Voici une histoire qui pop d'un peu nulle part. En fait, elle est née grâce à un cours d'anglais et un travail de rédaction sur une dystopie que j'ai eu à faire en début d'année. Ayant eut une bonne note, et l'idée me plaisant, j'ai décidé de la continuer et ce qui n'était qu'un texte de 1,286 s'est transformé en une petite histoire. Elle n'est pas finie et ne devrait pas être particulièrement longue. Là j'ai 4 chapitres tous entre 900 et 1300 mots, d'autres sont en cours de rédaction.

Pour ce qui est du temps de parution entre chaque chapitre, je n'ai pas vraiment de date précise, mais j'aimerais bien que contrairement à ma fiction "Les Prodiges Valar", cette histoire paraisse toutes les deux semaines ou bien toutes les semaines, cela dépendra de mon rythme d'écriture.

J'espère que cette histoire vous plaira ! ^^


Chapitre 0.

Prologue – Une journée plutôt calme.

3 Novembre 2020. Donetry, ville en Angleterre.

Le silence, rien que le silence entrecoupé par des grognements sinistres. La ville construite en campagne est déserte. Les immeubles, les maisons, les magasins sont tous en ruine. Les façades sont fissurées, les vitrines ont volé en éclats depuis bien longtemps, tout comme les fenêtres des bâtiments encore debout et les intérieurs sont dévastés. La végétation à repris ses droits, du lierre cache la plupart des dégâts faits par le temps et l'abandon, l'herbe recouvre les trottoirs et quelques fois la route, fissurant le goudron. Encore et toujours le silence. Les chants des oiseaux ne ce fait plus entendre. Reste-t-il seulement des oiseaux ? Vêtue d'habits moulants noirs, le visage caché par une capuche, une personne sort de ce qui devait être une épicerie. Elle porte dans son dos un sac rempli, comme en témoigne la fermeture éclair prêtre à craquer et déverser son contenu sur la route. Dans sa main droite, se trouve un Beretta 92 et dans la gauche, une longue machette à la lame couverte de sang frais. À côté d'elle trottine un chien au pelage beige et blanc, c'est un Husky sibérien amaigri, chose peu étonnante en vue du monde dans lequel ils doivent tous deux évoluer depuis quatre ans.

- Ne traînons pas Haldir... Les Hurleurs ne sont pas loin.

Sa voix est celle d'une femme, basse, douce mais tendue. Keya est à l'affût de n'importe quel bruit qui peut être suspect et annoncer un danger. Le chien à qui elle vient de s'adresser dresse les oreilles, tout aussi alerte que sa maîtresse. Au loin, un hurlement s'élève, suivit de plusieurs autres. Keya et Haldir se mettent à courir. Dans le silence pesant et glaçant de la ville, le son de leur course résonne. Alors qu'ils ralentissent enfin, n'entendant plus rien, une chose sort d'une ruelle adjacente à la grande rue dans laquelle ils se trouvent. Le monstre est décharné, des lambeaux de chair déchirés laissent voir ses muscles putrides et certains de ses os. En les apercevant, le hurleur ouvre sa bouche déboîtée et hurle. Le cri, bien qu'aiguë et strident, n'effraie pas Keya qui d'un coup habile du poignet lui enfonce sa machette dans le crâne. Depuis quatre ans, les Hurleurs ne lui font plus peur. Elle a même arrêté de compter combien elle en tue chaque jour. Une fois le cadavre tombé contre la route, la jeune femme et son chien reprennent leur chemin. Comme si de rien n'était.

Keya a survécu à la maladie ayant touché le monde par un simple coup de chance. Mais depuis, sa survie et celle d'Haldir, son chien, est une priorité. De plus, des quelques groupes de survivant encore en vie, Keya est connue, mais personne ne l'accepte. Elle est le mouton noir. La Porteuse de Malheur comme ils l'ont appelée. Là où elle passe, les Hurleurs viennent, tuant tout sur leur passage. La jeune femme n'a jamais voulu cela, mais elle compose avec, s'isolant. Renfermée et asociale, elle ne cherche plus la compagnie des survivants. Rien ne compte plus que son chien et elle. Donetry est devenu sa ville. Son terrain de jeu. Les Hurleurs y viennent, mais ne survivent jamais longtemps. Alors qu'ils continuent de se déplacer dans les rues de la ville, un sourire étire soudainement les lèvres fines et sèche de Keya. Ils sont arrivés devant une petite maison à étage, tombant en ruine elle aussi, la façade sale et décrépie, mais avec de hauts murets entourant l'endroit. Les portes et fenêtres du bas sont condamnées tout comme celles de l'étage, sauf que là, seulement les volets les cachent. La seule fenêtre ouverte est à l'arrière de la bâtisse et une corde pend depuis l'intérieur de la pièce sans pour autant toucher le sol. Keya est obligée de sauter pour pouvoir se saisir de la corde, mais quand elle l'a dans les mains et tire dessus, une échelle en corde dégringole depuis le rebord de la fenêtre. Avec des mains expertes, la jeune femme prend une seconde corde puis un harnais posé derrière un pot de fleur vide. Elle met le harnais à son husky puis l'accroche à elle grâce à la corde avant de mettre à monter à l'échelle.

Monter en tractant Haldir ne lui prend pas plus de cinq minutes. Ensuite, elle peut enrouler une nouvelle fois son échelle puis souffler un bon coup. La journée est terminée. Tuer, se cacher, faire du repérage, brûler les cadavres et vider les magasins de la nourriture qu'il reste. Tout cela ne recommencera que dans une quinzaine d'heures. Un peu plus, si ses cauchemars ne viennent pas la hanter cette nuit. Bien que le haut de la maison est aussi lugubre, sale et déprimant que l'extérieur, Keya si sent chez elle. Des piles de livres poussiéreux parsèment le sol, un grand matelas est posé négligemment sur le sol avec des couvertures le recouvrant et un peu couvertes de poils de chien aussi. Dans un coin de la pièce, se trouve des armes, pistolets et fusils ainsi que de nombreux couteaux. Keya pose son sac surchargé sur le sol puis enlève sa capuche et carrément son manteau. Cela dévoile son visage amaigri, son nez retroussé et ses grands yeux vert clair derrière sa paire de lunettes à la monture noire ainsi que la cicatrice qui lui barre une partie du visage. Libéré de leur prison de tissu, ses longs cheveux roux flamboyants et ondulés tombent dans son dos avant qu'elle n'accroche sa veste aux portes manteau. Avec des gestes méticuleux, Keya déballe son sac, déposant des conserves sur les étagères de la pièce avant de se rendre dans une pièce adjacente pour pouvoir se laver et nettoyer ses vêtements et sa machette. Une fois cela fait, elle peut se vêtir d'autres vêtements et retourner près de son chien qui l'attend, sagement allongé sur le lit. À l'extérieur, la pluie commence à tomber et des Hurleurs se font entendre. Les cris sont proches. Inquiète, Keya ce muni d'un Sniper puis va dans une autre pièce et ouvre la fenêtre et les volets. S'asseyant sur une chaise qui craque sinistrement, la rousse place son œil dans le viseur et se met à surveiller la rue. La surprise ne l'inonde pas quand trois cent mètres plus loin, elle distingue un groupe de cinq Hurleurs poursuivant un survivant. Bien qu'elle ne porte pas les survivants dans son cœur, Keya se met à viser. Un tir, un Hurleur qui meurt d'une balle dans le crâne. Le bruit émis par son arme n'est pas discret et bien vite, les Hurleurs changent de cible, ce dirigeant vers la source du bruit. Un second tire, une seconde mort et ainsi de suite. Le silence revient ensuite dans Donetry. Toujours à travers son viseur, Keya suit la progression du survivant. Elle le voit rentrer dans ce qui fut un cinéma. Un sourire triste étire les lèvres de la jeune femme. C'est le dernier cinéma de la ville qu'elle n'a pas encore eu le temps de « nettoyer ». Le survivant n'a plus aucune chance de survivre. Sans préambule, Keya referma les volets puis la fenêtre avant de soupirer. Haldir, qui l'a suivit, pose une patte sur sa jambe maigre alors qu'à l'extérieur, de nouveau hurlement résonne.

- Viens Haldir... On va encore lire le Seigneur des Anneaux. Ça nous détendra.

Les oreilles du chien se dressèrent et il courut rejoindre leur chambre en remuant joyeusement la queue. Keya eut un sourire puis le suivit avant de prendre l'un des seuls livres qui n'était pas recouvert de poussière avant de s'allonger dans son lit avec sa lampe à huile, la tête d'Haldir reposant sur ses cuisses.


Alors ? Ce premier chapitre de "La Porteuse de Malheur", vous a-t-il plu ? Que pensez-vous de Keya ? Et de son chien qui a un nom en rapport avec LOTR, parce que ça me faisais bien rire. Dites moi ce que vous en pensez ! ^^