Alors, voici la deuxième fiction que je mets sur Fanfiction. Il n'y a que dernièrement que j'ai découvert l'extraordinaire série de Band of Brothers et j'ai tout de suite imaginé un petit truc. L'idée est déjà grossièrement tracée dans ma tête, mais envoyez moi vos idées, ce serait génial ! Tout n'est pas encore certains, alors je serais ravie de votre collaboration!
Évidemment, je ne souhaite démontrer aucun irrespect envers aucune nation ou bien envers ces incroyables hommes qui ont formé la Easy Compagnie. Je me base uniquement sur la mini-série.
Bonne lecture !
Davis Fergusson me fixait d'un regard dur. Ses prunelles chocolat semblaient chercher à percer un quelque contre secret que j'aurais omis de lui dévoiler. Je me tenais droite devant lui, les bras croisés et le regard assuré. Il prit finalement une grande inspiration et se pencha en avant.
- Écoute Ary, j'aimerais beaucoup t'aider, mais tu comprends comme moi que c'est impossible.
- C'est parfaitement possible et tu le sais très bien Davis.
Le vieil homme retira finalement ses lunettes et se massa les tempes.
- Aryan, soit réaliste, je t'en pris, tu ne peux pas prendre sa place, tu n'a pas les aptitudes nécessaires !
- Mais c'est ce que je veux faire ! J'apprendrai !
- Tu risque de te faire tuer !
Je serrai les poings mais restai calme et rétorquai sèchement.
- Et alors, qu'est-ce que ça changerait ?
Un long moment de silence s'écoula, puis Davis soupira et se pencha vers moi.
- Écoute, je suis vraiment désolé, malheureusement, c'est infaisable. Tu serais aussitôt démasquée.
- Bien sur que non, c'était mon jumeaux, nous somme identique, je n'aurai pas de difficulté à me fondre dans la masse. Ne t'inquiète pas pour moi. Tout ce que tu dois faire, c'est modifier le rapport et écrire qu'Aryan Hawkins est morte et que Luke Hawkins a survécu. Tu peux le faire, tu le sais.
Comme je voyais qu'il hésitait, je tirai une chaise et m'assis devant lui.
- S'il te plaie Davis, fait le pour moi… fait le pour eux, pour Luke, Meryl, mes parents… Tu peux le faire pour eux.
Il me fixa longuement puis étouffa un soupire.
- Très bien Aryan, c'est compris. Je vais t'aider. Laisse-moi passer quelque coup de fils. D'ici quelques jours, tu devrais pouvoir rejoindre le camp d'entrainement. Ensuite, tu pourras entrer dans l'armée sous le nom de ton frère. Ça te va ?
- C'est parfait, murmurais-je.
13 Septembre 1944
Je jetai un regard circulaire autour de moi, légèrement intimidée. J'étais seule à ma table, au fond de la pièce. La lumière tamisée et la fumée qui imprégnait les murs m'auraient fait penser à un cabaret si les hommes qui s'y trouvaient n'avaient pas été vêtu en complet-cravate, arborant fièrement de nombreuses décorations de guerre. Je n'avais jamais été aussi mal à l'aise de ma vie. A mes yeux, il était clair que je ne cadrais pas dans le décor. Ils allaient tous le remarquer, ils le verraient nécessairement. Je n'avais jamais douté de ma volonté. C'est tout naturellement que j'avais pris la place de mon frère. Sur le moment, ça m'avait semblé la plus évidente des choses à faire. L'unique possibilité. Mais à présent, j'étais pétrifiée. A quoi avais-je pensé ? Malgré toute la volonté que je pouvais avoir, la tâche me semblait à présent impossible. Quelle idiotie…
Nerveusement, je passai la main dans mes cheveux nouvellement coupé. Je n'étais pas encore habitué à l'absence de mes longues boucles de jais et c'est avec un soupire que mes doigts lissèrent les courtes mèches sombre. J'étais littéralement mortifiée. Mes yeux glissèrent vers le fond de la salle. Quatre hommes entouraient le jeu de fléchettes et jouaient avec enthousiasme. A une table non loin du centre d'attraction, je reconnu trois hommes avec qui j'avais suivi la formation de remplaçant. Un autre gars que je ne connaissais pas leur parlait, sous le regard de quelques soldats amusés. Apparemment, ces types avaient survécu au débarquement. C'était des vétérans, les « vieux ». Un frisson glissa de ma nuque jusqu'à mes reins.
C'est stupide comme plan. J'étais complètement stupide. Pourquoi n'avais-je pas écouté Davis ? Le camp d'entrainement n'avait pas été spécialement amusant, mais je n'avais eu aucune difficulté à le réussir. J'avais été confiante tout au long de ce séjour. Personne n'avait imaginé que je puisse être une fille et j'avais appris à devenir un soldat. Mais à présent, je n'étais plus du tout à l'aise. Comme pour me donner confiance, je replaçai ma cravate. Est-ce que j'avais l'air d'un homme ? J'étais la plus petite de la compagnie, j'avais encore des traits d'enfant, douloureusement trop féminins. Mes mains n'étaient pas celles d'un homme et je n'avais pas la moindre pilosité faciale. Enfin, personne n'allait me croire, c'était quasiment ridicule. J'allais être renvoyé chez moi illico. En maudissant à nouveau mon incroyable stupidité, j'attrapai la chope qui avait été posé devant moi et la portai à mes lèvres. Le goût amer se rependit le long de ma trachée telle un doux réconfort.
Alors que je déposais la chope sur la table, j'aperçu un regroupement de trois soldats avancer vers le fond de la salle, justement là où je me trouvais. La façon avec laquelle ils avançaient, tranchant la foule devant eux et laissant un large sillon vide derrière m'indiqua aussitôt qu'ils n'étaient pas n'importe qui. En fixant l'homme de tête, je reconnus celui qui parlait tout à l'heure avec les autres remplaçants. Je m'amusai d'abord à observer leur progression, puis la panique me gagna lentement lorsque je vis qu'ils s'approchaient indubitablement de ma table. Je clignai des yeux. Non, c'était impossible, ils ne venaient quand même pas me parler ? C'est pourtant la déduction que je dû en tirer puisque le gars s'écrasa sur la chaise devant moi. Il m'adressa un énorme sourire et attrapa ma chope. Il prit une longue gorgé puis laissa tomber le contenant vide.
- Tiens tiens, un autre petit nouveau… C'est quoi ton nom à toi ?
Je restai un moment silencieuse puis grimaçai et décidai d'éviter de parler de la chope qu'il s'était si cavalièrement approprié.
- Luke Hawkins.
Ça me faisait encore étrange de prononcer son nom comme si c'était le miens, mais c'étais déjà un automatisme de l'utiliser.
- Voyez-vous ça…
Il sourit et se retourna vers les deux autres.
- Eh les gars, ils prennent nos remplaçant à la nurserie maintenant ?
Le soldat de gauche roula les yeux et croisa les bras.
- Bill, lâche les nouveaux, tu veux bien ?
- Allez Johnny, tu adores ça toi aussi.
Il se tourna à nouveau vers moi et m'adressa un énorme sourire amusé.
- Bienvenue dans la Easy compagnie, Hawkins. Moi c'est le sergent Guarnere. Derrière, il y a Martin et Heffron.
Il sortit une cigarette de son veston et la coinça entre ses dents.
- Dis moi, t'a quel âge toi ?
Je dû me faire violence pour ne pas rougir. Enfin merde, c'était une évidence. Je devais avoir l'air d'un gamin.
- J'ai dix-neuf ans, sergent.
La grande gueule devant moi étouffa un léger rire en allumant sa clope.
- Sérieux ? Tu le crois, Babe ?
- Tu déconnes, à mon avis, ce gosse n'a pas encore passé ses quinze ans.
Je me sentais horriblement mal. Bordel, pourquoi est-ce que c'était moi qu'ils avaient pris en grippe ? Au moins, ils ne semblaient pas imaginer que je puisse être une femme, ils me trouvaient uniquement jeune. Mais j'ignorais si je devais répliquer ou docilement endurer leur tirade. Je ne voulais pas me mettre les sous-officiers à dos, mais je ne voulais pas non plus devenir le souffre douleur de la E compagnie. Autour de moi, quelques soldats me dardaient d'un sourire amusé alors que les remplaçants qui avaient été épargné de l'attaque des vieux m'adressaient un regard désolé, sans évidement me venir en aide.
- Ouais, c'est encore un gamin… alors le gosse, tu es dans l'escadron du sergent Randleman, non ?
J'hochai la tête en passant à nouveau la main dans mes cheveux.
- Oui sergent.
- Bien… fait gaffe à ce qu'il dit, Hawkins. Bull est l'un des meilleurs soldats de toute la compagnie. C'est le genre de type à qui tu n'hésites pas à confier ta vie sur le champ de combat. Tu crois mériter la même confiance, le môme ?
Il s'amusait vachement, c'était une évidence. Contente de vous divertir sergent. Mais je sentais que malgré l'ironie qui émanait de chaque parole, il demeurait sérieux. C'était comme un test. J'étais résolue à le passer. Je m'en foutais de l'opinion de ces types, mais ma vie dans l'armé serait gravement compliquée si j'attirais trop l'attention.
- Je ne peux prétendre être aussi efficace que le sergent Randleman, mais je donne tout ce que j'ai pour protéger le soldat à côté de moi, sergent.
- Tout ce que tu as… Ça comprend ta vie, Hawkins ?
- Sans hésitation sergent, répondis-je aussitôt.
Il éclata d'un grand rire franc et se retourna pour s'adresser aux autres derrière lui.
- On dirait qu'il a des couilles celui-là, Babe. Tu lui ferais confiance ?
Le dénommé Babe s'appuya contre le mur tout en m'observant, une lueur d'amusement dans les yeux.
- Oh… je ne sais pas… Il n'a pas l'air capable de lever son fusil tout seul, alors… Dis moi Hawkins, t'as le vertige ?
Le sergent se tourna à nouveau vers moi, un grand sourire aux lèvres.
- Ouais… un parachutiste qui à le vertige, c'est comme un marine qui ne sais pas nager. Tu crois que tu vas réussir à sauter, gamin ?
C'était définitivement un test. Dans le fond, ils voulaient seulement savoir si les remplaçants valaient quelque chose. Enfin, c'est ce que j'espérais. Autrement, ils se contentaient de se marrer à mes dépends.
- Je n'ai pas le vertige et je n'ai aucun doute quant à ma volonté de sauter, sergent.
-Tiens… tu as l'air confiant. Mais quelque chose m'intrigue vachement… pourquoi un môme comme toi viendrait se battre, Hein ?
A cette question, je serrai les dents. Je n'avais pas l'intention de parler de mes motivations, encore moins de les justifier. Mais je m'efforçai de prendre une longue inspiration avant de répondre.
- Ça me regarde, sergent.
Cette fois il cessa de se retourner et me fixa, un étrange demi-sourire aux lèvres. Je me sentais soudainement intimidée par ce sourire qui indiquait clairement qu'il n'avait pas l'intention d'abandonner de si tôt.
- Ah bon, ça te regarde, le môme…
Il tira sur la clope et souffla un nuage de fumé dans ma direction.
- J'aimerais bien savoir ce qui t'amène, Hawkins…
Cette fois, j'étais complètement remontée contre ce type. Mais pour qui il se prenait ? J'avais résolument décidé de ne jamais parler de ce qui s'était produit. Pas à l'armée en tout cas. Mais ce Guarnere avait fait naître une horrible boule de colère dans mon ventre, j'avais uniquement envie de lui cracher au visage. Toutefois, je me calmai et levai les yeux vers lui. Je ne devais pas oublier qu'il ne s'agissait que d'un test. Je ne devais pas m'emporter stupidement. Je pris une grande inspiration puis je m'efforçai de mettre le plus de fermeté possible dans ma voix et répondis en le fixant dans les yeux. Chaque mot vibrait avec une sincérité qui m'étonna moi-même. Cette tirade me paraissait soigneusement préparée alors que les phrases me venaient tout spontanément, au fur et à mesure que je vidais le poids sur mon cœur. Avec horreur, je ressenti un léger picotement sous mes paupières, et je priai le ciel pour ne pas pleurer devant eux.
- Ce qui m'amène, c'est que je veux m'assurer que le moins de familles innocentes ne souffrent à cause de la guerre. Je ne veux pas nécessairement tuer le plus de boches possible, je veux juste aider ceux qui n'ont pas de fusil pour se défendre et qui ont quand même mal. Car la vie continue en dehors du champ de bataille et certain n'ont aucune possibilité de se protéger. Le seul moyen de survivre dans ce cas là, c'est de serrer les dents, de se répéter que ça va bientôt finir et continuer à rire. Le problème, c'est que c'est vachement difficile de rire et de pleurer en même temps. J'en ai rien à foutre que ces familles soit américaines, allemande ou européenne, mais savoir qu'il y en qui souffrent inutilement, ça suffit à me faire venir ici. Je ne veux pas que d'autre ressentent ce que moi j'ai enduré, parce qu'aucun être humain ne devrait avoir à subir une telle douleur. Est-ce que ça vous suffit comme raison, sergent ?
Je n'avais pas spécialement parlé fort, mais l'écho de mes paroles avait résonné jusqu'au bout de la pièce. C'est un silence de mort qui régnait après ma déclaration. Quand à moi, je me sentais incroyablement bien de lui avoir fermé le clapet. Certes, avoir utilisé mon expérience, même en l'atténuant, avait quelque chose d'effrayant. Mais prononcer ces paroles avait aussi été étrangement libérateur. Le feu qui avait pris naissance en moi s'éteignit presque aussi brutalement qu'il avait pris naissance. Le picotement qui m'avait inquiété s'était évaporé tout au long de ma déclaration. Je craignais d'avoir les yeux rouges, mais apparemment, personne ne semblait s'en préoccuper. Devant moi, Guarnere avait le regard fixe. J'eus la satisfaction de constater qu'il ne riait plus, tout comme les deux autres soldats. Comme le reste de la salle, en fait.
Un grand homme blond s'approcha et posa une main sur l'épaule du salopard devant moi. En l'observant du coin de l'œil, je reconnu le type qui jouait aux fléchettes plus tôt.
- Est-ce qu'il y a un problème les gars ?
Je relevai la tête, esquissai un faible sourire puis me levai.
- Non, rien de bien grave… Lieutenant Compton, répondis-je en jetant un rapide regard sur son insigne
Je poussai légèrement la chope vide vers le sergent silencieux et lâchai :
- Je vous laisse la payer, Sergent.
Je traversai la pièce sous le regard ébahi de tous les hommes de ma nouvelle compagnie. Je me concentrai pour regarder fixement la porte au fond de la salle et avancer le plus surement possible. Le poids d'une trentaine d'yeux scrutateurs brûlait ma nuque. Moi qui avait compté sur une arrivé discrète, c'était loupé.
Dès que je fus dehors, je me dirigeai vers la rivière qui bordait le camp ou nous résidions temporairement. C'est avec un certain soulagement que je constatai qu'aucune larme ne brillait sur mes joues. Ici, j'avais affaire à ne pas démontrer une once de sensibilité, il y avait trop de risque. Sans même prendre la peine de réfléchir, je m'agenouillai au rivage et enfonçai ma tête dans l'eau. D'abord surprise par la température glaciale qui embrasa mes sens, je clignai des yeux et poussai un hurlement. J'hurlai jusqu'à ce que je n'aie plus la moindre parcelle de souffle. Lorsque mon corps fut enfin vide, je me relevai, complètement gelée. Je restai un instant silencieuse, puis repris un grand souffle et replongeai à nouveau. Ce n'est qu'après cinq plongés que je me tirai loin du bord de l'eau, morte de froid. Frissonnante, je passai et repassai la main dans mes cheveux courts. Mes lèvres étaient bleues et je claquais mes dents. Étrangement, je ne sentais divinement bien malgré l'horrible froid qui engourdissait mes membres. Cette purification m'avait incroyablement apaisé. En tremblant, je sortis ma coiffe de ma veste et l'enfonçai sur ma tête encore trempée. J'aurais tout donné pour avoir le luxe d'une bonne douche chaude, mais je craignais tomber sur quelqu'un et c'est donc d'un pas lourd que je me dirigeai vers le dortoir.
En observant les couchettes superposées, je fus soulagée de constater qu'elles étaient toutes vides. Habilement, je grimpai jusqu'à la mienne et m'y glissai rapidement. Je grelottais toujours, mais le bruit rassurant du radiateur m'assurait un réchauffement prochain. Je m'enroulai dans ma couverture en priant pour que le reste ne soit pas aussi pire qu'aujourd'hui. J'imaginais difficilement une situation plus embarrassante que celle dans laquelle je m'étais mise. J'étais une femme qui s'était illégalement approprié l'identité d'un mort pour incorporer les rangs de l'armé. En théorie, attirer l'attention équivalait à une condamnation certaine. J'ignorais ce qui m'arriverait si j'étais découverte et je n'avais pas l'intention de le savoir. Sans doute serais-je mise en prison et je serais évidemment renvoyé chez moi. Si j'étais venue ici, ce n'étais pas pour rien. J'avais un but, je ne quitterai pas l'armée pour une raison aussi futile que celle-ci. J'allais prouver qu'une femme pouvait faire l'armée, qu'elle pouvait elle aussi se battre pour protéger ce qu'elle a, ce qui lui reste. Malheureusement, personne n'aurait ouï-dire de ce que j'accomplirai. Ce serait un petit miracle isolé et ignoré. Personnellement, je n'en avais rien à foutre. Je ne pouvais pas rester sans rien faire. Mais à présent, l'histoire risquait de se corser sérieusement.
« Bravo Ary, ouais, bravo ma grande… t'as vraiment le chic pour te mettre dans le pétrin… Comment t'as réussi à attirer l'attention sur toi ? Faudrait faire gaffe, tu ne dois pas te faire remarquer, tu le sais bien ! »
J'étouffai un grognement et ramenai la couverture sur ma tête.
Voilà ! J'espère que vous avez aimé ce début ! Plus d'explications au prochain chapitre sur l'OC.
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