Hello ! Et hop voici la quatrième histoire de cette série de défis qui se suit XD Cette fois-ci, c'était le thème Princesse que Crazy Av a donné. De plus, c'est la suite de ma précédente histoire Une danse glacée.
J'espère que ça vous plaira !
Bonne lecture !
Chapitre 1
Vendredi. Dernier jour de cours. Dernier jour de l'année. Dernier jour en classe de troisième. Dernier jour en tant que collégien. Une fin en soit. Mais aussi un début.
Afin de fêter dignement cette fin d'année et plus encore la fin de cette époque que représente le collège, les professeurs et le directeur du collège Françoise Dupont avaient décidé d'organiser une fête pour leurs élèves dans le gymnase. Ainsi, ils offriraient à leurs élèves un cadeau de fin d'année exceptionnel l'espéraient-ils, un ultime moment de détente et de partage avant que ceux-ci n'entament leurs révisions pour le brevet qu'ils passeront à la fin du mois. Bien que cet examen soit réputé facile, cela restait un examen officiel. Certains élèves stresseront à l'idée de le passer ; d'autres seront complètement détendus et sereins. Dans tous les cas, c'était la moindre des choses pour le corps enseignant d'organiser cette petite soirée pour, quelque part, leur dire au revoir.
Tous les élèves avaient aidé aux préparatifs toute la journée, installant des décorations, des chaises, des tables, de même qu'une sono. Nino s'était personnellement occupé de créer une « playlist qui déchire » (selon ses dires) pour l'occasion. Il mourait d'envie de jouer les DJ d'un soir pour faire danser tous ses amis, mais avec ce disque déjà tout prêt, il pourrait également profiter de la piste de danse et du futur buffet. Alya avait quant à elle filmé cette journée de préparation, se promettant de faire tourner la caméra le soir également afin de créer un petit film souvenir pour toute la promo ! Les décorations furent fabriquées par Rose, Juleka, Nathaniel et Alix. Faisant partie du club d'arts plastiques, cette tâche leur avait été naturellement confiée. Tous les autres firent de leur mieux pour que le gymnase ressemble à une vraie salle des fêtes. Tous... ? Non ! Bien évidemment, Chloé Bourgeois n'avait pas levé petit doigt pour faire quoi que ce soit, préférant se limer les ongles en regardant les autres travailler d'arrache-pied. Quoi qu'elle a promis d'arriver dans une sublime robe de grand créateur le soir même ; c'était une façon de s'investir pour elle...
Les professeurs congédièrent les élèves en fin d'après-midi afin de leur laisser le temps de se préparer. Bien sûr, ils ne leur demandaient pas de venir habillés comme si ils allaient assister à un bal ou à une cérémonie prestigieuse, mais un petit effort vestimentaire était requis de leur part.
Et si il y en avait un qui était impatient d'être à ce soir, c'était Adrien. Ce soir, il pourrait s'amuser, danser, rire, et surtout faire tout cela aux côtés de Marinette. Si le secret de leur relation n'avait pas été découvert au début de la semaine, jamais ils n'auraient véritablement pu prendre du plaisir ce soir. Il pourrait la tenir dans ses bras, l'embrasser, danser avec elle sans que des regards suspicieux ne se posent sur eux. Elle lui avait également promis de venir habillée comme il ne l'avait jamais vu. Il est vrai que le garçon était habitué à la voir soit habillée en simple collégienne, soit dans son costume de Ladybug. Il la trouvait déjà très jolie, mais si elle promettait de le surprendre, alors il avait très hâte de voir le résultat.
Tous deux s'étaient mis d'accord pour qu'Adrien vienne chercher sa petite-amie vers 19 heures afin qu'ils arrivent à la fête ensemble. Aller, il n'avait pas longtemps à attendre avant de la retrouver. Pourtant, chaque instant passé loin de sa Lady lui semblait passer aussi lentement qu'une séance photo des plus ennuyeuses. Il devrait trouver de quoi s'occuper chez lui, devinant que Marinette serait en train de paniquer chez elle quant à sa tenue du soir. Cette dernière avait par ailleurs plaisanté quant au fait que cette soirée pouvait être comparée – dans une certaine mesure – à un bal de conté de fées. Adrien avait trouvé cette remarque des plus adorables. Il avait déclaré en prenant la main de sa promise pour y déposer un baiser : « Alors, rendez-vous au bal, princesse. » Marinette n'avait pu empêcher ses joues de prendre une teinte rose toute mignonne et Adrien fut même étonné qu'elle ne soit pas tombée dans les pommes à la suite de son geste.
Les amoureux se séparèrent difficilement comme à chaque fois, puis Adrien monta dans sa voiture pour rentrer chez lui. Quand il passa la porte d'entrée un quart d'heure plus tard, il fut accueilli par Nathalie et, à sa plus grande surprise, par son père qui se tenait droit, les mains dans le dos devant le grand escalier. Qu'est-ce qu'il pouvait bien lui vouloir ? Après tout, il n'avait rien fait de mal depuis... bien trop longtemps. Après avoir sèchement salué son fils, Gabriel Agreste reprit la parole.
– Adrien, je sais que tu dois te préparer pour retourner au collège ce soir, mais j'aimerais qu'avant tu me fasses écouter tes morceaux au piano. Selon la qualité que tu me présenteras, cela décidera du moment où tu pourras partir.
– Pardon ?! lâcha Adrien complètement surpris.
Ça ne faisait absolument pas partie de ses plan. Il avait tenu son père au courant de cette soirée depuis que le directeur avait prévenu l'ensemble des élèves. Il lui en avait donné la permission... Et voilà qu'aujourd'hui – le jour J ! – il lui annonçait que, tant qu'il ne jouerait pas ses morceaux parfaitement, il ne pourrait pas aller à la fête.
– Père, vous m'avez donné votre autorisation il y a plusieurs jours.
– Certes, mais rappelle-toi, je t'ai informé mardi soir que désormais je vérifierai chaque semaine que tu as parfaitement travaillé ton piano. Et j'ai décidé que cela serait ce soir.
Adrien comprit le raisonnement de son père. Il continuait de le punir (indirectement) pour lui avoir caché l'existence de Marinette. Quand il fut contraint et forcé de le lui annoncer il y a trois jours, il avait été étonné que Gabriel Agreste ait relativement bien pris la chose... Si ce n'est que le styliste avait décidé de rajouter du travail à son fils, ainsi que cette histoire de vérification du piano. Tout cela pour être sûr et certain qu'entretenir une relation amoureuse ne le perturberait pas dans ses obligations.
Le jeune garçon fut donc contraint de monter dans sa chambre, suivi par son paternel et son assistante. Plus vite il serait débarrassé de cette histoire de piano, plus vite il pourrait se préparer, partir et retrouver Marinette. Il s'assit au piano et attendit de savoir quels morceaux il devait exécuter.
Quand Gabriel annonça à son fils les trois morceaux qu'il souhaitait entendre, ce dernier fut à la fois heureux et anxieux. Heureux car c'était trois morceaux qu'il aimait beaucoup jouer. Anxieux car ils étaient tous les trois très techniques et très complexes. Il savait que son père avait fait exprès car il pourrait ainsi bien vérifier si Adrien avait véritablement travaillé ses morceaux. De plus, ils étaient chacun assez longs, cela lui prendrait du temps de les jouer une seule fois si il se débrouillait bien, et plusieurs fois dans le cas contraire... Et cela risquait de lui faire prendre du retard pour ce soir.
Adrien pria alors sa bonne étoile pour qu'elle soit de son côté, qu'il joue parfaitement sans avoir à recommencer. Il fit pianoter ses doigts sur le clavier et entama le premier morceau demandé par son père, à savoir Mariage d'amour de Chopin. De temps en temps, il jeta des coups d'œil à son père qui ne sourcillait pas. Cela signifiait qu'il ne faisait aucune erreur. Après cinq minutes d'effort, Adrien joua en deuxième Le rêve d'amour de Franz Liszt, de loin le plus technique des trois morceaux qu'il devait exécuter. Il eut l'air de s'en sortir car Gabriel n'exigea pas qu'il recommence une fois qu'il l'eut fini. Enfin, Adrien put jouer le dernier morceau, le plus long mais aussi celui qui le touchait tout particulièrement : il s'agissait du Concerto 23 de Mozart. A chaque fois qu'il jouait ce morceau, Adrien se sentait bien, le piano ne devenant plus une corvée mais un moyen pour lui de s'exprimer. Le jeune garçon eut une rapide pensée pour Marinette ; elle aimerait très certainement l'entendre jouer tous ses morceaux. Un de ces jours peut-être...
Adrien nota intérieurement le sens de l'humour particulier de son père. Lui qui avait décidé de punir Adrien en vérifiant de ses propres yeux qu'il travaillait sa musique, pour lui avoir caché l'existence de sa petite-amie, avait exigé de lui qu'ils jouent trois morceaux d'amour. Le garçon ne pouvait s'empêcher de se dire que le choix de son père n'avait pas été fait au hasard. Il nota enfin pour lui-même qu'il essayerait de négocier afin de pouvoir jouer autre chose que des morceaux classiques – mais cela, il sentait que ce ne serait pas pour tout de suite !
Cela avait donc pris plus de vingt minutes à Adrien pour exécuter une seule et unique fois les partitions exigées par son père. Ce dernier n'avait jamais fait remarque durant tout ce temps, semblant apprécié le son produit par l'instrument. Bien qu'il se sentait être libéré de ce travail supplémentaire, Adrien dut rester silencieux, attendant que son père parle.
– C'est... c'est très bien
L'adolescent ne saurait dire ce qui avait fait buté son père au debout de sa phrase. En tout cas, il s'était très vite repris en reprenant son masque sérieux habituel.
– Je suis content de voir que tu n'as pas dénigré ton piano, poursuivit Gabriel Agreste en se levant de son siège. Tu pourras partir à l'heure convenue.
– Merci, père, sourit Adrien.
– Nathalie, veuillez apporter le costume, s'il vous plaît, ordonna le styliste.
Nathalie acquiesça avant de quitter la chambre d'Adrien.
– Le costume ?
– Adrien, que pensais-tu porter à cette soirée ? demanda Gabriel d'un air froid et monotone.
– Euh... Une chemise et un pantalon, répondit le garçon le plus simplement du monde après avoir été surpris de la question.
– Adrien, tu représentes ma marque dès que tu es à l'extérieur de la maison. Il est donc normal et approprié que tu portes un costume de ma création. Tu dois être parfait, finit-il de dire alors que Nathalie revenait tout juste.
L'intéressé ne put contester la décision de son père puisque celui-ci venait de quitter sa chambre sans lui adresser un dernier regard. C'était toujours pareil avec lui il ne laissait jamais son fils faire ses propres choix... Adrien fit enfin attention à Nathalie qui se tenait à côté de la porte. Elle portait des vêtements entre ses mains – il ne saurait dire à quoi ils pouvaient bien ressembler – et juste au-dessus était posé une toute petite boite. Il n'avait aucune idée de ce que cela pouvait bien être, mais si Nathalie l'avait apporté, c'est que cela devait être utile à sa préparation (d'après son père).
– Nathalie, que contient cette boite ?
Il fut très loin de se douter, en posant cette question, à quel point la réponse n'allait pas lui plaire...
– Il s'agit de gel pour les cheveux. Votre père exige une tenue et une coiffure impeccables pour votre soirée de fin d'année.
Adrien écarquilla les yeux, pensant très sincèrement que c'était une blague. Car si il y avait bien une chose qu'il détestait parmi tous les cosmétiques qu'on lui faisait porter lors des séances photo, c'était le gel pour les cheveux. C'est très simple, il avait l'impression qu'on lui appliquait une plaquette de beurre entière sur la tête, et il passait de longs moments sous la douche après pour l'enlever tant bien que mal.
– Non, Nathalie, je refuse ! Le costume, je veux bien... mais pas ça !
– Adrien, c'est ce que votre père a demandé. Vous devez le faire.
Alors qu'il aurait tout donné pour se transformer en Chat Noir et pouvoir s'enfuir par la fenêtre, Adrien se retrouva complètement tétanisé, incapable de bouger lorsqu'il vit Nathalie s'avancer vers lui. Tout ce qu'il entendit fut le « clic » du pot de l'enfer quand celui-ci s'ouvrit.
– Raaaaaaaaah ! J'y arrive pas ! Pourquoi évidement je n'y arrive pas ce soir !
– Marinette, calme-toi. Tu n'arriveras à rien faire dans cet état.
– Pardon, Tikki. C'est juste que... tu comprends... j'ai envie de me faire belle pour Adrien. Je veux être parfaite.
– Oui, je comprends. Mais repose d'abord cette baguette. J'ai peur que tu la lâches et que tu te fasses mal.
Réceptive aux conseils de son kwami, Marinette obtempéra et posa ladite baguette sur sa coiffeuse.
Quelle idée elle avait eu aussi ! Pourquoi avait-elle à tout prix tenu à venir habillée en tenue traditionnelle chinoise ? Elle avait des tas de robes dans sa penderie, dont la plupart qu'elle avait confectionné elle-même. Mais, lorsqu'elle avait annoncé à ses parents que le collège organisait une petite soirée le dernier jour d'école, sa mère avait tout de suite sauté sur l'occasion pour lui remettre une robe qu'elle portait à son âge. Elle avait dit que cela lui ferait très plaisir si elle la portait ce soir-là... Touchée par le geste de sa mère, et trouvant en plus de cela la robe fort jolie, Marinette avait accepté. Mais alors, elle avait voulu jouer le jeu à fond.
Voilà donc pourquoi et comment une guerre avait éclaté entre elle, ses cheveux et les deux baguettes chinoises couleur carmin qui devaient lui servir à créer un chignon haut. Cependant, après vingt minutes d'efforts acharnés, aucun résultat ne la satisfaisait c'était peine perdue.
– Allons, Marinette, tu ressayeras plus tard. Tu devrais mettre la robe pour commencer, lui conseilla Tikki en désignant le vêtement posé sur sa chaise.
– Tu as raison, Tikki. Je vais faire ça. Au moins, je serai sûre d'arriver habillée à la fête, ria la jeune fille.
Marinette se déshabilla, et examina la robe avant de l'enfiler. C'était une robe rouge vif, à l'encolure typiquement chinoise qui remontait jusqu'au cou, et qui arrivait au niveau de ses genoux. Les manches étaient courtes et l'ensemble des coutures étaient brodés de fils dorés. Des fleurs de lotus étaient également brodées au niveau du col et de la taille. Ce n'est que lorsqu'elle la mit que Marinette se rendit compte de la fente sur le côté droit qui laissait apparaître sa jambe jusqu'à mi-cuisse. Elle se dit alors que cela devrait passer auprès du directeur et qu'il ne lui reprocherait pas « une tenue incorrecte. »
Alors qu'elle terminait de nouer la fermeture, Marinette entendit qu'on frappait contre la trappe de sa chambre. Une voix se fit entendre et elle reconnut sa mère. Tikki fonça se cacher derrière l'ordinateur. Dès lors que son amie disparut, Marinette indiqua à sa mère qu'elle pouvait entrer.
– Ma chérie, tout va bien. Tu as besoin de-
Sabine Cheng s'était aussitôt interrompue lorsqu'elle vit sa fille vêtue de sa propre robe de jeune fille. Marinette perçut sans problème à quel point sa mère était émue de la voir ainsi.
– Je venais te voir pour savoir si tu avais besoin d'aide, reprit Sabine après s'être reprise.
– Ah vrai dire maman, tu tombes à pique – et c'est le cas de le dire.
Marinette se dirigea vers sa coiffeuse et s'empara des deux baguettes chinoises qui lui causaient tant de soucis.
– Je n'arrive pas à m'attacher les cheveux avec. Est-ce que tu pourrais m'aider, s'il te plaît ?
– Mais bien sûr, ma chérie. Assieds-toi, je vais t'aider.
Marinette partit s'asseoir sur sa chaise de bureau et sa mère s'installa derrière elle. Elle lui prit les deux piques oranges des mains puis commença à lui brosser les cheveux.
– Tu veux être la plus belle de la soirée, on dirait, la taquina sa mère.
– Maman, dis pas ça ! répondit Marinette un peu gênée et exacerbée. On fait tous un effort pour ce soir. On veut être à la hauteur de l'événement.
– Oui enfin je devine bien que tu veux surtout te faire toute belle pour ton Adrien.
La voix de Marinette mourut au fond de sa gorge et elle sentit son visage se chauffer tout d'un coup. Décidément, sa mère avait le don pour la rendre gênée en un rien de temps ! Et puis, elle réagissait toujours similairement lorsque ses parents évoquaient sa vie amoureuse. Elle avait beau être proche d'eux, il s'agissait de sa vie privée... Et elle souhaitait que cela reste privé !
– Ne t'en fais pas, ma chérie, poursuivit Sabine sans remarquer le pseudo mal-être de sa fille. Je suis sûre qu'il n'aura d'yeux que pour toi. J'ai bien vu comment il te regardait lorsqu'il est venu à la maison le week-end dernier.
Marinette ne répondit rien, d'une part parce qu'elle ne savait tout simplement pas quoi dire, et d'autre part puisqu'elle eut mal en sentant sa mère planter une pique dans ses cheveux.
– En tout cas, même si ton père et moi n'avons pas pu beaucoup discuté avec lui, nous voyons bien à quel point tu es heureuse avec lui. Adrien est un gentil garçon, et je sens que vous vivrez de belles choses ensemble.
Le cœur de Marinette se mit à battre plus vite à l'écoute des paroles touchantes de sa mère. Elle était ravie que ses parents souhaitent son bonheur, et qui plus est, soient en adéquation avec son choix de petit-ami (ou de « l'amour de sa vie » comme elle le disait à Alya lorsqu'elles concoctaient des plans pour approcher Adrien). Ce garçon était tout pour elle. Elle qui se pensait définitivement amoureuse de lui avant qu'ils ne décident de se mettre en couple, elle s'était rendue compte qu'elle était presque tombée amoureuse une deuxième fois de la même personne. Chaque jour, chaque heure, elle découvrait un nouvel aspect de la vie ou de la personnalité d'Adrien – qui se rapprochait le plus souvent de son comportement en tant que Chat Noir – et cela ne faisait que renforcer son affection et son amour pour lui. Adrien était lui-même avec elle, alors elle avait décidé d'elle aussi être elle-même. Tant pis si elle bafouillait ou rougissait c'était elle et personne d'autre. Elle n'avait pas à se cacher derrière un masque... pas même celui de Ladybug.
– Voilà, j'ai terminé ma chérie. Qu'est-ce que tu en penses ?
Marinette se leva et se dirigea vers son miroir. Le résultat la stupéfia complètement : sa mère avait réussi l'impossible en domptant ses cheveux noirs. Ils étaient maintenus en un chignon haut par les fameuses baguettes oranges, et Marinette sentit ses cheveux tirés si fort qu'elle était certaine que la coiffure tiendrait toute la soirée.
– C'est parfait ! Merci, maman ! sauta de joie la jeune fille en allant serrant sa mère dans ses bras.
– De rien, voyons. J'ai été ravie de t'aider.
– Je vais finir de me préparer maintenant.
Dès que Sabine sortit de la chambre, Tikki put refaire surface. Elle s'approcha de Marinette qui s'était réinstallée à sa coiffeuse.
– C'était très beau ce qu'a dit ta mère, commenta le kwami.
– Oui et je vais la croire sur parole quand elle dit qu'Adrien et moi, on fera beaucoup de choses.
– Vous sauvez déjà Paris pendant votre temps libre. C'est déjà beaucoup !
Marinette rit avec Tikki puis farfouilla dans une trousse afin de mettre la main sur son maquillage. Ou plutôt sur l'inexistence de maquillage. Elle en portait peu voire pas du tout au quotidien il était donc logique que sa trousse se trouve quasiment vide. Un anti-cernes, un crayon noir, un mascara, et un baume à lèvres tinté rouge : voilà tout ce que cette trousse contenait. Mais ce soir, elle avait vraiment envie de faire un effort. Elle voulait entendre Adrien lui dire qu'il la trouvait jolie, et elle allait mettre toutes les chances de son côté.
Toutes.
Quand elle eut finie de se maquiller, Marinette passa une petite barrette dans ses cheveux, un petit objet qu'elle avait fabriqué le week-end dernier et elle avait eu peur qu'Adrien ne le voit lorsqu'il était venu travailler chez elle. Il s'agissait une petite barrette de quelques centimètres de long, peinte en rouge, sur laquelle trônait un médaillon coccinelle. Tikki le lui avait sans cesse répété : elle était Ladybug, avec ou sans le masque, à chaque heure du jour et de la nuit. Ce petit clin d'œil risquait de faire ressurgir le côté Chat Noir de son amoureux. Elle n'attendait que ça...
Enfin, la jeune fille termina sa préparation en déposant quelques gouttes de parfum au creux de sa nuque et sur ses poignets. Mais ce n'était pas n'importe quel parfum il s'agissait tout simplement de celui qu'Adrien – ou plutôt Chat Noir – lui avait offert lors de leur voyage scolaire. Ce même parfum qui avait permis de les réunir. Comme elle ne disposait que d'une petite fiole et que l'odeur était unique et introuvable, Marinette économisait son utilisation. Mais ce soir, elle s'était sentie obligée de le porter. Elle savait parfaitement qu'Adrien craquerait en sentant cette odeur. Après tout, il ne l'avait plus senti depuis cette nuit où ils s'étaient déclarés l'un à l'autre.
Elle était prête. Elle se sentait comme une princesse qui attendait que son prince charmant l'emmène danser au bal. Constatant qu'elle était en avance pour une fois, Marinette s'autorisa à se reposer un peu, attendant qu'Adrien ne vienne la chercher d'une minute à l'autre.
– Hummmm. Je dois reconnaître que, habillé et coiffé comme ça, tu as l'air d'un parfait pingouin.
– Je ne veux pas être un pingouin !
Le garçon passa ses mains dans ses cheveux, mais un frisson lui glaça le sang quand ses doigts rencontrèrent une substance grasse des plus désagréables.
Vraiment, qu'avait-il fait pour mériter ça !
Adrien avait tenté d'échapper à l'étape du gel pour les cheveux une fois qu'il avait enfilé, de manière totalement contrainte, le costume préparé par son père. Mais Nathalie, telle une ninja confirmée, avait réussi à le coincer et l'avait affublé d'une quantité astronomique de gel pour les cheveux. Désormais, quand il se regardait dans le miroir, il ne voyait que ses cheveux gras, luisants, et plaqués contre son crâne ; ainsi que Plagg qui riait aux éclats à la suite de sa remarque.
– Franchement, non Plagg ! Je ne peux pas aller à la soirée comme ça ! s'énerva le garçon devant son reflet. Le costume... encore ça pourrait passer, même si il est affreux. Mais la coiffure, non je refuse !
Adrien était catégorique. Il ne pouvait sortir de chez lui ainsi vêtu. Mais il savait pertinemment que ni son père, ni Nathalie ne le laisseraient sortir si il changeait quoi que ce soit à la tenue qu'ils lui avaient préparé. Son père avait beau être reconnu comme l'un des grands stylistes en vogue, on aurait dit qu'il avait fait exprès de donner à son fils le costume le plus hideux de toute sa collection (à croire que sa punition n'en finissait pas !). Le pantalon était simple, noir, semblable à n'importe quel bas. Il en était de même pour la chemise qui était d'une blanc éclatant, ainsi que du petit nœud papillon qui enserrait son cou. (Ce nœud était la touche de trop, pour Adrien).
Non, ce qui posait problème dans ce costume, c'était la veste. Adrien pensait très clairement que celle-ci avait été ramenée du siècle dernier tant elle semblait être d'une autre époque dans sa forme. Il s'agissait d'une veste queue-de-pie qui arrivait quasiment jusqu'au sol, et qui était presque trois fois trop grande pour le corps du garçon. Mais ce qui confirmait que cette veste datait d'aujourd'hui, c'était les nombreux strasses et cristaux qui étaient collés dessus. La veste en était entièrement recouverte. Ils scintillaient de nombreuses couleurs, mais alourdissaient considérablement le vêtement.
– C'est trop pour moi, Plagg ! Il faut arranger ça, pesta Adrien en se détournant du miroir. Au pire, je peux laisser la veste et le nœud dans la voiture sur le trajet... Mais je n'arriverai jamais à m'occuper de ça à temps ! finit-il en désignant sa tête.
– Gamin, cesse de te plaindre. Ses cheveux sont aussi gras qu'un bon camembert coulant ! Je serai plus que ravi d'être à ta place.
Adrien leva les yeux au ciel devant autant d'indifférence de la part de son allié kwami.
– Bon, je n'ai pas le choix. Il faut partir maintenant pour être à l'heure.
Plagg partit se cacher dans la fameuse veste-bijoux et Adrien sortit de sa chambre. Comme il l'avait prévu, son père l'attendait près de la porte pour vérifier qu'il s'était bien préparé conformément à ses attentes. Quand il arriva à son niveau, Adrien se sentit jugé de haut en bas par le regard inquisiteur de son père. Vraiment, la punition ne faisait que continuer et était en train d'empirer considérablement.
– Tu es parfait. Tu peux partir, déclara-t-il de manière neutre.
– Merci, père.
– Ton garde du corps viendra te chercher au collège dans la soirée.
– Je sais.
– Passe une bonne soirée, dit-il dans un dernier élan, toujours aussi froidement, avant de s'en aller dans son bureau, laissant Adrien perplexe face à cette dernière phrase.
Le jeune garçon fut accompagné par son garde du corps jusqu'à la voiture puis ils purent partir. À l'arrière du véhicule, Adrien attendit qu'ils soient suffisamment éloignés de la maison pour commencer l'opération. Il se baissa suffisamment pour que son garde du corps ne puisse pas le voir à travers le rétroviseur (même si il se doutait qu'il devait s'en ficher de la tenue qu'il portait), avant de retirer la veste et le nœud papillon. Il cacha les deux pièces sous le siège avant. Plagg était sorti, et faisant un signe à Adrien en lui désignant ses cheveux. Le garçon ordonna d'un geste de la main à son ami de venir se cacher dans la poche de son pantalon. Il sortit ensuite son portable et décida d'envoyer un message à sa petite-amie.
Adrien : Je suis en route pour chez toi mais j'ai un petit problème d'ordre capillaire. Je pourrai utiliser ta salle de bain ? ^^'
La réponse de cette dernière ne se fit pas attendre.
Marinette : Bien sûr je serai ravie de t'aider à résoudre ton problème mon chaton ;) A tout à l'heure :3
Adrien sourit en se disant qu'à eux deux, ils réussiraient très certainement à trouver une solution rapide et simple pour enlever tout ce gel collant dans ses cheveux. Les quelques minutes de trajet jusque chez Marinette parurent durer des heures pour le jeune garçon. Quand, enfin, il aperçut au loin la devanture de la boulangerie, il s'impatienta et dut attendre que son chauffeur le dépose pour descendre. La voiture repartit presque aussitôt, tandis qu'Adrien entra par la porte d'accueil. Une chance pour lui, aucun client a l'horizon pour le voir. Il salua le père de Marinette qui travaillait toujours pour assurer la fournée du soir, et écouta ce dernier qui lui indiquait de monter dans l'appartement. Un numéro similaire se répéta quand Adrien croisa Sabine Cheng. Cette dernière se permit de lui dire qu'il était mignon (ce qui rendit le garçon mal à l'aise) avant de lui dire que Marinette l'attendait dans sa chambre.
Le garçon monta les escaliers, frappa contre la trappe avant d'entrer après que Marinette lui en ait donné l'autorisation. Il la chercha du regard une fraction de seconde avant de la voir assise sur son canapé, penchée sur ses pieds – certainement en train de mettre ses chaussures. Quand elle se releva, un sourire illumina tout de suite son visage quand elle vit son amoureux. Adrien n'eut pas le temps de la saluer qu'elle s'était précipitée à son cou pour l'embrasser.
– Bonsoir, mon chaton, dit-elle après s'être séparée de lui.
– Bonsoir... princesse, l'appela-t-il après avoir jeté un coup d'œil à sa tenue.
Marinette avait promis de le surprendre : elle avait respecté son engagement. Le garçon était tout bonnement ébloui par sa petite-amie. Elle était à la fois Ladybug par la couleur rouge de sa robe ainsi que la petite barrette coccinelle qu'il n'avait pas manqué de remarquer, et à la fois Marinette par la simplicité des autres accessoires et par la coiffure qu'elle arborait. Il nota pour lui-même que ce chignon lui allait parfaitement bien, mais également qu'il n'avait pas encore eu l'occasion de la voir les cheveux détachés. Il était sur et certain qu'il la trouverait toute aussi belle.
– Tu es... Tu es vraiment très belle, Marinette, dit-il en souriant.
– Merci, chaton. Et toi aussi, tu... tu es pas mal. Enfin, non tu es plus que pas mal ! Enfin, tu vois le genre.
– Ma Lady a du mal à admettre que je suis irrésistible, dit-il d'un ton séducteur digne de Chat Noir.
– Oui car... tes cheveux ne sont pas très... flatteurs, décida-t-elle d'avouer.
– On est bien d'accord sur ce point, ragea Adrien.
Marinette se risqua à toucher les cheveux blonds d'Adrien du bout des doigts. Elle afficha une mine dégoûtée.
– Beurk. Mais pourquoi tu as fait ça ?
– Ce n'est pas son idée ; il faut demander à son père. Pardon, gamin, mais j'étouffais dans ta poche.
Plagg venait de faire une apparition des plus fulgurantes. Il se plaignit ensuite, craignant qu'il n'y aurait pas de fromage à manger à la soirée. Tikki le réprimanda en lui disant qu'il ne pensait qu'avec son ventre.
– Je crois que mon père a décidé de continuer à me jouer des tours à sa façon. J'ai du laisser des vêtements dans la voiture, mais il m'a forcé à mettre trois tonnes de gel dans mes cheveux. S'il te plaît, il faut que tu m'aides à l'enlever, supplia Adrien.
– D'accord, d'accord. Viens, on va essayer de rincer ça.
Elle entraîna Adrien vers son lavabo et ce dernier se mit la tête en bas au-dessus. Durant plusieurs minutes, les deux adolescents furent tout leur possible pour retirer ce gel. Et à quatre mains, ils allaient bien plus vite que si Adrien avait du se débrouiller tout seul. Plagg et Tikki vinrent même donner un petit coup de main, Marinette ayant décrété que cette mission était leur priorité.
Leurs efforts finirent par payer quand Adrien sécha ses cheveux à l'aide d'une serviette. Il avait enfin retrouvé sa coupe de cheveux de tous les jours. Les deux amoureux décidèrent qu'ils étaient enfin prêts à partir, Tikki prenant place dans le petit sac de Marinette en compagnie de Plagg - ce dernier ne voulant pas se sentir tout collé contre Adrien lorsque celui-ci danserait.
Quand ils sortirent de la chambre, ils furent surpris d'être accueillis par Tom et Sabine qui les attendaient dans le salon, visiblement depuis un moment.
– Bon et bien, on va y aller nous, dit Marinette gênée en commençant à se diriger vers la porte.
– Attends ma chérie, il faut que je vous prenne en photo, avait dit Sabine avant de les perdre de vue. Votre première sortie ensemble, je veux en garder une trace.
Décidément, il y avait des fois où Marinette aurait aimé que sa mère ne soit pas aussi enthousiaste. Elle l'aimait, mais là elle passait un nouveau cap dans la honte qu'elle lui infligeait. Adrien n'eut aucun mal à voir la mine dépitée de Marinette. Et pour la taquiner encore plus, il accepta avec plaisir que Sabine les prenne en photo. Il adressa un clin d'œil à sa petite-amie après que celle-ci lui ait lancé un regard noir.
– Tu me remercieras dans quelques années, ma chérie. Tu verras, la taquina sa mère.
Adrien entraîna Marinette dans le salon, juste devant sa mère qui avait dégainé un appareil photo. Intérieurement, sur le moment, elle haïssait son amoureux. Mais quelques secondes plus tard, quand elle prit la pose avec lui, elle lui en fut reconnaissante. Il est vrai qu'ils n'avaient jamais pris le temps durant ce mois de prendre des photos ensemble. Ainsi, peut-être que cette photo imposée par sa mère les motiverait à créer leurs propres souvenirs.
Quelques clics plus tard, les parents de Marinette libérèrent les tourtereaux. Ils purent quitter l'appartement et sortir dehors. Heureusement que le collège était de l'autre côté de la place, ils ne risquaient pas d'arriver en retard.
– Tu es prête à danser, princesse ? demanda Adrien d'une voix suave.
– Oui. Je suis prête à entrer dans la danse, lui répondit Marinette en lui prenant le bras.
Et voilà pour ce chapitre ! J'espère qu'il vous aura plu. On se retrouve pour la dernière partie plus tard ;)
