Bonjour à tous !
Voici une nouvelle fiction qui pose la question du destin d'un personnage. Comment une simple modification d'un seul événement peut elle changer toute la trame de l'histoire ? Et par là même, décider du destin de tous les protagonistes ?
J'avais écrit cette fiction il y a longtemps, mais après relecture, je me suis décidé à retravailler tous les chapitres parce que la première version ne me satisfait plus. La trame de l'histoire restera la même, mais je fais retravailler la forme des dialogues et les descriptions.
Disclaimer: Naruto appartient à Masashi Kishimoto.
Sasuke-kun.
Ton nom n'a pas cessé d'être sur mes lèvres, même si je n'ose le murmurer pour ne pas me faire souffrir davantage, alors que ton absence pèse encore plus cruellement sur mon cœur.
Le temps passe tellement vite, même si je n'ai pas cessé de songer à toi. Cela fait déjà trois ans que tu es parti si mes souvenirs sont bons. C'est exactement ça, trois longues années que j'attends ton retour. Tu es parti un soir, alors que j'ai tout fait pour essayer de te retenir et que je t'aurais tout donné pour te voir changer d'avis. Tu avais le choix. A notre chaleureuse amitié et mon amour, tu as préféré la froide et amère vengeance. Malheureusement pour mes sentiments d'idiote enamourée, tu as déserté, m'abandonnant lâchement sur un banc, sans autre mot que « Merci ».
Je sais parfaitement que rien de sain ne naîtra de mon amour et que devrais t'oublier, cesser d'espérer et tourner la page. Il est plus que temps que je regarde la cruelle vérité en face, parce que tu es parti. Je dois bien être la dernière de tes fangirl dans ce village. Ton nom est désormais le triste synonyme d'un passé révolu et tu engendres le dégoût pour la plupart d'entre nous. Pourtant, malgré ta fuite, malgré que tu ais laissé Naruto entre la vie et la mort, je continue à éprouver quelque chose pour toi. Ce sentiment me consume lentement, semblable à une flamme ardente impossible à éteindre complètement. Malgré tout ce que tu as fait, malgré tous tes actes, je continue à ressentir ta présence en moi. Tes yeux noirs comme le charbon, tes splendides cheveux d'ébène, ton visage froid et altier ... tout ça me manque terriblement.
Je ne sais pas si c'est vraiment ce qu'on nomme le grand amour, mais j'ai tellement mal. Chaque jour, je pense à toi. Chaque matin je repense à nos séances d'entraînement. Chaque soir, alors que je verse les larmes amères de la solitude, je revois ton visage prononcer ces mots qui m'ont piétiné le coeur. Tu m'obsèdes, tu me tortures à chaque instant. Je peine de plus en plus à cacher ma souffrance sous un masque souriant, tandis que seule l'ombre et la nuit sont témoins de ma tristesse. Chaque jour, j'ai l'impression de ressentir toute la douleur du monde, comme un poids qui pèse sur ma conscience troublée. J'ignore jusqu'à quand je pourrais sauver les apparences, avant de céder jusqu'à en perdre la raison.
Si j'observe mon autre coéquipier, force est de constater que je ressemble de plus en plus à Naruto tel qu'il était lorsque tout le monde le haïssait. Il se dissimulait derrière un masque souriant, alors que presque tout le village ne ressentait que de l'indifférence ou de la haine pour lui.
Naruto.
Il a bien changé depuis trois ans. Il est devenu bien plus noble et plus confiant en lui.
C'est normal, les gens changent en trois ans. Nous avons tous changé pendant ce temps, aussi bien physiquement et mentalement. Bon, c'est vrai, je dois admettre que certains éléments de sa personnalité sont permanents. Naruto est toujours un baka hyperactif en combinaison orange qui ne cesse d'engloutir des litres de ramen à chaque repas, mais il a mûri. Il a plus d'allure, il dégage une force vitale à faire hurler Gaï et Rock Lee, sans oublier qu'il conserve toujours ce pouvoir d'apaiser les esprits. Il n'a pas oublié la promesse qu'il a faite de te ramener et il clame toujours autant qu'il sera le plus grand de tous les Hokage.
En ce qui me concerne, je ne suis plus la gamine faible et lourde d'avant. Celle que tu traitais de boulet est devenue une kunoichi fière et respectée, l'apprentie de la Godaïme Hokage. Face à mon miroir, je fixe mon reflet aux yeux de jade et je regarde ma coiffure qui arrive au dessus de mes épaules. Depuis longtemps, j'ai pris l'habitude de ne plus me préoccuper de mes longs cheveux, bien trop gênants en combat. Depuis l'épisode de la forêt de la mort, lorsque l'équipe d'Orochimaru nous a attaqués et que Kin Tsuchi m'a attrapée par ma longue chevelure, j'ai pris conscience que mon apparence physique passait après ma vocation.
C'est une trace de mon nindo comme les autres et je la trouve préférable aux autres marques que je porte. Il est vrai que mes cicatrices sont beaucoup moins attrayantes. La plus récente ne date que de quelques jours, gagnée après un combat dont la moindre mention me fait frissonner, un petit souvenir gravé dans ma chair. Grâce à Grand mère Chiyo, j'ai même vaincu un criminel de rang S, un véritable cinglé nommé Akasuna no Sasori. C'était un combat effrayant, d'un niveau inégalé, contre cette marionnette extrêmement rapide et dotée de nombreux atouts meurtriers. Lorsque je ferme les yeux, seule dans ma chambre, je vois encore l'image de ce câble suintant de poison qui remplaçait ses viscères, j'entends le sifflement de ces hélices vrombissantes prêtes à me dépecer, et je ressens encore la chaleur de ce lance flammes désirant m'immoler.
Baissant les yeux, je contemple encore la belle balafre que j'arbore sur l'abdomen, là ou son katana m'a littéralement empalée. Cette marque blanche est comme un rappel à mon esprit des risques qu'implique être un ninja. C'est presque comme un tribut, une offrande faite à un dieu pour le remercier d'être encore en vie. C'est aussi un souvenir dont je veux garder une trace, pour ne pas oublier la mémoire de cette sage femme qui m'a sauvée la vie.
Je me souviens de cet instant, alors que le pantin contrôlé par Sasori se jetait sur moi, prêt à me trancher la gorge. Je croyais ma dernière heure arrivée, mais par un pur coup de chance, pour mon grand étonnement, Sasori s'est laissé tuer par sa vieille grand mère. Je n'ai pas vraiment compris pourquoi, seul lui et sa grand-mère ont compris les choses en profondeur, mais il semblait vouloir prouver quelque chose. Avant de mourir, il nous a tout de même donné un précieux renseignement. Nous avons eu la connaissance d'un rendez vous au pont de la Terre et du Ciel, dans le village de Kusa. Nous devrions y rencontrer l'un de ses espions infiltré chez Orochimaru.
Ce fut la nouvelle qui me bouleversa le plus. A la mention de ce serpent, il y avait enfin un espoir de te revoir. Après tant de temps, nous avions trouvé une piste tangible. Je sors de chez moi en t'ayant toujours à l'esprit, me dirigeant machinalement vers notre point de rendez-vous. La simple idée de te revoir m'emplit de joie et d'appréhension. C'est très égoïste de ma part, je le sais et je n'en suis pas fière, mais je donnerais tout pour revoir ton impassible regard de jais, ton visage de marbre et tes cheveux couleur corbeau.
- Sakura-chan ? m'interpelle brusquement mon coéquipier blond.
Je me retourne rapidement, émergeant brutalement de mes pensées. C'est vrai que j'ai toujours gardée cette manie d'arriver en avance aux rendez-vous fixés et on m'a prise au dépourvu. Je suis bien trop prévisible et Naruto me connaît bien.
- Qu'y a t-il, Naruto-kun ? lui demandais-je avec une voix calme et posée.
-Tu vas bien ? insiste t-il avec une légère pointe d'inquiétude.
Naruto est vraiment quelqu'un d'exceptionnel. Il s'inquiète toujours autant pour moi, se souciant vraiment de mon bonheur, même si je ne suis pas sûre de mériter toute sa gentillesse après toutes les gifles que je lui ai infligées et toutes les blessures morales qu'il a tirées de moi pendant toutes ces années. Je n'ai jamais vu qui il était vraiment, n'ayant jamais cherché à comprendre l'immensité de sa souffrance, trop occupée à regarder Sasuke.
- Oui, répliquais-je pour éluder sa question et ne pas l'inquiéter, ne t'inquiète pas. Je pensais.
Je lui donne un fin sourire parfaitement faux pour lui cacher la réalité. Apparemment ça fonctionne, puisqu'il me sourit aussi. Pauvre Naruto, il est toujours aussi doué pour ne pas remarquer les véritables sentiments des gens l'entourant. Au moins, cette ignorance ne peut pas le faire souffrir davantage, puisqu'il s'inquiète plus pour les autres que pour lui-même.
Voilà enfin les deux derniers membres de notre groupe. Yamato-sensei, un membre de l'ANBU remplace Kakashi-sensei. Le jônin aux cheveux argentés est toujours en convalescence à l'hôpital, depuis sa rencontre avec les criminels de l'Akatsuki. L'autre est un petit glaçon nommé Saï. Il est aussi loquace et ouvert aux autres que Sasuke-kun.
Non. Je grimace et secoue la tête en un geste vain et désespéré pour chasser ton souvenir de ma mémoire. Je dois arrêter de me focaliser sur toi, je dois me concentrer sur le temps présent et sur notre mission. Mes sentiments ne doivent pas interférer, c'est la règle 25 du code shinobi. C'est l'une des règles les plus souvent mises en avant, mais je sais parfaitement que c'est sûrement la seule que je ne serais jamais capable d'appliquer. Je connais le code sur le bout des doigts mais je suis totalement incapable de l'appliquer.
J'ai passé tout le voyage partagée entre peur et excitation. D'un côté, je me doutais qu'une personne espionnant le sennin depuis des années sans se faire repérer ne devait pas être prise à la légère. Avoir échappé au regard perçant de ce serpent prouve que cet espion est très doué pour la manipulation. Ou alors, c'est que Orochimaru est conscient de ce rôle et utilise cet individu comme agent double, puis qu'il l'éliminera une fois que son espion serait inutile.
En ce qui concerne le mystérieux informateur de Sasori, il était probable que dès lors qu'il se rendait compte que ce n'était pas Sasori au rendez-vous, rien ne l'empêcherait de ne pas se montrer coopératif avec nous.
Une troisième possibilité était tout bonnement que cette rencontre s'avère être un piège. En bon ninja, l'expérience prouve que personne n'était jamais certain que toute mission se déroule sans incident. La trahison fait partie de notre quotidien, c'est une méthode comme une autre pour les assassins de l'ombre que nous sommes. Peut être que tu seras là, à nous attendre pour nous éliminer. Peut être même que ce cinglé d'Orochimaru sera présent, en espérant bien évidemment qu'il ne sera pas trop tard.
Sasuke, je n'arrive pas à comprendre. Qu'est ce qui t'a pris de le rejoindre alors qu'il compte voler ton corps ? Es-tu donc tellement aveuglé par ta vengeance, pour accepter de tout perdre, juste pour assassiner celui qui t'obsède jour et nuit ? Ton frère est-il donc ta seule raison de vivre ? Ce serait donc ça la vengeance ? Accepter de tout perdre, de sacrifier tout ce que tu as et tout tes espoirs, juste pour pouvoir détruire celui qui t'obsède ?
Ca y est, nous sommes enfin arrivés sur ce grand pont. L'endroit n'inspire pas vraiment confiance, en particulier à cause du profond ravin parsemé de petits rochers pointus. Les choses n'ont pas du tout été en notre faveur, la situation à commencé à nous échapper dès lors que notre couverture à été grillée. L'espion en question, je l'ai reconnu immédiatement à ses cheveux gris, à ses lunettes rondes et surtout à son air fourbe et vicieux. Il s'était fait passer pour un genin de Konoha lors de l'examen chûnin, mais il possède tellement de masques qu'il est impossible de savoir ou se trouve sa véritable allégeance. C'était Yakushi Kabuto, sûrement le plus fidèle laquais de l'Otokage.
Je me suis trop vite surprise à penser que rien ne pouvait être pire que de le voir, puisque sa présence signifiait que tout ce chemin aurait été accompli pour rien. Je devrais vraiment apprendre à me taire, puisqu'il y a toujours pire. Ce fait s'est avéré être, lorsque j'ai vu l'autre personne qui arrivait. De l'autre coté du ravin, descendant la colline d'un rapide pas ferme, cet immonde crotale venait d'apparaître. Il était impossible de se tromper. Sa peau blanche crayeuse, ses yeux dorés entourés de marques violettes, ses joues émaciées, son aura glaciale et mortifère, ainsi que sa longue langue de serpent le rendait immédiatement reconnaissable.
Le sannin aux serpents, Orochimaru était là.
Nous étions tombés dans un piège grossier. Aveuglés par l'existence du sceau de soumission de Sasori, nous avons tous oublié que les sceaux ne sont pas éternels. Notre groupe s'est comporté comme des débutants à peine promus et juste sortis de l'académie. Depuis le début, Kabuto comptait trahir Sasori et son maître était au rendez vous pour le surveiller. La situation sur ce pont était extrêmement tendue, il s'agissait de réfléchir et vite. Si seulement Shikamaru était là, il nous aurait concocté un plan digne de son génie !
La réflexion n'est visiblement toujours pas le point fort de Naruto. Il a toujours été lent pour comprendre et analyser les conséquences de ses actes, sauf en cas de péril mortel immédiat. Son idée était d'une simplicité extrême et d'une brutalité primale, consistant simplement à foncer dans le tas. Il galope avec fureur vers notre ennemi, un chakra rouge flamboyant l'enveloppant déjà.
- Naruto ! hurle Yamato. Reviens ! C'est exactement ce qu'il veut !
Inutile de l'appeler, il est totalement obnubilé par l'idée de détruire ce monstre. Il traverse le pont à toute vitesse et je cours derrière lui, au mépris des consignes de Yamato-sensei. Je me dois de le rattraper, l'empêcher de perdre davantage le contrôle sur lui même, alors qu'il relâche déjà une partie du pouvoir du Kyûbi. Si seulement je ne lui avais pas fait faire cette stupide promesse. Comme une idiote écervelée, alors que je sais que je devrais rester en arrière mais que mon cœur m'impose d'essayer de sauver Naruto, je fonce moi aussi tête la première. Ce n'est que trop tard que j'ai vu Kabuto se faire balancer en arrière comme un vulgaire fétu de paille.
Je suis pile sur la trajectoire du médic-nin. Je n'ai pas le temps de réfléchir, ni d'esquiver et je l'attrape involontairement, décollant avec lui avec une vitesse inégalée. Je mets bien moins de temps à retraverser le pont en sens inverse, observant fugacement le visage incrédule de Yamato et celui impassible de Saï qui levait tout de même un sourcil.
Lors de notre projection, j'ai juste le temps d'apercevoir avec effroi le pont tanguer dangeureusement avant de s'effondrer. J'espère sincèrement que les deux ninjas s'y trouvant réussiront à se raccrocher pour ne pas finir au fond du ravin. Je sais également que Naruto s'en sortira. Il s'en tire toujours, il ne mourra pas avant d'avoir accompli son rêve.
J'atterris finalement avec Kabuto au milieu d'une petite clairière, après que nous ayons été freinés par des dizaines de branches d'arbres et des buissons épineux. J'ignore totalement ou se trouvent mes coéquipiers, mais une déflagration de chakra démoniaque et corrosif à plusieurs kilomètres à l'est me fait comprendre que Naruto devait utiliser le pouvoir du démon renard pour affronter le sannin aux serpents.
Je n'ai pas le temps de me soucier plus que cela de mes amis. Kabuto s'est relevé, grimaçant en soignant certaines de ses blessures. Alors que je fais de même, il semble vivement décidé à se battre. Je vais lui montrer ce dont je suis capable, moi aussi je suis un médic-nin, de surcroît formée par la légendaire Tsunade !
Il s'élance en premier, avec une grâce déconcertante, son chakra amassé dans sa main droite. J'ignore ce qu'il prépare, mais une chose est sure, je ne compte pas me laisser toucher. Face à un ennemi dont je ne connais quasiment rien, j'en suis réduite à faire des suppositions. C'est un médecin de talent, il doit avoir une parfaite connaissance de l'anatomie. Je suis sûre qu'il va tenter de frapper les zones sensibles du corps ou de bloquer mes nerfs. Pour le peu que j'ai découvert lorsque Naruto l'a affronté il y a trois ans, je sais qu'il adore jouer avec ses ennemis pour les tester. Je ne vais certainement pas le laisser m'humilier, ce serait une insulte à celle qui m'a prise sous son aile.
Je me concentre, regroupant mon énergie avant de donner un grand coup de poing dévastateur dans le sol, orientant mon chakra en sa direction.
- Shannaro ! beuglais-je en poussant mon cri de guerre.
L'onde de choc d'une violence impressionnante fait jaillir des morceaux de roche jusque là enfouis sous la terre herbeuse. La fissure qui résulte de mon fracassant coup de poing a fait cesser l'offensive de Kabuto. Il est visiblement déstabilisé, inquiet du résultat que ce coup peut donner sur ses os. S'il reste sur la défensive, c'est désormais à moi d'attaquer !
-Une disciple de Tsunade, siffle t-il alors que ses yeux sournois brillent derrière ses lunettes. C'est intéressant, vraiment intéressant. Je crois que je vais devoir utiliser mon Chakra no Mesu.
Ce qu'il peut être agaçant à garder un calme à toute épreuve, tout en ayant un air de fouine sur le visage. Kabuto semble apprécier de me voir perdre mon calme, alors que je sais qu'il veut me déstabiliser. Je dois rester concentrée. Son visage ne montre que quelques rictus désagréables qui me font perdre mon sang-froid, me donnant encore plus envie de lui briser les dents !
J'enchaîne les coups de poing avec vélocité, mais les réflexes de ce ninja sont stupéfiants, c'est à croire qu'il possède le Sharingan ! Il esquive mes assauts tout en souriant affablement. Je vois sa main droite se tendre, les doigts collés les uns aux autres et je comprends enfin ce qu'il prépare. Mon ennemi canalise son chakra dans sa main droite pour générer une sorte de lame qu'il agite en un arc de cerle, la même technique utilisée pour détruire le faux Hiruko abritant Yamato-sensei. La lame bleue fend l'air et je l'évite de justesse par un saut périlleux en arrière.
Il semble amusé de mon esquive, alors que j'atterris en retrait à quelques mètres de lui. Je vais donc devoir ruser, le bluffer. Nous sommes tous deux de bons combattants au corps à corps, mais je suis désavantagée. Il possède un scalpel de chakra qui allonge sa portée et je ne tiens pas à en tester l'efficacité !
Je m'élance, sure de moi, un plan en tête, même si ma détermination est mon arme principale. Je sais que je n'ai pas le droit de perdre, ne serait ce pour ne pas faire honte à Tsunade-suishou qui m'a prise comme apprentie. Je veux pouvoir prouver ma valeur ! Je le vaincrais pour en témoigner! J'esquive ses coups par quelques sauts avant de plonger sur sa droite, profitant que son bras armé soit allongé pour glisser dans cette zone hors de sa zone d'attaque. Avec vivacité, je me contorsionne et dégaine un kunaï que je conservais soigneusement dans l'étui accroché à ma jambe. Il ne s'y attendait pas, il n'avait pas le temps de contrer avec son bras et j'ai pu percer sa défense. Kabuto se recule, étourdi par ce réflexe de ma part. Il essuie le sang coulant sur sa hanche, alors que l'entaille rouge que je viens de lui infliger saigne, mais pas assez profondément pour le blesser grièvement.
Notre affrontement continue, chacun continuant à esquiver tous les coups portés par l'autre, alors que la sueur coule dans mes yeux. Il va vraiment falloir que cela cesse, je ne tiens pas à finir par avoir une crampe. C'est douloureux et cela me condamnerait à l'infâmant échec. Heureusement, que je peux canaliser mon chakra dans mes fibres musculaires pour éviter à mes muscles de trop fatiguer, tout en améliorant mes réflexes et mes coups portés.
Une nouvelle vague plus forte du chakra démoniaque de Kyûbi se fait ressentir. Par instinct, je jette un coup d'œil furtif vers l'est. Cette seconde d'inattention durant laquelle mon regard porte sur la direction ou se situe l'affrontement entre Orochimaru et Naruto-kun est malvenue. En combat, chaque seconde peut être décisive.
C'était une seconde d'inattention de trop. Lorsque je reporte mon regard sur Kabuto, celui-ci est déjà sur moi et je sens sa lame de chakra pénétrer dans ma hanche droite, juste au dessous de l'artère fémorale. La douleur aiguë qui m'envahit me fait reculer soudainement hors de portée de son arme. Je dois faire attention lors de mon prochain assaut, il a failli transpercer une artère d'importance majeure.
Sauf que ce n'est que trop tard que je compris pourquoi il souriait cruellement. Alors que j'allais lui mettre une bonne beigne, afin de venger cet affront, ma jambe droite cesse de répondre, comme si elle avait été paralysée. Elle m'entraîne dans ma chûte et c'est trop tard que je comprends qu'il n'a jamais tenté de créer une hémorragie interne. Cet enfoiré avait bloqué mon nerf avec une petite dose de chakra qui agirait avec quelques secondes de retardement.
Je tente l'impossible pour me relever, mais malgré tous mes efforts, j'ai l'air vraiment pitoyable à essayer de tenir debout avec une jambe qui ne répond plus. Malgré la douleur et le handicap, je veux me battre jusqu'à la fin. Hélas, j'ai trop présumé de mes forces, puisque je suis immobile et qu'il m'attaque de tous les cotés, me forçant à tourner le bassin pour parer ses coups.
Un coup plus traître de Kabuto me laisse avec une entaille sur la joue droite, tandis qu'il ne trouve plus le jeu amusant. D'un coup de pied, il me fauche la jambe gauche et je m'écroule au sol. Je tente vainement de me relever malgré ma jambe paralysée, mais mon effort dérisoire s'avère inutile. Kabuto est passé derrière moi et m'assène un violent coup sur la nuque.
Alors je m'effondre, les ténèbres envahissant mon champ de vision.
