C'est encore une réécriture du même "requiem aeternam", mais cette fois-ci en vers, sur une idée donnée dans les reviews. Si vous voulez lire une autre version, lisez la première réécriture, l'originale étant vraiment très ardue et complexe. (Pour info, c'est Scorpius Malefoy qui parle).

"Requiem aeternam, resquiet in pace"

Et ce souffle éternel était divinité.

Je les voyait ainsi: pas un n'osait bouger,

Et la Musique en eux vivait multipliée.

Anhilé par le glas de ma disparition,

Je renaîs, transcendé, sous les gouttes du son.

Multitude, nous sommes freinés dans nos émois,

Et nous vivons liés au geste de dix doigts.

Je l'entends qui résonne, le tumulte infernal,

Un triomphe de cuivres, "dies irae" fatal,

L'éclat d'un vif éclair fait vaciller la nuit,

Il est créé par nous, nous lui sommes soumis.

-Réponds-moi, ô Musique! Dis-moi donc qui tu es!

Je ne suis ô mortel, mais avant toi j'étais.-

Immortelle maîtresse, céleste vérité,

La bise créatrice rit des rythmes lésés.

Puis j'entends l'air vibrer d'une courbe mineure,

Les violons solitaires, dans le désert des choeurs,

Vont semmant, voluptueux, loin des violents accords,

L'infini de l'amour, dans de légers transports.

La mort survient encore ... plus qu'un ostinato,

Des cordes effleurées par les sombres altos,

Un champ de larmes oscille, faisant germer ta voix,

Tu frémis, douce Rose, de ce qui n'est pas toi.

Alors je me sens mû, non par la partition,

Mais par ce poignet régissant rythmes et sons;

Et ma basse s'évade embraser ton mezzo

Qui couve mes accents par son lent trémolo.

"Lacrymosa dies" dit-on "dies illa",

Note bleue de ce jour, nous chantons ce jour là,

"requiem", jour de mort, cependant pour toujours,

Auréolé de gloire est triomphant l'amour.

Votre avis, c'est mieux qu'en prose?