Prologue

ou

Comment se faire embaucher par des psychopathes qui pensent oeuvrez pour le bien

J'avançai parmi les gravats, ma sacoche cahotant sur ma hanche. J'arrivai devant le bâtiment que l'on m'avait indiqué, puis j'entrai dans un grand hall propre, trop propre, comme si on avait voulu enlevé la trace d'anciennes vies qui auraient souillées ces lieux.

Cette salle était muni d'un tableau sur lequel était griffonné des mots que je ne comprenait pas. Je posais ma sacoche et m'assis par terre, pour tenté de déchiffrer ce qu'il était écrit.

Pendant que je fixais le tableau, quelqu'un rentra dans la salle.

« -World In Catastrophe, Killzone Experiment Department. WICKED. Nous oeuvrons pour sauver le monde, me dit il »

Je me retournai vers cette personne. C'était une grande brune qui devait avoir a peu près quarante-cinq ans. Elle avait un chignon et portait des vêtements bleus sous une blouse blanche. Accroché à sa blouse, il y avait un badge sur lequel était écrit : Chancelière Paige. Elle avait une expression sévère qui ne me rassurait pas du tout. WICKED signifiant méchant en anglais, je me demandai si je devais vraiment faire confiance aux personnes travaillant ici. Je tentai quand même le tout pour le tout :

« -Je cherche du travail, et j'ai entendu dire que vous en aviez.

-Nous avons un travail à vous proposer, suivez moi. »

Je la suivis bien malgré moi, mais je n'avais pas le choix. Elle s'arrêta devant une porte blindée.

« -Derrière cette porte, il y a une salle de bain. Vous vous laverez et vous mettrez les vêtements qui vous seront donnés. Vous laisserez tes effets personnelles, dont votre sacoche et tout ce qu'elle contient, dans cette même pièce. Inutile de vous préciser que vous ne les reverrez pas. »

Je tentai de protester, tout en sachant que mes efforts seraient vains. Désemparée, je rentrai quand même dans la pièce et me douchai. Lorsque je sortis de la douche, j'entendis quelqu'un toquer à ma porte. Je pris une serviette sur le radiateur et m'enroulais dedans. Elle était blanche, moelleuse et tiède. Je soupirai de plaisir puis ouvrit la porte. Ce fut une jeune fille vêtue elle aussi d'une blouse blanche qui entra. Elle devait avoir a peu près mon âge et avait dans les bras des vêtements qui devaient être les miens. La jeune femme posa les vêtements à côté du lavabo et sortit. Je m'habillai avec ces vêtements. Le treillis était usé mais propre et confortable, bien qu'un peu grand. De même pour le T-shirt et le pull. Les chaussures, quand à elles, semblaient neuves. Elles étaient faites pour courir et parfaitement à ma taille.

En tentant de coiffer mes cheveux courts, je songeai aux affaires dans ma sacoche. Ce n'était pas des objets qui me seraient réellement utiles et que je devais garder à tout prix, mais ils avaient une vraie valeur affective pour moi. Après mainte réflexion, et la peur d'être virée si Paige le découvrait, je décidai quand même de prendre un objet qui puisse rentrer dans l'une des nombreuses poches de mon treillis. Je trouvais une photo de ma famille. Mes parents et moi arborions un grand sourire, alors que mon frère jumeau roulais des mécaniques en essayant d'avoir l'air sexy. Je souris à cette pensée. Notre mère était japonaise et nous avons hérités de ses traits asiatiques. Malheureusement, cette période de bonheur c'était vite abrégée. Les éruptions solaires puis la Braise ont détruits ma famille. Mon père est mort pendant que son bureau était incendié par l'une des premières éruptions solaires. Ma mère était morte deux ans plus tard de la Braise, puis mon frère avait été enlevé parce qu'il était Imune. J'appris en passant à Denver que j'étais moi aussi une Imune. Je soupirai, essayai de sortir tous ces mauvais souvenir de mon passé, mais je rentrai quand même la photo dans ma poche. Je sortis, abandonnant ma sacoche avec le reste de mon passé.

Paige m'attendait à la sortie. Lorsque je sorti, elle me fixa étrangement, jusqu'à me glacer le sang. Peut être qu'il y avait des caméras dans la salle de bain... Je frissonnai de peur mais aussi de dégoût, j'avais été nue dans cette salle de bain. Étais-je chez des voyeurs ?

« -Vous avez bien laisser toute tes affaires là-bas ? me questionna-t-elle, comme si elle lisait dans mes pensées.

-Oui, bien sûr, mentis-je, morte de peur. Pitié, qu'il n'y ai pas de caméra là-bas...

-Bien. Suivez moi. »

N'ayant guère de choix, je la suivis dans un dédale de salle. Nous passâmes devant des adolescents en train de travailler sur ordinateur et de se chamailler, devant des cuves dans lesquels étaient des créatures pour le moins étranges et peu ragoûtante. Lorsque Paige s'arrêta enfin, nous étions devant une salle d'opération.

« - Qu'allez vous faire ? lui demandais-je apeurée.

- Ne t'inquiète pas, nous vérifions juste que tu n'as pas la Braise. Assis toi. dit elle en m'asseyant de force.

Pourquoi devenait-elle violente ? Et pourquoi me tutoyait-elle tout à coup ? Prise de peur, je tentai de me lever quand elle me mit un masque sur le visage. De petits outils rentrèrent dans mes narines, mes oreilles et ma bouche. Je les sentis me gratter le cerveau quand je m'endormis. Avant de sombrer, j'entendis Paige dire :

« - Variante numéro un enclenchée »