Auteur : Natanael, pour ne pas changer.
Disclaimer : ToS est à Namco comme le poulet est aux morilles. Cherchez pas, c'est mon humour pourri qui se souvient qu'il existe…
Spoiler : Ben… ça va dépendre des O-S. Par mesure de sécurité, je préviendrais avant chacun d'entre eux et préciserai quand se situe l'action. Pour celui-ci, c'est à peu près au niveau de Triet, donc il suffit d'avoir joué une demi-douzaine d'heures…
Warning : Rien à signaler. Pour le moment, du moins.
Résumé : Petits fragments de la vie quotidienne de nos héros, allant des combats contre les monstres aux repas du soir en famille tout en passant par la quête de la Régénération du monde. Y'a des jours comme ça, où ils ont bien fait de se lever, et d'autres, bien plus nombreux, où ils auraient mieux fait de rester couchés.
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Repas de famille
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Il y a des phrases qu'on ne dit pas, sous peine de voir toute la misère du monde s'écraser sur ses pauvres épaules. C'est une vérité universelle. Des phrases comme, par exemple :
« J'ai hâte de goûter à la cuisine du professeur Sage ! »
Ou :
« Professeur ! Et si vous nous prépariez quelque chose pour le repas de ce soir, pour fêter notre arrivée, à Génis et moi ? »
Mais de toute évidence, Lloyd n'était pas au courant de toutes les vérités universelles.
L'expression terrorisée de Génis (qui savait visiblement à quoi il devait s'attendre), le sourire crispé de Colette et le regard consterné de Kratos (qui voyageaient avec Raine depuis déjà deux semaines) commencèrent à lui mettre la puce à l'oreille.
La vision d'horreur qui s'offrit à lui lorsqu'il s'assit à la table de l'auberge de Triet, dont Raine avait réquisitionné les fourneaux pour l'occasion, acheva de le lui faire comprendre. Le jeune garçon resta un long moment en arrêt devant le plat déposé au centre de la table, perplexe. Grâce à Dirk et ses recettes bizarres, il croyait avoir tout vu. Apparemment, il se trompait.
« Qu'est-ce qu'on mange, ce soir ? Claironna Colette d'un ton faussement enjoué en descendant l'escalier menant à sa chambre.
-J'hésite entre des fondants très chocolatés et des mini-galettes de blé noir… Hasarda Génis, debout près de sa chaise. A moins qu'il ne s'agisse d'une nouvelle sorte de viande inconnue à ce jour…
-Ce sont des tomates farcies au lard. » Répondit sa sœur en lui adressant un regard menaçant.
La tête du pauvre magicien parut s'enfoncer de plusieurs centimètres entre ses épaules tandis que Kratos, assis à la droite de Lloyd, haussait un sourcil dubitatif en direction des morceaux de charbon carbonisés encore fumants qui gisaient dans le plat. Il eut toutefois la sagesse de ne faire aucun commentaire. Satisfaite, Raine attendit que Colette prenne place parmi eux pour servir tout le monde. Lorsque l'assiette de chacun eut reçu sa tomate réglementaire, un grand silence se fit. Soudain, prise d'une inspiration aussi subite que lumineuse, Colette joignit les mains.
« Demandons à Martel de bénir notre repas ! S'exclama-t-elle, enthousiaste.
-C'est une bonne idée. » Approuva Kratos.
Il se reprit aussitôt, sentant sur lui le regard lourd de reproches de la guérisseuse du groupe.
« Je veux dire… Remercions la Déesse pour le repas qu'elle a la bonté de nous donner. »
Et qu'elle aurait mieux fait de garder, ajouta-t-il en son fort intérieur –qu'il se garda bien d'extérioriser.
Ainsi fut fait. Une fois le repas béni, Raine plongea sa fourchette dans sa tomate et entreprit de la couper en plusieurs bouchées. Le temps de cuisson quelque peu excessif qu'avait subi le pauvre aliment rendait cette tâche particulièrement ardue, mais la jeune femme parvient tout de même à découper son œuvre suprême sans casser son couteau. Quand elle releva la tête, elle eut l'agréable surprise de voir que tout le monde mangeait en silence, sans rechigner ni grimacer. Colette lui adressa même un large sourire et un encourageant :
« Professeur, c'est encore meilleur que la dernière fois que vous avez cuisiné pour nous ! »
Lloyd regarda ce qui restait de sa tomate. Il était sûr d'une chose. Il ne voulait pas savoir ce que son institutrice avait bien pu faire subir à Colette pour qu'elle en arrive à tenir ce genre de discours. Et dire qu'il avait promis de la protéger…
Lorsque tout le monde eut vidé son assiette, Raine se leva et annonça qu'elle allait chercher le dessert en cuisine. Quatre sourires silencieux lui répondirent. Ces sourires ne bougèrent pas d'un iota tandis qu'elle traversait la salle commune. Mais dès qu'elle en passa les portes, Kratos se jeta sur l'unique cruche de la table pour la vider de son contenu d'un seul trait, tel un déshydraté qui aurait erré pendant des mois dans le désert sans boire une seule goutte d'eau. Lloyd se tourna vers le palmier en pot qui décorait le coin de la pièce où il s'était assis et recracha tout ce qu'il avait gardé dans ses joues, n'osant pas avaler. On ne savait jamais, c'était peut-être toxique. De leur côté, Génis et Colette se répandirent en grimaces et lamentations diverses.
« Il faudrait qu'on le lui dise, un jour. Finit par gémir le petit magicien.
-Oui, soupira Kratos. Mais j'ai bien peur que cela ne raccourcisse singulièrement notre espérance de vie.
-Le professeur Sage est douce et gentille. Affirma Colette. Mais sa nourriture est tout simplement immangeable… »
Lloyd se contenta d'opiner du chef en silence.
Il y a des phrases qu'on ne dit pas. Sans doute la seule et unique leçon qu'il apprit de son professeur –et qu'il n'oublia jamais.
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Bonjour, bonjour !
Après un chômage intensif de plusieurs semaines, me revoici ! Avec une petite scène qui m'est venue en tête quand je me suis assise à table ce midi et que j'ai découvert ce que nous allions manger… ^.^'
J'espère que ça vous a plu, même si ce n'était pas très long…
