Le Godaime de Konoha somnolait. Depuis plusieurs jours, elle avait travaillé sans s'arrêter un instant. L'attaque de l'Akatsuki avait causé beaucoup de dégâts. Les effectifs de ninjas avaient été réduits de plus de 30%. Il ne restait qu'une poignée de Chunnin et encore moins de Junnin. Elle n'avait pas eu le temps de pleurer tous les morts et voir tous les blessés que déjà des rumeurs d'attaques des pays ennemis couraient. « Les morts » pensa-t-elle. Il y en avait tant. Shizune, son éternelle assistante, lui aurait dit de se remettre au travail et de cesser d'avoir des pensées aussi noirs… si elle était encore là. Mais voilà, elle comptait parmi les centaines de morts. Comme Kakashi, elle s'était battu jusqu'au bout, comme lui elle avait péri. Cette pensée seule lui arracha un sanglot.
- Merde, comment est-ce que j'ai pu laisser cela arriver ?
D'un revers de main elle fit voler les parchemins, livres et autres bibelots de son bureau encore saccagé contre le mur abîmé. Un noir intense se fit dans la pièce au contact de la bougie avec le sol. La flamme était morte elle aussi. Elle laissa sa tête tomber pour s'avachir sur le bureau et pleurer tout son soul.
Au bout de quelques heures, elle n'avait plus de larmes. Ses yeux rouges et gonflés se posèrent sur une vielle photo à peine éclairée par la lune. Naruto et Jiraya. Jiraya, elle n'avait plus de nouvelles depuis le début des combats. Il lui avait promis de revenir si elle lui offrait un baiser. Elle avait refusé tout net.
- Juste un tout p'tit Tsunade !!
Il l'avait supplié, avait trébuché et s'était enfoncé dans la poitrine généreuse de la jeune femme. Elle lui avait mis un de ses coups de poings dont il connaissait parfaitement la sensation pour en avoir reçu des centaines. Sans doute aurait-elle était plus gentille si il n'avait pas pressé sa tête sur son décolleté comme un chat sur son coussin.
- Tu te crois tout permis ma parole !
Elle était revenue à la charge pour lui enfoncer son poing dans les côtes mais il avait disparu. Seule restait l'empreinte de son corps meurtri dans le mur.
- Si j'avais su, je t'en aurai donné des milliers de baisers, murmura-t-elle
Elle se surprit à regarder la porte du couloir s'attendant à voir un Jiraya tout feu tout flamme mais elle ne s'ouvrit pas.
On retirait encore des corps des décombres mais elle refusait de croire que le sien serait de ceux la. Quant à Naruto, lui seul pouvait avoir une telle volonté. La volonté du feu comme disait le troisième. Il était toujours en vie après avoir affronté deux Akatsuki, subi le Sharingan de Itachi et s'être fait extirper une partie de Kyubbi de son corps. Lui seul pouvait survivre à tout ça…ou peut être pas. Après tout, Tsunade lui avait offert ce collier. Celui du premier Hokage, celui que portait son petit frère et que portait Dan. Ils avaient cette volonté commune de vouloir devenir Hokage et d'être mort au combat. Mais Naruto ne devait pas mourir. Elle ne le permettrait pas.
Tsunade quitta son bureau pour contempler les ruines de Konoha. Le jour se lèverait bien assez tôt sur cette ville ravagée. Il éclairerait ce trou béant et ces murs qui tenaient à peine debout.
Encore ce soir, elle dormirait là. Elle avait laissé son appartement à des villageois comme beaucoup d'autres ninjas l'avaient fait.
Soudain, elle senti une présence dans son dos. Une fraction de seconde lui suffit pour savoir de qui il s'agissait. Ses larmes coulèrent toutes seules comme un flux interrompu quand il posa sa main sur son épaule.
- Pardon de ne pas être rentrer plus tôt, souffla-t-il.
Elle s'en fichait. Il était là. Elle se retourna doucement de peur que ce ne fût qu'un rêve et qu'il s'évanouisse. Elle appuya sa tête contre le torse de l'inconnu et sentir encore son odeur.
Il était surpris de sa réaction. Habituellement elle l'aurait frappé, insulté peut être, mais jamais elle n'aurait versé de larmes et se serait blottit contre lui comme elle venait de le faire.
- Jiraya, murmura-t-elle, tu es revenu.
Elle prononça son nom avec tant d'émotion dans la voix qu'il ne put que serrer sa chère Tsunade.
Sa seule présence avait suffit à balayer ses macabres pensées. Il était blessé, ses vêtements déchirés laissaient paraître les muscles de son torse et de ses bras qui l'enserraient toujours.
- Tu es blessé ? s'enquit t-elle.
- Et toi tu pleures ?
Ils eurent un sourire bien mal assuré et se séparèrent…sûrement trop tôt.
- Non juste une poussière.
Il essuya ses larmes d'un revers de main et s'attarda sur ses joues roses. Il plongea son regard dans le sien comme pour la première fois et replaça la mèche de ses cheveux qui lui tombait dans les yeux.
Elle remarqua alors que sa longue chevelure n'était plus. Il avait les cheveux bien plus courts comme si Naruto avait juste vieilli. Elle sourit en se disant que c'était là un bien maigre tribu pour le revoir.
Soudain, il serra sa poitrine comme prit d'une violente douleur.
- Jiraya, ça ne va pas ?
- J'..j'ai mal…
Il ne put prononcer un mot de plus et s'écroula à terre.
- Jiraya ! je t'in-ter-dis de mourir pas maintenant que je t'ai retrouvé !
Je te reconnais bien là ma Tsunade
Il l'avait jeté sur elle un tel regard qu'elle ne put s'empêcher de rougir. Etre aussi vieille et rougir comme une gamine ! Tsunade n'allait vraiment pas bien.
Elle entreprit de retirer sa veste.
- D'habitude, c'est moi qui prends les devant !!Si j'étais plus en forme…
Cette fois il prit une gifle magistrale. Ses yeux s'étaient posés sur la jeune femme penchée sur lui lorgnant son décolleté avec avidité.
- Tu ne changeras jamais !!
Tsunade regretta son geste en voyant que l'état du Sannin s'aggravait. Elle le guérirait dusse-t-elle en mourir.
Elle venait de terminer. Elle resta pourtant un long moment penchée sur lui à admirer son visage serein. Il avait ouvert les yeux. Elle sursauta.
- Reste allongé, dit-elle sans se départir. Tu es encore faible.
Il l'invita à le rejoindre en tapotant sur le tapis près de lui.
- Après tout, pensa-t-elle, il y a quelques heures je le croyais mort.
Il ouvrit son large bras et elle s'y installa naturellement.
Elle ferma un instant les yeux. Elle se sentait en sécurité… du moins autant qu'on pouvait l'être avec Jiraya. Elle n'avait pas connu cette sensation depuis…depuis la mort du Troisième.
Lorsqu'elle les rouvrit il était penché au dessus d'elle avec l'air sérieux qu'elle lui connaissait si peu. Elle tremblait presque.
- Je, en…enfin…tu…tu ne devrais pas bou...
Il avait pressé ses lèvres contre les siennes. Elle senti comme une douce chaleur à l'intérieur, un sentiment de bien être envahir son âme. Il s'allongea plus encore sur elle lorsqu'elle répondit à son baiser.
Il sentait cette poitrine généreuse contre son torse nu. Il passa ses immenses doigts dans sa chevelure dorée qui se reflétait sous les rayons d'une lune immense. Il la regardait de ses grands yeux. Elle eu un sourire comme un invitation à réitérer son acte. Il ne se fit pas prier. Cette fois son baiser fut plus fougueux, moins timide et surtout, annonciateur d'une suite qui ne tarda pas. Sa main droite effleura son visage avant de descendre sur son épaule suivi de près par ses lèvres délicieuses. La jeune femme passa ses mains douces sur son dos musclé. Ils basculèrent. Cette fois c'est elle qui se trouvait au dessus de lui. Elle lui sourit en balançant ses cheveux en arrière. Il retira délicatement les vêtements qui retenaient encore la poitrine de son amante. Il voulait savourer chaque instant. Il avait tant attendu qu'elle lui donne sa permission !
Elle aussi avait attendu ce moment. Elle avait toujours repoussé cet hermite « pas net » car au fond d'elle, elle savait que l'homme qui la caressait doucement avait toujours été là.
Elle le regardait avec tellement d'intensité dans le regard qu'aucune pensée perverse ne lui vint. Il parcouru lentement le galbe de ses seins blancs de sa bouche en respirant son odeur à chaque baiser. Elle prit sa main et la fit glisser sur sa hanche encore prise dans son kimono vert. Il parcouru ses formes avidement laissant vagabonder doucement ses doigts sur sa peau blanche. Elle embrassa son torse avec fougue pour lui faire comprendre qu'elle en voulait plus et plus vite. Comme encouragé par ce geste, sa main remonta le long de sa cuisse nacrée. La jeune femme retira le reste des vêtements de son partenaire et vit qu'il n'avait pas menti quand à ses attributs d'homme. Il sourit comme s'il avait comprit. Jusque là, Jiraya ne la décevait pas. Il était bon amant mais il n'avait vanté que sa propre marchandise…et quelle marchandise !
Ses mains glissèrent plus bas encore. Il se fraya alors un chemin entre ses cuisses entrouvertes avec son genou l'embrassant toujours. Elle eu un agréable frisson quand ses mains se posèrent sur ses fesses et qu'il attira contre lui sa toison blonde pour la prendre.
Elle poussa un gémissement de plaisir. Non, il ne la décevait pas.
La lune était encore haute pourtant Tsunade le corps enquilosé et l'esprit embrumé ne comprenait pas. Elle était assisse à son bureau. Pourtant elle se souvenait de ce parfum et de cette agréable sensation de bien être. Où était-il ?
Son esprit se figea soudain et l'air lui manqua. Elle venait de comprendre.
La bouteille de saké près d'elle vola en éclat contre le mur.
- Ce, ce n'était qu'un rêve ? murmura-t-elle... il, il est...
Ces mots simples, reflet de la froide vérité, s'étouffèrent dans sa gorge.
- …ne me laisse pas…pas toute seule…JIRAYAAAAA REVIENT!!!
