Mes larmes coulent sur mes joues pales et se mêlent à mes boucles rousses, tu me manques tellement… J'ai l'impression de te voir partout, je sens ton odeur… Je sens ta présence aussi, là maintenant, juste à côté de moi. Mais c'est impossible je le sais, tu es partit! Pourtant, dans un vain espoir, je tourne la tête.
J'ai un hoquet de surprise, ma respiration se bloque, mon cœur s'arrête. Tu es là, assis sur mon lit, à côté de moi. Tu souris.
La première chose à se remettre en route sont mes larmes. Une cascade envahit mon visage, mais cette fois, en un torrent de bonheur. Je me jette sur lui, le serre dans mes bras, inonde son cou. Je le touche, l'embrasse autant que je peux. Je veux m'assurer qu'il est bien là, qu'il ne va plus repartir, dans cet endroit où je ne peux le suivre.
Il me prend dans ses bras, me berce, me murmure de douces paroles… Une fois que je suis un peu calmé, je lui demande des explications. Mais une grande émotion de serre la gorge et aucune question intelligible ne sort de ma bouche.
« Mais tu-tu es… Comment…? Pourquoi…? »
Dans un ultime effort, j'arrive à le questionner sur l'unique chose qui m'importe vraiment.
« Tu vas rester là hein…?
- Je ne suis pas là. » Me répondit-il sans quitter son sourire.
J'ai peur de comprendre. Mes yeux s'emplissent d'un âcre mélange d'une insupportable crainte et d'une profonde tristesse. Mes mains enserrent sa taille, je m'agrippe à lui.
Ma vue se trouble, à cause des larmes qui s'échappent de nouveau, et … d'autre chose… Je ne comprends plus rien!
Un bruit sourd résonne dans la chambre, comme une alarme. Je sens qu'il part, je veux le garder contre moi, mais déjà il s'envole lentement vers le plafond.
« Staaaaaaaaan! Ne me laisse pas! Reviens… » Hurlai-je, à la fois pour couvrir le bruit, mais surtout dans un élan de désespoir.
J'ouvre les yeux en sursaut? Dans un même geste de rage je rejette ma couverture loin de moi et lance mon réveil contre le mur. Il s'arrête de sonner après un dernier râle grésillant;
« Mais je t'aime moi Stan… » Murmurai-je les yeux emplis de larmes.
« Je t'aime aussi, mon ange » résonna sa voix dans ma tête.
Et merde, je t'entends encore… Je ne cherche même plus à comprendre. Je me lève et me dirige vers la salle de bain pour passer de l'eau froide sur mon visage rougit.
Dans quelques heures, je dois me rendre à ton enterrement, il faut que je sois un minimum présentable.
