Chapitre 1 :

Comment cette simple idée avait pu lui traverser l'esprit ? Hermione. Hermione Granger ! Bon sang, cette sang-de-bourbe. Il est vrai que cette idée n'avait fait que l'effleurer mais il y avait bel et bien pensé. Simplement en posant ses yeux sur la Griffondor. Ces quelques mots : « Et si j'essayais… »
Non, bien sur que non, rien essayer. Rien ! Bordel, à quoi pensait-il ? Drago secoua sa tête et agita sa fourchette au dessus de son assiette et dans un grognement il saisit son verre de jus de citrouille qui vint se renverser sur son pantalon. Il releva ses yeux gris et froids vers l'auteur de ce geste suicidaire. Un serpentard, jeune, sûrement en seconde ou troisième année, il allait subir sa mauvais humeur, que ce geste ai été intentionnel ou non.

Hermione se leva de table en s'excusant auprès de ses amis et se dirigea vers la bibliothèque. Dans le couloir elle croisa Drago en train de chahuter un jeune garçon de sa maison.

— Toujours en train s'en prendre à plus faible que toi à ce que je vois, Malfoy.

Le blond tourna la tête vers elle et posa ses yeux de glace sur elle.

— Granger. Toujours à se mêler des affaires des autres à ce que je vois. Je gère ma maison comme je l'entends, en tant que préfet. Et tu devrais en faire de même, dit-il en lâchant le col du garçon pour que ses mains rejoignent ses poches.

Drago, comme à son habitude adopta son attitude nonchalante, ce qui énerva au plus haut point la rouge et or. La proie de Malfoy, car c'est ainsi que le voyait Hermione, ne se fît pas prier et s'éloigna rapidement. Il ne restait que les deux préfets des maisons ennemies, yeux dans les yeux, le corps tendu. Malfoy ne pu s'empêcher de repenser à ce soir là, où, dans la salle de bain qu'ils partageaient, il l'avait vu, assise par terre, dans l'ombre à pleurer. Il s'était surprit à vouloir aller la réconforter. Par Salazar ! Il était un Malfoy ! Bien sur qu'il ne l'avait pas fait, il avait fait comme il a toujours fait. Il était rentré dans cette fichue salle d'eau pour la rabaisser d'avantage. L'insulter, se moquer d'elle avec les mots cassants qu'il savait si bien utiliser. Sang de Bourbe. Orpheline, car c'était ce qu'elle était désormais, le sort d'oubliette qu'elle avait utilisé sur ses parents étant irréversible ou encore de boudin, de cruche… Sans même chercher à savoir ce qu'il lui arrivait. Evidement ! Pourquoi repensait-il à cela ? Lui ? Avoir des remords ? Jamais.

— Alors, Granger, es-tu venu t'offrir le plaisir de ma compagnie ?

— Je me passerais bien du « plaisir » de ta compagnie Malfoy. J'aimerais aller à la bibliothèque. Laisse-moi passer.

Il s'écarta pour lui laisser la place de passer. C'est avec méfiance qu'elle passa à coté de lui, une fois « l'obstacle » franchit elle se relâcha et repris un pas sur. Du moins jusqu'à ce qu'une main vienne saisir son bras et la plaquer contre le mur. Elle laissa échapper un cri de surprise. Drago saisit ses poignets et plongea son regard plein de haine dans le sien. Resserrant petit à petit la pression autour de ses poignets, voyant l'incompréhension sur son doux visage.

— Tu me fais mal !

Bon sang ce qu'elle l'énervait, faisait-elle exprès de ne pas comprendre ?

- Malfoy bordel!

Il haussa un sourcil, était-ce vraiment elle qui venait de jurer ? Il ne put s'empêcher de sourire en relâchant la prise.

— Hé bien, Hermione Granger qui…

Il ne put finir sa phrase que le poing de la Griffondor vint s'abattre sur le nez du Serpentard. Celui-ci fut vite suivit d'un coup de genoux dans le ventre du garçon. Alors qu'elle allait tenter une nouvelle attaque, une main vint arrêter le poing de la jeune fille et la tirer en arrière.

— Ho hé Granger, la lionne montre les crocs.

C'était la voix amusée de Blaise Zabini. Il la lâcha doucement un léger sourire aux lèvres.

— Tu me déçois énormément Drago, te faire ainsi ridiculiser par la scribouillarde de Griffondor. Que faisiez-vous tout les deux ici ? Tous seuls ?

— Je pourrais te retourner la question Blaise. Tu devrais être dans la grande salle.

— Ah ah ! Ok j'avoue. Je suis en faute.

Blaise passa sa main derrière sa tête un grand sourire aux lèvres, il lança un petit regard à Hermione qui s'éloigna sans demander son reste.

— Tu batifolais Drago ? Avec une Griffondor ? Granger ?

— Foutaises.

Le sourire angélique de Blaise disparut.

— J'espère bien. Avec Granger, de toute façon t'as aucune chance. Beaucoup ont essayé. Beaucoup ont échoué.

Blaise laissa échapper un petit rire avant de rejoindre la salle commune des Serpentards. Drago tenta sans grande conviction le retenir mais ses pensés étaient déjà ailleurs. Il ne pouvait décidément pas s'en empêcher. La phrase que venait de prononcer Blaise n'avait fait que susciter la provocation du jeune Malfoy. Personne avait-il dit. Personne…

C'était un peu comme si Drago venait de passer un marché avec lui-même, l'objet du pari, Granger. La récompense, un sentiment de suffisance à la limite du bon sens. Il jubilait intérieurement. Depuis combien de temps n'avait-il pas eu ce genre de proposition. Et puis il avait sa chance vu la fragilité actuelle de la Lionne. Et il n'avait rien à perdre. Il voulait profiter de sa dernière année et s'amuser.