An 1115 .
Un jeune homme aux cheveux châtains se tient au sommet du Krak des Chevaliers , son heaume sous le bras . Il regarde par une des ouvertures la plaine en contrebas , si paisible maintenant que seuls les cadavres qui la jonche rappellent les affrontements qui s'y sont déroulés plutôt .
Le Royaume de Jérusalem reste pensif , les attaques des ennemis de la foi contre lui et ses frères sont toujours plus nombreuses ces derniers temps .
Le suzerain des états latins d'Orient se laisse aller contre le mur de la forteresse . Ils n'était que quatre petites nations , chacun dépendants des grands royaumes européens , face au grand empire Fatimides . Lui et ses frères pouvaient survivre un certain temps face à ce péril , mais ils ne pourraient jamais gagner cette guerre .
Le jeune homme secoue la tête . Non . Ils sont tous les élues de Dieu , chargés par le pape lui-même de la défense de la Terre Sainte contre les païens . Le Christ est à leurs côtés , ils ne peuvent que sortir vainqueurs face à ses ennemis .
-Fraire !
Il tourne la tête et aperçoit son jeune frère , le Comté de Tripoli , entouré d'Hospitaliers .
Le Royaume de Jérusalem prie : «Mon Dieu protégez nous , nous qui somme contraints de nous battre si jeunes» .
Tripoli n'a l'air d'avoir que dix ans mais il est pourtant déjà en armure , une petite épée dans sa main . Jérusalem sourit au jeune Comté qui le questionne avec inquiétude .
-Vas-tu bien ? Cette bataille fut rude .
-Ne t'inquiète pas frater , j'en ai vu des biens pires .
L'aîné se relève tandis que Tripoli fait un pas vers lui .
-Mais es-tu blessé?
-Bien sûr . On ne prend pas part à un combat sans en retirer quelque souvenirs . Tien ! Demande à nos frères dans quel état j'étais après Ascalon .
Jérusalem à l'air enjoué jusqu'à ce qu'il remarque le bandage tâché de sang sur l'épaule de Tripoli .
Le regard des deux pays tombe sur ce bandage . La petite nation sourit .
-Moi aussi j'ai reçut un souvenir .
Le cœur de Jérusalem se serre d'une colère soudaine . Son petit frère , ils avaient osés faire du mal à son petit frère . Il les tuerait tous . Le Fatimide et les barbares qui étaient à sa solde . Avec l'aide de Dieu il rendrait cette terre à ses enfants . Lui , ses frères et chaque pays chrétiens chasseront les infidèles de Terre Sainte , il se le jurait .
-Mais tu sais ce n'est rien , moi aussi j'ai vu et je verrais pire .
Jérusalem regarde son frère . Il a raison . Combattre et être blessé est le quotidien des nations , dès leur plus jeune âge ils accompagnent leurs soldats sur le champ de bataille .
L'aîné aurait juste préféré qu'il en soit autrement pour lui et ses frères . Il sourit de nouveau à son benjamin .
-Je ne m'inquiète pas pour ton avenir frater . Surtout avec d'aussi braves chevaliers à tes côtés .
Les Hospitaliers jusque là sans réactions se redressent . Le grand Royaume de Jérusalem en personne les qualifiait de braves .
-Vous tous! Allons fêter notre victoire en bas avec le reste de nos camarades .
C'est comme ça que le petit Comté de Tripoli aime son frère , joyeux et avec le sourire . Pourtant il ne peut s'empêcher de trouver que ce sourire à l'air faux , que son frère cache quelque chose derrière.
Malgré cela il lui rend son sourire et l'accompagne avec ses chevaliers vers les réjouissances .
Le premier chapitre de cette histoire . J'espère que vous l'aimez :)
Fraire signifie frère en langue d'oc . Le Comté de Tripoli fut le seul des quatre états latins d'Orient où cette langue était couramment parlée , sa population franque étant majoritairement composée d'occitans .
Le Royaume de Jérusalem fait référence à la bataille d'Ascalon qui fut remportée par les Croisés menés par Godefroy de bouillon . Cette victoire a d'ailleurs renforcée leurs positions en Terre Sainte , l'armée fatimide ayant subit de lourdes pertes et de nombreux seigneurs arabes plutôt que de combattre les francs , leurs proposèrent des traités ainsi que des alliances commerciales .
Disclaimer : les états latins d'Orient étaient basés sur un modèle théocratique , le christianisme était leur religion officielle et il en sera donc fait mention dans les chapitres parlant d'eux . Les opinions de l'époque vis à vis de la religion présenté ici ne reflète pas ceux de l'auteur et donc sont à prendre au second degré .
