Hello !

Me revoila. Et pas avec un OS, ou une courte fic, mais avec une fic d'exactement 17 chapitres ! Finie, corrigée... J'ajoute quelques modifications, mais je me sens prête à la poster enfin ! J'aurai mis deux ans à écrire la première version de cette histoire, dont 6 mois passés à corriger parallèlement les chapitre qui ne me convenaient plus.

Elle se passe au temps des Maraudeurs, sans surprise...

Disclaimer : Tout est à JKR, les personnages comme l'univers. (Sauf quelques personnages que vous saurez reconnaître !)

Concernant le rythme de publication, il sera d'une fois par semaine, je pense...

Bonne lecture, et j'attends vos avis !


Chapitre 1, ou quand Sirius se prend un râteau magistral.

-Eh, regarde, c'est MacGonagall là-bas !

-Où ça ?

-Mais là ! Avec la fille brune ! C'est la première fois que je la vois sur le quai, la MacGo... On va voir !

-Bonne idée mon frère ! On tchek !

Aussitôt dit, aussitôt fait, les deux garçons se frappèrent les mains à une rapidité stupéfiante. Une femme brune les regardait avec un air un peu désespéré : ça ne devait pas être la première fois qu'elle voyait ça. Mais au fond de ses yeux transperçait une lueur d'amour et d'inquiétude pour les deux adolescents. Elle avait peur pour eux, peur en ces temps troublés… Elle se décida à intervenir, en les voyant se diriger vers leur très estimable professeur de métamorphose.

-Sirius, James, vous êtes incorrigibles !

-Mais maman... gémit l'un des garçons, aux cheveux ébouriffés au possible, redressant ses lunettes rondes sur son nez.

James, car c'était son nom, tenta une révolte contre l'autorité parentale. Il avait 17 ans, il était majeur tout de même ! 17 ans… sourit sa mère. Elle ne s'en rendait toujours pas compte. La révolte n'eut pas un grand grand succès car sa mère, la très connue médicomage Potter souriait en l'écoutant. Son mari finit par intervenir, et sa carrure d'Auror dissuada son fils de continuer. Sirius, lui, avait acquiescé avec une moue désolée. Il ne mécontentait jamais les parents de son meilleur ami qui l'avait accueilli, tellement il les aimait et tellement il leur devait. Ils l'avaient recueilli quand il était avait claqué la porte de chez lui, alors qu'ils n'en étaient absolument pas obligés. De ça, Sirius avait une dette qu'il ne comblerait jamais envers eux. Mais en plus, ils le considéraient comme leur deuxième fils, lui donnant un amour que ses parents n'avaient jamais esquissé envers lui. Il les aimait donc comme ses parents, et les respectait et les admiraient énormément. James, se sentant seul, grommela quelque chose dans sa barbe inexistante et remit une fois de plus correctement ses lunettes sur son nez en ébouriffant les cheveux. Mais rapidement il oublia sa déconvenue et entraîna son meilleur ami vers un autre garçon en hurlant à travers tout le quai 9 3/4:

-REMUS !

Autant dire que tout le monde se retourna, alerté par ce cri qui résonna dans toute la gare sorcière. L'interpellé, un garçon de 17 ans aux cheveux châtain clair, rougit, mais serra tout de même ses deux meilleurs amis dans ses bras, sous l'oeil goguenard de son père. Père qui d'ailleurs le salua rapidement et repartit immédiatement, ce qui ne troubla personne. Tout le monde savait que Remus Lupin, Moony de son surnom, n'avait pas une famille très démonstrative en ce qui concernait l'affection. Son père était sec et sévère avec lui, et exigeait le meilleur de son fils, sachant pertinemment qu'il en avait besoin pour pouvoir avoir une condition dans le monde après Poudlard. Dumbledore était bien un des seuls à être aussi tolérants, songeait-il en s'éloignant. Mais il aimait son fils, au moins autant que sa femme qui couvait beaucoup trop le jeune Lupin. Simplement, il le montrait moins, car il avait conscience que bientôt son fils devrait voler de ses propres ailes. En plus, Remus était comme lui : les démonstrations publiques n'étaient pas vraiment sa tasse de thé. Non, sa famille n'était pas très démonstrative, si on excluait sa mère. Mais au moins il avait une famille, songea Sirius en le serrant dans ses bras. Lui n'en avait plus… Mais Sirius n'enviait rien de Remus, sauf peut-être son intelligence. La beauté, il l'avait, le calme, il s'en moquait, la famille… Il n'en avait pas besoin, tentait-il de se persuader. Non, il avait déjà tout. Sirius Black n'avait rien à envier de personne. Sirius Black n'avait besoin de personne.

Remus était ravi de revoir ses amis. Même plus que ravi, enchanté, complètement heureux. Il serait une fille, il pleurerait. Mais non seulement il n'était pas une fille, mais en plus il avait appris à camoufler ses sentiments, surtout les larmes, derrière un masque de compassion et un sourire mi-triste, mi-joyeux. Il ne s'attarda pas à serrer James et Sirius dans ses bras, sachant qu'il ne pouvait pas se le permettre. Et en plus, il n'aimait pas vraiment ça, pas devant autant de monde. Il avait trop peur de la façon dont le prendrait ses amis… Trop peur de leur opinion, en soit. Il en croyait toujours pas au formidable présent qu'ils lui faisaient en étant son ami… Il n'osait espérer plus, il n'espérait plus rien de personne. Il avait l'amitié, que pourrait-il espérer d'autre ?

Un toussotement se fit entendre sur le côté, et en baissant les yeux les trois garçons virent la quatrième roue du carrosse, le dernier membre de la bande, Peter. Sirius, Remus et James l'entourèrent immédiatement pour lui dire bonjour et lui demander comment s'étaient passées ses vacances et cætera. Bref, discussions normales post-vacances. Peter se joignit joyeusement au groupe, et on put rapidement entendre des rires à travers la gare à propos d'un râteau qu'on lui avait mis ou de la dernière blague de James et Sirius.

Après les dernières nouvelles, James saisit Sirius par le bras et lui dit d'un air rêveur, regardant une jolie jeune fille rousse dire au revoir à ses parents et à sa sœur :

-Regarde, Lily est là... Tu crois que je peux aller la voir ?

Sirius s'apprêtait à lui dire de foncer, histoire de rigoler un peu en voyant le premier râteau voire la première baffe de l'année scolaire que se prendrait son ami, mais Remus, qui suivait la discussion pour éviter des débordements de ce genre, le rattrapa en disant d'un ton amusé, montrant clairement que ce n'était pas la première fois qu'il vivait cette scène :

-Enfin, Prongs, tu ne vas quand même pas aller la voir devant sa famille pour te prendre une baffe ! ça ferait mauvaise impression devant ses parents… Laisse la respirer un peu, tu l'auras pour toi tout seul à Poudlard !

Se rangeant à cet argument douteux, James soupira, et alla voir ses parents pour leur dire au revoir et leur montrer au passage, comme tous les ans, "sa future femme". Son père secoua la tête, amusé, et le prit dans ses bras pour lui dire au revoir. Il se doutait bien qu'il n'aurait pas beaucoup de lettres, cette année encore. Il ne se doutait pas qu'il ne reverrait pas beaucoup son fils avant sa propre mort. Non, il ne se doutait de rien. La Guerre était encore loin. Pour l'instant.


Mais laissons les Maraudeurs à leurs retrouvailles, et retournons vers MacGonagall, qui était vraiment le centre d'attention de beaucoup d'élèves. C'était vraiment la première fois qu'on la voyait au quai du Poudlard Express, preuve qu'il se passait quelque chose d'exceptionnel. Elle discutait avec une jeune fille brune, et lui tendit une lettre d'un air sévère. Mais quiconque aurait passé un mois de cours avec cette professeur aurait su que les plis de la commissure de ses lèvres laissaient paraître un sourire qu'elle n'adressait que très rarement. La voir en faire un à une inconnue était un fait à noter dans les annales ! Ou, à défaut, dans l'Histoire de Poudlard. La fille brune prit le parchemin, le glissa dans la poche de son jean, et murmura un "Merci" timide à sa future professeur. MacGonagall hocha la tête, et ajouta, avant de transplaner :

-À ce soir, Miss Meduris.

Et elle avait disparu. La Miss Meduris, Sheila de son prénom, ressortit le parchemin de sa poche, et lut l'écriture élégante et inclinée :

Miss Meduris,

Suite à votre lettre, j'aimerais vous voir dans mon bureau demain après le petit-déjeuner, avant votre premier cours en fait. Il faudrait que vous m'expliquiez certains points obscurs mentionnés dans votre lettre.

Bien à vous,

Professeur A.P.W.B. Dumbledore, ordre de merlin première classe et directeur de l'académie de sorcellerie Poudlard.

Sheila eut un sourire impénétrable, et se dirigea vers le train qui n'allait pas tarder à partir. Elle n'avait pas une valise immense, étant donné le peu d'affaires qu'elle avait, et elle put par conséquent se frayer un chemin dans la masse d'élèves agglutinés aux fenêtres pour faire un dernier signe de main à leurs parents. N'ayant personne à qui dire au revoir, la jeune fille essaya de se trouver un compartiment, mais ils étaient tous déjà pris. Il y avait forcément des élèves et des valises, trop pour que la fille brune ne songe un instant à y entrer. Ce ne fut qu'au bout de trois wagons qu'elle en trouva un vide, ou presque. Il n'était occupé que par un jeune garçon d'environ 17 ans, aux cheveux longs, noirs et gras, qui était totalement absorbé dans son livre. Elle ouvrit la porte doucement, et avec un sourire désolé, elle lui demanda :

-Je peux venir ici ? Il n'y a plus de places ailleurs...

Sans attendre d'éventuelle réponse, elle était déjà entrée, et avait mis sa valise au dessus du siège, à l'emplacement prévu. Elle sortit alors de son sac un livre à la couverture unie, et commença à lire. Le jeune homme l'avait regardé faire, et s'apercevant qu'elle ne lui demandait pas vraiment son avis, il repartit sur sa lecture, après avoir tenté de savoir quel livre la jeune fille face à lui était en train de lire. Malheureusement pour lui, le titre n'était pas écrit. Mais c'était manifestement un vieil ouvrage, ancien et fragile. Rapidement, les deux occupants du compartiment ne s'occupèrent plus de l'autre, chacun dans sa lecture. Les mots les happaient dans des études passionnantes, même si elles en auraient rebuté plus d'un. Les sourcils froncés, les deux élèves étaient chacun dans leur monde, sans savoir qu'ils étaient proches, sans savoir à quel point ces mondes qui avaient l'air si différents se ressemblaient. Ils ignoraient que le destin les avait placé dans le même compartiment sans hasard, ils ignoraient qu'ils étaient destinés à se recroiser encore et encore. Ils ignoraient tout de leur histoire, ils ignoraient tout l'un de l'autre. Pour l'instant, ils n'étaient que deux étranges, deux élèves de Poudlard réunit dans un même compartiment à cause du manque de place dans le Poudlard Express. Les paysages défilaient à la fenêtre, et après plusieurs heures, Sheila releva la tête de son livre. Elle avait entendu des chuchotements près de la porte, ce qui avait suffi à attirer son attention. Méfiante, trop méfiante, nota le jeune homme d'un simple coup d'œil.

-Mais je te dis que non ! Et laisse moi ! Je ne veux pas venir avec toi !

-Mais je ne vais pas y aller tout seul !

-Pourquoi pas ?

-Rem'...

Sheila rebaissa la tête, ne s'occupant plus des bruits qui perturbaient sa lecture, pensant qu'il ne la concernait pas. Des discussions banales d'élèves dans les couloirs… Elle n'avait pas vu la tension manifeste chez ton colocataire, elle se trompait, et s'en rendit compte en voyant la porte s'ouvrir, et deux garçons entrer. L'un, aux cheveux assez longs et bruns, avait un sourire charmeur et s'assit en face de Sheila sans la concerter, et l'autre, aux cheveux châtains, resta debout avec une mimique désolée sur le visage. La jeune fille soupira discrètement, posa son livre à côté d'elle, remit une mèche de ses longs cheveux noirs derrière son oreille, et croisa les bras. Elle attendait, légèrement agacée. Le garçon de son compartiment avait aussi levé la tête de son livre et avait le même air sur le visage que s'il voyait un troll en train de faire un strip-tease. Ce qui n'était pas vraiment un beau spectacle, à en voir ses traits. Sans tenir compte de sa présence, le brun commença, d'un ton enjôleur:

-Salut ma belle ! Je suis Sirius Black, lui c'est Remus Lupin, et on venait pour...

-Tu venais ! le coupa le châtain avec un air exaspéré.

-D'accord, je venais pour te dire que tu n'étais pas obligée de supporter la compagnie du bâtard graisseux. Tu peux venir dans notre compartiment, on a de la place. Et au pire, on se serrera. Tu pourrais venir sur mes genoux…

Sheila le regarda d'un air hautain, puis jeta un oeil sur "le bâtard graisseux" qui semblait se retenir difficilement d'étrangler Sirius Black. La jeune fille soupira à nouveau, et répliqua d'un ton agacé:

-Là, il y plusieurs options. 1, tu es Don Juan bien trop sûr de toi, je suis nouvelle, tu veux me draguer et tu t'y prends de la manière la plus lourde possible. Tu n'as aucune chance d'aboutir, donc ne perds pas ton temps et ne me fais pas perdre le mien. Au passage, tu ne connais même pas mon nom.

Léger silence pendant lequel Sirius rougit à vitesse grand V, et Sheila reprit sur le même ton moqueur:

- 2, tu t'ennuies, tu veux t'amuser, en me faisant chier ou en me draguant, parce que je suis nouvelle. Ce n'est pas parce que je suis nouvelle que je ne sais pas t'envoyer un ou deux maléfices qui te feront regretter de m'avoir adresser la parole. 3, tu as décidé de caser ton copain qui n'a vraiment pas l'air enthousiaste à cette idée. Et encore une fois, c'est peine perdue.

Remus rougit, et baissa les yeux. La jeune fille eut un sourire mesquin, et reprit, toujours sur le même ton:

-4, tu viens ici sous prétexte de m'inviter dans ton compartiment, juste pour le narguer, ou le provoquer, dit elle en désignant le garçon aux cheveux gras qui avait l'air de vouloir égorger Sirius. Ça, par contre, ça a l'air de réussir. Mais peu importe, les quatre options vont à la même conclusion. Tu sors d'ici et tu me laisses lire en paix. Les effets de chaque ingrédient dans le Veritaserum étant déjà durs à comprendre en silence, si en plus tu me parles en même temps...

Elle laissa un court silence, ferma les yeux un dixième de seconde, et les rouvrit. Et darda son regard envoûtant sur les deux garçons, et ajouta d'une voix sensuelle :

-Si t veux me draguer, ce n'est pas comme ça qu'il faut faire, Sirius Black.

Remus sourit difficilement, et Sirius la regarda avec un mince sourire aux lèvres et des yeux troublés. Il reprit vite sa contenance, et répondit :

-Pas de problème, beauté ! On se reverra ! J'espère que tu seras à Gryffondor ! Au fait, Servilus... C'est quand même navrant de voir que tu es obligé de te faire défendre par une nouvelle, qui n'a sûrement pas vu qu'un produit dégraissant pour la vaisselle serait nécessaire pour te laver les cheveux!

Sheila leva les yeux au ciel, et dit, comme pour elle-même:

-Merci d'insinuer que j'ai des problèmes de vision...

Sirius prit soudain conscience de son erreur, et sortit en s'excusant, tout en jetant un regard mauvais à "Servilus". Remus attendit un peu, et dit d'un ton égal, dénué de sentiments:

-Au fait, Rogue, Slughorn te cherchait pour une de ses réunions. J'ai dit que tu étais malade et que tu ne pourrais pas venir.

Le garçon émit un grommellement pouvant passer pour un remerciement, et Remus sortit en s'excusant pour Sirius. Il referma la porte derrière lui avec un dernier sourire, et partit en sifflotant. Sheila soupira de soulagement, et s'apprêtait à reprendre sa lecture quand elle entendit:

-Je n'avais pas besoin de son aide...

-Je ne t'ai pas aidé, je les ai juste fait dégager. Si tu veux aller te battre avec eux, vas y, je ne te retiens pas. Mais ils sont quatre, et toi t'es seul. Donc si j'étais toi, j'éviterais.

Sheila lui fit un sourire ironique, qui se transforma en un sourire véritable quand elle le vit marmonner quelque chose pouvant passer par un "J'ai pas besoin de ton avis je ne suis pas suicidaire mais merci quand même". La jeune fille, tout en reprenant son livre, lui dit d'un ton plus qu'amusé:

-Au fait, rassure-moi, tu ne t'appelles pas Servilus?

-Severus.

Nouveau sourire, et elle reprit sa lecture sur les effets de chaque ingrédient dans le Veritaserum. Son sourire disparut, et laissa place à un air de concentration extrême, que Severus Rogue comprit. Cette potion était au programme de fin de septième année, et les effets de chaque ingrédient dans sa préparation n'étaient carrément pas au programme. Lui-même reprit sa lecture, et un silence pesant reprit ses droits dans le compartiment, interrompu régulièrement par le bruit des pages qui tournent.

Quelques minutes à peine après, des cris retentirent dans le couloir, et Sheila reconnut par la vitre les silhouettes de Sirius et de Remus, accompagnés de deux autres garçons, qui faisaient face à une bande clairement plus nombreuse qu'eux. Le leader semblait être un grand blond aux cheveux trop longs et aux traits aristocratiques. Severus avait aussi levé la tête, et devant la mine d'incompréhension de Sheila, il se décida à expliquer :

-Serpentard versus Gryffondor. Les deux maisons opposées de Poudlard, qui se vouent une haine réciproque depuis la création de l'école.

-Gryffondor prône le courage, la droiture et la loyauté, et Serpentard la malice, l'opportunisme et la roublardise, c'est ça ?

-Oui. Tu comprends pourquoi ils se haïssent.

-C'est étrange… Ils se ressemblent. Les deux sont fiers et orgueilleux, murmura Sheila.

Un instant perturbé par cette remarque, Severus haussa les épaules, et replongea dans son livre. Sheila s'apprêtait à faire de même, et en jetant un dernier regard vers le couloir, elle croisa le regard du Serpentard blond. Elle frissonna, et tourna rapidement la tête. Il était dangereux. Mais elle aussi.

Près d'une heure après, une voix forte se fit entendre dans les couloirs, vantant des confiseries. Sheila posa une fois de plus son livre, retenant le numéro de la page, et prit dans la poche de son jean foncé, quelques Mornilles. Elle sortit du compartiment, et y revint 5 minutes plus tard, un paquet de Chocogrenouille et une boîte de Dragées Surprise de Bertie Crochue à la main. Elle posa ses achats sur le siège et ouvrit le paquet de Chochogrenouilles. Elle en prit une, et jeta un oeil sur Severus, qui n'avait pas bougé. À voir l'état de ses vêtements élimés, il n'achèterait rien. Sheila lui tendit alors le paquet, en lui disant amicalement:

-T'en veux ?

Rogue regarda le paquet avec un regard d'envie, et murmura un non pas très convaincu. Sheina sourit, et prit une friandise dans le paquet, et la lui lança en disant "Prends la !". La Chocogrenouille atterrit sur le livre du jeune homme, qui s'en empara, et après avoir marmonné un merci inaudible, la mangea lentement. Sheila sourit, et lui dit en désignant les deux paquets toujours sur le siège.

-Si tu en veux, sers toi. Je ne vais pas tout manger.

Il acquiesça, et finit par lui demander :

-Tu lis quoi ? Un livre sur les potions ?

Pour toute réponse, Sheila lui tendit le livre, et il siffla, admiratif. Ils entamèrent une discussion sur les potions, qui dévia rapidement sur Poudlard. Tout en parlant, ils prenaient de temps à autre une dragée ou une grenouille de chocolat. Sheila avait trouvé plusieurs cartes assez rares, et Severus lui donna les siennes, dans une poussée humaine. En fait, surtout parce qu'il ne faisait pas la collection. Ils regardèrent observa un instant Dumbledore se gratter le nez et Morgane l'observer d'un air indigné, et rirent. Son futur directeur avait l'air assez… Bizarre, remarqua Sheila. Une voix dans le couloir les informa à cet instant que le train arrivait dans une demi-heure et qu'il fallait que les élèves se changent. Sheila sourit, et sortit son uniforme. Elle surprit le regard d'un Severus interloqué qui se demandait si elle allait se changer devant lui, et sourit en disant :

-Ne rêve pas trop, je vais aller me changer dans les toilettes !

Et elle sortit abandonnant le sorcier à son étonnement. Mais profitant qu'elle soit absente, il revêtit son propre uniforme, et reprit sa lecture là où il l'avait abandonné, relisant plusieurs fois la même phrase sans s'en rendre compte. Pendant ce temps-là, Sheina avait mis son uniforme, avec une cravate noire, sans couleur de blason qu'elle n'avait pas encore, et se recoiffait et se maquillait légèrement. Elle s'observa d'un œil critique, et finit par quitter les toilettes, pas satisfaite de sa peau hâlée, de ses cheveux noirs comme de l'ébène qui ondulaient doucement dans son dos et de ses traits fins. Sheila rentra dans le compartiment ranger son jean et attendre l'arrivée du train. Severus décolla à peine son regard de son livre quand elle entra, et ce fut en silence qu'ils attendirent l'arrêt du Poudlard Express, qui ne tarda pas. Avant de sortir, elle jeta un coup d'œil au blason qu'il arborait fièrement. Vert et Argent. Serpentard. Quand elle fut partie, Severus se surprit à penser qu'il ne connaissait même pas son prénom.

Sheila descendit rapidement du train, et perdit un moment à regarder autour d'elle. C'était la première fois qu'elle voyait Poudlard. Elle avança automatiquement vers les calèches tirées par des chevaux squelettiques que personne ne paraissait voir, et monta dans une, toujours avec un air rêveur et les pensées ailleurs. Une jeune femme la rejoignit, s'assit en face d'elle, et se présenta avec enthousiasme:

-Bonjour! Tu es la nouvelle de septième année, Sheila Meduris, n'est-ce pas ? MacGonagall m'a prévenue… Je suis Lily Evans, préfète en chef , à Gryffondor. Si jamais tu as besoin d'aide ou d'indication, je suis là, d'accord ?

Le sourire sincère ravit Sheila, qui répondit sincèrement:

-Pas de problème! J'ai déjà une question: Pourquoi est ce que personne ne voit les chevaux qui tirent les calèches?

-Oh, ça! C'est parce que ce sont des Sombrals, et seuls ceux qui ont vu la mort les voit. Moi, par exemple, je ne les vois pas. Comme beaucoup de gens. Certains disent qu'ils aimeraient beaucoup les voir, mais personnellement… Je ne suis pas vraiment d'accord, répondit Lily avec un sourire léger.

Sheila sourit, et elles discutèrent joyeusement pendant toute la durée du trajet, faisant connaissance lentement, mais sûrement.


Severus Rogue sortit du train, pensif. Il regarda autour de lui en soupirant. Retour parmi les crétins, les cornichons, les imbéciles… La seule personne qu'il avait jugée digne d'avoir son attention dans le train ce jour-là avait été la nouvelle, l'inconnue qui avait rembarré Black. Ça avait beaucoup amusé Severus de voir ça, d'ailleurs. Ce sale corniaud n'avait pas l'habitude de se faire envoyer balader ainsi. Mais elle l'avait captivé. Il la trouvait belle, très belle, et intelligente en plus. Passionnée en potions, maniant les mots avec art. Elle lui apparaissait comme intouchable, en fait. Mais de toute façon, il savait déjà qu'elle n'était pas pour lui. Une plastique trop parfaite, sans préjugé, aimable… Gryffondor par son courage d'envoyer balader Black, Serdaigle par son intelligence, Poufsouffle par sa gentillesse et Serpentard par sa fierté et par son maniement de la langue. Non, il ne savait pas où elle allait aller. De toute façon, il ne savait même pas son nom. Il l'observa, de dos, à rejoindre Lily dans une calèche. Elle semblait voir les Sombrals, nota-t-il machinalement. Mais tout de suite, Rogue se mit une claque mentale. Il s'intéressait trop à elle, cette petite nouvelle trop belle, trop parfaite, trop attirante. Elle ne serait pas pour lui, elle ne serait sûrement pas à Serpentard. Il soupira, regarda Lily s'éloigner dans la nuit, et rejoignit Malefoy et sa bande en soupirant. Quels cornichons, eux alors… Pas comme elle. Elle qui l'envoûtait déjà. Non, Severus Rogue n'était pas au bout de ses peines. Elles ne faisaient que commencer.


Sirius sortit du train en portant sa valise sans effort, et en souriant. Il ne remarquait plus toutes les filles qui l'entouraient, lui souriaient, minaudaient. Ils ne les remarquait plus, habitué à leurs présences, à leur amour. Comme si c'était normal. Et surtout, il avait l'esprit occupé par deux grands yeux, un sourire charmeur et une voix évocatrice. Il ne la connaissait pas, cette fille, il ne savait pas qui elle était, mais il savait déjà qu'il la voulait.

Remus suivait Sirius, en discutant avec James et Peter. Il avait remarqué que Sirius ne disait plus rien, l'esprit ailleurs. Mais il ne dit rien. Il avait deviné pourquoi, il avait aussi remarqué le charme dans les yeux de la nouvelle, de l'inconnue. Mais ce charme ne l'avait pas affecté, contrairement à Sirius. C'était étrange, d'ailleurs, il avait toujours été plus sensible au charme que son ami. Mais là, non. Il avait vu qu'elle était belle, mais elle ne l'avait pas envoûté comme ça lui était souvent arrivé avec d'autres filles. C'était étrange, songea Remus, avant d'oublier l'inconnue pour une blague de Peter.


Lily guida Sheila dans la grande salle, à travers les quatre tables immenses. Sheila observait tout ce qu'elle voyait, en digne première année. Elle regardait, observait, notait tout, émerveillée. Le plafond magique la fascinait, les tables conviviales la fascinaient… Un garçon à côté de Sirius Black se redressa vivement à leur passage, et attrapa Lily par le bras. Il était assez grand, avec des cheveux noirs dans tous les sens, des lunettes rondes sur le nez. Sous son uniforme, on devinait un corps musclé et svelte, et par son maintien une fierté et une légère prétention. Sheila lui sourit timidement, mais il ne lui prêtait aucune attention. En dévorant la rousse des yeux, il lui demanda :

-Lily ! Je suis heureux de te voir, tu m'as manqué ! Pourquoi tu n'as pas répondu à mes lettres ? Tu veux sortir avec moi ?

-Potter! Pour toi c'est Evans! Et ma réponse n'a toujours pas changé! Non! répondit elle, énervée, tout en se remettant en marche.

Sheila la suivit sans poser de question, légèrement étonnée par cette petite scène, et entendit néanmoins Sirius dire:

-T'as de la chance, Prongs, tu n'as pas eu de baffe cette fois !

Les trois garçons éclatèrent de rire, et allèrent s'asseoir à une table, celle des Gryffondor d'après Lily qui expliquait à Sheila la disposition des tables en même temps qu'elle marchait. Sheila peinait à tout regarder, écouter Lily, comprendre ce qu'elle venait de voir et réfléchir sur qui étaient les différents professeurs dont Severus lui avait parlé. Elles arrivèrent devant la table des professeurs, et Lily remit son amie aux mains de Dumbledore, qui la salua avec un grand sourire et un clin d'oeil.

Une fois que tous les élèves furent assis, les premières années entrèrent par une autre porte, et se regroupèrent devant un tabouret que le Professeur MacGonagall venait d'amener. Elle resta à côté, droite et sévère, pendant que Dumbledore entamait son discours de début d'année.

-Bienvenue aux premières années et bon retour parmi nous aux autres! Vous voilà partit pour une nouvelle année à Poudlard, et j'espère que cela signifie de la réussite et du bonheur. Pour l'instant, place au Choixpeau Magique et à la répartition! Il y aura à être répartie aujourd'hui une septième année qui nous vient de Beauxbâton.

Le silence se fit, rapidement comblé par les applaudissements. Le Choixpeau entama sa chanson, et les applaudissements se turent aussitôt, remplacés par la voix usé de chapeau parlant.

C'était il y a bien longtemps

Il y a bien plus de mille ans

Que Poudlard fut construite

Et ce fut une réussite.

Quatre sorciers avaient participé,

Tous avaient des différentes idées

Mais ils tombèrent d'accord pour ça

Salazar, Godric, Rowena et Helga.

Éducation des jeunes, c'était leur idée

Mais ils se disputèrent sur le choix des sorciers

Godric voulait que tous apprennent la magie

Serpentard non, mais seul contre tous, il partit.

Il partit, laissant Poudlard sous la garde des trois

Qui créèrent le Choixpeau Magique, moi

Pour choisir votre maison d'après votre coeur

Là où vous serez chez vous, pour le pire comme pour le meilleur

Poufsouffle vous accueillera si amitié et loyauté

Pour vous seront toujours des mots clés

Serdaigle, prendra quant à elle,

Les intelligents pour les mettre sous son aile

A Gryffondor vous irez pour toujours

Si vous ne manquez ni de courage ni de bravoure

Et à Serpentard vous rejoindrez les malins et les rusés

Qui seraient prêt à tout pour gagner

Mais fini les bavardages, maintenant l'heure est venue

De savoir où vous irez pour les sept prochaines années

Il risque d'y avoir des surprises bienvenues

Ou pas, mais faites confiance à mon avis avisé!

Des applaudissements retentirent dans la salle, acclamant la nouvelle chanson du Choixpeau, la comparant à celle de l'année précédente. Près de la table des professeurs, Sheila restait calme. Elle n'était là que pour un an, et non les sept habituels. Elle regarda le professeur MacGonagall réclamer le calme, puis sortir une liste de nom.

-Meduris, Sheila, en septième année.

Sheila s'avança, en silence, fière et belle au milieu des murmures. À la table des Serpentard, Severus Rogue la regardait, pensant à son prénom qu'il venait de découvrir alors qu'il avait passé le voyage dans le Poudlard Express avec elle. Son voisin, Lucius Malefoy, se pencha vers lui et lui murmura quelques mots à l'oreille, genre "Je me la mettrais bien dans mon lit, celle-là". Severus se sentit obligé de rire, mais ce fut un rire faux. Mais il savait que peu de filles résistaient à Lucius Malefoy, même si encore moins résistaient à Black et que Sheila l'avait fait.

De son côté, Sirius était en train de parler à Remus, qui ne comprenait rien mis à part le nom de la nouvelle. En fait, Sirius lui demandait si maintenant qu'il connaissait son nom, la nouvelle se laisserait draguer plus facilement. Ce à quoi Remus lui répondit de se taire et de regarder sa répartition, ce serait sûrement mieux pour après, en souriant. Son ami avait peut-être trouvé plus fort que lui...

Sheila venait de s'asseoir sur le tabouret, et MacGonagall posait le Choixpeau sur sa tête. Elle sentit qu'il allait au plus profond de son coeur, de son âme et de son esprit… Sheila s'ouvrit, et elle entendit une voix dire :

-Il devrait y avoir une cinquième maison pour les gens comme toi qui peuvent aller partout!

Des rires retentirent dans la salle, mêlés à de l'incrédulité. C'était la première fois que le Choixpeau laissait échapper à haute voix un commentaire pareil. Le silence revient rapidement, sûrement demandé par MacGonagall. La voix reprit, mais seulement dans la tête de Sheila.

-On va faire par élimination... Poufsouffle n'a pas un assez haut niveau intellectuel pour toi, tu n'es pas assez intéressée par les problèmes logiques et intellectuels pour aller à Serdaigle dans tes conditions, même si d'ordinaire tu y aurais parfaitement ta place. Il nous reste Serpentard et Gryffondor, les deux opposés…

Sheila réfléchit rapidement à ce qu'elle savait des deux maisons. Serpentard, l'ambition, les prêt-à-tout pour arriver à leurs fins, l'orgueil. Severus Rogue, aussi. Gryffondor, le courage, la loyauté, la droiture, la fierté. Lily Evans. Elle hésitait, elle ne savait pas.

-Les deux te conviendraient, jeune fille… Ton destin est à Serpentard, mais il est préférable pour toi que tu ailles à… GRYFFONDOR !