Ceci est ma toute première fic. Soyez indulgents avec moi. Si ça vous plaît, je vous mettrai la suite.

Bonne lecture.

Chapitre 1

Par une sombre nuit de printemps, Lucie Devon marchait dans les bois peu rassurants, quelque part en Grande-Bretagne. Des semaines, même des mois qu'elle tentait par tous les moyens possible de retrouver ses deux frères, mais surtout l'homme de sa vie. Tous trois faisaient partie des chevaliers sarmat engagés par Rome dès leur naissance. Ce contrat fut établi, il y a très longtemps. Au temps où la jeune Lucie, âgée de vingt-cinq printemps, n'était pas encore conçue. Les plus grands guerriers Sarmat avaient mené une guerre contre Rome, qu'ils perdirent. Seuls quelques hommes étaient encore en vie. Si bien que Rome décidât de les engager, afin qu'eux, ainsi que toutes leurs descendances combattent au côté des Romains. C'était pire que d'être esclave. Ils devaient se battre pour une cause qui n'était pas la leur. Les Sarmats étaient des nomades avant tout. Ils ne vivaient que pour survivre dans ce monde ou chaque homme et chaque femme pouvaient périr face des armées qui ne recherchaient que le pouvoir et le pécule.

La famille de Lucie, ainsi que son village tout entier avait dû se plier à cette coutume. Son frère, Bors, aîné d'une fratrie de deux garçons et quatre filles avaient dû amener son plus jeune frère Dagonet sous la garde des Romains jusqu'à un avant post ou pendant quinze longues années, ils devraient obéir à Rome et combattre jusqu'à la mort. Un troisième garçon fut amené avec eux: Tristan. L'homme ou plutôt le jeune garçon qui avait réussi à faire battre le coeur de Lucie. Tous trois avaient promis de revenir au village vivant. Mais Lucie savait bien que n'était aussi sûre la mort pouvait les emporter avant de les ramener chez eux. Il pouvait se passer un tas d'événements en quinze ans de batailles. La preuve: seize ans s'étaient écoulés sans que Lucie puisse oublier ses frères et son premier amour. Car oui, cela faisait maintenant plus d'une année que la jeune femme essayait de rejoindre le dernier avant poste de Rome. En une année, elle avait déjà atteint deux bases de Rome où elle avait fait chou blanc. Rome se retirait petit à petit de chaque poste indéfendable. Ils ne pouvaient plus garder les terres qu'elle avait volées. Car chaque peuple avait réussi à reprendre leurs biens.

Lucie n'avait pas quitté son village de gaietés de coeur. Elle n'avait pas eu le choix. C'était soit elle le quittait, soit elle mourrait de la main d'un satané Romain. Cette nuit-là, chaque homme et chaque femme pouvant tenir une épée furent abattus. Elle avait tout perdu. Seul l'espoir de retrouver une partie de sa famille subsistait. Elle savait juste que sa mère et trois de ses soeurs ainsi que son dernier petit frère avaient pu s'enfuir. Mais où? Ça, elle ne le savait pas. Les deux sœurs de Tristan étaient parties avec elle, mais elles avaient du se séparer afin de ne pas attirer l'attention sur elles. Lucie espérait qu'un jour, elles se retrouveraient réunies à nouveau.

La jeune femme s'était aventurée dans la forêt en espérant ne pas être remarquée. Elle avait vécu cloîtrée dans une cellule pendant trois longs mois, sur les terres françaises, face à un baron tortionnaire. Elle avait réussi à s'échapper, mais elle ne pensait pas qu'en arrivant en Grande Bretagne, elle tomberait sur une bande de barbares. Du moins, c'est ce qu'elle pensait quand elle les avait rencontrés. Mais la rencontre avec leur chef en était tout autre. Il l'avait épargné en écoutant le récit de la jeune femme. Et l'avait même accueilli dans son peuple, en lui contant leurs légendes et leurs coutumes. Merlin, qu'il s'appelait, lui avait même donné un nouvel espoir de retrouver sa famille. Il lui avait expliqué que sa fille aînée avait épousé Arthur, qui commandait les chevaliers sarmat avant le départ définitif des Romains, un an auparavant. Ainsi, il lui annonça que les chevaliers encore en vie jusqu'ici n'avaient pas quitté la Bretagne. Ils étaient restés auprès d'Arthur.

Remplie d'espoir, Lucie avait repris la route. Elle n'était pas très loin du château. Mais il faisait nuit et elle devait attendre le lever du soleil avant de pouvoir entrer dans la cité. Vêtue d'un pantalon noir, de bottes noires, d'un bustier rouge foncé à manche longue qui mettait en valeur sa poitrine ainsi que de son épaisse cape noire et sa capuche sur la tête, elle s'appuya contre un trône d'arbre. Son cheval l'avait suivie depuis son départ, il s'était rapproché de la jeune femme et lui tenait chaud en se colla à elle. Lucie pouvait voir les remparts du village et la lourde grille encore fermée devant elle. La lune était pleine et de ce fait, elle voyait aussi clair qu'en plein jour. De plus l'aube pointait son nez. Elle avait bien remarqué les gardes qui faisaient leurs rondes sur les remparts. Elle les observa un moment, dans quelques minutes le soleil se lèvera et elle pourrait ainsi continuer sa quête inachevée. Lucie ferma les yeux, profitant de la chaleur de son cheval. Elle dut s'endormir quelques minutes, car lorsqu'elle rouvrît les yeux, le soleil pointait son nez. Même debout, elle pouvait s'assoupir. Elle n'avait pas dormît correctement depuis des semaines. Au bout de cinq minutes, la grille fut levée et déjà quelques paysans sortaient de l'enceinte du château pour s'occuper de leurs champs. La jeune femme attendit encore un moment, jusqu'à ce qu'elle puise entendre les gens se réveiller. À ce moment-là, Lucie sortit des bois et s'avança lentement, rênes en mains, jusqu'à la porte. Son regard se posa sur le garde, qui l'observa un moment, alors qu'elle pénétrait dans l'enceinte du château.

L'homme l'observa un instant avant de tourner la tête pour regarder ailleurs. Les gardes donnaient l'impression de laisser entrer n'importe qui. L'esprit de Lucie ne s'attarda pas plus longtemps sur le travail du garde. Ses yeux se fixèrent rapidement sur les gens qui allaient et venaient devant les divers stands du marché. Elle observa un moment autour d'elle. Tous étaient occupés à se procurer de quoi se nourrir et se vêtir. La jeune femme dût sortir de sa léthargie, car son cheval la poussa avec son museau. Elle comprit que Détale avait faim et ans doute soif. Elle arrêta un jeune garçon qui devait au moins 12 ans.

- Excuse-moi, jeune homme. Pourrais-tu me dire où je puis trouver une écurie pour nourrir mon cheval?

Le jeune garçon l'observa un instant, puis il lui répondit d'un ton très aimable.

- Oui, dame, c'est le grand bâtiment juste devant nous. Il faut faire le tour pour y trouver l'entrée.

Lucie le remercia d'un sourire tout en observant ce grand bâtiment en bois. Puis lorsqu'elle voulut le remercier de vive voix le garçonnet avait déjà filé avec ses copains. Ils courraient au milieu du marché tout en riant. La jeune femme esquissa un sourire, puis elle s'avança vers le bâtiment en question afin de chercher l'entrée. Ce qui ne lui prit que quelques minutes. Lorsqu'elle pénétra dans l'écurie, elle put remarquer que plusieurs boxes étaient encore vides. En tournant la tête sur sa droite, elle aperçut un homme qui s'occupait d'un cheval blanc. Il brossait sa crinière blanche comme la neige. L'homme devait avoir au moins la quarantaine. Ses cheveux gris le trahissaient. Il était de corpulence moyenne, un peu plus grand que Lucie et était mal rasé. Enfin, en y regardant de plus près, il semblait que l'homme laissait pousser sa barbe. Lucie s'approcha de lui, puis se racla la gorge afin de signaler sa présence. Le palefrenier se retourna, l'air étonné.

- Excusez-moi de vous déranger, mais serait-il possible d'avoir un peu de nourriture et d'eau, ainsi qu'un endroit où laisser mon cheval se reposer?

Lucie faillit ajouter quelque chose, mais l'homme lui adressa un léger sourire avant de lui répondre.

- Il y a suffisamment de boxe libre pour votre cheval. Je vous amène de quoi le restaurer.

- Merci, Messire. Dit-elle s'en souriant.

Lucie choisit un boxe un peu plus loin qui semblait libre. Elle l'ouvrit et fit entrer Détale. Elle retira sa selle, après avoir défait les sangles, qu'elle déposa sur la barrière. Lorsqu'elle entreprit d'enlever le mord, l'homme arriva avec deux seaux: l'un d'eau et l'autre d'avoine.

- Je vous remercie. Combien dois-je payer pour le boxe?

- Oh! Rien de tout. Nous n'avons pas de taxe pour ce genre de service. Vous avez fait un long voyage? Que venez-vous donc faire par chez nous?

L'homme semblait s'inquiéter de sa venue, la première personne à le faire depuis son arrivée. Lucie lui sourit tout en lui répondant.

- Ah! Bien. Merci. J'ai effectivement fait un long voyage. Je recherche deux de mes frères et un ami. Il est fort possible qu'ils se soient installés ici. Ou du moins quelqu'un devrait pouvoir me renseigner. Je m'appelle Lucie.

Elle avança la main droite afin de saluer l'inconnu. Il lui prit la main et la serra chaleureusement. Une poigne ferme et franche.

- Je me nomme Joyce. Et la seule personne qui pourrait vous répondre quant à vos frères, c'est le roi lui-même. Et il est fort difficile de le rencontrer. N'ayez pas trop d'espoirs. Beaucoup d'hommes ont quitté le Mur, depuis le départ des Romains.

Lucie soupira légèrement.

- Il n'y a vraiment aucun moyen de pouvoir le rencontrer?

- Si, bien sûr. Déposer une demande de doléance au château, mais le délai d'attente est très long.

Un nouveau soupire et Joyce salua la jeune femme avant de s'éloigner. Lucie le héla.

- Est-ce que je peux au moins trouver un endroit ou dormir et me restaurer.

Joyce se retourna et acquiesça de la tête.

- Oui, à la seule auberge d'ouverte. Vous ne pourrez pas la manquer, elle est en face de l'écurie.

Sur ses mots Joyce quitta les lieux. Lucie finit alors de s'occuper de son cheval, puis referma la barrière. Elle était tellement fatiguée qu'elle n'avait même remarqué que leur conversation fût épiée. Un homme, d'une trentaine d'années, les cheveux noirs et bouclés, les yeux bruns, le bouc et d'une certaine stature se tenait au fond de l'écurie. La jeune femme le remarqua seulement quand ce dernier se racla la gorge. Elle le regarda un instant, puis sans rien dire s'approcha de la porte d'entrée.

- Vous savez, je peux peut-être parler au roi pour vous. Dit-il d'un ton suave.

Lucie se retourna et jaugea l'homme. "Encore un dragueur" songea-t-elle.

- Ah oui? Et comment? Ou plutôt pour combien?

L'inconnu fit mine d'être choqué par une telle réplique, mais Lucie n'y prêta pas plus d'attention. Il déposa une main sur son cœur et fit un pas en arrière tout en répondant.

- Je suis blessé que vous puissiez penser cela. Je souhaite simplement vous aider. Vous êtes une sarmat, n'est-ce pas?

Le sourire d'ange de l'inconnu trahissait l'offense. Lucie l'observa un instant. Elle ne pouvait pas lui dire qu'elle était une sarmat. Dans certains villages, son peuple était très mal accueilli. Aussi, elle se contenta de rétorquer.

- Je n'ai pas à répondre à ce genre de question de la part d'un inconnu.

Lucie avait une trouille bleue de revivre sa captivité. L'inconnu dut le sentir, car il se rapprocha d'elle et sa voix changea.

- Je ne voulais pas vous effrayer. Je suis moi-même un sarmat et je m'appelle Lancelot. Et je suis un chevalier.

Les yeux émeraude de Lucie s'agrandirent. La chance était avec elle aujourd'hui. Sa peur se dissipa. Peut-être ainsi qu'elle n'aura pas besoin de voir le roi. D'une voix légèrement tremblante, elle répondit à Lancelot.

- Je m'appelle Lucie Devon. Je suis une Sarmate.

Lancelot fronça les sourcils à l'annonce de son nom de famille.

- Lucie? La Lucie Devon? Sœur de Bors et Dagonet?

La jeune femme fut surprise et resta muette un instant. "La Lucie" avait-il dit. Il la connaissait sans l'avoir rencontré? Ses frères avaient donc parlé d'elle?

- Vous... Vous connaissez mes frères? Sont-ils en vie? Où se trouvent-ils?

Lancelot leva sa main de droite pour arrêter ses questions qui affluaient en moins d'une seconde.

- Une chose à la fois, Lucie. Oui, je connais vos frères. Oui, ils sont encore en vie. Et ils se trouvent à l'auberge à l'instant ou je vous parle. Mais, vous avez dit à Joyce que vous recherchiez un ami, en plus de vos frères. Qui est-il?

Lucie avait envie de sauter partout, pour montrer qu'elle était heureuse d'avoir enfin retrouver sa famille. Mais avant tout, elle devait répondre à sa question, et surtout vérifier ses dires.

- Il... Il s'appelle Tristan. Et... enfin, vous le saurez bien assez tôt. Je dois d'abord vérifier certaines choses avant de vous en dire plus. Lui est aussi ici? Pouvez-vous m'amener à eux?

- Il est effectivement ici oui. Je vous y emmène.