Titre : Eclats de vie
Base : Naruto
Genre : Hurt / Confort
Disclaimer : Les personnages et l'univers du manga "Naruto" ne m'appartiennent pas.


Eclats de vie 1 : Origines (Yamato)

Je me souviens de tout, de tout. Ses mains, toujours froides, qui insidieusement passaient encore et encore sur mon corps. Je n'étais qu'un enfant pourtant ces souvenirs sont aussi vivant en moi que la première fois.

Je n'ai pas de famille et n'en ai jamais eu. Je suis issu de l'une des nombreuses expériences biologiques menées par un savant fou en quête de la vie éternelle. Je n'ai pour référence que les gênes du premier Hokage qui ont été implantés dans mon corps avant ma naissance, ce qui fait de moi son descendant en quelque sorte.

Mon premier souvenir est la noirceur d'une geôle, la mienne. J'y ai vécu durant près de quinze ans et ne l'ai quitté qu'en de rare occasion et uniquement pour apprendre à me battre. Je n'avais pas le choix, c'était cela ou mourir de faim au fond de mon cachot. Aussi loin que je puisse me projeter, je ne vois que douleur, peur et ce vide immense que personne ne venait combler et qui me donnait l'impression que j'en crèverais.

Je crois que j'ai su invoquer le chakra avant de parler, créer des jutsu mokuton avant de savoir qu'il existait autre chose dans la vie que l'aiguille des seringues de sérum qui chaque jours venait violacer un peu plus la peau de mes avants bras et de mes cuisses. Il voulait savoir comment je réagissais, comment je survivais après se qu'il avait implanté dans mon corps. Je revois encore ses pupilles jaunes comme celles des serpents qu'il affectionnait tant, luire de désire devant mon corps tremblant sous les effets secondaires des drogues qu'il m'injectait. Sa langue pointue était le pire de tout mes cauchemars lors ce qu'il la faisait lentement passer sur ses lèvres fines et pâles. Il me voulait. Pas mon corps mais plutôt se qu'il y avait déposé. Je devinais une sombre folie derrière ses yeux de reptile.

Une nuit ou j'étais trop épuisé de m'être entraîné toute la journée précédente, je sentis quelque chose venir chatouiller mes chevilles. Très difficilement, j'ouvris les yeux. Une faible lueur venant d'une bougie posée à même le sol me permis, une fois sur les coudes, de remarquer que quelqu'un m'avait lié les pieds à mon lit. J'aurais du réagir vite, très vite mais mon corps ne semblait déjà plus vouloir m'obéir. Les mains froides se saisirent de mes bras affaiblis me faisant chuter lourdement. Ma tête heurta trop durement la planche de bois qui me servait de lit. Cette même sensation autour de mes poignets et puis encore ses mains froides sur ma poitrine trop maigre. Les doigts glacés suivant doucement les os de ma cage thoracique et puis plus rien.

Non ! En fait, tout à la fois, la lame qui pénètre mon corps là ou se trouvait le doigt et puis cette sensation de froid qui émane de sa chaire. Je la sens contre la mienne et j'ai soudain une peur panique qui me saisi. Sa voix doucereuse marmonne des paroles que je suis trop sonné pour pouvoir comprendre mais elles ne me tranquillisent en aucun cas. La lame de métal est toujours en moi, me faisant souffrir le martyr, elle bouge, tailladant mes entrailles et tout le reste de mon corps il me semble. J'ai envie de perdre connaissance pourtant je sens la froideur de ses mains glisser sur mes flans meurtris. Il a continué de parler et je ne comprends que ces phrases « Grace à toi je vais pouvoir en faire d'autres, beaucoup d'autres. Tu vas voir, tu vas aimer… ». Je ne comprends pas tout de suite, cependant aux portes de l'inconscience je sens la sensation de froid glacial qui accompagne toujours le contact de ses doigts se déplacer bien au dessous de mon nombril. Je ne saurais dire pour quoi mais à ce moment là tout mon corps se raidit sous la peur. Je sens ses mains se stopper juste au-dessus d'un endroit où je n'ai surtout pas envie qu'il s'arrête et puis le froid s'intensifie, il va me toucher.

Je hurle de toutes mes misérables forces mais pour seul réponse vient un coup de point bien sentit qui me brise le nez. J'ai mal… Mal au nez, mal où la lame a passé et mal à l'intérieur. J'ai mal dans tout mon être. Sa main fait des choses étranges à cette partie de mon corps que je ne veux pas qu'il touche, ça me fait des sensations inaccoutumées et écœurantes. J'ai envie de vomir, de vomir et de mourir. Il continue en ricanant. Moi je ne sais plus si je pleure du sang ou si je pleure pour de vrai mais quelque chose de salé et de chaud coule sur mes joues avant de se mélanger au liquide métallique qui envahi déjà ma bouche. Je sers les dents si fortement que je m'en ouvre la lèvre alors qu'il continue ses gestes sur moi. La tension monte en moi et puis s'est une explosion qui emporte avec elle mes dernières forces. Je perds connaissance dans un gémissement, du sang plain la bouche et le cœur broyé par se que je viens de subir.

Lui il jubile, heureux d'avoir pu me soutirer ma semence de la sorte et de pouvoir enfin créer de nouveaux sujets d'expérimentation. Lors ce que je reprends douloureusement conscience, le sang a séché sur mon visage pourtant j'ai toujours aussi mal à l'endroit ou sa lame m'a pénétré. Je ne suis plus entravé, cependant il me faut toutes les peines du monde pour porter ma main à hauteur de la plaie. Elle rencontre quelque chose de froid et métallique. Je l'effleure, toute fois c'est un cri de souffrance qui s'échappe de mes lèvres. Il a laissé la lame d'acier dans mon corps. Je crache un peu de sang et prend une grande inspiration et puis j'arrache le morceau de métal. Une nouvelle fois, je sombre dans les limbes de l'inconscience, mon corps se repliant sur lui-même pour tenter de se garder du froid mordant qui règne dans ma prison. A quoi bon ? Je n'ai plus pour vêtements que les lambeaux de mes habits que ce monstre à sauvagement déchirer avant de me faire subir cette humiliation.

Le réveil est dur. Je n'ai pas encore ouvert les yeux que déjà le cauchemar de la nuit précédente défile derrière mes paupières encore closes. Un spasme me saisi, je tremble et des larmes de honte se mettent à dévaler le contour amaigri de mon visage top pâle. Je reste longtemps prostré sur mon lit de fortune, l'eau salée ne semblant pas vouloir s'arrêter de couler. J'ai mal. A l'extérieur comme à l'intérieur, je me sens sal pourtant je ne peux pas me laver. La plaie sur mon tors est encore à vif quand je passe un doigt mal assuré dessus. Le flash de douleur qui suit me porte à nouveau au seuil de l'inconscience. Ma respiration s'est accélérée et me tiraille la poitrine. C'est là, aux portes de l'évanouissement, que je me surprends à désirer que le sommeil m'emporte pour de bon et que plus jamais je ne m'éveille comme ce matin. Dans le lointain, un vague écho de porte qui s'ouvre, une voix raisonne mais je n'arrive pas à l'identifier. Elle s'éloigne de plus en plus pourtant je sens bientôt un contact contre la peau de mon bras rachitique.

Etrangement, la main qui me touche n'est pas froide, au contraire elle est brûlante et surtout puissante. Ce détail me tire des limbes dans lesquelles je m'enfonçais doucement. Dans un effort surhumain, j'essaye d'ouvrir les yeux quelques secondes. Je ne distingue pas grand-chose, puis mes pupilles redeviennent nettes et je peux contempler quelques courts instants un visage qui ne m'est pas connu. Il semble avoir déjà un certain âge pourtant je sens une tristesse sans nom grandir en lui alors qu'il me détail. Je n'arrive malheureusement pas à me concentrer plus longtemps. A nouveau je me sens partir et puis dans un dernier sursaut de conscience, j'agrippe de toutes mes misérables forces la main chaude qui me tient toujours par le bras. Je la sers comme si ma vie en dépendait et je crois que c'est le cas. Je sombre, puis plus rien.


- Vous avez trouvez quelque chose Hokage-sama ? demande un shinobi qui vient de pénétrer dans la cellule à la suite du vieux Sarutobi.

- Oui. murmure l'homme en se retournant, le corps maigre et sanglant d'un jeune garçon à la chevelure brune dans ses bras.

Les vêtements usés et rapiécés qu'il porte sont complètement déchiquetés. Le T-shirt n'est plus qu'une ombre de ce qu'il était par le passé, dévoilant une longue cicatrice fraichement découpée au scalpel sur son tors squelettique. Le vieillard à remarqué le pantalon resté ouvert sur l'entre-jambe du plus jeune et il enrage de se que son ancien élève à pu faire subir à ce garçon.

- Trouvez Orochimaru, toute suite ! ordonne-t-il, la colère raisonnant dans sa voix rauque.

L'homme repasse la porte de la cellule, son précieux chargement calé dans ses bras. Il s'arrête un instant pour lire la feuille blanche épinglée contre la porte. Gènes du premier Hokage, expérience 55, niveau 18/20, en bonne voix et prêt pour reproduction. Le vieux Sarutobi a envie d'hurler. Comment n'a-t-il pas pu se rendre compte qu'il nourrissait un serpent, un monstre, à Konoha même. Quelle folie s'est emparée du jeune prodige qui faisait partie de la même équipe que Jiraya et Tsunade ?

Il ressert un peu son étreinte autour du corps amaigri. L'adolescent qui a encore des allures d'enfants pousse un gémissement entrecoupé de tremblement. Le Sandaïme jette un nouveau coup d'œil sur le corps mal mené de son protégé et remarque les tâches violacées sur les bras presque translucides de ce dernier.

- Que t'a-t-il donné, pauvre gosse ?

Le brun ouvre les yeux un instant, des grands yeux noirs sans vie. Ses grands yeux noirs qui n'ont jamais rien vu d'autre que les murs de cette cellule et le chakra mokuton qu'Orochimaru lui forçait à produire. Ses grands yeux noirs qui ont trop souffert pour arriver à encore pleurer. Il essaye désespérément de cacher son visage dans le creux du bras de son porteur qui lui murmure doucement

- C'est fini… C'est fini mon petit…