Welcome !
Vous voici, lecteurs/trices, sur la version 2.0 de cette fiction. Laissée à l'abandon pendant plusieurs mois, je l'ai retouché progressivement pour vous l'offrir plus cohérente, plus soutenue, plus claire. J'ai beaucoup lu pendant ces mois d'absence, et j'espère que mon style c'est un peu amélioré.
Sinon j'ai un parallèle une fic Hannibal(NBC) qui va bientôt arriver, si ça vous intéresse. (je vous conseille fortement de regarder cette série elle déchire).
Néanmoins, les fautes sont toujours présentes, à ma plus grande tristesse.
Des éléments assez importants ont été modifiés par rapport à la fic de base, je vous conseille donc de la relire.
La petite review fait toujours plaisir, même si c'est une critique.
Evidemment, en dehors de l'intrigue, rien ne m'appartient.
Bonne lecture !
Abyssus abyssum invocat
Cela faisait déjà quelques temps que John n'était pas passé à Baker Street, ne serait-ce que pour un thé. Exactement 419h. Et même pas un texto, un mail, ou quoi que ce soit sur le blog de ce bloody doctor. Cela faisait 419h que Sherlock était sur ce canapé à attendre, s'alimentant pour pouvoir continuer à attendre. Il n'avait vu personne en dehors de mrs Hudson qui piaillait en arrière plan pendant qu'il s'occupait à attendre. Les paupières de Sherlock ne remuaient que pour chasser les larmes de fatigue et de frustration qui montaient.
Il attendait que cette présence revienne. Cette odeur de thé, de chaud, et de confiture à la cerise. Il voulait voir cette silhouette, petite et robuste, passer devant la cuisine pour s'assoir dans le fauteuil face au sien.
Il voulait entendre cette voix particulière lui reprocher son enthousiasme sur une scène de crime ou jurer en ouvrant le frigo. Il voulait ressentir cette sécurité quand cette présence se plaçait inconsciemment entre lui et les membres de l'équipe de Lestrade. Cette présence qui le rassurait par son existence.
Mais elle n'était pas là et Sherlock l'attendait le cœur lourd.
Mais ce matin-là, il en avait assez d'attendre. Il sortit de son palais mental et ouvrit les yeux.
La poussière voletait doucement dans cet appart qui paraissait abandonné. Sherlock tourna lentement la tête et s'assit dans le canapé sur lequel il était allongé. Il passa une main dans ses cheveux poisseux et il fronça le nez en sentant l'odeur qu'il dégageait. Il se leva doucement et tâtonna jusqu'à la salle de bain, et prit sa première douche depuis plus de 2 semaines. Sous l'eau brûlante, il frottait rudement sa peau, pour enlever cette sensation de manque qui courait le long de ses veines. Il entendait le sang tambouriner dans ses tempes et son cœur crier son vide.
Sherlock se demandait encore pourquoi il n'avait pas de nouvelles, ni la visite de Mycroft, s'il était arrivé quelque chose de grave. Les premiers jours, il avait résolu quelques enquêtes pour Lestrade depuis son canapé, sans même utiliser le moindre patch de nicotine, mais celui-ci ne l'avait pas contacté pour d'autres affaires depuis.
De toute manière, le détective n'avait ni l'envie, ni la force pour se traîner jusqu'à Scotland Yard, quémandé quelques occupations intellectuelles. Pourtant ce n'était pas ce manque d'activité criminelle qui le tourmentait mais d'avantage le silence trop longtemps prolongé au 221b.
Sherlock rouvrit les yeux que son cerveau avait clos sans son autorisation et sortit de la baignoire la peau rougie et éraflée par son insistance. Il enfila un t-shirt défraichi qu'il n'aurait même pas accepté de regarder en temps normal et un jogging noir, apparu au fond de son armoire quelques jours plus tôt.
Le cadet des Holmes en jetant un coup d'œil au miroir en s'habillant estima qu'il avait dû perdre quelques kilos de muscles et paraissait, s'il n'était que mince avant, maintenant maigre et fragile. Ses boucles en pagaille ressemblaient à une pieuvre noire échouée sur un galet blanc poli par le sel et les vagues. Il ressemblait à un ado mal dans sa peau comme se l'imagine la majorité des idiots au delà de cette porte. Pathétique. Son point se serra et fracassa le miroir. Des éclats résonnèrent dans le lavabo et d'autres se multipliaient en percutant le sol.
Sa voix exaspérée l'atteignit au creux de l'oreille "the mess you made, Sherlock".
Son cœur manqua un battement, ses poumons se vidèrent, et son corps se projeta vers l'avant. Il se précipita à la suite de ce son adoré dans le salon en se cognant aux murs et au chambranle de la porte, mais aucune trace du propriétaire de ce morceau de réconfort.
Il n'y avait dans ce salon que poussière et souvenirs. Sherlock inspira aussi calmement qu'il le pouvait pour que son cœur ralentisse.
Sherlock se rassit sur le canapé, pour se relever aussitôt. Il marcha d'un pas décidé vers l'escalier et monta les trois premières marches avant de s'arrêter, la tête baissée et les épaules voûtées.
Il leva la tête vers le haut des marches et tenta d'appeler : "John ?". Sa voix était étrange, basse et frêle. Pas de réponse ni de bruit de pas. Il redescendit les marches pas à pas et se laissa glisser contre le mur en face des escaliers. Il replie les jambes sous son menton et les serra de ses longs bras fins. Il posa son front sur ses genoux et, dans le noir, Sherlock Holmes pleura.
John ouvrit les yeux dans le noir. Il voulait les refermer et dormir jusqu'à ce que tout ça soit terminé. Ses oreilles sifflaient dans le silence humide de la pièce. Ou peut-être du placard ou de la cave, John n'en savait rien. La seule chose qu'il savait c'était que ses poignets étaient maintenus ensemble par un fil résistant qui lui coupait la circulation des mains et sciait sa peau.
Il releva doucement la tête, malgré la forte nausée et la batte de baseball qui semblait s'abattre sur son crâne depuis une éternité. Mais son cou ne sembla pas aimer la manœuvre et John laissa échapper un grognement. Bon. Les vieilles habitudes revinrent et il opéra un check-up rapide de son corps, enfin plutôt du morceau de douleur qui s'apparentait vaguement à son corps. Bon, il pouvait bouger les orteils, la plupart des doigts de la main gauche, heureusement seul le majeur semblait cassé. En revanche, la main droite était inutilisable. Pas d'arme donc. Ou alors de la main gauche en cas de nécessité.
L'ancien soldat tenta de bouger ses bras, mais sa respiration se coupa quand il bougea l'épaule gauche. En tournant lentement la tête vers celle-ci, il attrapa le col de sa chemise avec les dents et tira. Il gémit en voyant les dégâts : du liquide poisseux et séché collait la chemise à sa peau, son sang donc.
La vieille cicatrice avait était rouverte. Il n'avait définitivement aucune possibilité de se servir d'une arme.
John continua le checkup de ses capacités. Il avait seulement une côte cassée, pas de dégâts majeurs au niveau de l'abdomen, et il respirait, pour le moment. Descendant un peu plus bas, les chevilles toujours entravées, il put sentir une autre zone humide de sang au niveau de son genou droit, empêchant tout sprint. Sa cheville avait gonflée également. Parfait. La situation était parfaite. En tout point, vraiment.
La batte de baseball ralenti sa cadence pour permettre a John d'entendre des bruits de pas, quelque part dans le noir.
Il entendit un verrou tourné et un rayon lumineux filtra d'une porte située dans le dos de John, l'empêchant de voir le nouvel arrivant. L'inconnu
Bruit de talon : L'inconnu(e) ?
Parfum capiteux et floral : Inconnue
L'inconnue entra dans ce qui semblait être un sous-sol tout ce qui a de plus basique, puis ferma la porte, tuant la seule source de lumière de la pièce. Le noir était revenu. Mais cette fois-ci un élément inconnu était entré dans le jeu.
John sentit le parfum et entendit les pas se déplacer vers sa gauche. Une main se posa délicatement sur son épaule ouverte, et tout s'arrêta dans la tête de l'ancien soldat.
Une main se posa délicatement sur son épaule ouverte, et tout s'arrêta dans la tete de l'ancien soldat. Un hoquet de surprise s'échappa de sa gorge et le temps s'arrêta à son tour.
Non non non non non. Quelque chose clochait. Ça ne pouvait pas être elle. Pourquoi ? Comment ?
John obligea à ses poumons de se gonfler puis de se vider. Une fois. Deux fois. Trois fois. Et des lèvres se posèrent sur les siennes. Mais bientôt une langue qu'il connaissait trop bien était dans sa bouche, mêlant le goût métallique du sang et la pointe salée des larmes. Sans savoir pourquoi John répondait à ce baiser, non, à cet adieu, malgré la douleur qui irradiait de son épaule, de son cou et de son visage tuméfié.
Mais soudain la langue, les dents et les lèvres furent loin et seule une respiration erratique répondant en écho à la sienne lui faisait savoir qu'elle était toujours là.
Des nouveaux bruits de pas. Un plafonnier s'alluma, brûlant les yeux de John, accoutumés au noir. Ceux-ci étaient inondés de larmes, âpres de rage. Il clôt ses paupières. Le parfum si étouffant l'enveloppait, lui tournait la tête quand soudain un aiguille pénétra son épiderme près de la jugulaire.
Les sons de pas et le bourdonnement du plafonnier furent entourés d'un halo sonore flou et John fut de nouveau dans le noir de son esprit.
Un conseil ? Une remarque ? J'espère que ce début vous a plu.
