Disclamer 1 : Les personnages (au moins leur nom et encore, seulement pour certains) ne sont pas de moi, mais de JKR.

Disclamer 2 : Les personnages Vampires, les Loups-garous de la meute de Remus Lupin et le contexte de cette histoire sont issus de « Le feu et la glace » d'Azanielle. Tout le reste, notamment la meute de Fenrir, le Royaume de Poufsouffle et ses traditions, la meute des Diggory et les coutumes lupines... sont nés de ma seule plume. Vous y touchez sans ma permission, je mords méchamment ^^

Bêta : Nanola.

Rating : Il existe autre chose que le M ?

Avertissement : le rating est là en raison du langage, violence et mention de viols même si non descriptifs... enfin, pas trop. D'autre part, il est question de relations entre hommes (consenties ou non d'ailleurs) donc homophobes, le chemin n'a pas changé, la sortie c'est en haut, à gauche au bout du couloir.

Note d'auteur :

Voici ma nouvelle fiction que je qualifierais de « fiction surprise ».

Ceux qui me connaissent savent que cela fait déjà un certain temps que j'avais envie d'écrire sur les loups-garous. Sans doute est-ce pour cela que lors de la publication du chapitre 11 de « Le feu et la glace » d'Azanielle, j'ai eu un coup de foudre pour l'un de ses personnages (très) secondaires, un gamin sans nom qui prenait dix lignes. Cela m'a suffit pour vouloir en savoir plus sur lui. Et quand Azanielle m'a dit que 1- elle n'écrirait pas dessus et 2- si je le voulais, elle me le donnait, j'ai accepté. D'où l'aspect surprise de cette fiction.

Grâce à nos échanges, Azanielle m'a fait part de ses désirs concernant ce personnage qui est à la base de son imaginaire, comme son nom, sa description physique, son milieu social... Moi je lui ai fait part de mes idées qui devaient s'inclure dans le contexte particulier de sa fiction. Heureusement, pour beaucoup de choses nous avions la même direction et les mêmes desiderata pour Noé.

Le résultat a donné ce 3shots que j'ai écrit pendant qu'Aza rédigeait le chapitre 16 de F&G. Ce dernier parle en fin de compte aussi de Noé, le fait d'en discuter toutes les deux lui ayant donné envie de le faire. Ma partie 3 aura en conséquence un grand passage qui fera pendant à son chapitre.

Après lui avoir donné une ''naissance'', un passé et un ''destin'', j'ai aussi décidé de rendre son bébé à Aza puisqu'elle écrira finalement peut-être sur lui, comme elle l'a fait dans son chapitre 16, pour faire les liens nécessaires à F&G et avec ses autres personnages, moins secondaires que Noé.

Néanmoins, je referai prochainement une fiction, en HP/DM, pour pouvoir exprimer pleinement les idées que j'avais pour « Noé » et que je n'ai pas pu toutes exploiter. Travailler sur l'univers de quelqu'un d'autre n'est pas toujours évident, bien que ce soit un défi que j'ai aimé relever.

Amis lecteurs, ne vous étonnez donc pas de lire un jour une autre fiction de ma plume, reprenant les idées et certains passages complets de cette fiction-là. Elle sera plus complète que celle-ci, mais j'espère sincèrement que Noé vous plaira également, il le mérite.

Aza, j'espère que la vision que j'ai eue de ton bébé te plaira. Cette fiction, je te l'offre naturellement en cadeau. Merci encore de m'avoir permise de ''jouer'' avec Noé.


Les arches de Noé

Prologue


L'enfant était collé contre le mur de sa geôle, cherchant à se fondre en lui. Il était recroquevillé en une petite boule tremblotante, en raison du froid sans doute, mais surtout de la peur.

Les autres loups composant sa meute s'étaient agglutinés les uns aux autre, un peu plus loin, contre la lourde grille en fer qui délimitait leur cage. Quant à l'Alpha, il était dans la cellule d'à côté, mais ne bougeait plus. Il n'avait plus bougé depuis que le maître vampire, à qui il avait enlevé le calice, avait fini de le torturer.

Entendre son chef, son bourreau, hurler de souffrance et demander grâce avait été une surprise pour lui. Un soulagement ? Non. Il ne savait pourquoi mais il s'était senti encore plus terrifié, s'il le pouvait.

Noé jeta un rapide coup d'œil aux survivants, ne voulant pas se faire remarquer plus que cela. Il essuya rapidement sa joue, s'étonnant de constater que les larmes coulaient en continue depuis qu'ils avaient été capturés et qu'avaient commencé leurs tortures. Il n'avait plus pleuré, ou à peine, depuis la mort de Hannah. Il savait qu'elle était morte devant Ron, le fameux calice de Severus Snape, sous les crocs de Fenrir, son Alpha.

Penser à Hannah lui fit mal et ses larmes redoublèrent, sans qu'il ne puisse rien y faire.

« Arrête de chialer, Oméga ! » lança Brutus, le terrifiant Bêta.

Noé se ratatina un peu plus, ne voulant en aucun cas le mettre en colère. Même ainsi, lacéré, les os brisés et avec des plaies béantes sur le corps, le Bêta pouvait le mettre en miettes s'il le désirait. Ou le faire souffrir d'une toute autre manière. Brutus et Barbatus, son frère, seraient bien capables de le réclamer pour soulager leur corps, même ici.

Le jeune soumis trembla de nouveau, sa relique de tissu qui lui servait de pantalon encore humide finissant de le geler sur place. Il s'était fait dessus, comme le louveteau qu'il était en réalité, quand le maître vampire avait commencé sa punition envers la meute dans la forêt.

« La ferme, Dereck, » grogna le Bêta alors que le loup en question s'était mis à gémir.

« Archus commence à puer, » se plaignit Barbatus en désignant le corps de leur compagnon, à quelques mètre d'eux.

Brutus gronda, son œil perçant se focalisant sur la petite forme frêle qui se terrait au fond de la cellule.

« Oméga, enlève cette carcasse. Maintenant ! »

Noé se redressa d'un bond, les yeux prudemment fixés au sol. Il ne chercha pas à comprendre ou protester. Protester serait de la folie pure. Il s'approcha du cadavre ensanglanté, prenant la précaution, pour ce faire, de passer le plus loin possible de Brutus et Barbatus. Dereck ne lui ferait rien, normalement.

Il passa ses bras sous les aisselles, ou ce qu'il en restait, d'Archus et s'efforça de le traîner dans un coin reculé de leur geôle. Loin des autres loups et si possible, loin de lui aussi. La tâche s'avéra ardue, même pour un Lycan. Il était petit et faible, il le savait pertinemment, d'autant que le bracelet ensorcelé que chaque loup avait au poignet leur enlevait de leur force, ainsi que la possibilité de se transformer.

L'adolescent peina, glissant à plusieurs reprises sur le sol dur de la cage, tandis qu'il s'escrimait à obéir le plus rapidement possible au dominant. Une fois atteint le bout opposé du reste de son clan, il lâcha sa charge, jetant un dernier regard à Archus. L'enfant grimaça. Il ne restait plus grand chose du loups. La folle s'était véritablement acharnée sur lui. En dehors du dégoût et de la peur du sort qui l'attendait, cela ne lui fit cependant ni chaud ni froid. Archus n'était pas le plus vicieux ou le plus sadique de la bande mais il n'avait pas été tendre non plus. Aucun d'entre eux, en dehors de Ralph, qui ne l'avait jamais touché, et de Daniel, le frère de l'homme décédé qu'il regardait en ce moment. En pensant à Daniel, Noé eut un bref instant de pitié, ou du moins d'un sentiment qui s'en approchait, mêlé à du soulagement. Il avait été le seul à lui montrer un peu de compassion. Noé trouva une certaine justice dans le fait qu'il soit mort rapidement, sur le champ de bataille qu'avait été leur dernier campement, la nuque brisée par un vampire.

Noé laissa le corps sans vie d'Archus et retourna précipitamment dans son petit coin sombre. Il ne chercha pas à essuyer les traces de sang qu'il avait sur lui. Il était sale et cela ne changerait pas grand chose.

« Oméga... » gronda Brutus.

Noé gémit, mettant ses mains sur son crâne en un dérisoire geste de défense.

« Laisse mon Oméga, Brutus, » souffla alors l'Alpha, dans un grognement sourd. « Tu n'es pas encore le chef de cette meute. »

Noé redressa légèrement la tête afin d'apercevoir la forme sombre de Fenrir. Il ne comprenait pas pourquoi à chaque fois que l'Alpha l'appelait « son », Compagnon Loup semblait si heureux. Même ici, alors que l'heure de sa mort approchait, il le sentait dans son cœur. Comme si Fenrir venait de lui donner une caresse, chose que l'homme, comme le lycanthrope, n'avait jamais fait.

Fenrir montra les dents à son second. Il n'était pas encore mort. Noé ne pouvait que l'admirer pour cela, au moins cela. Fenrir était le loup le plus fort et le plus puissant. Ce n'était pas pour rien qu'il avait fait régner la terreur, non seulement au sein de sa meute, mais dans toutes les contrés qu'il traversait et pendant la guerre aux côtés du Seigneur Noir, Voldemort.

Un bruit de mâchoire qui claque le détourna de sa contemplation, il abaissa rapidement les yeux, ne manquant cependant pas l'éclair de haine qui provenait de celui de Brutus. La vampire folle avait fait comme son chef avec l'Alpha, elle lui avait crevé l'autre.

Noé tourna son visage contre le mur humide. Si un jour Brutus devenait l'Alpha, son premier acte en tant que chef serait de lui trancher la gorge, il le savait. L'adolescent se reprit. Il était stupide, Brutus ne deviendrait jamais un Alpha, il allait mourir dans cette geôle, comme eux tous, d'ici quelques jours. Il ferma les yeux. Finalement, mourir la gorge ouverte en raison des crocs de Brutus ne semblait pas si mal.

Il ne comprenait pas pourquoi il n'avait pas été encore sorti de la cage pour être torturé. On l'avait enchaîné, comme les autres, dans la forêt, avec ce bracelet en métal brillant qui l'empêchait de se transformer. Les vampires ne savaient pas qu'il ne voulait pas mourir sous sa forme de loup. Il était né homme et voulait mourir homme. Une fois jetés ici, dans les cachots du château de Severus Snape, tous les loups de sa meute avaient été torturés, tous. Sauf lui.

À l'instant même où il pensait cela, le grincement caractéristique de la lourde porte en fer et en bois de leur cachot résonna, annonçant la venue d'un ou de plusieurs vampires.

L'enfant frissonna, ne voulant pas regarder ses bourreaux. Des larmes coulèrent sur ses joues. Il aurait voulu mourir au soleil, pas ici, pas sous la terre. Une image de son passé resurgit brutalement, lui qui faisait tout pour les oublier, pour les cacher depuis qu'il était devenu loup-garou. Lui et ses sœurs en train de cueillir des abricots. Il adorait les abricots, autrefois.

Ses compagnons d'infortune grognèrent tandis que la porte de leur cage s'ouvrait à son tour.

« Mais qu'avons-nous donc là, » chantonna une voix fluette.

Noé se tapit encore plus dans l'ombre. La folle était là. La petite fée, si jolie, si mortelle, si abominablement mortelle était de retour. Il entendit ses pas légers se rapprocher de lui.

L'enfant laissa échapper un sanglot. C'était son tour. Il ouvrit ses lèvres gercées, il avait une chose à dire avant de mourir, une dernière choses, afin de ne pas rompre le cercle qu'ils avaient formé, Hannah, Megan, Morag et lui. Lisa n'avait jamais pu participer au cercle, elle était morte avant. Il avait été le seul garçon, le plus jeune et celui qui allait partir en dernier, sauf si Megan était toujours en vie bien sûr, ce qu'il ignorait totalement.

Ses lèvres bougèrent à peine, murmurant leur mantra.

« Que dis-tu, petite chose, » souffla la femelle vampire qui sautillait à ses côtés.

Noé sentit deux doigts froids lui emprisonner le menton afin de lui soulever le visage. Il leva ses yeux embués vers une créature belle, si belle, mais si terrifiante.

« Sais-tu ce que je vois, louveteau ? Je vois une misérable créature qui tremble comme un nouveau-né qui vient de naître. Moi qui croyais ceux de votre race puante si fiers et forts, me serais-je trompée ? »

La vampire eut un petit rire qui résonna comme le son d'une clochette.

« Tu pues, loup. Tu pues le sexe à plein nez, la peur... et aussi l'urine, » termina-t-elle en souriant.

Son sourire n'atteignit cependant pas ses yeux. Noé la dévisageait, il pouvait le faire, ce n'était pas un loup-garou. Malgré cela c'était une épreuve pour lui que de soutenir son regard. L'aura de la vampire, combinée à sa propre terreur, le poussait à se cacher. Mais il ne le pouvait pas. Les yeux d'ombre reflétaient une part de folie ainsi que de la puissance et de la cruauté. Noé savait lire la cruauté dans les iris, il y était habitué.

« Tu empestes la terreur et si j'en crois ce que j'ai entendu, tu n'es que la catin de ce troupeau de bêtes que vous osez appeler meute. »

Elle se tut. Les deux autres vampires qui l'accompagnaient ne bougèrent ni ne parlèrent. Le silence était simplement perturbé par les reniflements de l'enfant. Ce dernier craqua bien évidement le premier. Il baissa ses yeux verts menthe à l'eau, à défaut de sa tête, se soustrayant à ceux de la vampire. Autrefois, il y a si longtemps, il arrivait à faire craquer les marchandes et les fermières quand il avait faim ou après un larcin. Un petit sourire qui creusait ses fossettes, ses yeux rieurs entourés par ses boucles claires et elles cédaient, le laissant prendre une pomme ou un petit pain. Sa mère aimait tant ses yeux. Sa mère, déchiquetée par les crocs d'un loup de sa meute.

Aujourd'hui, il savait que son sourire ou ses yeux ne le sauveraient pas. Et de toute façon, il ne pouvait plus sourire.

« Je répète : que dis-tu, petite chose ? » chuchota-t-elle.

Les lèvres pâles tremblèrent alors que de nouveau, la voie fluette du garçon s'élevait dans les cachots, un peu plus forte que la première fois, permettant ainsi aux créatures de l'entendre.

« Moi, Noé Madley, quatorze ans, encore vivant ce soir... »

Ce n'était qu'un souffle, une brise.

L'adolescent releva de nouveau ses yeux d'absinthe, les plongeant dans les ténèbres qui le regardaient toujours. Il fondit en larmes, celles-ci dévalant ses joues sales et creusées.

« S'il vous plaît, je vous en supplie, tuez-moi. Juste, tuez-moi. Je ne veux plus souffrir, je ne veux plus... Pitié, laissez-moi mourir sans me faire mal, je ne veux plus avoir mal... »

La vampire le relâcha et l'enfant cacha son visage entre ses mains pleines de terre et de sang en sanglotant.

« Lève-toi, » ordonna-t-elle.

Le jeune loup n'eut pas le temps d'obéir que déjà les deux autres vampire le saisissaient par les bras et le soulevaient avec rudesse. Ils l'obligèrent sans trop de peine à avancer. Alors qu'ils allaient sortir de la cage, Barbatus lança d'une voix éraillée.

« Adieu, Oméga, tu ne tiendras jamais. Peut-être que tu vas avoir la chance de prendre la queue de tous les vampires de ce domaine, avant qu'ils te saignent. Tu verras si c'est meilleur que les nôtres. »

Il se mit à ricaner avant que Pansy ne lui lance le talon de sa botte dans les côtes, lui faisant cracher du sang.

Noé suivait la vampire, terrorisé. Il comprit qu'il ne serait pas torturé dans cette salle mais une autre. Cela le fit frémir d'effroi. Il n'y avait que l'Alpha qui était sorti des cachots et il avait été pris en main par le maître vampire lui-même. Noé sanglota plus fort à cette simple idée. Il ne serait donc pas moins torturé que les autres lycanthropes, mais plus.

Sans pouvoir s'en empêcher, il reprit son murmure, entrecoupé de hoquets. Cette-fois, il n'y en aurait pas d'autre. Hannah et Morag l'avaient fait avant lui, elles aussi. Elles ne s'étaient pas trompées.

« Moi... Noé Madley, quatorze ans... encore vivant ce soir... pour la dernière fois. »

Ses pieds nus trébuchaient sur le sol gelé. Il les regardait, sans les voir. Tout comme il ne vit pas le visage fermé de Pansy, devant lui, à l'entente de sa phrase.

Alors qu'ils marchaient dans ce long couloir sombre, Noé abandonna sa lutte interne et se rappela sa vie, sa si courte vie. Autant partir avec quelques souvenirs doux à son cœur.

... ... ...

À suivre

... ... ...