Félicity avait le don de se mettre dans de drôles de situation. Drôle n'était pas vraiment le mot adéquat mais alors qu'elle attendait dans la salle d'interrogatoire, avant de répondre à quelques questions, elle trouva ironique de se retrouver là en tant que témoin et victime plutôt qu'en tant qu'accusée. Depuis qu'elle travaillait pour Oliver et avait découvert sa double identité, elle s'était toujours imaginée finir au poste, interrogée sur ses activités illégales et sur l'identité du justicier. Et puis il y avait eu cette nuit. Cela la tourmenterait à jamais. Les séquelles de ce qui s'était passé i peine quelques heures portaient leurs traces sur son corps. Elle se demanda comment elle pourrait expliquer ce qui s'était passé, comment elle pourrait leur parler de ça et risquer de faire revivre ces souvenirs terrifiants dans sa tête.


*Flash back* 8 heures plus tôt.

Oliver était sur un gros coup, un homme du nom de Kurt Travel. Il baignait dans de nombreux meurtres et affaires non résolues mais aucunes preuves n'avaient pu être trouvées. Cet homme était intouchable, tout ce qui le concernait était clean, balayé des archives et même leur équipe n'avait pu déterrer quoi que ce soit qui puisse l'inculper. C'en était frustrant de voir qu'il avait beau tuer des gens, rien ne le compromettait et il continuait à agir, libre. Alors qu'Oliver et Diggle était à une soirée au manoir, Félicity avait préféré rester au Verdant à épier Travel. Depuis des semaines qu'elle tentait d'intercepter ses conversations téléphoniques, ce fut encore une fois un échec, mettant ses nerfs à rude épreuve. Jamais elle n'avait échoué face à un obstacle. Puis il y avait eu cette panne de générateur électrique indépendant. C'était la faille qui lui permi de le coincer. Elle comprit enfin qu'il utilisait une technologie militaire effaçant le moindre de ses déplacements. Afin de passer inaperçu il devait s'alimenter sur une source d'électricité à part, ce générateur. Il n'avait pas prévu que celui-ci tomberait en panne et bingo, elle avait tracé un de ses appels et avait pu écouter la conversation suffisamment longtemps pour noter un lieu de rendez-vous. Bien évidemment ses deux acolytes étant occupés, aucun d'eux ne prit son appel et elle avait du prendre une décision. L'occasion était trop belle pour la laisser passer alors elle s'était rendu au dit lieu. Elle ne savait pas dans quoi elle s'engageait ce soir-là. Le fait que l'adresse en question était un entrepôt désaffecté en dehors de la ville aurai du l'alerter. Pourtant elle n'aurai jamais pu s'imaginer ce qui l'attendait. Ce qu'elle vit la dépassa. Travel ne se contentait pas de tuer, il torturait les gens qui se mettaient en travers de son chemin. L'horreur, les supplices infligés, les cris résonnant entre les murs, tout ce sang dispersé, elle crut défaillir et porta la main devant sa bouche pour s'empêcher de hurler et de vomir. Choquée par la scène présentée devant ses yeux dans cet entrepôt, elle voulait s'enfuir, partir loin d'ici mais elle était pétrifiée. En plus de cela, si elle voulait que toutes ces morts ne soient pas vaines, elle devait récolter une preuve. Elle sortit son téléphone portable mais c'était sans compter sur Oliver qui l'a rappelait, déclenchant la sonnerie de son téléphone. Repérée, elle vit Travel se tourner dans sa direction et furieux, ordonna qu'on l'amène. Elle s'élança dans ce labyrinthe d'étagères et de matériaux éparses. Plusieurs hommes étaient à ses trousses, Travel devait être bien trop occupé à finir de réduire sa victime en morceaux. Elle apercevait enfin la porte mais elle sentit qu'on lui empoignait le bras et qu'on la tirait en arrière afin de l'éloigner de sa seule chance de sortir d'ici. Un de ses bras droit l'avait rattrapé et alors qu'il l'amenait vers une chaise ensanglanté, elle ferma les yeux. Elle allait mourir ici et cela ne serait pas rapide.


Lorsque le détective Lance, nouvellement promu à son ancien grade, entra faisant claquer la porte, elle sursauta et ses yeux s'agrandirent de terreur.

- J'ai prévenu monsieur Queen que nous vous avions retrouvé. Il sera là d'ici à quelques minutes. Une ambulance va ensuite vous conduire à l'hôpital pour vous examiner. Mais avant j'aimerai que vous me disiez comment vous avez atterri au poste.

Resserrant la couverture qu'on lui avait donnée en arrivant, elle ferma les yeux et inspira. Ce qu'elle voulait en cet instant, c'était de pleurer. Elle venait à peine de s'échapper et de rallier le poste qu'on lui posait déjà des questions en attendant de lui faire une visite médicale. Il s'agissait du détective Lance, il connaissait son rapprochement avec l'archer mais elle n'était pour autant pas encore prête à parler de tout ce qu'elle avait vécu ces dernières heures. En plus de cela, il devait être quatre heures du matin.

- Je ne veux surtout pas vous brusquer ou quoi que ce soit, mais je veux coincer ce salopard.

Elle ouvrit la bouche et parvint difficilement à articuler quelques mots.

- J'ai marché…

- Et vous êtes tombés sur Parker, qui vous a amené ici ?

Elle hocha fébrilement la tête tout en gardant le regard figé sur la table.

- Nous allons trouver cet enfoiré et le faire inculper. Mais sans preuves nous ne pourrons rien. Le seul moyen que vous avez de faire arrêter tout ça, sera de… témoigner.

Elle revit des images défiler dans sa tête et elle ferma les yeux, laissant quelques larmes couler le long de ses joues.

- Je sais que ce que je vous demande est pénible mais même notre ami commun ne peut conclure cette affaire, il n'y a que vous mademoiselle Smoack.

Après un silence qui sembla durer une éternité aux yeux de l'inspecteur, elle ajouta finalement :

- Je le ferai…

Ils entendirent de l'agitation dans les couloirs et la voix d'Oliver ne tarda pas à se faire entendre. Il ouvrit la porte à la volée, une policière à ses côtés qui avait visiblement tentée de l'intercepter, en vain. Lance fit signe à l'agent de disposer. Lorsqu'il vit le visage de Félicity se relever vers lui, il fut frappé par toute la détresse qu'il y vit. Il avait l'impression de se revoir lorsqu'il était sur l'île. La terreur animait ses yeux bleus baignés de larmes et la colère l'envahit lorsqu'il vit les ecchymoses et traces de sang sur son visage. Le reste de son corps était caché sous une grande couverture grise mais il ne pouvait qu'imaginer les marques qui y étaient laissées. Il se sentit coupable en cet instant de l'avoir laissée seule, de ne pas avoir répondu lorsqu'elle l'avait appelé. Il se sentait démuni de la voir dans un tel état. Il s'avança doucement vers elle et s'agenouilla à côté de sa chaise, qu'il tourna vers lui pour lui faire face. Sous le choc, elle n'avait encore rien dit alors ce fut lui qui brisa le silence.

- Je suis désolé, murmura-t-il tout en la regardant dans les yeux. C'est fini maintenant. Il ne touchera plus à un seul de tes cheveux, je te le jure.

Il voulut la prendre dans ses bras mais il ne fit rien afin de ne pas la brusquer. Il se contenta de prendre sa main et la serra doucement.

- On te protègera John et moi. JE te protègerai.

Lance les interrompit, leur informant que l'ambulance était arrivée. Oliver aida Félicity à se lever tout en gardant sa main dans la sienne et la serrant contre lui comme pour la protéger du monde extérieur. Il ne la lâcha pas durant le trajet et l'accompagna jusqu'à l'hôpital où elle fut emmenée.


On lui fit passer une série d'examen, on l'ausculta mais ils furent assez compréhensifs pour ne pas lui poser de questions. Assise sur un lit, dans une blouse bleu pâle, elle attendait. Oliver passait un coup de fil dans le couloir et revint quelques instants plus tard s'asseoir sur le fauteuil près d'elle. Digg était assis dans un coin et faisait des recherches sur Travel. Un médecin entra dans la chambre, un dossier à la main et les deux hommes se relevèrent. Il ne leur prêta pas attention et s'approcha d'elle, allumant une lampe de poche et vérifiant ses yeux. Tous attendirent en silence mais Oliver eut envie de lui planter une flèche dans la jambe afin de le faire parler.

- Bien, commença le docteur Philips. Elle souffre de deux côtés cassées, quelques brûlures qui se résorberont très vites, de nombreuses coupures et ecchymoses et une légère commotion. Elle passera la nuit ici puis pourra rentrer chez elle. Il lui faudra beaucoup de repos.

Il s'adressait à Oliver et Digg comme si elle était inexistante ce qui l'agaça. Tout ce qu'elle voulait, c'était rentrer, se coucher et oublier toutes ces horreurs. Elle prit donc la parole, attirant enfin l'attention du médecin.

- Je veux rentrer chez moi. Maintenant.

Sa remarque le fit sourire alors que la situation ne s'y prêtait pas. Puis voyant qu'elle ne se départait pas de son sérieux, il répondit.

- Par précaution, je vous garde jusqu'à demain matin.

Il partit et à peine eut-il franchi la porte qu'elle releva la couverture posée sur ses genoux et se leva. Oliver intervint avant qu'elle n'arrache les tuyaux reliés à ses bras et l'obligea à se rallonger.

- Je ne veux pas que tu bouges d'ici tu m'entends ?

- Je n'ai rien à faire là je…

- Fin de la discussion.

Elle eut envie de le défier mais elle ne s'en sentit pas la force. Le choc était passé et elle commençait à revenir doucement dans la réalité, elle n'en était pas moins épuisée. Elle était restée près de deux heures en état de transe, de choc ou elle ne pouvait à peine parler et se laisser toucher. Maintenant qu'elle avait retrouvé un semblant de normalité et qu'elle se sentait en sécurité, elle ne voulait pas se retrouver seule dans une chambre aseptisée. La crainte d'être laissée, les nerfs qui lâchaient, elle ne sut vraiment ce qui était en cause mais elle sentit quelques larmes monter. Elle détourna le regard, honteuse de se trouver dans un état pareil mais Oliver et Diggle se rapprochèrent d'elle.

- Ça va aller, commença John avant d'être interrompu par son téléphone.

Il décrocha et parla un moment avant de raccrocher. Au vu de sa tête, Oliver comprit.

- Vas-y, je reste avec elle cette nuit.

Digg posa sa main sur l'épaule de Félicity qui lui fit un timide sourire et partit. Il ne restait plus qu'elle et son patron.

Elle s'endormit peu de temps après, épuisée et ravagée. Cherchant du repos, elle ne savait alors pas que son esprit ne la laisserait pas tranquille. Elle ne dit pas de rêves agréables et pour la première fois de sa vie, elle comprit le sens du mot cauchemar. Elle se renvoyait attachée, elle entendait de nouveau ces cris, du sang plein les mains, encore des cris, résonnant en un terrifiant écho funeste.

Oliver qui s'était assoupi un instant fut réveillé par les gémissements de Félicity qui semblait plongée dans un sommeil agitée. Elle serrait les poings, fronçais les sourcils et remuant dans son lit. Il s'approcha doucement et la réveilla, l'extirpant de sa torpeur. Elle l'en remercia intérieurement et pendant un instant, elle comprit enfin ce qu'il devait ressentir au quotidien depuis son retour de l'île. Elle comprit enfin pourquoi il était si torturé. Il avait vécu mille fois pire qu'elle et pourtant il était là à l'épauler, il mettait de côté ses propres ressentis et vivait normalement alors qu'il avait côtoyé l'enfer pendant cinq ans. Elle réussit enfin à prendre pleinement conscience de ce qu'il endurait.

- Comment fais-tu pour être là alors que toi-même tu as été confronté à l'enfer ?

- Je suis là car je sais que dans ces moments, on a besoin de quelqu'un qui nous comprend. Une personne qui ne nous accable pas de questions pour assouvir sa curiosité. mais quelqu'un qui sait ce qu'on a enduré et écoute si besoin est. J'ai trouvé ça avec toi alors j'espère que tu le trouveras avec moi.

- Pourtant avant cette nuit, je n'aurai jamais pu imaginer l'ampleur de ce que tu as traversé.

- Non mais tu savais que j'étais passé par des choses inimaginables, tu as su comprendre, imaginer et m'aider à avancer en ne me jugeant pas, en acceptant ce que cela avait fait de moi.

- Quand on tient à quelqu'un on doit être là. On est partenaire après tout, cela engageait donc que j'acceptais tout de toi. Tu as beau être ravagé par ce que tu as traversé, tu n'en restes pas moins quelqu'un de bon.

- En tant qu'ami, à mon tour d'être là pour toi. Si tu as besoin de parler je suis là.

Ami. Le mot résonnait dans sa tête et elle aurait voulu pouvoir se confier à lui. Mais comment lui avouer qu'elle l'aimait éperdument sans prendre le risque de le perdre et de le voir s'éloigner. Cela resterait son secret. Jamais Oliver Queen ne devra savoir la nature de ses sentiments.

Voilà, ceci est ma deuxième fiction sur Oliver et Félicity, en espérant qu'elle vous plaira

N'hésitez pas à laisser vos avis, suggestions etc ça motive et guide mon écriture !

Allez lire ma première Fic pour ceux qui ne l'ont pas déjà fait, elle est mise à jour très souvent

Dangereusement inspirée,

Lia L.