Titre : Fondu au noir
Auteur : ylg
Base : Card Captor Sakura
Genre : lemon soft yuri
Couple : Dark / Light; c'est raconté selon le POV de l'une d'elles, choisissez laquelle des deux
Rating : R
Disclaimers : aucune des Clow Cards ne m'appartient, elle sont toutes aux CLAMP, et je parie que même l'idée de mettre ces deux-là ensemble n'est pas seulement à moi non plus. Au moins, je crois que les fantasmes donnant lieu à cette histoire doivent être ma propriété !
Notes : ceci est une scène d'amour entre deux entités d'apparence indubitablement féminine, si cette idée vous révulse, soyez adultes et ne lisez pas.
Même si la description se limite aux parties PG –13 de leurs corps, l'histoire est quand même gradée R parce que la motivation première de cette fic est d'aller au-delà de ce qui est permis par un corps de sirène.
Accessoirement, j'ai écrit cette fic en ayant le tome 5 du manga sous les yeux et j'imaginais que les cartes étaient toutes en couleurs ; entre-temps j'ai jeté un coup d'œil aux anime comics et je me suis aperçue que ces deux-là étaient en noir et blanc, les pauvres ! mais tant pis, je n'ai rien modifié à mon histoire.
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Nous ne sommes que des cartes. Le maître qui nous a créées était peut-être le plus puissant des sorciers, mais il manquait quelque part d'imagination… ou alors de bonté. A chacune, il a donné un pouvoir, une personnalité, un cœur et une apparence. Nous avons une forme liée à notre magie, et une autre, plus ou moins humaine, pour l'usage des humains. Nous avons notre esprit et nos sentiments qui n'appartiennent rien qu'à nous ; en cela Clow fit un travail remarquable. Mais notre corps n'est qu'illusoire, nous n'avons pas de chair. Une apparence fixée, symbolique, que nous ne pouvons modifier.
Nous avons un cœur, et nous nous aimons. Elle et moi, jour et nuit, opposées, complémentaires, semblables. Les deux versants d'une même carte, artificiellement séparés. Dès le premier jour, la première nuit, nous étions l'une à l'autre. Notre vie ne nous semble avoir de sens qu'ensemble.
Mais nous n'avons pas de corps. Nos sentiments ne pourront passer que par les mots et les regards, les caresses fugitives. Je regrette toujours de ne pas pouvoir goûter le parfum et percevoir la saveur des corps que nous n'avons pas. L'acte d'amour nous est interdit.
Nous ne pouvons même pas ôter les couronnes posées sur nos chevelures, et sous nos robes, il n'y a rien. Nous devons nous contenter de la superficie. Nous avons, pour nous aimer, nos yeux, nos mains et nos bouches.
J'aime sentir ses cheveux, les toucher, y enfouir mon visage, entrelacer les boucles blondes et les longues mèches brunes. J'aime tracer du bout des doigts les contours ciselés de son visage. J'aime l'embrasser, bien sûr, baiser ses paupières frémissantes comme les ailes d'un papillon, les pétales ses lèvres, et cet endroit secret, caché sous le flot des cheveux, où la mâchoire se joint au cou.
Descendre tout du long jusqu'au creux de sa gorge fine est toujours un enchantement, suivre la ligne de la clavicule, la rondeur de l'épaule… et elle prend le temps de contourner chacune des gemmes qui sertissent ma poitrine, effleurant la peau sensible du dos de l'ongle, des lèvres et de son souffle. Je passe lentement entre ses seins, descends la courbe souple de son ventre vers le bouton de rose qu'est son nombril. Il faut voir comme elle tremble quand j'y pose mes lèvres, quand j'y darde la langue… le soupir qu'elle pousse à ce moment, je voudrais le boire, de ma bouche sur la sienne.
Nous nous enlaçons, cherchant le plus de contact possible. J'enfouis mon visage dans sa chevelure luxuriante, entre l'épaule et la collerette de sa robe, là où sa peau est si douce. Sa voix tombe dans mon oreille, murmurant
/je voudrais pouvoir ôter vêtements et parures pour me serrer nue contre toi et m'habiller de tes cheveux./
Une larme roule sur la peau diaphane, caressant ses reliefs.
Rien ne nous empêche de sentir nos corps, d'explorer leurs formes, les bras graciles, le volume des seins, la chute des reins et la taille fine, la rondeur des hanches et des fesses. Ensuite, il n'a que les jupes vaporeuses dont les plis s'entremêlent. Hélas, le col évasé dévoile bien peu du dos, la poitrine est uniformément ronde et lisse en dessous du tissu et le décolleté qui s'invagine jusque sous le nombril ne pointe sur rien.
Les mains remontent vers le visage, vers nos chevelures mêlées, les doigts s'entrelacent, se nouent. Les lèvres, les langues se joignent, se posent sur les paumes, sur chaque coin de peau à la base des doigts, au creux du poignet offert par la manche qui bâille à peine. Nos corps se pressent l'un contre l'autre, cherchant à se fondre l'un dans l'autre.
L'acte d'amour nous est impossible, mais nous pouvons tout de même, l'espace d'un instant, ne faire qu'une. Alors que nos mains reprennent leur course folle au long des vallonnements, que les mots tendres se perdent dans le souffle dans nos baisers, nous fondons lentement ces corps solides vers nos formes immatérielles. Nous devenons Lumière et Ténèbres et pénétrons peu à peu l'une en l'autre. Juste pour un moment, nous fusionnons. Nos essences vitales se mêlent étroitement, du plus profond de nos êtres.
Nous sommes Jour et Nuit et de notre union naissent Aurore et Crépuscule.
Le maître qui nous a créées a été bien cruel de nous priver de l'amour physique des humaines, mais deux fois par jour nous pouvons nous lier plus étroitement qu'aucun autre couple. Pour ces quelques minutes de plaisir volé, nous acceptons de ne pas être humaines. Pour toute notre existence de cartes, nous avons le bonheur d'être nous deux.
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