Blabla de l'auteur : Salut à tous. Je passe rapidement, juste pour vous livrer ce petit os, so cute qui, j'espère vous plaira. Moi j'avoue je l'adore. Bonne lecture à tous.

Disclaimer : Tout ce que vous reconnaissez appartient à Disney. Je ne fais qu'emprunter le temps de cet OS.

° o O Moment suspendu. O o °

J'étais dans une bulle de coton, aussi douce que protectrice. Rien ne semblait pouvoir m'atteindre. Je me sentais sereine, envahis d'un calme rare quand soudain, je tombais. Sur le dos d'abord, puis je sentis le sol se dérober sous moi et je criais de peur. La chute allait être douloureuse je le sentais, mais pour le moment, elle était surtout longue. Est-ce ça que les gens ressente lorsqu'ils se défenestrent ? Ils savent que la chute sera mortelle, que rien ne pourra les sauver in-extremis et qu'ils auront mal avant de mourir ? Que les dernières minutes, ou secondes s'ils ont de la chance, ne seront que supplice et douleur ? Je l'ignorais mais je sentais au fond de moi que j'allais bientôt découvrir le sens du mot souffrance. Lorsqu'enfin, je touchais le sol abrupt, j'entendis le craquement sinistre d'un os qui se brise. Seulement, je ne pus m'étendre sur la vive douleur ressenti au niveau de ma cheville gauche. Un bruit se faisant entendre sur ma droite. Je tournais vivement la tête de ce côté, et observais les arbres dénué de feuilles. Dans la nuit, leurs branches dépourvues de feuilles ressemblaient à des crochets, donnant un aspect sinistre à ce décor déjà guère accueillant. Quelqu'un, ou peut-être quelque chose, cassa une branche morte et je me relevais. Mon articulation me faisait souffrir mais je devinais que si je voulais m'en sortir, il me fallait partir. Sans réfléchir, je pris la direction opposée aux bruits et j'essayais de courir. Comme dans un rêve, ou plutôt un cauchemar à la Blanche-Neige, la douleur disparue et je pris de la vitesse. Cependant mon assaillant aussi et bientôt je l'entendis dans mon dos. J'ignorais où je me trouvais. Il y a encore quelques minutes, j'étais sur une plage de sable fin, face à la mer, le visage offert au vent et à présent, j'avais une cheville de cassée et je devais lutter contre la douleur pour sauver ma vie qui était menacée par quelque chose d'inconnu. Voulant gagner un peu de terrain, je pris de la vitesse mais, quoi que ce soit, il continuait de me rattraper et je sentis rapidement, son souffle dans mon cou. Est-ce ce vent, non naturel, ou bien la main qu'il posa sur épaule, qui me fit trébucher, toujours est-il que bientôt, je me retrouvais à faire tourner mes bras dans tous les sens pour rester debout. Malheureusement, rien ne m'aida et je me retrouvais trop tôt, le visage face au sol boueux de cette forêt inconnue. Je déglutis au moment où mon agresseur, me retourna afin que je lui fasse face. Ces yeux verts, cerclé de marron, ce nez fin, cette fine bouche en forme de cœur et ce visage aux traits réguliers, je les connaissais, seulement avant que je ne puisse dire un mot, il sortit de sa manche un couteau de boucher, à la lame large et rectangulaire, qui me coupa le souffle.

La jeune femme se réveilla en sursaut, au fond de son lit. Depuis un mois déjà, elle faisait le même rêve, ou plutôt cauchemar, sans comprendre pourquoi elle avait si peur du garçon qu'elle avait laissé dans sa ville natale. Nathan n'était pourtant pas méchant. C'était même l'inverse, pourtant dans ses songes, il voulait sans cesse la tuer, avec un long couteau de boucher. S'asseyant, elle secoua la tête, incrédule. Se sachant incapable de se rendormir, avant la nuit prochaine, elle quitta son lit douillet, et enfilant une sortie de lit assortie à son pyjama rose, elle sortit de sa chambre. Elle ferma le peignoir cachant ainsi aux autres, son short et son débardeur, tout deux ourlés d'une fine dentelle, et rejoignit la salle à manger de l'hôtel. Sans bruit, elle s'assit face au piano et posa ses doigts sur les touches sans appuyer pour autant avant de soupirer. La première fois qu'elle était venue jouer, à deux heures du matin, elle avait craint de réveiller les autres occupants des chambres, mais personne ne s'était plaint, et le lendemain, elle était revenue. A présent, elle était là, chaque soir, jouant pour son seul plaisir, ce qui lui permettait également de chasser ses démons nocturnes. Doucement, elle posa quelques notes au hasard laissant ses angoisses guider ses doigts puis la mélodie se transforma lentement. Les accords se firent plus mélancoliques, puis l'instrument sembla pleurer sans que la jeune pianiste ne s'en aperçoive. Elle avait oublié où elle se trouvait, et même ce qu'elle faisait. La seule chose qui avait de l'importance à ces yeux, étaient les images qui affluaient par centaine, dans sa mémoire, toutes lui rappelant sa brève histoire avec Maxime. Elle revivait leur rencontre au début de l'été quand il l'avait bousculé par erreur. La balade sur la plage de sable fin qui s'en était découlée, puis leurs nombreux tête à tête, dans les rues de la ville, seuls, entouré de monde. La glace qui lui avait offert le jour où la chaleur avait été trop présente. Les deux semaines qu'ils avaient passés main dans la main, à visiter cette ville touristique qui leur étaient inconnu, demandant sans cesse leurs chemins à des étrangers, riant quand ils s'apercevaient qu'ils étaient perdus, sans regretter ces rares moments, pour autant. Enfin, elle se souvint de ce fameux soir. La fête à laquelle, il était invité et où il l'avait emmené. Ils avaient dansé ensemble, une partie de la nuit, tantôt des slows tantôt des chansons bien plus rythmée, puis elle avait commencé à fatiguer. Galamment, il l'avait raccompagné à son hôtel, puis jusqu'à sa chambre, avant de l'embrasser tendrement alors qu'elle s'accrochait à son cou. Lentement, il avait passé ses mains sur sa taille avant d'ajouter de la passion dans leur baiser en venant frôler la peau de son ventre.

S'il n'avait pas bu…

Si elle ne l'avait pas stoppé, parce qu'elle n'était pas prête…

S'il ne s'était pas mis en tête qu'elle le lui devait…

Si elle avait fini par se laisser faire…

S'il ne s'était pas mis à vociférer dans le couloir…

Si ses hurlements, n'avaient pas réveillé la moitié de l'hôtel, ce qui lui avait valu de se faire jeter dehors…

Tant d'hypothèse pour un seul résultat… Si rien ne s'était passé ainsi, alors peut-être seraient-ils encore ensemble ? « Ouais, tu oublies un peu trop vite, je trouve, la réputation de garce qu'il t'a faite après, lui rappela douloureusement sa conscience. Depuis, tu ne peux plus aller sur la plage sans que ses copains te fasse des propositions toutes plus dégradantes les unes que les autres. » Au fond d'elle, elle savait que sa voix intérieure pouvait continuer ainsi encore longtemps mais elle l'en empêcha. Tout ça, elle le savait déjà. Contrairement à ce qu'elle laissait croire, elle savait exactement en quels termes, peu élogieux, il avait parlé d'elle à ses amis. Et si leur avis, ou leurs remarques, l'importait ou la blessait, peut-être se serait-elle défendue, racontant avec un délice palpable, sa version de l'histoire, seulement voilà, elle se moquait éperdument de ce qu'on pouvait penser d'elle, dans une ville où elle ne mettrait probablement plus jamais les pieds. Tout ce qu'elle voulait à présent, c'était rentrer chez ses parents. Elle avait conscience qu'être partie seule en vacances avait été une erreur et elle comptait les jours qui la ramènerait enfin dans la maison familiale. Encore trois semaines avant ce départ loin de cette histoire. Revenant à elle, elle s'arrêta de jouer en soupirant, ignorant que ce soir, elle n'était pas seule dans la pièce et qu'un autre client de l'hôtel était lui aussi réveillé. Que depuis presque une demi-heure, il l'écoutait jouer, sans chercher à l'interrompre. La nuit dernière, lui aussi s'était réveillé tard dans la nuit, et il l'avait entendu jouer. Le murmure du piano était faible, mais il avait été presque envoûté par la manière de jouer du musicien, et ce soir, il l'avait attendu, seul dans le noir, espérant, sans trop y croire qu'il ou elle, reviendrait jouer.

« - C'était beau, intervint-il.

« - Je… Qui êtes-vous ?

« - Comme vous. Un client de l'hôtel qui, hier, a entendu votre musique, et qui est venu ce soir, dans l'espoir de pouvoir vous entendre, à nouveau ! Vous êtes musicienne ?

« - Simplement amateur, chuchota-t-elle doucement. C'est pas vraiment être musicienne… Je… Désolée de vous avoir réveillé l'autre nuit !

« - Aucun problème, murmura-t-il à son tour tout en se levant pour se rapprocher. C'a été un plaisir de vous entendre, je vous assure.

Il était à présent si près qu'elle pouvait percevoir l'éclat de ses yeux. Timidement, elle sourit, rassurée de savoir que la noirceur de la nuit, l'empêchait de voir la rougeur de ses joues. Il était assis sur le banc et la fixait avec douceur avant de lentement, se détacher de son regard, qu'elle savait chocolat. Précautionneusement, il chercha à rejouer la mélodie qu'elle avait jouée, un peu plus tôt. Malheureusement, il n'avait pas cherché à retenir la musique, pensant naïvement, qu'elle jouerait toute la nuit. Pendant quelques minutes, il tenta plusieurs accords, sous son regard qu'il sentait posé sur lui, avant d'abandonner, et se tourna vers elle.

« - Tu voudrais bien la rejouer pour moi ?

« - C'est que… J'ignore complètement ce que je jouais ! Je pensais simplement à… Autre chose, éluda-t-elle… Mais fredonne-moi l'air. Peut-être pourrais-je retrouver les notes !

Elle pensait que cette simple phrase le ferait reculer, mais il se contenta de hocher la tête, tout en la fixant. Durant quelques secondes, ils s'observèrent tous les deux, laissant un doux silence s'installer, puis il le rompit en murmurant ce qu'elle avait joué un peu plus tôt. Sa voix, naturellement grave, se fit plus douce, et la jeune femme s'abandonna à son timbre si particulier. Fermant les yeux, elle l'écouta se laissant guider, puis posa doucement ses mains sur les touches. Si la mélodie eut beaucoup de mal à commencer, bientôt la jeune femme n'eut plus besoin qu'il fredonne pour elle, pourtant elle resta muette, s'arrêtant en même temps que lui, quand il hésitait, le laissant croire qu'il la guidait toujours. Ils restèrent ainsi, l'un accompagnant l'autre jusqu'aux premières heures du matin. Quand les premiers rayons du soleil éclairèrent la salle, elle se leva, lui signifiant qu'elle remontait se coucher. Cet instant avait été trop agréable, pour qu'elle veuille le briser en découvrant qui lui avait tenu compagnie. Il dut le comprendre puisqu'il l'imita et ensemble, montèrent dans les étages, sans bruit. La jeune femme s'arrêta au deuxième et partit sans échanger un autre mot. Seulement, elle se tourna le temps d'un dernier regard, dans le couloir encore noir, tout deux se sourirent les yeux brillants de l'émotion qui les avait animés pendant ce moment si particulier, puis elle entra dans sa chambre, alors qu'il montait à l'étage supérieur.

C'était une nuit, que ni l'un ni l'autre n'oublieraient, mais dont aucun ne parla à son entourage. Dès le lendemain, la jeune femme remit son masque, continuant à profiter de la ville et de ses vacances, comme si rien ne s'était passé, mais un observateur averti, pouvait voir une nouvelle lueur briller au fond de ses yeux.


Et voilà. C'est terminé pour ce soir. J'espère que ça vous plaira. Je sais que vous allez me reprocher de ne pas avoir dit qui est qui mais, vu que je poste l'OS sur un couple en particulier, je n'ai pas vraiment besoin de préciser que lui c'est Shane et elle Mitchie, si ? ;)

Time Tell Will ! ! !