L'Abîme

Prologue

J'aime les psychopathes, et je vais vous le prouver ;) Bon, intro vraiment merdique, mais j'espère du fond du coeur que toi, cher lecteur/chère lectrice, tu appréciera cette fiction à sa juste valeur !

...

Hermione Granger accéléra le pas au fur et à mesure qu'elle se rapprochait de la grande bâtisse en verre qui se dressait devant elle : le Département du Comportement Psychologique de la CIA, en partenariat avec le bureau des Aurors du Ministère. Son patron avait demandé à ce qu'elle vienne dans son bureau immédiatement, et elle savait que quand on recevait un message d'une telle urgence, il n'était pas très bien vu, voir pas du tout, d'arriver avec du retard. Elle resserra sa veste autour d'elle, et s'observa dans un des reflets des vitres à côté d'elle. Elle avait les joues rosés par le vent mordant de ce début automne, et ses cheveux étaient en pagaille après avoir couru entre la bibliothèque gigantesque du campus et le bureau de Jack Hemprey.

Cela faisait seulement 11 mois qu'elle était ici, à apprendre les clés nécessaires de la psychiatrie, et bien que les un an passé au sein du campus approchaient inexorablement, elle n'avait pas encore eut l'honneur d'être reçue dans le bureau du grand patron. Honneur, elle ne savait pas encore ce qu'il en était pour elle, mais une chose était sûre : si ce fichu ascenseur ne descendait pas plus vite, elle prendrait les escaliers, au prix d'un énième effort, pour ne pas faire mauvaise impression auprès du directeur du département. Elle avait beau appuyer avec frénésie sur le bouton d'appel, rien à faire, et soupira en réalisant qu'elle devrait mettre son plan à exécution.

Elle arriva enfin à l'étage de la Direction, au 5ème étage, toute essoufflée par son activité physique.

Hemprey l'accueillit bien modestement : assis sur le coin de son bureau, en train de feuilleter un dossier qui paraissait important, si on en croyait le tampon "Urgentissime" appliqué à l'encre rouge sur la couverture. Il n'était pas l'image même du directeur comme Hermione se l'était imaginé : pas de cravate bien nouée pour faire bonne impression, mais plutôt une chemise ouverte de deux boutons pour être précis, ainsi qu'une paire de baskets à la pointe de la mode au lieu de souliers en cuir qui faisaient mal aux pieds. Ses yeux étaient légèrement cernés, les traits tirés, et les cheveux en bataille : à l'évidence, le dossier qu'il devait tenir dans la main n'était pas le meilleur de sa carrière et lui posait quelques soucis.

Son regard creux se posa sur la jeune femme, et il sourit, en l'invitant à entrer et prendre place. Tandis qu'elle tirait un siège à elle, en prenant garde à ne pas faire tomber de dossiers volumineux, elle ne put s'empêcher de penser pourquoi elle était venue ici, en Californie, au lieu de rester avec sa police locale en Angleterre. Tout ça était en quelque sorte à cause, ou plutôt grâce à l'homme qui se tenait devant elle, qu'elle avait débarqué ici, perdue de tous repères. Il avait fait un tour d'Europe, à passer dans différentes universités, pour parler de ce qu'il faisait. Elle était littéralement tombée sous le charme de sa plaidoirie fulgurante, et avait décidé de le suivre, pour s'intéresser de plus près à la psychiatrie et à l'étude du comportement, même si ce sujet l'attirait déjà depuis un bon bout de temps.

- Miss Granger, lui sourit-il à nouveau. Alors, comment se passe vos études, ici ?

- Très bien, Monsieur. Nos professeurs sont parmi les meilleurs, pourquoi se plaindre ?

Hemprey ricana doucement, mais là encore, elle mit cela sur le compte de l'anxiété et de la nervosité, son rire ne sonnait pas vrai.

- Vous m'aviez envoyé une lettre quand vous êtes arrivée ici, Miss Granger, et il me semble que je vous ait répondu...

- ... pour me remercier d'être venue de si loin pour faire mes études, acheva-t-elle.

Jack Hemprey hocha de la tête, et se pinça l'arrête du nez, en soufflant doucement. Hermione en conclut que les formalités étaient finies, place maintenant aux choses sérieuses.

- Granger... J'aurais une petite faveur à vous demander.

Il se pencha par dessus son bureau pour saisir à deux mains un important dossier qui trônait sur son siège. Il le lui tendit, et Hermione eut bien fait de se préparer au poids qu'elle allait recevoir dans les mains. Très lourd, en effet. Elle l'ouvrit et commença à consulter les premières feuilles, tandis que son patron lui expliquait les détails.

- Vous devez être au courant sur l'étude sur les tueurs en série et les plus grands psychopathes dangereux de notre pays ?

- 67 pour être exacte aux Etats-Unis, tous états confondus.

Les Etats-Unis estimaient leur nombres de tueurs en série d'environ 500 criminels. En 1970, le FBI estimait là aussi environ 10 à 50 tueurs. Mais aujourd'hui... Ils étaient nombreux, très nombreux, à être derrière les barreaux, mais il est vrai qu'il en restait encore plein en liberté.

- C'est vrai. Nous avons demandé à collaborer avec ces 67 personnes pour établir un profil psychologique d'elles, afin de mieux les comprendre mais aussi pour servir de point d'appui dans les procès et autres procédures longues et difficiles. Pour chaque personne, il y a un lot de plusieurs pages : la feuille rose représente un questionnaire rempli par la personne elle-même, si elle est consentante; la jaune par un témoin, s'il y en a, ou d'un proche comme une personne de la famille, là aussi s'il y en a ; la blanche est le compte rendu psychologique dressé par l'expert, et la seconde la procédure a adopté vis-à-vis de cette personne. Du moins, pour les tueurs qui sont encore vivants.

Hermione feuilleta quelques grands noms tristement célèbres du crime et quelque peu dérangés, qui étaient heureusement morts à présent, mais qui faisaient toujours froid au dos : Albert DeSalvo, dit "L'Etrangleur de Boston", 13 victimes ; Edward Gein, "Boucher de Plainfield", 6 victimes; H. , le premier tueur en série américain, dont les victimes allaient de 27 à 100 victimes, certains disaient même aux alentours de 200...

La jeune femme eut un petit frisson. Elle n'avait accès ici qu'aux profils psychiatriques des tueurs, mais avait quand même une petite idée sur ce que ces personnes étaient : dangereuses, folles à liées, complètement démoniaques. Elle leva les yeux vers son patron. Qu'attendait-il de lui, au juste ? Quelle trie ces papiers ? Hors de question, elle n'était pas une vulgaire secrétaire, elle aspirait à autre chose qu'à classer des dossiers toute la journée.

- Nous avons un compte rendu de chacun des tueurs en série de ce pays. Ils ont bien dû collaborer un jour ou un autre. Seulement voilà : il nous en manque un. Très précieux, et complètement timbré, si vous voulez mon avis.

Il observa un moment avec amusement Hermione qui cherchait tant bien que mal qui cela pouvait être, se récitant certains noms d'après ce que les infos disaient. Ce n'était pas parce qu'on était à la CIA qu'on savait tout ce qu'il se passait dans ce pays.

- Vous connaissez Drago Malefoy ?

Hermione en fut bouche bée, attitude que l'on faisait presque systématiquement quand on entendait son nom.

- Drago le faiseur de poupées ?

- Lui-même. Voilà pourquoi je vous ait contacté, Granger. Comme vous devez le savoir, le dossier Wednesday nous pose un gros problème, et j'ai un besoin urgent d'avoir le compte rendu et le bilan de cet homme.

Elle ? Faire un boulot de psychiatre alors qu'on était qu'étudiante ? Il rigolait, ce n'était pas possible ! Drago Malefoy était un fou furieux. Il tuait de jeunes femmes, à la peau pâle de préférence, et leur injectait un produit pour les rendre immobile, comme la texture d'une poupée de cire. Puis il les habillait comme si elles étaient de véritables poupées géantes, et les parsemaient un peu partout dans le pays, causant horreur partout où il passait.

- Monsieur, je suis vraiment flattée que vous me chargiez d'une tâche aussi complexe, mais je ne crois pas être capable de...

- Votre instructeur nous a dressé un portrait très fidèle de vous, Miss Granger, la coupa-t-il. Il dit que vous aviez su analyser certaines situations complexes depuis la plus tendre enfance, ainsi que d'aller en profondeur là où tous frôlent la surface, pour plonger dans les recoins de la personnalité de certaines personnes. Je suis sûr que ce petit boulot vous conviendra très bien. Si tout de fois vous n'arrivez pas à faire remplir le questionnaire par le détenu, imprégnez vous de l'atmosphère et faites moi un compte rendu sur vos impressions sur l'ambiance. Essayez de faire votre mieux, on ne va pas vous jeter tout de suite dans le grand bain.

Sans vouloir le froisser, c'est ce qu'il faisait, en fait.

Hermione repartit après quelques formalités échangés, puis se rendit dans sa chambre qu'elle avait au campus pour aller prendre une bonne douche. Dossier épineux, celui de Malefoy. Serait-elle à la hauteur ? Elle n'en savait rien, mais elle l'espérait de tout son coeur. Elle se promit que dès ce soir, elle se pencherait sur son profil, du moins ce qu'il y avait sur lui jusque là. Elle voulait tout savoir sur lui, de sa famille à sa passion pour les poupées, en s'intéressant à toutes les sources, des rapports de police aux pages Wikipédia à son sujet. Elle ne voulait pas décevoir son patron de lui avoir fait une fleur pareille.

A nous deux, Drago Malefoy, pensa-t-elle avec un sourire carnassier.

Voilà, prologue court mais pas besoin d'épiloguer plus pour planter le décor..

A votre avis, que va-t-il se passer ? des infos, des idées, des défis ?

Review !

P.L.P