NB : Voici une toute nouvelle histoire, basée sur un futur possible pour le monde de la magie. Ici vous trouverez le prologue ET le premier chapitre, je trouvais que le prologue seul ne suffirait pas à nourrir votre appétit de lecteur ;)
Bonne lecture à tous … et n'oubliez pas que les review font vivre les FanFiction ;)
PROLOGUE
« La vérité est un fruit qui ne doit être cueilli que s'il est tout à fait mûr » Voltaire
Avril-Août 2089
LE PREMIER MINISTRE ANGLAIS EN DÉROUTE
Hier soir, coup de théâtre. Lors d'un communiqué de Presse, Arnold Dillinger, notre premier ministre, affirme que notre société est menacée par des sorciers qui vivent parmi nous. Un ministre voulut calmer ses ardeurs et lui enlever le micro des mains, mais il ne reçut qu'un coup de poing phénoménal du Prime Minister. Ce dernier fut contrôlé et mis à terre par des policiers présents avant que des infirmiers ne lui injecte un tranquillisant et le conduise directement à l'hôpital Saint-Claire.
ARNOLD DILINGER INTERNÉ
Le 10 Downing Street est à nouveau libre puisque le chef du gouvernement de Sa Majesté est déclaré inapte à servir le Pays. Demain, il sera transféré dans une clinique psychiatrique où il recevra tous les soins nécessaires. Cependant, le mystère reste entier. Qui a bien pu lui mettre une telle idée en tête ?
MATHIAS, LE MINISTRE IDÉAL ?
Mathis McCarter est en pôle position des sondages pour succéder à Dillinger. Très aimé du peuple, mais aussi de la reine, il a toutes les chances d'être élu et aussi de rassurer les anglais qui avaient été secoués par les derniers scandales.
LA MALÉDICTION DU 10 DOWNING STREET
Le jour suivant son élection, le Prime Minister McCarter a repris les propos de son prédécesseur sur la sorcellerie. Alors que lui aussi passe un séjour à Saint-Claire, une enquête est en cours. Et d'après certaines sources, des agents auraient été vus au domicile. Certains disent que c'est le MI5 … Rien n'est encore sûr ! Nos envoyés spéciaux sont sur le fils et font tout pour nous transmettre les informations.
LES U.S.A. ENTRENT EN SCÈNE
Des agents de la CIA sont intervenus sur la scène britannique et ils enquêtent toujours dans les bureaux du Premier Ministre (ancien). Les policiers anglais sont hors course et sont rentrés chez eux. Que pensez de cette intervention américaine sur le sol anglais ? L'affaire deviendrait-elle internationale ?
LES SORCIERS SONT PARMI NOUS
Après avoir fouillé le bureau de fond en comble et analysé plusieurs photos, les agents américains ont découvert un tableau pour le moins étrange.
"Sur plusieurs photos, on pouvait voir les premiers ministres dans leur bureau avec en arrière plan le tableau d'un homme accoudé sur un bureau et semblant réfléchir. Cependant pendant les fouilles, nous avons remarqué que ledit tableau était vide."
Un voleur s'amuserait donc à tourner nos ministres en bourrique ?
"Alors, par simple précaution, nous avons voulu y mettre le feu et c'est alors que le personnage est réapparu. Il nous parlait."
Ces paroles peuvent paraître complètement folle mais des caméras étaient présentes, des journalistes ont assisté à la scène. La CIA ne voulait pas prendre le risque que cette magie s'envole sans laisser de trace.
"Des personnes sont alors apparues de nulle part pour nous attaquer. Ils ont eu certain d'entre nous qui ne se souviennent plus de rien, mais heureusement, nous étions nombreux et bien formés. Ils se sont enfuis sans nous avoir tous touché et nous avons même quelques échantillons sanguins."
Ainsi, les sorciers existent bel et bien et cohabitent avec nous depuis longtemps sans que nous le sachions. Demain, Arnold Dillinger sortira de sa prison avec les plates excuses du gouvernement et de la reine elle-même.
D'un geste souple du poignet, le lecteur envoya valser les journaux sur le lit aux draps immaculés. Une odeur stérile flottait dans la pièce, un peu comme dans les hôpitaux. Sauf que ce n'était pas réellement un hôpital, c'était plutôt une clinique, ou pour être plus direct, un asile pour les fous. Et le patient qui se trouvait dans cette pièce, ou cette cellule, se prénommait Arnold. Oui, LE Arnold, celui que l'on avait pris pour un détraqué. Mais maintenant, ils savaient. Des sorciers vivaient avec nous et chercher à intervenir dans leur gouvernement en cachant leurs meurtres par des accidents de la vie courante : une fuite de gaz, un feu d'appartement à cause d'une bougie trop près des rideaux … C'en était assez, il fallait que tout cela cesse et que leurs actions soient dévoilées au grand jour.
Et ce n'était pas tout. Il allait leur faire payer à tous, à tous ces gens qui l'avaient pris pour un fou et qui l'avait fait interner de force. Il allait se venger de ce gouvernement et prendre les choses en main.
/… … … … /
Sorciers et sorcières,
L'heure est grave. En ce 18 Août 2089, le monde moldu connaît désormais notre existence avec certitude. Nos nettoyeurs n'ont pu effacer la mémoire de tous lors de l'incident politique et notre existence a été révélée au grand jour sans que l'on puisse réagir. Comme autrefois, il va falloir se faire discret. Si vous voyagez dans des zones moldus, tachez de respecter leur mode vestimentaire, cherchez à parler comme eux ou si vous n'y connaissez rien, ne vous faites pas remarquer. Leur mentalité est plus évoluée qu'aux temps anciens, ils ne croiront plus aussi facilement à de simples tours de passe-passe.
Dans l'attente d'une amélioration de la situation, sorciers et sorcières, faites attention.
Le ministre de la magie s'en alla sous les murmures de l'assistance. Son discours en avait effrayé plus d'un. Les journalistes s'empressèrent de recopier le discours mot pour mot et de l'envoyer aux maisons d'édition pour faire parvenir la nouvelle à toute l'Angleterre, puis à la Grande Bretagne, et au monde entier. Tout le monde devait se méfier, surtout que les moldus avaient des moyens de les repousser, ils l'avaient déjà prouvé !
CHAPITRE I
« Qu'il était bleu, le ciel, et grand, l'espoir !
L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir. » Paul Verlaine
Septembre 2089
- Pourquoi une femme, patron ?
C'était au moins la dixième personne qui lui posait la question, et comme les dix dernière fois, Dillinger claqua des doigts en laissant son index en l'air. Cet avertissement suffit pour faire taire le curieux qui se contenta de suivre son boss sans un mot. L'endroit était sombre, sans aucune chaleur et une odeur pestilentielle planait dans l'atmosphère, et pourtant, ils n'étaient pas encore entrés au cœur de la prison. Ils traversèrent de nombreux corridors où les femmes venaient s'accrocher aux barreaux pour le narguer, leur cracher à la figure et leur jeter des insanités. Un gardien leur ouvrit alors l'accès à la section A qui contrasté fortement avec la section précédente. Silencieuse, pas un bruit, à peine éclairée et de multiples cellules très espacées aux murs épais. Leur guide les conduisit alors au bout du couloir, dans la dernière cellule, celle qui était le plus à l'écart. Le gardien s'arrêta devant ladite cellule et composa un code tout en présentant sa main sur un capteur d'empreintes digitales. Seules quelques rares personnes pouvait ouvrir le sas. D'un geste de la tête, il invita l'ex premier ministre à entrer dans ce petit espace qui séparait le couloir de la cellule. Là, une chaise l'attendait et debout au milieu de la cellule, droite et fière, le regard perçant, se trouvait la femme qu'il recherchait. Elle l'attendait et étrangement, Arnold sentit une poussée d'adrénaline augmenter son rythme cardiaque. La peur ? Non, plutôt de l'excitation. En voyant son dossier, il pensait qu'elle était la personne qui convenait le mieux parmi les autres détenues, mais en la voyant, il la trouva tout simplement parfaite.
- Que me vaut la présence de notre ancien premier ministre ?
Encore mieux. Arnold laissa un sourire étirer ses lèvres tandis qu'il s'asseyait tranquillement sur la modeste chaise qui n'attendait que lui. Il ramena alors sur ses genoux une petite mallette noir qu'il transportait jusque là et en sortit un dossier qu'il consulta sans se préoccuper d'elle.
- Double homicides volontaires, plusieurs vols dont un avec arme blanche, arrêtée pour possession de drogue, navettes entre différentes familles d'accueil et pour finir meurtre d'un groupe d'adolescent pris au piège dans une maison dont vous avez mis le feu. Dites moi, votre « cursus » est plutôt … varié !
La prisonnière resta silencieuse, se contentant de le fixer inlassablement, le regard vide sans une seule once d'émotion. Le sourire d'Arnold ne fit que s'accentuer tandis qu'il rangeait le dossier dans sa mallette.
- Et … d'après le rapport de prison, vous avez la réputation d'être, comment dire, coriace.
Toujours aucun mot de la part de la jeune fille. Alors Arnold Dillinger sortit de sa mallette un autre dossier.
- D'abord vous avez été envoyée dans un centre de redressement et suite à vos nombreuses fugues et agissement à l'encontre de vos camarades, vous avez été envoyée dans un centre pénitencier, ici-même. Et depuis, vous avez été envoyée dans la section des criminelles les plus dangereuses, alors que vous n'aviez que 19ans. Vous avez …
- Venez-en au fait, Dillinger, j'ai horreur qu'on tourne autour du pot, dit-elle d'une voix tranchante, interrompant le manège d'Arnold.
Dillinger sortit encore une fois un dossier, le dernier puisqu'il ferma sa mallette et se rapprocha de la grille qui le séparer de la jeune femme. Il passa alors ledit dossier à travers les barreau.
- Je veux acheter votre liberté.
Le sourcil de l'emprisonnée se leva, signe de son scepticisme, mais malgré tout, elle s'avança jusqu'à lui, au plus près des barreaux pour se rapprocher plus encore du ministre. Son regard s'ancra dans le sien l'espace de quelques secondes, provoquant chez lui un léger malaise avant qu'elle ne saisisse enfin le dossier. Elle l'ouvrit toujours en lui jetant un coup d'œil, puis elle se plongea dans la lecture, fronçant de temps à autre les sourcils. A la fin de sa lecture, elle leva les yeux vers lui. C'était deux saphirs brillant d'une lueur dangereuse, c'était d'ailleurs la seule expression que l'on pouvait déchiffrer chez elle, juste cette flamme dansante que l'on pouvait voir chez les félins lorsqu'ils fixaient leur proie.
- Vous avez un stylo ?
Elle acceptait de travailler pour lui en échange de sa liberté. C'était vraiment parfait. Dillinger sortit de la poche de son veston un stylo plume avec une pointe en argent. Sa futur employée le regarda sans rien dire avant d'apposer sa signature à la fin du dossier.
- Dites bonjour à votre nouvelle vie, Azraël !
Ce nom lui allait à la perfection. Tandis que le gardien ouvrait la cellule de la jeune femme, cette dernière eut un sourire étrange, un sourire qui dénotait sur ce visage doux encadré par des cheveux d'or. Oui vraiment, ce nom était parfait pour elle.
/… … … … /
- C'est quoi l'affaire cette fois-ci ?
- Trois tentatives d'homicide à Saint James Park, tir longue portée, en à peine cinq minutes.
Les trois hommes présents ouvrirent le dossier contenant les éléments de l'enquête.
- En quoi cela nous concerne ?
C'était le plus vieux d'entre eux qui avait parlé. Il était plutôt mince et grand mais avec une carrure plutôt athlétique. Il était un peu du genre ''le grand costaud de la bande qui fou des coup de poing à la volée'', c'était d'ailleurs ce qu'il était dans sa jeunesse. Ici, tout le monde l'appelait le Bourbon Kid. Ce surnom reste un peu un mystère pour ceux qui travaillent avec lui.
La jeune femme qui avait apporté le dossier eu un sourire en coin en voyant leur scepticisme. Elle sortit alors du dossier des photos qu'elle étala en éventail sur la petite table en verre.
- Aucune balle n'a été découvert dans leurs corps.
- Un sorcier ? Pourquoi un sorcier s'attaquerait-il à des humains, de cette manière. C'est bien la première fois que l'on voit ce genre de situation ici !
L'œil, tel était son surnom. La raison était simple : il avait perdu l'usage de son œil gauche. Pourquoi, personne ici ne le savait. Mais il y avait aussi une autre raison : aucun détail ne lui échappait, une sorte de mémoire visuelle exploitée à son plus haut niveau. Il pouvait résoudre les anagrammes les plus compliqués en moins de deux secondes, déchiffrer des codes secrets en peu de temps. C'était un véritable génie.
Le plus jeune de la troupe s'avança pour détailler les photos, les remuer dans tous les sens et les rassembler dans un ordre que lui seul comprenait. Dans le service, tous le monde l'appelait Nerd pour son coté un peu asocial et très porté sur l'informatique, et son écoté très étrange aussi. Aucune information ne lui échappait. Certains disaient que le gouvernement l'avait coffré pour avoir cracké des documents top secret, du genre la vérité sur l'assassinat de Kennedy ou bien l'affaire Roswell.
- Nous avons en tout six victimes en plus des trois d'aujourd'hui. Toutes les victimes ont été atteintes à l'abdomen, sauf la première qui est décédée suite à ses blessures. Aucun lien entre les victimes.
- Comment travailler avec aussi peu d'information, s'indigna le Bourbon Kid. Nous ne savons même pas comment il agit.
- Parfois ce n'est pas ce que fait le coupable qui révèle son profil mais plutôt ce qu'il ne fait pas, déclara une voix derrière eux.
- Patron, s'exclamèrent les trois hommes tout en se levant de leur siège par respect pour leur supérieur.
D'un geste de la main, ce dernier les incita à se rasseoir, et derrière lui se tenait une jeune femme et c'est elle qui attira l'attention, pas l'arrivée du patron. Ils ne se posèrent même pas la question de sa présence ici. En vérité, il venait très peu sur leur lieu de travail. Il s'agissait d'une cave immense aménagée avec les dernières technologies, des ordinateurs ultra puissants, des armes, des outils de détections, des microscopes de pointe. La même question tournait en boucle dans leur esprit, que venait faire une aussi jolie fille ici. Elle paraissait tellement fragile, de petite taille, à la limite de la maigreur, et pourtant, quelque chose chez elle dérangeait. Elle avait un regard magnifique, d'un bleu profond mais vide, sans aucune émotion, à vous glacer le sang, et pourtant, elle avait une attirance magnétique, si bien qu'aucun ne pu détourner les yeux, sauf quand les saphirs se posèrent sur eux.
- Je vous présente Azraël, elle fera partie de l'équipe désormais.
Nerd fronça les sourcils en entendant le surnom que le patron avait donné à la jeune femme. Oui, c'était bien lui qui les avait nommé ainsi puisqu'il était le seul à connaître leur histoire. Il leur avait offert une nouvelle vie, et une nouvelle identité, ainsi qu'un travail. Que demander de mieux ? Alors il ne fit aucun objection à la venue de sa nouvelle collègue et se pencha à nouveau sur le dossier. Les deux autres se contentèrent simplement de hocher la tête en guise de bienvenue, signe auquel elle répondit lentement.
D'une démarche à la fois franche et légère, Azraël s'avança jusqu'à eux pour se pencher également sur l'affaire. Rapidement, les yeux parcoururent les quelques lignes et analysèrent les photos.
- Il ne cherche pas à tuer, juste à blesser. A chaque fois, c'est l'abdomen qui est touché, suffisamment pour être emmené à l'hôpital et causé la mort, mais pas assez pour tuer directement.
Sa voix était tout comme elle, à la fois envoûtante, avec un petit accent chantant, mais tranchante comme une lame de rasoir. Mais ils ne s'en préoccupèrent pas tellement, elle était en train de détailler le profil du sorcier et ils devaient eux aussi trouver des éléments. Ils devaient le débusquer et l'attraper. De un parce qu'il était un criminel, et de deux, parce qu'il fallait en savoir plus sur la communauté sorcière.
- Mais est-ce dans l'intention de provoquer des blessures et de regarder souffrir les humains, chose qu'un sorcier sadique pourrait faire, ou alors fait-il cela pour fainéantise et alors il vise le point le plus facile. Tirer dans la tête d'un homme relève d'une grande habileté.
Et l'Oeil savait de quoi il parlait. Azraël leva la tête vers lui et son regard transperça le sien. C'était comme si elle cherchait à analyser ses propos. A vrai dire, elle cherchait surtout à savoir s'il disait cela pour montrer sa supériorité masculine face à elle ou alors si c'était tout simplement un élément qu'il cherchait à découvrir et il exposait son idée au groupe. Lorsqu'elle baissa la tête et rompit le contact, l'Oeil put enfin respirer. C'était comme s'il avait été sous tension l'espace de quelques secondes. Cette femme avait un véritable dont pou mettre les gens mal à l'aise, et elle avait une aura plutôt inquiétante. Vraiment, le boss ne les choisissait pas par hasard, il choisissait les meilleurs.
Les meilleurs pour traquer les sorciers.
/… … … … /
- Emily, on a un problème !
La porte du chef du bureau des aurors s'était ouverte à la volée, faisant presque sursauter la chef en question. Presque. Relevant la tête de ses papiers, elle fixa celui qui avait osé la déranger et d'une façon aussi grossière, sans même avoir pris le temps de frapper.
- Monsieur Potter, quelque soit l'urgence du problème, il y a des règles de politesse à …
- Emily, je ne rigole pas.
Un long soupir franchit les lèvres fines de la trentenaire, et l'exaspération se lisait parfaitement sur son visage, à vrai dire, il exprimait tout le temps de l'exaspération. C'était comme une seconde nature chez elle, le nez toujours froncé comme si quelque chose de particulièrement malodorant était dans la même pièce qu'elle. Enfin, elle était l'une des meilleures aurors et c'est pourquoi elle avait été récemment promu au rang de chef des aurors. D'un geste sec, elle enleva les lunettes de son nez et les posa sur son bureau.
- Je t'écoute.
Matthew poussa un léger soupir de soulagement. Pour une fois qu'elle ne le prenait pas de haut et qu'elle acceptait de l'écouter sérieusement. Après tout ils n'avaient que dix ans de différence.
- Des attaques contre les moldus. Tu connais la situation, si nous n'arrêtons pas ce sorcier, le gouvernement moldu va prendre des mesures de plus en plus drastique. Peut être même qu'ils vont rouvrir la chasse aux sorcières.
Emily fronça les sourcils. En quoi cela était-il compliqué ? Il suffisait de retrouver la trace magique de cet homme et de l'arrêter. Matthew sembla lire dans ses pensées et il continua sur sa lancée, voyant qu'elle allait vite clore le sujet.
- Il a disparu des fichiers et impossible de retrouver sa trace. Cependant, nous avons réussi à l'identifier.
Matthew déposa sur le bureau une photo animée du sorcier en question. C'était tout ce qu'il restait de lui. Famille, emploi, lieu de résidence, tous les dossiers avaient disparu. A moins de travailler au ministère ou d'avoir des relations, c'était mission impossible.
- Lance des avis de recherche et des appel à témoins dans toute la communauté sorcière. Il y a bien quelqu'un qui le reconnaîtra. En attendant, vas sur le terrain pour trouver des pistes possibles. Taches de ne pas te faire remarquer.
Matthew hocha la tête, acquiesçant l'ordre de sa supérieure. Il se leva et s'apprêta à quitter le bureau quand elle le rappela.
- Matthew, n'oublies la réunion de ce soir.
Non bien sûr qu'il n'avait pas oublié. Mais la même question tournait en boucle dans son esprit à chaque fois qu'il voyait Emily : Comment une Potter avait-elle pu épouser un Malefoy ? Emily Malefoy lui jeta un dernier regard, avant de fermer la porte de son bureau, laissant son cousin seul avec ses pensées.
/… … … … /
Été 2074
- Merde ! Fais un peu attention !
Un bras massif écarta violemment la jeune fille, allant jusqu'à la projeter contre le mur. Effrayée, elle regarda son père traverser la cuisine, une bouteille de bière à la main et s'asseoir dans le canapé, face à la télévision. Le petite se recroquevilla sur elle-même et regarda la masse passer lentement devant elle jusqu'à disparaître de son champ de vision. Son cœur battait à la chamade, elle avait peur. Puis, peu à peu, son rythme cardiaque se calma. Rapidement, elle jeta un regard dans le salon, mais le regard de l'homme était rivé sur l'écran et ne semblait pas vouloir s'en détacher.
La petite silhouette maigre et fragile se précipita silencieusement dans les escaliers en prenant soin de ne pas marcher sur l'avant dernière marche qui grinçait. Tout aussi silencieuse, elle entra dans sa chambre et s'y enferma. Ce n'était pas un palace, loin de là : le papier peint se décollait à plusieurs endroits, il avait d'ailleurs perdus ses couleurs vives, les rideaux de sa fenêtre étaient sales et troués par endroit, la moquette autrefois blanche avait jaunis et sentait le moisis. Ce n'était pas une chambre d'enfant, mais c'était son seul refuge.
- Jilian ! Éteins cette putain de lumière et couches-toi.
Cette fois-ci, ce n'était pas la voix grave et rocailleuse de son père, mais celle haut-perchée et nasillarde de sa mère. Rapidement, la petite se déshabilla, mettant à nu son horrible maigreur et sa peau cadavérique parsemée de bleus. Jilian éteignit la lumière et se glissa sous ses draps râpeux. Cependant, ses yeux demeurait ouverts, fixant le mur et tournant le dos à la porte de sa chambre. A cette instant, une petite larme coula le long de sa joue et finit sa course sur l'oreiller, puis une autre, et encore une autre. Ce n'était pas la vie qu'aurait pu espérer une petite fille de six ans.
