[POV Kenny] Je pose doucement mes lèvres sur les tiennes, rien que quelques secondes, pour profiter un peu de ce plaisir qui m'est interdit. Puis je m'éloigne un peu de toi, l'envie de te prendre dans mes bras est trop forte, l'envie de t'embrasser encore et encore, de te faire mien. Je te veux. Je te désire. Mais avant tout je t'aime.

Oui je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne. Je me recule encore. Ton doux parfum m'enivre et je ne sais pas si je résisterai longtemps à te dévorer de baisers. Une fois de plus je me contenterai de te dévorer du regard.

De fin cheveux blonds cerclent ton visage. J'écarte une mèche de tes yeux clos pour pouvoir mieux te voir. Je détourne les yeux de ta bouche entrouverte, dont les lèvres rosées m'appellent sans pitié. Ils effleurent la peau claire de ton visage et tombent sur ton torse nu.

Une bouffée de chaleur m'envahit. Irrésistiblement, ton corps endormi m'attire. Mon cœur bondit dans ma poitrine. Le désir passionné qui m'envahit prend le contrôle. Je me penche au dessus de toi et couvre ta peau de baisers, donnant quelques coups de langue par endroit pour en capturer le goût aphrodisiaque. Je me retiens de te laisser des marques, je ne m'autorise qu'un seul suçon, dans le haut de ton cou pour que tu ne le remarque pas une fois qu'il sera un peu estompé.

Mais en même temps que je goûte le plaisir de te sentir si près de moi, l'angoisse me tord le ventre. J'ai peur que tu te rende compte de quelque chose, peur que tu te réveille. Peur te t'effrayer, tu as l'air si fragile. J'ai peur d'allumer dans tes sublimes yeux bleus une lueur de dégout.

Brusquement je m'arrête. Comment ai-je pu te faire ca? J'ai l'impression de te violer, mon désir me répugne. Je suis en train de corrompre ton innocence.

Je me retourne et rabat la couverture sur mes épaules. Je me roule en boule et laisse mes larmes rouler sur mes joues.

Je te le promets , plus jamais je ne t'inviterai à dormir chez moi, en te lançant ce sourire plein de sous-entendu que tu ne peux pas comprendre.

J'ai envie de hurler, mais tu te réveillerai. Tu verrai alors cet horrible suçon et les traces humides sur ton torse. La marque que je t'ai laissé doit s'effacer, tu ne m'appartiens pas. Tu ne m'appartiendra jamais. Et je ne peux que pleurer pour m'en consoler.

[POV Butters] Je ne dors pas-tu sais.

Je fais semblant parce que sinon je sais que tu ne tenteras rien… Pourtant j'aime te sentir contre moi! La tendresse de tes gestes me fait fondre. Je suis obligé de faire de gros efforts pour ne pas laisser échapper les gémissements que tes mains m'arrachent en douceur.

Mais alors pourquoi ? Pourquoi est-ce-que, quand la chambre baigne dans la lumière du soleil naissant tu ne me réveille pas avec les baisers passionnés auxquels je n'ai le droit que dans le noir?

As-tu peur? As-tu honte? Honte de m'aimer, honte de moi…

Je ne sais pas, je suis perdu…

Je t'aime, je voudrais tellement que tu le vois… Je viens dormir chez toi presque tout les week-end et à chaque fois je dois inventer une excuse plus improbable que la précédente, je subis les cris, je supplie…

Mais je le fais. Parce que je t'aime.

Je voudrais tant que tu ne t'arrête pas au moindre de mes frémissements. Je ne veux plus que tu craigne mon réveil mais que tu l'attende.

J'ai gagné à moitié ma bataille, tu n'en aura plus peur, car tu ne me fera plus rien je le sais… J'ai sentis tes lèvres se retirer brusquement de mon torse. J'ai sentis une de tes larmes couler dans mon cou.

Puis je n'ai plus rien sentis, tu es parti. De l'autre côté du lit seulement, et pourtant tu me semble si loin… Tu ne reviendra pas, et à mon tour je ne peux que pleurer…