21h sonna. Je soupirais pour me donner du courage car j'allais commencer ma première garde au Forks Hospital, et de nuit qui plus est. Mes parents avaient déménagé dans cette bourgade de 3120 habitants il y a presque un an. On avait proposé à mon père d'être le chef du service M-O-P, soit Maternité-Obstétrique-Pédiatrie. Dans un petit hôpital comme celui de Forks, il ne demandait qu'un médecin chef pour trois services, mon père avait accepté de suite. C'était l'occasion pour lui de faire les choses à sa façon et non plus de suivre les protocoles ridicules de son ancien collègue et « ami » Aro Volturi, médecin chef en pédiatrie à l'hôpital pour enfant de Los Angeles. Mes parents semblaient beaucoup se plaire à Forks, ils ne cessaient de parler de la gentillesse des habitants, bien différente de ceux de la ville des anges où nous habitions auparavant.
Ayant reçu mon diplôme de médecin, après 4 ans d'internat, je devenais enfin résident et j'avais décidé de rejoindre mon père. J'avais toujours voulu travailler avec lui, c'était un grand médecin. Ça et le fait de fuir une rupture difficile m'avaient convaincu de déménager dans l'état de Washington. J'arrivais donc au service M-O-P pour commencer une nouvelle vie.
0h07, je recevais un appel urgent de l'obstétrique pour un nouveau-né qui aurait la clavicule cassée. Je me rendais donc au service avec un interne qu'on m'avait déjà mis dans les pattes. On examina l'enfant mais je ne sentais rien à la palpation. La sage-femme insistait, elle a entendu un craquement et demande une radio. Elle me tapait sur le système mais je ne pouvais pas ignorer ce qu'elle me disait, on ne savait jamais, elle avait peut-être raison. Je demandais alors une radiographie pour le petit Remy Kinkurk. En attendant je retournais à mon bureau, confiant le nouveau-né à une auxiliaire puéricultrice et demandant également à ce qu'on me prévienne des résultats de la radio. 30 minutes plus tard, c'est la sage-femme qui me rappelait pour me confirmer la fracture du bébé Kinkurk. Elle n'en dit rien mais j'entendais dans sa voix un « je vous l'avais bien dit » mais je restais stoïque bien que cela me fasse grincer des dents. Je retrouvais mon père dans le service obstétrique en train de discuter des accouchements du soir avec la sage-femme que je maudissais depuis trois-quarts d'heure.
« Ah, Edward ! Comment se passe ta première garde à Forks ? me demanda mon père, le Dr Carlisle Cullen, brillant médecin–pédiatre.
« Très bien, la nuit est calme pour le moment .Vous m'avez appelé Mlle…Swan. » J'avais vu son nom sur sa blouse
« Oh, appelez-moi Bella, dans ce service on s'appelle tous par nos prénoms ! » Il y avait pourtant marqué Isabella sur sa tenue, étrange. « Enfin sauf notre Doc en chef, bien sûr ! » plaisanta-t-elle, mon père semblait être bien apprécié dans cet hôpital, y compris par cette Bella. Je fis comme même part à cette femme que je préférais que l'on en reste au Dr Cullen, je ne voulais pas de familiarité avec mes collègues. Cela ne sembla pas la vexer, aucun étonnement non plus, comme si elle en prenait tout simplement note. Puis elle ajouta « Comme vous voulez Dr Cullen ».
Mon père, lui, fronçait les sourcils d'un air disant « Tu exagère ! » mais je m'en fichais, je ne voulais pas faire ami-ami avec qui que ce soit, en particuliers sur mon lieu de travail.
« Je vous conduis à votre petit patient Dr Cullen » intervint de nouveau la dite Bella en me faisant signe de la suivre et en saluant mon père de la main.
Je ne quittais l'hôpital avant le surlendemain, après une garde de 24 heures. Je pris ma Volvo grise et rentrais dormir chez mes parents, au calme, car un hôpital n'est pas le meilleur endroit pour trouver le sommeil. Surtout avec un interne qui ne connaît rien à rien. Bon j'exagère, mais me réveiller à 4 reprises pour un diagnostic aussi simple qu'une gastro ou un peu de température dû à une poussée de dent, je l'aurais insulté si je n'étais pas si bien élevé.
« Edward, mon chéri ! Comment a été ta garde ? » me demanda ma mère prenant son café penché sur l'îlot de la cuisine. Alors que mon père prenait un petit-déjeuner avant d'aller se coucher lui aussi.
« Tranquille, très peu d'urgence et la plupart du temps pour l'obstétrique. » répondis-je à ma mère alors que mon père me demanda plus d'information sur les urgences que j'avais eu avec un simple regard. « La fracture dont a dû te parler cette sage-femme et des jumeaux sonnés par une césarienne ». Lui répondis-je
« De quelle sage-femme tu parles ? » m'interrogea ma mère. Je me doutais bien qu'elle avait déjà rencontré toutes les personnes travaillant avec et pour mon père. Elle avait pour principe que en tant que femme de médecin elle devait connaître ceux avec qui sont mari sauvait des vies.
« Je ne sais plus son nom » j'essayais de me creuser la tête mais je me rappelais que de son prénom et il était hors de question de l'appeler ainsi devant mes parents. Ma mère s'imaginerait déjà des choses et mon père me ferait la leçon sur le fait que je me souvenais de son prénom à elle alors que je refusais qu'elle m'appelle par le mien.
« Bella Swan, avec qui tu as été peu agréable d'ailleurs ! » Je devais me douter qu'il ressortirait cette histoire, il m'en voulait de jouer la carte du professionnalisme alors que Bella avait été très amical pour mon premier jour.
« M'en fiche, je ne suis pas là pour me faire des amis mais pour travailler » j'avais été un peu sec mais j'avais mes raisons et il le savait.
« Edward ! Ne parle pas à ton père de cette façon, ou bien Dr en médecine ou pas je suis encore capable de te faire ravaler ce ton sec » Aïe ! Je l'avais cherché celle-là. Ma mère était une mère adorable, aimante et douce, mais il ne fallait surtout pas la mettre en colère ou mal lui parler à elle ou à mon père, car comme elle le disait j'avais beau avoir 26 ans, ça ne changeait rien pour elle. Je m'excusais rapidement auprès de mon père qui me fit signe qu'il acceptait, mais il n'en avait pas fini avec moi.
« Je ne te parlais pas de te faire des amis, mais d'être agréable et poli envers tes collègues. » Bon d'accord là il marquait un point
« En plus Bella Swan est vraiment une fille adorable ! Elle n'a rien avoir avec les gens que tu as pu connaître à Los Angeles » Elle aussi marquait un point, mais j'avais eu de bien trop mauvaise expérience avec mes anciens collègues en Californie. Mais je n'aimais pas en parler.
