Le rayon d'une paysanne
Cassandre
6h.
Je me levais péniblement à l'entente de ce coq que mes parents s'évertuaient à gaver de graine en grognant. Doucement, je baillais en constatant que le soleil commençait tout juste à ce lever en cette fraiche journée d'hiver. Calmement, je refaisais mon lit, rabattant la couverture de velours contre mon matelas. Puis, après m'être convenablement préparée, je quittais ma chambre d'un pas léger, prête à travailler. En avançant vers la salle où nous mangeons en famille, je m'attachais mes longs cheveux châtains, en une queue de cheval bouclée et épaisse due à mes cheveux qui, encore une fois, se battaient sur ma tête. Une fois dans la salle commune, je patrouillais sur le bois de la table mes yeux gris avec gourmandise. Par chance, je pus voir qu'il restait une tranche de pain et un reste de pâté que mes parents avaient achetés il y a quelques jours avec des haricots encore chauds et un reste de beurre et de fromage.
Il était plutôt fréquent que nous pouvions manger à s'en faire exploser la pense à la maison. Nous n'étions pour commencer que trois, et étions les plus riches du village, ce qui nous à d'ailleurs valu une maison en pierre de meulière comportant plusieurs pièce et deux étages ainsi qu'une écurie avec un superbe étalon de trait. Pour tout vous dire, nous somme surement ce qu'on pourrait appeler des bourgeois paysans. De plus, j'eue la chance d'avoir une éducation et un apprentissage à la lecture et l'écriture ainsi que des cours de tenue dans un milieu riche. On ne sait jamais, imaginons qu'un jour, je puisse manger à la table d'un noble. Doux rêve…. En clair, nous ne travaillons que le matin et l'après midi nous appartenaient et mes cours s'y déroulaient.
Je mangeais tout en avançant vers l'étable d'un pas qui se voulait rapide. J'étais en retard pour traire et brosser la queue des vaches. Et ça, mon père n'allait vraiment pas être content. Une fois à l'étable, je fus heureuse de voir que j'étais arrivée avant lui et me mit au travail une fois ma tartine de fortune finit.
8h.
Et voilà, la dernière vache venait d'être brossée et trait. Ma mère venait de nourrir les poules. Il ne me manquait plus qu'à coiffer notre cheval et le préparer pour qu'il puisse tirer la charrue et retourner la terre. Sautillant, je me dépêchais d'atteindre l'écurie où il était. Je vis mon père qui me fit signe d'accélérer la cadence. Finalement, il avait deviné que je fus en retard d'un quart d'heure ce matin. Et aussi futile que ce soit, nous étions donc en retard, ce qui voulait dire que si nous voulions finir à midi, il fallait doubler l'allure.
8h30.
Mon cheval de trait est prêt. Je l'accrochais à l'outil et d'un coup de paume contre son arrière train, il fut partit à travers champs pour le labourer. Pendant ce temps, je couru comme une folle en direction de la crémerie à coté pour venir y apporter mes sceaux de crème avant qu'il n'y ait trop de monde et que je ne perde encore plus de temps. Par chance, je fus arrivé juste au bond moment, me rappelant ainsi que mon étoile était formidable. Il était actuellement 8h30. Et c'est à cette heure-ci que tout le monde se rejoint chez la crémière pour lui donner notre lait. Il y a donc tout le village qui se rassemble à ce moment là, et il m'est donc impossible de donner mes sceaux avant au moins deux heures d'attente, si les vieux du village n'a pas encore la même anecdote à raconter. Donc, nous avions convenus que nous laisserions les sceaux de lait devant sa demeure et qu'elle les prendrait en ouvrant sa porte. Mais là, il se trouvait que j'arrivais à l'heure de pointe. Mais personne n'était présent. Je pus donc déposer les sceaux devant la porte de la crémière, et m'aperçu que je fus arrivée pile à la bonne heure, car cinq minutes plus tard, tout le village était déjà rameuté autour de la porte.
Mon étoile veille sur moi dans ces moments là. Finalement, nous ne serons pas trop en retard sur notre emploi du temps.
9h30.
Bon, le cheval venait de terminer son travail. Il ne manquait plus qu'à le rentrer dans l'écurie et de ranger l'outil. Ensuite, il faut que j'aille ramasser les œufs car il se trouve que ma mère eut omis de le faire en se levant. Après, il faut que j'aille…. Oh ! Non ! Non ! Non !
Alors que je m'avançais vers le poulailler, un renard avançais prudemment jusqu'aux cocottes. Je pris donc un bous de bois à la volée et me mis à courir en direction de la bête. Mais même sous la menace, l'animal m'ignora et entra entre les barrières de bois du poulailler. D'un geste habile et sûre, il commença par effrayer les poules pour ainsi, les disperser. Je me mis donc, comme tout le monde en cette situation, à prier pour arriver à temps. Evidemment, chaque poule est d'une importance cruciale et à son utilité. En perdre une seule serait clairement désavantageux, surtout pour nous qui n'en avons pas en abondance.
Priant toute la chance du monde, je courus en direction du poulailler d'où s'émanaient des bruits d'horreur venant des poules. Bilan, aucune d'attaquée pour l'instant. Ne manquant pas cette chance, je filais comme le vent mais me pris la porte du poulailler tandis que le renard se tapissait au sol, près à bondir sur l'une des poules. D'un geste rapide, je défis le loquet de fer qui fermait la porte et comme un ouragan, je fus à l'intérieur, accompagnée de mon chien qui m'eut rejoins. Puis, alors que le renard me fixait sans bouger, je brandis ma branche pour l'effrayer. Mais c'était sans compter sur l'animal, qui, contrairement à ses confrères, se posta devant moi et retroussa ses babines. Ne manquant aucune occasion et ne voulant pas qu'une poule ne manque à l'appelle, j'acène un coup de bois à l'animal qui tituba et se retrouva nez à nez avec mon compagnon. Prit d'un coup par la peur, le rouquin partit en jappant, la queue entre les pattes, courant le plus vite qu'il put sous les aboiements de mon chien.
Essoufflée, je regardais les poules qui finissaient petit à petit de piailler pour un rien, même si là, elles ont surement eue la peur de leur vie. Et c'est au moment où je ramassais les œufs que je me dis que ma bonne étoile m'aimait vraiment pour être aussi gentille avec moi et, ainsi, me permettre de sauver les poules d'une mort certaine et d'éviter les histoires du vieux et la queue aussi longue qu'une demi-lieue devant la crémerie. Oui, on pouvait le dire, cette journée était un jour de chance.
11h30.
Alors que je quittais les cochons, ma mère vint à ma rencontre pour m'annoncer que je n'aurais pas besoin d'étendre le linge et que c'était déjà fait. Et c'est soulagé que je soufflais. J'aimais vraiment ma mère lorsqu'elle m'aidait quand j'étais dans l'embarras. En effet, il y a quelque jours, alors que je me rendais à la rivière, j'eu espionnée sans le vouloir, le fils du voisin en train d'embrasser la fille du chef du village. Evidemment, il fallait que les deux familles ne s'entendent pas et que je me face voir en tombant dans la rivière alors que j'étendais mon linge. Et enfin, il fut bien sur que le fils du voisin soit un analphabète comme beaucoup ici, qui ne pense qu'avec ses poings et son entre jambe au lieu d'utiliser son cerveau, si bien sur, il en avait un. Et c'est évidemment encore une fois qu'il me menaça de me cogner s'il me revoyait en train d'étendre mon linge à cette heure ci. Et comme je ne pouvais changer mon emploi du temps, je m'attendais à revenir à la demeure familiale avec un œil gonflé et une lèvre enflée et ensanglantée.
D'un geste chaleureux, je serrais ma maternelle dans les bras alors qu'elle répondait à mon étreinte sans vraiment comprendre pourquoi j'avais agis ainsi. Oui, mon étoile m'aimait visiblement et ne voulait pas me quitter. C'était donc une magnifique journée qui commençait, bien que le froid mordant persiste entre les branches des arbres morts et sans feuilles.
Mais bizarrement, j'avais cette intuition étrange que cette merveilleuse étoile ne m'abandonne.
12h.
Non ! Mon étoile ! Pourquoi ? Pourquoi m'abandonnes-tu ainsi ?! Que t'ai-je fais pour mériter une chose pareille ?! Reviens ! Ne me laisse pas ! J'ai encore besoin de toi pour continuer à vivre ! Pour une fois que je voulais que mon intuition bizarre ne sois qu'une chimère ! Pourquoi toutes mes intuitions sont toujours justes ?!
Attendez deux minutes que je vous explique ce qui se passe actuellement. Alors que nous étions en train de préparer la table et le repas de ce midi, une voiture attelée c'est arrêtée juste devant notre petite maison. Interpellés, nous nous sommes précipités à la fenêtre pour voir des gardes visiblement royaux se dépêcher d'ouvrir la porte. Nous nous sommes alors tous trois observés, ne comprenant pas ce qui se passait. Que ferait un noble riche et visiblement de la cour ici ?
Bref, toujours était-il qu'un homme à l'allure imposante sortit de la voiture. Il était habillé d'un costume trois pièces marron et un jabot blanc agrémenté d'un nœud marron foncé dépassaient de la veste. Il avait cet air de riche venant dans un endroit qu'il ne connaissait pas très bien et d'où il voulait partir rapidement. Oui, de toute évidence, il s'agissait bien d'un riche noble en voyage surement.
Il semblait plutôt calme dans sa démarche mais gardait certain mouvements imperceptibles qui prouvait son impatience. Ses cheveux bouclés châtains et mis longs flottaient légèrement dans le vent sans qu'il ne s'en soucie.
Qu'un riche s'arrête dans notre village devant notre demeure arrivait rarement, mais il ne venait pas chez nous. En fait, nous nous trouvons devant un emplacement où les calèches s'arrêtent souvent. Mais voir un noble ici, dans notre petit village…. J'avais l'impression de réentendre l'histoire du vieux qui ne cessait de répéter tous les matins qu'un noble s'était arrêté ici une fois et qu'il avait même eut la chance de lui parler. Il est vrai que personne ne pourrait comprendre ce que cela fait de voir un noble et pourquoi il serait important de raconter cette histoire encore et encore. Mais lorsque l'on en voit un vrai s'arrêter devant chez vous, il mérite toutes les histoires du monde.
En clair, on pourrait dire que la situation était, normale ? Enfin, plutôt étrange et invraisemblable mais….Normale dans le sens où la voiture se plaçait juste devant chez nous pour que le noble puisse faire son tour du propriétaire et faire une pause avant de repartir.
Par contre, ce qui était beaucoup, beaucoup moins normale était surement le fait que l'homme s'approchait dangereusement de notre petit chez nous. Mes parents et moi nous nous fixions, alternant entre la fenêtre et nos yeux avant de nous rendre compte que l'on toquait à la porte.
Ma mère sursauta à l'entente du poing contre le bois de la porte et y couru pour l'ouvrir alors que mon père et moi-même ne cessions de nous fixer, incrédules et émerveillés en même temps. Un noble de la cour venait chez nous ! Ouaip, on ne voyait pas ça tout les jours. C'est avec un pas tout de même hésitant que j'eue rejoins ma mère, un peu timide, je n'ai jamais été à l'aise avec les étrangers et aime rester loin de la foule et plutôt discrète.
Une fois à la hauteur de ma mère, j'ai relevé la tête et eut rencontré les yeux verts et perçants de l'homme qui se trouvait à l'entré. Et d'un coup, je me rendis compte de l'aura plus qu'impressionnante qu'il émanait. Par pur réflexe, je reculai d'un pas, ne pouvant détacher mon regard de ce visage froid, fermé à tous sentiments. Apparemment, il ne m'avait pas vu et fixait ma mère d'un air calme, sans la lorgner ou se penser au dessus d'elle. Puis, alors que mon père nous rejoignait, l'homme prit la parole de sa voix grave et profonde.
« Permettez-moi de me présenter, je suis Fabien Marshal et je suis au service du roi. Vous êtes la famille de la Marne je suppose ?
-En effet. Commença mon père en tendant une main amicale vers l'homme. Je suis monsieur de la Marne, Edward de la Marne.
-Je suis Margaret de la Marne, sa femme. »
L'homme haussa la tête d'un air entendu et paru agréablement surpris de voir que nous étions des gens qui savions s'exprimer. Pas comme ces paysans de base. Enfin, c'est ce que j'ai pu deviner en se hochement de tête. Et sentant surement qu'on le dévisageait, il tourna la tête vers moi avec toujours cet air froid peint sur le visage. Mais d'un coup, ses yeux sont devenus comme plus vivace. Du à quoi ? Seul ce qui arriva après répondit à cette question. Puis, pour montrer que j'étais polie, je souris et dit avec tous les calmes et une anxiété mélangée à de la nervosité que je tentais de cacher en me balançant d'une jambe à l'autre.
« Enchantez, je me nomme Cassandre de la Marne. Je suis la seule enfant de cette famille. »
Alors qu'il commençait à formuler sa phrase, mon père l'interrompit.
« Hé bien, monsieur Marchal, permettez-moi de vous demander ce que fait un homme tel que vous chez nous.
-Je viens pour retrouver une certaine personne et la ramener à la cour.
-Oh ! Mais où avais-je donc la tête ?! Vous voulez entrer ? J'imagine que vous seriez mieux à l'intérieure que là, debout sur le paillasson.
-Je vous remercie, mais je n'ai pas de temps à perdre car j'ai encore de nombreuses choses à faire. Je viens juste récolter ce qu'il me fallait et je m'en vais.
-Je vois. Répondit mon père. Hé bien, que nous vaut cette visite ? Vous sembliez vouloir nous voir.
-En effet, mais ne vous en faites pas, je ne vais pas m'éterniser. En fait, j'ai pour ordre de ramener l'un d'entre vous trois à la cour sous ordre du roi.
-Comment ? Laissa échapper ma mère d'une voix étranglée, soudainement nerveuse.
-Pour être clair. Le roi aimerait s'entretenir avec une personne en particulier.
-Et…Qui est cette personne ? Questionna mon père. La voix soudainement froide et le visage aussi pale que les premières neiges. »
Le noble ne répondit pas et se contenta de me fixer intensément. Et c'est en ne comprenant rien à la situation que mes parents et l'homme me fixèrent avec insistance. Mes parents portaient sur le visage cette expression horrifiée et terrifiée alors que je n'y comprenais toujours rien. L'homme bougea d'un coup pour se planter juste devant moi. Mon dieu ce qu'il est grand et imposant par rapport à moi qui suit assez petite et fluette. Soudainement, il me tendit une main et allait prendre la parole avant de se retrouver une nouvelle fois coupé par mon père.
« Attendez ! On peut toujours s'arranger ! Je n'ai qu'un seul enfant !
-Hé bien trouvez un autre moyen d'assurer votre descendance. Répondit-il tranchant, ce à quoi mon père répondit par un bruit étouffé. Mais il continua tout de même.
-Ecoutez, si ma fille à de quelconque manière portée préjudice au roi, dites le nous et nous nous chargerons du reste !
-Si c'était le problème, vous pouvez me croire sur parole, elle ne serait plus en vie à l'heure qu'il est. Non, je viens vous la prendre pour une autre raison.
'' Heu…Je n'ai pas tout suivit là….''
-Je vous en prie, laissez-la nous ! Se lamenta ma mère.
-Expliquez-nous au moins pourquoi vous l'emmenez !
''Emmener ? Mais emmener qui ? Moi ? Mais où et pourquoi ?''
-Désolé, mais ceci est un secret d'état. Et je ne vois pas pourquoi vous vous inquiétez. Votre fille se portera bien parmi la cour de Versailles !
-Parmi la…. S'étrangla ma mère.
- La cour de Versailles ?! Compléta mon père.
''Heu….Attendez un peu là ! C'est quoi cette histoire ?! Je ne peux pas partir ! Je ne veux pas partir ! Mes parents ont besoins de moi !''
-Bon, je suis navré de vous avoir ainsi dérangé mais nous devons y aller.
-Comment ça nous ?! Ne pouvez-vous pas trouver une autre alternative ?! Tenta mon père désemparé, ce qui me creva le cœur. Mais apparemment, pas celui de notre invité surprise qui voulait m'enlever.
-Ecoutez-moi bien. Je suis chef de la police du roi et je me dois de répondre à ses ordres. Il n'est pas la question de pitié ou autre. Si j'avais pu, j'aurais trouvé une autre alternative, croyez-moi sur parole. Mais ici, il s'agit d'un ordre du roi et elle doit venir à la cour car sa majesté exige de lui donner une audience.
-Mais, elle reviendra, n'est-ce pas ? »
Et c'est là que les paroles qu'ils me disaient me revinrent en mémoire.
« Soit on devient membre de sa cour, soit on se fait brûler par le soleil. Mais crois moi, une fois que l'on a rencontré le roi, on ne peu plus se détacher de sa lumière et l'on ne retourne jamais à la maison. On ne quitte pas la cour du roi. »
A ce moment là, une boule se forma dans ma gorge et pleins de questions se bousculaient dans ma tête tandis que mon père fixait notre visiteur qui, sans émotion, lui déclara d'une voix froide.
« Dire qu'elle reviendrait parmi-vous serais un mensonge. »
Mon père reteint son souffle et ma mère manqua de s'évanouir, alors que je réalisais soudainement que ma vie prenait une tournure inattendue, et loin de chez moi. Mes yeux s'écarquillèrent pendant que le grand châtain me parlait. Je n'écoutais rien à ce qu'il me disait, car seul l'image que je m'imaginais d'un somptueux palais comme l'on aimait le décrire s'imprégna à l'intérieure de mon cerveau, empêchant tous passages extérieure. J'avais peur. Premièrement, pourquoi le roi voulait-il me voir ? Et pourquoi ne pourrais-je pas retourner auprès de ma famille et de mon chien une fois l'entrevue finit ?
Oui, je faisais surement un drame de ce qui n'était en réalité pas grand-chose. Mais j'avais peur, terriblement peur. Là où beaucoup y voyaient une chance in estimé de rentrer dans ce cercle fermé, moi je n'y voyais rien plus qu'une prison dans laquelle toutes les pires horreurs et fourberies avaient lieu. Oui, je n'y voyais qu'un combat politique permanant à qui aurait ou non les faveurs du roi. C'était un monde riche, et je n'étais pas comme eux, je le savais, j'étais loin, très loin d'être comme eux. C'est d'ailleurs ce qui provoquait ma peur.
Enfin, l'homme semblait me fixer, la tête penchant légèrement sur le côté, comme s'il attendait une réponse. Remarquant que je l'avais abandonné dans son explication, je me mis à le fixer en me confondant d'excuse car je n'avais pas entendu, ce à quoi il répondit par un souffle lacé et impatient.
«Je vous demandais de préparer vos affaires. Nous partons dans une heure, je vous laisse le temps de profiter une der….Non, oubliez, on se rejoint a l'extérieure dans une heure. »
Puis, sans même me laisser dire un seul mot, il tourna les talons, rencontrant les yeux priants de mes parents, qu'il ne regarda qu'à peine avant de détourner les yeux et de quitter notre jolie petite demeure sans un mot.
Mon père tomba à genoux en ne cessant de répéter pourquoi cela leur arrivait-il et ma mère se précipita à ses côtés pour tenter de le rassurer. Notre chien sortit de sa couche et vint me renifler la jambe pour voir si j'allais bien. En effet, j'étais restée les yeux écarquillés depuis qu'il était partit et n'osait faire un mouvement. Doucement, comme si des rouages constituant mon cou se trouvaient rouillés, je tournais la tête vers mon chien n'enlevant pas cet air horrifié que je portais sur le visage qui s'agrandit lorsque j'eu vraiment réalisée ce qui se passait et que j'eu croisée les regards meurtris de mes parents. Doucement, je me mis à reculer petit à petit, remontant d'un coup dans ma chambre pour m'y enfermer à double tour.
C'est pendant que je faisais les cents tours dans ma mince chambre à la décoration fade sous le regard brun de mon chien que j'entendis toquer faiblement à la porte. Par réflexe, je me mis à trembler, m'avança pour déverrouiller la porte et dis d'une voix faible et étranglé un « Entrez », à peine audible. La porte s'ouvrit dans un léger grincement d'où apparu ma mère, toute perdue. Mon cœur se serra lorsque cette femme, habituellement si vivante qui ne se laissait pas marcher dessus s'avançait vers moi, bras tendu, tremblant de tous ses membres, les yeux brillants de larmes contenues et ses joues creusées du au sillions qu'avaient laissées d'anciennes larmes. Elle se jeta sur moi, me prenant dans ses bras avec une force contenue et m'entrainant avec elle sur le lit. Je sentis des gouttes salées s'écraser sur mon cuir chevelu et sur mes joues, remplissant mon être d'amertume. Mais, une question restait gravée dans mon esprit, même si je connaissais déjà la réponse.
« Dis, maman.
-Oui ?
-Est-ce si horrible la vie à la cour ? Je veux dire, ne pouvons-nous pas nous dire que nous en faisons un peu de trop lorsque nous énumérons toutes les fautes que l'on y trouve ? Enfaite, je me demande simplement si on ne craint pas un peu cette endroit de façon exagéré ? Ne penses-tu pas que c'est une chance que j'y aille ?
-Ma fille…. Tu connais déjà la réponse.
-Et quelle-est-elle ? Je veux au moins l'entendre encore une fois pour être sûre, j'ai besoins d'être rassurée.
-Hé bien….Souffla-t-elle. Je vais t'en donner une autre. Une encore plus vrais que celle que je te donnais jusqu'à présent.
-Qu'elle-est-elle ?
-Je pense que tu l'aimeras encore moins que l'autre.
-Dis, on ne sait jamais.
-La vie à la cour est surement encore pire que celle que l'on s'imagine. »
Une fois qu'elle m'eut dit ses mots, je me suis dégagée de ses bras pour pouvoir observer son regard. Je fus des plus choquée lorsque je me rendis compte que jamais, elle m'eut regardée avec ses yeux. C'était comme si elle me disait adieu à travers eux. Comme si j'étais une pauvre mourante qu'elle eut chérie toute sa vie, comme si elle ne me reverrait plus jamais. Un long frisson désagréable prit place le long de mon échine. D'un coup certes, un peu brusque, je me levais du lit et m'approchais d'une petite male en osier. Calmement, mais énergiquement, je pris différentes affaires que je tentais de ranger soigneusement à l'intérieur, sans un regard pour ma pauvre mère qui partit, et je le sais, le cœur meurtrit.
Un peu plus tard, je fus descendu, mallette dans les bras et la mort dans l'âme. J'eu posé la malle au bas des escaliers, suivis de près par mon compagnon qui me suivait partout où j'allais, il ne pouvait se passer de moi, je le savais, la seule fois où je me suis éloignée de la maison, le pauvre à fait une dépression. Je m'abaissai pour lui caresser affectueusement la tête, ce à quoi il me répondit par un jappement joyeux, me faisant sourire tristement.
D'un pas las, j'eue rejoins la table où m'attendaient mes parents, je me laissai tomber d'un coup sur la chaise, sous le regard de mon paternel qui éleva la voix, surement pour détendre l'atmosphère pesante.
« Je compte sur toi pour les impressionner ma chérie ! Montre leur que tu ne te laisses pas marcher dessus !
-Ha Ha….J'essaierais….Promis…. »
Tristement, je me mis à souffler, imaginant déjà l'enfer dans lequel j'allais sauter à pied joint. Je n'aimais pas la socialisation hein ? Ben tient, je sentais que j'allais « adorer » ma nouvelle vie au milieu de tous ses gens qui sont empreins des plus gros potins du monde.
D'un coup d'œil rapide vers l'horloge, je constatai qu'il ne me restait plus que 30 minutes avant de rejoindre l'enfer et le chien du roi…. Ouais, ce serais sont surnom. Après tout, n'a-t-il pas dit qu'il était le chef de la police du roi ? Donc, c'est en toute logique son petit toutou, enfin, de mon point de vue.
Sous le regard attristé de mes parents, je mangeais en silence, ce même silence qui accueillit le garde royal venu me chercher et que je vis tressaillir devant l'œillade meurtrière de ma mère qui ressemblait actuellement à un cadavre, ce qui me fit sourire, triste et attendrie en même temps. Après avoir dit au revoir à mon compagnon et embrassé mes parents pour peut être la dernière fois, je sortis de ma demeure avec une amertume oppressante.
Alors que j'allais monter dans la voiture, je regardais une dernière fois le paysage du village qui me vit grandir. Je soufflais un bon coup en fermant les yeux avant de les rouvrir, déterminée. Puis, lorsque j'eue l'autorisation de monter au moment où la porte s'ouvrit, un jappement strident se fit entendre. Essayant de ne pas y prêter attention, c'est déchirée que je saluais une nouvelle fois le toutou et m'assis par politesse en face de lui.
Une fois dans la calèche, les chevaux se mirent en route sous le regard insistant de mon animal, ayant couru pour me rejoindre, qui, la tête tourné sur le côté et les oreilles droites, m'observait partir, assis, sans un bruit.
Le silence était pesant dans la voiture luxueuse. Le brun froid était concentré sur un ouvrage qui semblait assez vieux. De temps à autres, je le voyais froncer les sourcils et noter avec une craie sèche des symboles sur un petit papier, semblant les comprendre. Curieuse et surement trop excessivement, je commençais à m'intéresser sérieusement à son travail qui devait être des plus laborieux. D'une façon qui se voulait discrète, j'avançais la tête un peu vers l'avant pour voir plus en détail ce que cet homme étrange faisait. Mais comme vous devez vous en douter, la discrétion et moi ne sommes pas bons amis.
Sentant probablement un regard posé sur sa feuille et observant surement un cou parsemé de mèches brunes juste au dessus de lui, le brun releva ses yeux vers moi et me lorgna avec une expression froide (pour changer), mais d'un regard indéchiffrable, comme s'il voulait me tuer grâce à ses prunelles onyx. Gênée, j'eu vite fait de détourner la tête pour contempler le paysage, pensant qu'il soufflerait et m'ignorerait. Mais ce n'étais visiblement pas ce qu'il avait prévu.
Car un soupir certes, oui j'ai eu bon, mais m'ignorer, pas trop. A vrai dire, je sentais son regard me brûle l'épaule. C'est donc hésitante que je détournai mes prunelles vers lui, ce que j'eu regretté assez vite compte tenu de la bienveillance inexistante qui s'émanait de lui. Je ne savais pourquoi, mais j'avais fait une grosse bêtise, c'était mon intuition. Comme si je venais de découvrir une preuve contre une organisation ou un code caché que je ne devais pas voir, ce qui expliquerais ces symboles étranges, ressemblant à un alphabet que j'étais sure d'avoir déjà rencontré.
Me sortant de mes pensées en se raclant la gorge, l'homme commença à parler d'un ton méfiant, ce qui n'annonçait rien de bon.
« J'imagine que mon travail vous intrigue. Mais néanmoins, j'aimerais que vous vous contentiez du paysage, si ce n'est trop vous demander.
-Excusez-moi. Il m'arrive d'être un peu trop curieuse. Je suis désolé.
-J'aimerais, s'il vous plait, que vous gardiez votre curiosité en laisse la prochaine fois. »
Et c'est sur ces mots que se termina la première discussion que j'entretenu avec et homme que je détestais déjà. Non mais oh, je veux bien savoir que je suis trop curieuse, mais ce n'était pas une raison pour me parler ainsi. Oui, j'avais ce pressentiment étrange et incessant que cet alphabet ne m'était pas étranger, je l'avais déjà vu, j'en étais sure, mais où ? Pendant que je me posais cette question en détaillant les arbres qui défilaient lentement, le toutou grognon finit son travail et je compris bien assez vite qu'il ne me quittait pas des yeux, ce qui en devenait gênant. Surement sentait-il que j'étais en une profonde réflexion car il me le fit remarquer assez vite, me faisant sursauter.
« Vous semblez perdue.
-Euh…. Perdue ? Euh, non, non, je veux dire, je pensais juste à quelque chose.
-Et qu'elle est-elle si je puis me permettre ?
-C'est…. Je ne sais pas si je devrais vous le dire comme ça mais, ces symboles, sur votre papier…. Je suis sure l'avoir déjà vu quelque part, mais je ne me souviens plus d'où exactement. »
Il me laissa finir, et pendant mon récit, je vis deux expressions qui se suivirent au creux de ses iris, la méfiance et…. L'espoir ?
Finalement, la calèche s'arrêta dans la forêt à la nuit tombée. Mon gardien m'expliqua vaguement que nous étions encore à trois jours de la cour, ce qui me parut assez loin, me mettant face à une réalité soudaine. Je devais passer encore trois jours et surement trois nuits en compagnie de ce type. Oh mon dieu ! Non ! Bonne étoile, bonne étoile, bonne étoile….Reviens ! Mais bizarrement, mon cerveau me disait que j'allais devoir le supporter pendant un long moment encore.
Oh non, par pitié, pas encore une intuition.
Et voila pour le chapitre 1 ! En espérant qu'il vous aura plus, et je vous dis à très bientôt pour le chapitre 2 !
Finalement, combien de jours notre petit Cassandre de la Marne devra encore supporter toutou Marchal ? Que lui veut le roi ? Pourra-t-elle rentrer chez elle ? Saura-t-elle enfin être discrète ? L'alphabet aux symboles est-il si important ? Et son cerveau lui annoncera-t-il enfin une intuition qui sera fausse ?
Mais surtout….Sera-t-elle prête à quitter sa petite robe de paysanne toute propre pour mettre un corset, de bas, un cerceau, des chaussures à talons, de beaux bijoux, du maquillage, du parfum et saura-t-elle manger avec des couverts ou même danser comme à la cour, enfin bref, être une femme de son époque, ou sera-t-elle une quiche Lorraine jusqu'au bout des ongles ?
Cassandre : Attends mais c'est super vexant ce que tu dis là !
Fabien : C'est quoi cette histoire ?
Vous le saurez, au prochain chapitre !
Les deux : Hé ! Ne nous ignore pas !
Merci à tous et à toutes d'avoir lu !
Big bisous à tous et à toutes !
