Disclaimer : Le monde de Teen Wolf appartient à Jeff Davis.
Note : J'ai l'impression de ne pas avoir posté depuis une éternité. Vous m'avez manqué.
Vous allez me haïr.
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Il était assis au bar, buvant une bière, perdu dans des pensées nébuleuses Elle s'installa sur le tabouret à côté de lui et commanda un demi de bière rouge. Il ne la regarda pas tout de suite. Mais le bruit du verre tapant contre le zinc le sortit de sa contemplation. Il tourna la tête mais la détourna vite quand il reconnut la personne.
Il ouvrit la bouche pour parler mais jamais ses yeux ne dévièrent du mur en face de lui, et de la multitude de bouteilles.
- Je suppose que te trouver assis à ma droite, dans un bar obscur ne peut pas être une coïncidence.
- Ce serait une insulte à ton intelligence de te l'affirmer. répondit-elle, mi-espiègle, mi-sérieuse.
- Qu'est-ce que tu veux Laura ?
Cette fois, il se tourna franchement vers elle. L'air de famille était immanquable. Renforcé par la veste en cuir noir et le jean foncé. Tous les Hale semblait posséder ce magnétisme et cette aura sauvage. Mais Laura savait l'adoucir avec un sourire, chose que Derek ne s'était jamais donné la peine de faire.
- Te poser des questions indiscrètes. Comprendre.
- Il n'y a rien à comprendre.
- Mon frère se promène avec cet air malheureux insupportable.
- Ton frère a le même renfrogné que d'habitude. Arrête d'essayer de m'attendrir.
- Pourquoi tu es parti ?
- Pourquoi serais-je resté ? Pourquoi te répondrais-je ? Pourquoi te répondrais-je à toi ? Ceux sont des questions que Derek n'a pas posées, pourquoi devrais-je en référer à sa sœur ?
Laura secoua la tête, un peu triste. Elle l'aimait bien, Stiles. Il avait hanté leur salon, jouant avec Cora et criant dans leur jardin. Et puis, la vie avait basculé et ils étaient partis. La volonté de laisser le passé derrière eux les avaient poussés à laisser Stiles aussi. Stiles et ses remarques étranges. Stiles et ses sarcasmes dosés. Stiles et le plaisir qu'il y avait à l'avoir avec eux. Mais leur retour avait permis de le retrouver dans leur vie, avec son espièglerie et son intelligence. Il avait été là quand le monde ne tournait plus rond, quand il avait fallu se battre. Alors qu'il aurait pu partir. Après tout, personne ne lui en aurait voulu. Mais Stiles était plus loyal qu'un loup. Plus têtu aussi. Quand ils avaient voulu l'éloigner pour le protéger, il leur avait prouvé que c'était eux qui avaient besoin de lui pour rester en vie.
Quand Derek avait ramené cette Braeden à la maison, elle ne l'avait pas aimé. Peter et Cora non plus. Ils avaient secrètement espéré qu'ils rompent. Mais non. Les mois passés et elle était toujours là à la table du petit-déjeuner. Elle continuait de hanter les couloirs de la maison, multipliant les allers-retours entre la salle de bain et la chambre à coucher. Alors, quand Derek avait commencé à revenir avec l'odeur de Stiles sur lui, ancré trop profondément pour que ce soit juste « amical », personne n'avait rien dit, malgré l'adultère flagrant. Ils avaient attendu un dénouement qui leur semblait inévitable et ô combien appréciable.
Quand son frère avait rompu avec Braeden, ils étaient tous prêts à accueillir officiellement Stiles. Mais rien. Jour après jour, ils avaient été prêts pour laisser éclater leur joie. Et puis un jour, l'odeur de Stiles s'estompa du corps de Derek. Définitivement.
Ils n'avaient rien dit sur de ce qu'il s'était passé. Derek avait toujours aimé garder sa vie privée, aussi privée que c'était possible dans une famille de loup-garous. Alors ils avaient respecté ce choix. Mais l'odeur douce et boisée de Stiles avait été remplacée par cette exécrable odeur de tristesse et de résignation. D'après Cora, l'hyperactif n'allait pas beaucoup mieux, bien qu'il le cachait bien. Et Laura voulait comprendre. Stiles et Derek, c'était tellement évident que ça leur crevait les yeux. C'est pour ça qu'elle était dans ce bar bruyant, qui puait les hormones et la frustration. Et foi de Hale, elle saurait.
- Stiles, tu as été là aux moments les plus difficiles. Tu as été là quand tu aurais pu partir. Tu es resté quand on t'a hurlé de t'en aller. Pourquoi, alors qu'on voudrait que tu restes, c'est maintenant que tu te décides de partir.
- Votre volonté, à Cora, Peter et toi n'entre pas en ligne de compte Laura. C'est à Derek et uniquement à lui que revient cette décision.
- Je ne comprends rien à vos histoires.
- Et pourtant c'est tellement simple et tellement banal.
La voix de Stiles était basse, presque rauque. Loin de l'énergie qu'elle avait habituellement. Loin de refléter l'entrain de son propriétaire.
- Deux personnes couchent ensemble, pour le plaisir, pour passer le temps. Et puis une des deux est assez conne pour demander à l'autre si elle veut quelque chose de plus officielle. Et on passe d'une amitié solide et de plaisir partagée à une ignorance pure et simple.
Laura plissa les paupières quand elle comprit ce qu'il sous-entendait. C'était du Derek tout craché. C'était écrit sur son visage qu'il en pinçait pour Stiles. Mais non, Môssieur n'en faisait qu'à sa tête.
- Mais c'est peut-être pas plus mal.
Elle avait momentanément arrêté d'écouter Stiles mais cette phrase la ramena à la réalité de la discussion. Bien sûr que c'était plus mal. Les voir tous les deux, c'était tellement évident, et doux et chaleureux. Ils s'envoyaient des piques, se répondaient, jouaient. Des années qu'ils se séduisaient. Des mois que leurs préliminaires duraient. Laura n'avait jamais compris comment Braeden avait supporté ça. Elle était cocue bien avant que les deux hommes ne couchent ensemble. Pour ainsi dire, on aurait presque pu dire que c'était elle, la maîtresse. Tout chez eux criait leur affection et leur désir. Ça piquait le nez et donnait des frissons.
- J'ai été son amant. Comment peut-on être sûr de la fidélité d'un homme lorsque l'on a été son vilain petit secret ?
Laura réfléchit mais n'avait pas d'argument contre ça. Et elle n'avait rien à répondre quand il murmura :
- « Trompe-moi une fois, honte à toi. Trompe-moi deux fois, honte à moi ».
Alors elle essaya les banalités. Tout pour tenter de rappeler à Stiles que Derek était l'homme d'une seule personne. Pour lui rappeler qu'avant et jusqu'à aujourd'hui, il n'y avait toujours eu que lui.
- Mais toi et Derek, ce n'est en rien comparable à lui et Braeden. Ou même lui et n'importe quelle autre fille.
- Laura, Derek et moi avons passé plus de temps à nous disputer qu'autre chose. C'est le frisson de la dispute qui nous a menés à ça, rien d'autre. Et c'est quelque chose qu'il pourra trouver chez une autre. Voir même qui pourra le lasser et le faire partir avec une femme plus calme. Il n'y a pas de destiné entre Derek et moi. Et il n'y aura sans doute pas de « ils vécurent heureux ». J'ai essayé mais ton frère ne veut pas … et je suis fatigué de me battre. Si c'est un combat, alors ce n'est pas de l'amour.
Laura laissa tomber la tête, vaincue. Elle ne pouvait rien opposer à Stiles, parce que, quelque part, il avait raison. Mais avant de partir, elle avait une dernière question :
- Je vais partir. Mais avant ça : pourquoi penses-tu que c'est une femme qui va voler le cœur de Derek ?
- Parce que Derek est un homme à femmes. Je suis sa seule exception. Il me l'a dit. Il ne se retourne pas sur les hommes. Je suis son exception. Et comme toute exception, je ne suis pas faite pour durer.
Il finit son verre cul-sec, et finalement, ce fut lui qui se leva pour partir.
- Ne lui dit rien. Pas un mot de cette conversation. Il ne saura jamais que j'étais fou amoureux de lui et que je l'aurais suivi jusqu'au bout du monde. Il ne saura jamais que j'ai eu envie de taillader le visage de Braeden des dizaines de fois. C'est fini maintenant. Il n'y aura jamais de Stiles&Derek. Et je t'interdis de ne lui en souffler ne serait-ce qu'un mot.
Et malgré son statut d'alpha, malgré ses crocs, ses griffes et ses yeux rouges, Laura ne put que se soumettre, presque malgré elle. Il irradiait de Stiles cette posture d'autorité, qui fait renoncer à quiconque de vouloir se rebeller.
Elle tenta malgré tout.
- Ça pourrait …
- Ca ne pourrait rien du tout. Tu ne diras rien, Laura.
A contrecœur, elle baissa la tête, soumission ultime.
Quand elle la releva, Stiles n'était plus là. Mais elle vit dans la foule, comme figé, deux yeux qu'elle connaissait par cœur. A son visage, elle comprit que Derek avait tout entendu de la déclaration d'amour de Stiles. Et qu'il venait de sentir son propre cœur se briser.
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Voilà. Haïssez-moi. Peut-être qu'il y aura une suite, si l'inspiration toque à ma tête (ou si vous m'insultez assez fort ^^). Merci d'être là, toujours présent(e)s.
Sterekement vôtre,
Math'
