux personnes totalement divergentes, comme des gens d'une même famille par exemple, ou des ennemis de longue date, car ces deux-là se retrouveraient bloqués pour plusieurs heures, selon la puissance de l'enchantement. Seul un baiser étant un minimum sincère peut briser le sortilège d'aimantation.
Les filles poussèrent en cœur un soupir de soulagement tellement théâtral qu'Hermione esquissa un sourire en coin.
— Ouf. Encore heureux, sinon avec la chance que j'ai, je me serais retrouvée coincée avec Goyle ! pouffa Ginny, ce qui entraîna des éclats de rires de la part des autres et remonta le moral d'Hermione.
Finalement, cette soirée ne serait peut-être pas si catastrophique qu'elle en avait l'air.
À huit heures précises, tous les élèves entrèrent dans la Grande Salle, accompagnés de leurs partenaires. Naturellement, Ginny était au bras d'Harry, et Hermione et Ron avaient d'un commun accord décidé de s'y rendre ensemble en tant qu'amis, ceci leur évitant chacun bien des problèmes et angoisses pour trouver un partenaire. Comme plusieurs années auparavant, la Grande Salle avait été magnifiquement décorée, et était presque méconnaissable. Le sol scintillait, couvert d'une couche de givre magique, sur lequel on ne glissait pas. D'immenses miroirs avaient été placés sur les murs ainsi que des rubans rouges. D'épais flocons de neige tombaient du plafond magique, mais se désintégraient avant d'avoir pu atteindre les élèves. Hermione remarqua plusieurs branches de gui qui flottaient paisiblement au-dessus de la salle, et un léger sourire apparu aux coins de ses lèvres lorsqu'elle aperçut deux élèves de Poufsouffle et Serdaigle se retrouver face à face, coincés sous l'une d'elles, les joues écarlates et s'échangeant des regards terrifiés.
— Je ne savais pas que McGonagall avait décidé de jouer les entremetteuses, ricana Ron en suivant son regard, avant que le sien ne se pose sur le buffet vers lequel il se dirigea aussitôt d'un pas déterminé.
Hermione sourit et leva les yeux au ciel, puis pencha la tête en arrière, réalisant qu'une branche de gui flottait non loin d'elle.
— Alors ça, c'est fourbe, murmura-t-elle à elle-même avant de faire deux pas en arrière.
Les plantes se déplaçaient. Elle se demanda de combien de sorts exactement ces petites saletés étaient dotées, et décida de faire demi-tour pour rejoindre Ron qui en était déjà à son troisième petit four, lorsqu'elle heurta si violemment quelqu'un qu'elle faillit perdre l'équilibre, perchée sur des escarpins auxquels elle n'était pas habituée. Elle allait s'excuser, lorsqu'elle leva la tête et se retrouva face à face avec...
— Malefoy ! hoqueta-t-elle.
— Granger, souffla-t-il, apparemment tout aussi abasourdi qu'elle.
C'était la première fois depuis le début de l'année scolaire qu'elle se retrouvait confrontée à lui. Il y avait bien longtemps que ce dernier avait cessé ses remarques sournoises sur son statut sanguin et ses moqueries méprisantes envers Ron et Harry. Il les avait tout simplement ignorés, comme il avait également ignoré le reste de ses camarades. Cela convenait parfaitement à Hermione, qui avait décidé de ne plus prêter attention à lui, et était bien résolue à ne plus jamais le revoir, une fois ses études à Poudlard terminées. Le père de Drago avait été condamné à plusieurs années de prison à Azkaban, qui heureusement pour lui n'était désormais plus gardée par les Détraqueurs. Par chance, Drago y avait échappé, étant encore mineur à l'époque de son enrôlement, son cas ayant également été défini de "grave manipulation morale".
Hermione et Malefoy échangèrent un regard surpris, et pour la première fois, Hermione ne put déceler de la haine dans ses iris gris et froids, ce qui lui fit malgré elle plisser les paupières pour tenter d'y trouver la moindre once de dégoût, mais il se contenta de la balayer rapidement du regard de la tête aux pieds d'un air stupéfait.
— Que... qu'est-ce que tu fais là ? fut la seule chose qu'elle parvint à articuler, avant de faire instinctivement un pas en arrière pour mettre un espace entre eux.
La confusion s'estompa presque aussitôt du visage pâle du jeune homme, qui lui lança un regard mauvais qu'Hermione accueillit presque avec soulagement. Non pas que ses anciennes persécutions lui avaient manquées, mais elle préférait tout de même cela au désarroi dans lequel un changement d'attitude de sa part aurait pu la mettre.
— Je profite de la soirée Granger, comme tout le monde ici.
— Non, je veux dire… commença-t-elle avant de se raviser. En effet, étant donné son comportement depuis Septembre, elle ne s'attendait pas à ce qu'il se montre au bal, mais il était vrai que tout monde avait le droit d'y assister, en particulier ceux qui avaient été le plus touchés par la guerre, et il fallait bien avouer que Malefoy n'avait pas été épargné. Laisse tomber, soupira-t-elle en faisant un pas pour le contourner.
C'est alors qu'elle se sentit soudain stoppée dans son élan par une force invisible. Elle s'arrêta, fronça les sourcils, et réitéra une tentative pour s'éloigner, mais elle fut cette fois-ci repoussée juste devant Malefoy.
— Ne me dîtes pas que… commença-t-elle en levant lentement la tête, imitée par le Serpentard, qui lui aussi avait tenté de s'écarter, sans grand succès.
D'un vert étincelant et dotée de nombreuses petites billes blanches, une branche de gui flottait tranquillement au-dessus d'eux.
— Merde, lâcha Malefoy, ce qui lui aurait valu un regard désapprobateur de la part d'Hermione, si celle-ci n'avait pas été trop occupée à essayer vainement de passer à travers le champ magnétique qui les retenait à présent prisonniers.
— Pas... Possible... Pas... Maintenant... Pas... Lui... fulminait-elle en faisant un pas inutile qui la ramenait malgré elle à sa place initiale entre chaque mot.
Voyant que ses efforts étaient sans succès, elle finit par abandonner, et s'apprêta à fouiller ses poches pour y trouver sa baguette magique et tenter d'annuler le sortilège, lorsqu'elle réalisa qu'elle portait une robe et qu'elle n'avait donc pas prit la peine de s'encombrer de sa baguette, ce qu'elle n'avait encore jamais fait depuis la guerre. Elle se retourna à contre cœur vers Drago, à qui elle avait tourné le dos durant sa tentative d'évasion, et ferma les yeux en poussant un long soupir avant de lui demander, le plus calmement possible :
— S'il te plaît Malefoy, dis-moi que tu as ta baguette sur toi.
Elle rouvrit les paupières pour pouvoir déterminer sa réponse dans son regard avant même qu'il n'ouvre la bouche. Il secoua la tête de gauche à droite et répondit de son habituelle voix traînante qui vrilla les oreilles d'Hermione :
— C'est inutile, Granger. Le sortilège est trop puissant. Même un professeur ne pourrait pas–
— Je sais que même un professeur ne pourrait pas le conjurer ! le coupa Hermione d'une voix aiguë qui résonna dans la salle.
Du coin de l'œil, elle put distinguer plusieurs têtes se tourner vers eux et quelques rires appréciateurs parvinrent également à ses oreilles. Magnifique. Voilà que maintenant, ils avaient un public. Hermione sentit le rouge lui monter aux joues, et elle aperçut un léger sourire en coin se former sur les lèvres de Malefoy.
— Je peux savoir ce qu'il y a de si drôle ? gronda-t-elle en croisant ses bras sur sa poitrine.
— Il faut bien dire que tu es hilarante, Granger, répondit-il d'un ton détaché, les mains plongées avec désinvolture dans les poches de son costume noir.
— Si jamais tu ne l'avais pas encore remarqué, on est piégés Malefoy ! s'emporta-t-elle.
— En effet, répondit-il d'une voix étrangement calme, ce qui lui attira l'attention d'Hermione.
— Eh bien, au cas où tu ne serais pas au courant, répondit-elle en contrôlant sa voix du mieux possible, le seul moyen que nous ayons pour sortir de là, c'est de–
— De s'embrasser. Je le sais, la coupa-t-il en la regardant droit dans les yeux, imperturbable, alors qu'une petite foule commençait à s'entasser autour d'eux.
Elle soutint son regard, sa poitrine se levant et s'affaissant au rythme de sa respiration forte attisée par la panique et la colère, qui se stoppa net alors qu'elle ouvrit une bouche offusquée en réalisant pourquoi Malefoy semblait aussi tranquille.
— Tu n'es pas sérieux j'espère ! s'écria-t-elle en faisant instinctivement un pas en arrière qui la ramena exactement à un mètre de Malefoy, le point le plus loin possible de lui qu'elle pouvait atteindre.
— Oh allez, Granger. Ce ne sont que deux lèvres qui se touchent, soupira-t-il, donnant l'air de parler à une petite fille capricieuse.
— C'est hors de question, répliqua-t-elle d'un ton catégorique. Jamais, ajouta-t-elle après une courte pause.
— Tu as une meilleure solution peut-être ? demanda-t-il en écartant ses bras de chaque côté. Ou bien tu préfères qu'on reste coincés ici pendant des heures ? ajouta-t-il en les laissant retomber le long de son corps.
Hermione pinça ses lèvres. Elle devait admettre qu'il n'avait pas tout à fait tort. Rester à proximité de Malefoy pendant plusieurs heures était loin de l'enchanter, mais poser ses lèvres sur les siennes n'était pas plus engageant.
— Il doit bien y avoir un autre moyen... murmura-t-elle en secouant la tête.
— Hermione ? lança soudain une voix familière au beau milieu de la foule, qui s'écarta pour laisser passer son propriétaire. Qu'est-ce que... Malefoy ? s'étouffa Harry en émergeant entre deux élèves de Serdaigle.
— Harry ! s'écria Hermione, qui fit un pas en avant pour se jeter à son cou, mais fut brutalement freinée par le sortilège, comme si un mur invisible les séparait.
Elle poussa une lamentation et lança un regard suppliant à son meilleur ami, dont les yeux verts faisaient rapidement la navette entre elle et Drago. Ginny se fraya également un chemin et s'immobilisa auprès de son petit ami. Il lui suffit d'un coup d'œil pour comprendre exactement ce qui était en train de se passer, et elle s'écria d'un ton horrifié :
— Tu es bloquée sous le gui ensorcelé !… Avec Malefoy !
Hermione se sentit rougir de honte et grimaça avant de cacher son visage dans ses mains.
— Mais, ce n'est pas possible, balbutia Ginny. Tu m'as dit toi-même que le gui ne pouvait pas enchaîner deux personnes totalement incompatibles ! Ou alors, ça voudrait dire que Malefoy et toi...
— Non ! la coupa brusquement Hermione avant qu'elle n'en dise trop. Il y a forcément une erreur ; l'enchantement a dû être mal exécuté, ou...
— Je vous demande pardon, Miss Granger ? lança soudain une petite voix aiguë dans son dos. Hermione se figea et pivota lentement sur elle-même avant de baisser les yeux vers le minuscule professeur Flitwick, qui avait lui aussi franchit la mêlée qui se pressait autour d'eux et semblait s'élargir à vue d'œil. Je me suis chargé personnellement d'enchanter chaque branche de gui se trouvant dans cette salle en ce moment. Je peux par conséquent vous assurer que chaque sortilège, et en particulier celui de compatibilité, ont été exécutés à la perfection.
Hermione cligna des yeux et resta silencieuse, alors que des murmures se propageaient déjà dans la foule qui était restée calme durant l'explication du directeur de Serdaigle.
— Professeur, commença-t-elle en choisissant soigneusement ses mots, je ne cherche pas à remettre en question vos talents d'enchanteur, c'est pourquoi je me demandais s'il vous serait possible, éventuellement, de rompre le sortilège de façon à ce que Malefoy et moi-même puissions en être définitivement libérés, sans avoir à faire quelque chose que, j'en suis certaine, nous regretterions tous les deux, finit-elle en se retournant pour lancer un regard entendu au blond.
— Je regrette Miss Granger, mais vous savez probablement aussi bien que moi qu'il est impossible de défaire ce sortilège. Les seuls moyens dont vous disposez pour vous en détacher seraient d'attendre que son effet s'estompe de lui-même, ou bien tout simplement de faire ce que celui-ci attend de vous.
