Bonjour tout le monde !
Cette fiction, je l'avais pensé comme un one shot, mais j'ai été si inspirée que c'en est devenu un threeshot ! Voila le début, que j'avais déjà écrit l'an dernier mais heureusement pas posté, sinon l'attente aurait été longue :D . J'espère que vous apprécierez l'idée, et que vous la trouverez originale ( mais peut-être que d'autres auteurs l'ont déjà exploitée ?)
Bon, c'est une fiction sur du ZoroXSanji, Rated M : vous l'avez compris, homophobes s'abstenir)
Disclaimer : Les personnages sont à Eichiro Oda ( ça aussi, je crois que vous l'avez compris :D )
Chevaucheur de rêves
Une nuit de pleine lune, le pont du navire plongé dans le mutisme et la pénombre. Soudain, un rire cristallin, comme celui d'un… enfant. Une silhouette se faufile dans la cuisine, d'où sort bientôt un homme blond, les gestes lents, le regard fatigué. Une simple ombre dans les couloirs sombres. Il soupire :
-Je suis las, tellement las.
Il pénètre dans la chambre des garçons, s'avachit sur son hamac et, après un dernier regard pour l'homme profondément assoupi près de lui, ferme les yeux pour rapidement s'abandonner aux doux bras de Morphée.
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Une splendide plage, digne de celle d'Alabasta, un soleil rayonnant. Accoudé à un immense palmier, le cuisinier tient contre lui une superbe rousse. Le parfum de la mer, porté par le vent, enivre leur sens, la chaleur caresse leur peau et, rapidement, ils laissent le plaisir les guider. Les hauts tombent, leurs bouches se cherchent, leurs mains se découvrent. La passion a raison de leur réserve. L'homme retourne sa partenaire contre l'arbre et s'apprête à l'embarquer sur la croisière de la luxure lorsqu'un toussotement se fait entendre.
Les deux presque-amants cessent leurs activités et découvrent avec stupéfaction un épéiste, venu de Dieu sait où, aux étranges cheveux verts, ses yeux d'onyx semblant écarquillés de surprise. Ce dernier est en effet sujet à quelques interrogations.
* Comment suis-je arrivé ici ? Et que fait Sanji avec… Nami !? Non… J'y crois pas ! Y'a un truc qui cloche, ce n'est pas possible autrement *
De l'autre côté, la surprise du blond n'est pas moins grande en reconnaissant l'importun. Il a à peine, lui si gentleman, le reflexe de cacher le corps à moitié dénudé de sa camarade avant de s'écrier :
- Zoro ? Mais qu'est-ce que tu fous ici !
- J'n'en ai pas la moindre idée, répondit avec franchise l'interpelé
- Alors casse-toi !
- J'aimerais bien, mais je ne peux pas !
- Comment ça, tu ne peux pas ?
Sanji commence à voir rouge. Il vit une scène des plus parfaites, et voila que son pire rival vient briser cette perfection. Par sa seule présence. Il se sentirait presque débandé…
- Je ne peux pas, je n'y arrive pas !
- C'est mon rêve ! T'as rien à foutre ici, tu ne devrais même pas y apparaître, excepté pour disparaitre, ce que je te conseille de faire maintenant ! explose le cuisinier.
* Un rêve, note Zoro, ça explique tous ces détails insolites. Je me disais aussi…*
- Je suis bloqué ! Putain, je vais devoir te le dire combien de fois ? Je suis bloqué, est-ce que tu comprends : bloqué ? Mon corps ne veut pas s'éloigner. Tu piges cette fois, sourcil-en-vrille ? s'énerve à son tour le bretteur.
- Ok… ça devient trop bizarre pour moi, déclare Nami en levant les mains avant de ramasser ses vêtements. Je me tire. Au revoir, et à jamais j'espère.
Et elle s'empresse de filer, son T-shirt à peine enfilé, sous l'œil horrifié de Sanji et celui suspicieux de Zoro. Les deux compagnons se retrouvent seul à seul, face à face, tendus.
-… MARIMOOO !
Sanji s'apprête à se jeter sur le sabreur… et se réveilla en sursaut dans son hamac. Un rêve… Oui c'est vrai, il l'avait dit, mais il semblait si réaliste… Du moins jusqu'à l'apparition de la foutue tronche de cactus, qui était venue tout gâcher. Putain de marimo, il parvenait à le faire chier jusque dans ses songes !
Un coup d'œil au bretteur lui attesta que celui-ci était toujours profondément endormi, bien qu'étrangement pas en train de ronfler. Néanmoins sa respiration était on ne peut plus régulière et il arrivait, certaines nuits que ses ronflements s'apaisent. Rien de trop anormal dans son attitude donc… Il dormait, et Sanji ferait bien d'en faire de même. Paisiblement cette fois. Foutu marimo !
ZzZ
Sa nuit s'était écoulée sans plus d'inconvénients imprévus, et le cuisinier se leva, comme tous les jours, avant le reste de l'équipage, afin de leur préparer le petit déjeuner. Il accueillit ainsi tous ses camarades dans son antre, les uns après les autres, un grand sourire charmeur pour les demoiselles, un regard assassin pour le bretteur. Ce dernier ne s'en formalisa guère : il vida sa tasse de café et disparut jusqu'au déjeuner, ce qui n'était pour déplaire au blond du navire.
Sanji le trouva inchangé au repas de midi, dans son attitude, toutefois il lui avait semblé croiser un regard inquisiteur à quelques reprises. En effet, le bretteur était aussi préoccupé que son caractère flegmatique le lui permettait. Qu'est-ce qui lui avait pris de rêver de la face de citron, chose en soi déjà très rare, mais en plus dans une telle position, avec Nami (comble du comble) ?! Cependant ce n'était qu'un rêve et le marimo étant ce qu'il était, il se désintéressa rapidement de l'affaire. Sanji en fit de même, se persuadant qu'il avait simplement fait un cauchemar comme tant d'autres, et que celui-ci n'avait aucune importance.
La journée vit ainsi naitre plusieurs confrontations et affrontements entre les deux camarades, mais aucune réelle discussion. La nuit vint rapidement prendre ce qui lui était du et le vaillant équipage du chapeau de paille s'accorda, après une soirée mouvementée comme de coutume, un repos bien mérité, surtout pour le cuisinier qui avait pris, comme d'habitude, le temps de réparer les dégâts de son si affectionné capitaine. Il s'écroula, comme d'ordinaire, sur son hamac. Et à peine ses couvertures repliées, s'assoupit aussitôt… comme toujours.
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Zoro cligne des yeux. Il vient d'apparaitre dans la cuisine d'un immense palace. Sanji s'y affaire, avec tout son amour, à préparer un repas majestueux pour ses tout aussi splendides mellorines. Il parle en cuisinant :
- Mes charmantes déesses, mes anges de beauté… Elles ont accepté mon invitation, quel honneur elles me font ! J'ai réservé la grande salle-à-manger du palais rien que pour elles, ça m'a couté une fortune mais elles le valent bien. Peut-être voudront-elles me récompenser avec un baiser. Oh oui, et puis… Encore toi !
Son œil en cœur et son sourire s'effacent immédiatement. Il a laissé tomber l'assiette qu'il tenait, qui se brise dans un fracas épouvantable, éparpillant de la nourriture aux quatre coins de la pièce, mais pour une fois (n'est pas coutume) Sanji s'en fout. Il vient d'apercevoir le bretteur. Celui-ci s'exclame, pas plus gêné que ça par le plat gaspillé :
- Comment ça, encore moi ? Encore toi !
- Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes comme conneries ?
- C'est pas des conneries, je te demande pourquoi t'es encore dans mon rêve !
- Ton rêve ? Pourquoi rêverais-tu de mes mellorines, Marimo ? demanda Sanji excédé en pointant la porte du doigt.
- J'ne sais pas moi, rétorqua l'épéiste en haussant les épaules.
Une autre voix se fit soudainement entendre :
- Cook-san, il y'a un problème ?
- Aucun Robin-chwan, aucun, ne t'inquiète pas. J'arrive bientôt, restez assise et soyez belle comme d'habitude, c'est tout ce que vous avez besoin de faire.
Les bruits de pas se rapprochent. Sanji reprend, à voix plus basse.
- Elle vient par ici, cache-toi !
- Quoi ? Jamais ! Proteste l'épéiste.
- Fais-ce que je te dis putain !
- Non, je ne me cacherai pas. Je suis Roronoa Zoro, pour qui tu me prends ?
- Cache-toi ou je t'assomme !
- Essaie pour voir.
Le blond ne se le fait pas dire deux fois et s'élance sur son interlocuteur. Au même moment, la porte menant à la grande salle s'ouvre et le cuisinier, distrait, dérape et… se retrouva dans son hamac. Encore. Et cette fois, il était vraiment en colère. Furieux même, devrait-on dire, comme on peut le remarque lorsqu'il se jette sur le hamac de Zoro pour le secouer de toutes ses forces.
Le bretteur se réveilla ainsi entre les jambes d'un cuisinier blond, apparemment très disposé à l'enquiquiner au lieu de le laisser sommeiller.
- Qu'est-ce que tu m'a fais ? Qu'est-ce tu me veux ? s'écria-t-il, un brin désespéré.
Leurs camarades, complètement assommés, ne bronchèrent pas d'une oreille. Zoro repoussa Sanji et se redressa, lui répondant d'une voix inhabituellement désabusée.
- J'allais justement te poser la même question.
Il ne cherchait pas, cette fois, à provoquer de combat : il privilégiait son envie de réponse.
- Qu'est-ce tu fous dans mes rêves ? C'est chiant !
- Ça ne m'amuse pas non plus...
- Alors fais-ce que tu veux, mais dégages-en… Ça peut être vraiment très embarrassant…
- Oh oui, comme la scène avec Nami…
Un silence. Puis Sanji, effrayé de comprendre, s'exclama :
- Tu vois mes rêves ?!
Et Zoro tilta :
- Je vis tes rêves…
Horrifié, le cuisiner se laissa retomber sur ses talons.
- Ah non mais là ce n'est pas possible, déclara-t-il en secouant la tête avec hébétude.
- J'te le fait pas dire, répondit tranquillement le bretteur.
- Qu'est-ce que je vais faire ? commença à s'affoler Sanji. Mes nuits sont fichues ! Je vais…
- Okay ! Bon cook, calme-toi. Pour l'instant on va dormir, en espérant que tu ne viennes pas m'emmerder. Demain, on va faire comme d'habitude : toi, tu vas réfléchir à une solution, et quand t'auras trouvé, moi, je règlerai le problème en fonçant dans le tas. D'accord ? Alors maintenant TU RETOURNES DANS TON HAMAC ET TU ME LAISSES PIONCER.
Déprimé, Sanji obéit en silence mais mis, pour une fois, de longues minutes d'errance intellectuelle avant de retrouver les limbes du sommeil.
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Le lendemain matin, Zoro se réveilla comme souvent le dernier : il avait la chance d'être imperméable aux hurlements de Luffy. Il se leva grognon, lourd et lent et se rendit en cuisine pour profiter de son sempiternel café du matin. Il y trouva, sans surprise, le cuisinier ce qui était plus étonnant, c'était la tête qu'il faisait. Aucun doute, la nuit n'avait pas été bonne. A l'entrée du bretteur, il n'eut aucune réaction, pas même un soupir. C'était clair, il était soucieux, anxieux même. Zoro se servit tout seul, et alors qu'il s'approchait du blond pour saisir la tasse derrière lui, lui glissa :
- Tu te prends trop la tête, cook
- Ça t'étonne ? Ce qui nous arrive est dramatique ! Je ne comprends pas comment tu peux rester aussi calme.
L'épéiste s'assit sur une chaise, façon au blond déboussolé. Il semblait tellement… paniqué.
- C'est si important ? J'veux dire, tes rêves, j'm'en tape. Ça ne m'empêchera pas de te foutre dessus à la première occasion
- C'est facile de dire ça pour toi, t'es pas à ma place, souligna Sanji. Les rêves, c'est quelque chose de personnel ! Imagine si c'était moi qui squattais tes rêves, qu'est-ce que tu dirais ?
- Rien, répondit aussitôt le bretteur, je n'ai rien à cacher. Ça me ferait chier, mais toi aussi. Tes rêves ne me passionnent pas non plus d'ailleurs, ils sont même un peu niais à mon goût.
Le cuisinier laissa échapper un sourire, mais ne répliqua pas. Ok, pas d'injures, pas de baston alors que Zoro lui offrait une belle opportunité : clairement, il n'avalerait pas si facilement. Il fallait trouver une solution, ou alors Zoro devrait se passer de leurs altercations quotidiennes, et, même s'il avait un mal de chien à l'avouer, ça le ferait vraiment chier. Vraiment.
* Bon, puisqu'ero-cook n'a apparemment trouvé aucun plan, cet incapable, c'est à moi d'y réfléchir*
Et il réfléchit. Il réfléchit si bien, si fort, que ses nakamas lui trouvèrent un air tracassé toute la journée. Personne n'osa, néanmoins, lui demander ce qui le travaillait ainsi. Même dans son entrainement, il paraissait moins appliqué qu'à l'ordinaire. Ce qui ne l'empêcha pas, le soir à la vigie, de tomber comme une souche, alors qu'il était de garde.
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Avant qu'il n'ait le temps d'esquisser le moindre geste de défense, Zoro se retrouve subitement plaqué au mur, un corps collé contre le sien, si près qu'il se fonderait en lui si seulement c'était possible. Sans hésitation, une bouche fond sur ses lèvres. La bouche est douée, pulpeuse, audacieuse, mordante même, et le bretteur répond à son ardeur, par réflexe, parce que ça lui plait. Il se laisse emporter par la passion du baiser. Il ouvre les yeux lorsqu'elle se retire, découvrant ainsi Sanji, qui le tient au col de ses deux mains, l'attirant vers lui, sur lui. Ses yeux brillent d'une flamme que Zoro ne leur a jamais vue. Soudain, le blond s'éloigne, emportant sa chaleur avec lui… Le regard captivé de l'épéiste l'observe s'asseoir sur un lit proche qu'il n'avait même pas remarqué, happé comme il était par la fougue irrésistible du cuisinier ce dernier l'invitant maintenant de la main à le rejoindre, les yeux brillants et le dos cambré, provocateur. Tellement tentant…
Et voila ! J'espère vous offrir une suite rapidement, et surtout que ça vous a plu ! Ah, et que surtout, vous ne me tuerez pas pour la fin abrupte. Vous pouvez me signaler tout ça dans le carré en bas :D
( Vous avez sûrement remarqué, mais si ce n'est pas le cas : lorsque Sanji rêve, j'écris au présent, lorsqu'ils sont dans la réalité, au passé. J'espère que ça ne rend pas le récit trop bizarre.)
