Les matins d'automne étaient frais.

Une légère brume tapissait le sol humide. Ce matin était spécial pour lui. Il entra silencieusement dans un espace clôturé, calme et nerveux. Le jeune homme marchait sans un bruit dans les allées fleuries.

Une fine pluie de rosée matinale tomba. Chaque goutte se posait gracieusement sur les pétales des fleurs endormies. Ces larmes d'eau faisaient scintiller la nature resplendissante.

Le faible vent qui se levait détachait quelques feuilles des imposants arbres. Ces feuilles d'un teinte orangée planaient comme les plumes d'oiseaux abandonnées.

Les arbres au tronc noir couvert de mousse émanaient une sensation d'oppression et croisaient leurs bras au-dessus du chemin.

Les feuilles avides de liberté s'arrachaient de leurs branches craquantes. Celles-ci, après avoir goûté à cette liberté tant désirée, retombaient piteusement sur le sable boueux de l'allée. Impuissantes, elles disparaissaient dans la brume impassible.

Le soleil était caché par les épais nuages gris menaçants. Son esprit était vidé d'incertitudes. Il passa sa main dans ses cheveux écarlates, couleur sang.

L'air devenait de plus en plus lourd. Dans le silence pesant, une gouttelette de sueur coulait sur sa nuque pâle. Elle termina sa course absorbée par la veste noire qu'il portait.

Il jeta un coup d'œil à sa montre dorée. Il était en retard... Le lycéen soupira.

L'autre devait l'attendre. Cette personne avait toujours eu beaucoup de patience et d'indulgence envers ses amis. Ses rares sourires vous transportaient dans un autre monde.

Il esquissa un sourire discret. Leurs souvenirs communs remontaient dans sa mémoire. Il savourait chaque instant qu'il a pu vivre avec lui même si ce n'était pas les meilleurs.

D'autres visages chaleureux réapparaissent. Ils étaient tous proches et dotés d'une force fraternelle inébranlable. Chaque match joué ensemble était merveilleux. La victoire semblait être évidente à chaque fois.

Leur séparation avait renforcé les liens cousus dans le cœur de chacun d'entre eux.

La génération des miracles...

Il baissa les yeux tristement et marchait d'un rythme lent. Il regrettait certains actes commis dans le passé. Cependant, sa conscience encore nostalgique de ses années collège le tira brusquement de toute cette mélancolie.

Il était arrivé.

Il s'arrêta devant une stèle de pierre d'apparence impassible et indifférente comme tant d'autres.Il toucha la dalle blanche de marbre froid, effleurant doucement les lettres gravées avec soin et précision. Il regardait de ses yeux vairons l'inscription sur la pierre commémorative.

A notre regretté enfant,

Kuroko Tetsuya.

Dans ce recueillement silencieux, seule une larme témoignait de la douleur du jeune homme.

... n'existe plus sans toi.


(c) Emy-nee

UPDATE 18/03/2015 : Correction des fautes d'orthographe.