Heya !

OS écrit dans le cadre du topic Le Chat à Neuf Queues du Forum de Tous les Périls.

Le fouet en question, établi par Phoenix penna : Point - Poussière - Goupille - Printemps - Conseil - Sonner - Condamné - Adieu - Plaisir - Trèfle. J'ai réussi à tous les utiliser, même si c'était mal parti au départ (entre goupille et trèfle, j'étais servie).

Même si c'est un UA, possible risque d'OOC, j'ai une vision bien particulière de certains personnages.

Sur ce, bonne lecture.


Les As dansent autour du Roi

– As de Trèfle –


Le glas sonne. L'appel du gardien te tire de tes pensées. Tu soupires alors que sa matraque martèle les barreaux de ta cellule. Tu grinces des dents face à cette tranquillité durement acquise qui s'enfuit. Tu aimerais conserver ce calme encore quelques minutes, mais il continue d'aboyer. Il t'ordonne de bouger tes miches de ta couchette et de le rejoindre rapidement.

Tu lèves la tête vers lui, tu l'observes. Smoker te fusille du regard, serrant entre ses dents ses cigares. Tu lui adresses un sourire moqueur comme tu en as l'habitude. Cela ne l'agace plus, mais tu supposes aussi qu'il a appris à ne plus réagir.

Tu ne lui en veux pas de s'impatienter autant. Dehors, le printemps bat sous plein. Il aurait plutôt désiré passer sa journée avec sa femme pour profiter du soleil, au lieu de devoir accompagner un criminel jusqu'au tribunal. Tu le comprends. Cette tâche ingrate ne procure aucun plaisir, encore moins lorsque le jugement s'annonce des plus prévisibles.

Tu ne te fais pas d'illusion. Tu sais parfaitement avoir scellé ton sort. Tu t'amuses à imaginer le discours du juge qui prononce ta sentence inéluctable. Tu n'éprouves aucune peur. Au contraire, tu te sens incroyablement léger, prêt à escalader des montagnes.

Tu te redresses sur ta couchette, tu t'étires. Smoker râle, mais il n'insiste pas. Finalement, il te laisse apprécier ces derniers instants. T'en empêcher ne le fera pas rentrer plus tôt.

Ton partenaire et camarade de cellule te sourit. Il te tend la main tu la serres. Vous ne prononcez pas ce mot idiot, adieu. D'ici quelques jours, vous vous retrouverez dans la même prison. Avant même de franchir le point de non-retour, vous saviez que vous finiriez à Impel Down. Comment pouvait-il en être autrement ?

– Je pars devant, m'en veux pas Sanji.

– T'inquiète. J'te laisserai pas prendre la poussière à Impel Down.

À cette lueur mesquine que tu lis dans ces yeux, tu devines que Sanji prévoit déjà de corrompre des gardes pour accélérer son propre procès. Tu manques de rire. Encore maintenant, vous courrez au-devant de la mort sans vous soucier des conséquences. Rien ne vous déroutera de votre objectif. Même dans la pire prison du pays, vous trouverez toujours le moyen de clamer haut et fort vos idéaux.

Sur un dernier regard entendu, tu finis par rejoindre Smoker qui t'attend toujours. Vérifiant tes menottes, il te pousse ensuite dans le couloir, une main ferme posée sur ton épaule. Il préfère prévenir toute tentative de fuite.

Silencieusement, il te conduit vers la sortie. La lumière déclinante du soleil ne t'agresse pas les yeux mais celle des flashs des appareils photos te dérange. Pourtant, tu souris, tu t'assures d'adopter une posture fière. Tu descends les escaliers du parvis avec aplomb. Les questions des journalistes t'assaillent, mais tu les ignores. Hina, une policière que tu n'as cessé de charrier depuis ta mise en examen, les force à s'éloigner. Tu ne feras aucune déclaration à la presse.

Amusé par ces investigateurs qui essaient de décrocher un scoop, tu montes dans la voiture de fonction qui t'amènera au tribunal. Tu leur accordes un énième sourire, à la fois fier et victorieux.

Retenez bien cette image, celle du grand Usopp qui affronte son destin sans peur.

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Tout autour de toi, tu entends des murmures qui te font rire intérieurement. Tu perçois leur étonnement, leurs craintes, aussi leur colère. Beaucoup te haïssent pour tes actes. Ils ne prennent pas le temps de découvrir tes raisons. Ils te jugent sans te connaître, au nom de leur justice divine. Alors tu les observes un à un, avec un sourire qui les insulte ouvertement. À tes yeux, tu fais face à une belle brochette d'idiots.

Certains ne comprennent pas. L'incrédulité dans leur regard ne t'échappe pas. Tu te tiens à la barre des accusés sans fléchir, peu soucieux des crimes dont on accable. Tu les avoues, tu n'en nies aucun. Tu as fait le choix de te dispenser d'avocat. Tu assures toi-même ta défense.

Les jurés s'interrogent sur cette décision audacieuse. L'incompréhension parcourt leurs traits, et cela s'est renforcé lorsque tu as commencé à raconter. Sans détour ni censure, tu expliques tes actes. Tu t'amuses des regards choqués.

Tu dévoiles la création de tes plans, leur mise en œuvre. Comment tu as ôté la goupille de cette grenade avant de la jeter sur les membres du Conseil du gouvernement qui sortaient de réunion. Les vidéos des caméras de surveillance parlent d'elles-mêmes, mais assister aux mines déconfites du tribunal est un spectacle qui vaut le détour. Tu te plais à détailler tes faits et gestes en prenant soin de ne rien omettre.

Sengoku, qui préside la séance, ne pipe mot. Ton calme et cet éternel sourire qui ne te lâche pas l'ont choqué. À côté de lui, Akainu bouille de rage. Il rêve de te tuer sur le champ. Il l'aurait fait lors de ton arrestation si Aokiji n'avait pas été présent. Sans témoin, il aurait pu prétendre que tu avais résisté, l'obligeant à t'abattre avant que tu ne deviennes une menace. Pour lui, la sentence dont tu écoperas sera toujours trop légère. Tu devines en lui un fervent partisan de la peine de mort pour les criminels de ton genre.

– … Pourquoi ?

Tu arques un sourcil, étonné. Pourquoi quoi ? as-tu envie de répondre à Sengoku qui semble perdu dans le flot de tes confessions. Tu croises alors son regard que tu soutiens avec force. Tu essaies de lire dans ses yeux la question complète qu'il ne parvient pas à formuler.

Tu perds ton sourire pour arborer une expression sérieuse. Sa demande touche tes convictions profondes. Tu refuses d'en rire.

– Vous posez la mauvaise question.

Son incompréhension te frappe de plein fouet. Il ignore où tu veux en venir. Son doute se braque sur toi : as-tu bien compris ce qu'il sous-entend ait ? Tu repousses cette possible erreur d'un revers de main. Tu sais avoir raison. C'est toujours comme ça.

– Pardon ?

– Vous me demandez pourquoi ces personnes sont mortes mais vous ne vous intéressez pas à mes raisons. Vous cherchez seulement à comprendre pourquoi les gens meurent.

Il ne nie pas. Tellement prévisible. La stupidité humaine t'écœure parfois.

– Oui, les gens meurent. C'est ce qu'ils font. Tous, sans exception. Arrêtez d'être choqué par le sort inéluctable qui nous attend tous.

Les murmures s'intensifient autour de toi. Tu te reprends à sourire. Leurs réactions scandalisées ne t'atteignent pas. Sengoku bafouille des mots inaudibles, atterré par ta déclaration.

Le calme se fait soudainement. Toi-même cela te surprend. Tu tournes la tête vers le banc des jurés et tu aperçois une femme à la longue chevelure de jais qui s'est levée. Tenant un calepin dans une main et un stylo dans l'autre, elle t'observe minutieusement. Son sourire s'accentue imperceptiblement.

– Dans ce cas, pourquoi avoir décidé de tuer les membres du Conseil ?

Ton amie Robin a profité de l'inattention de Sengoku pour t'interroger sur ce sujet fâcheux, presque tabou pour la police. Quelles sont tes raisons ? Beaucoup pensent qu'elles ne doivent jamais être révélées. Toutes les restrictions imposées à la presse sur cette affaire ne sont pas dues au hasard.

– Le Roi des Pirates n'est pas mort. Il reviendra, soyez-en assurés.

– Vous préparez donc votre retour ?

– Vous ignorez quelle déferlante s'abattra prochainement sur vous.

Des frissons de peur envahissent le tribunal alors que les murmures reprennent de plus belle. Akainu tonne, interdit toute nouvelle question. La censure fait son œuvre. Personne ne parle du Roi des Pirates, ce maître de l'ombre. Disparu depuis presque un an à la suite d'une grande opération de la police, il dirigeait la ville souterraine. Cependant, malgré les ouï-dire, il n'a jamais été exécuté, pas plus qu'il n'a succombé à ses blessures. Il attend son heure, patiemment. Les forces de l'ordre ont détruit une bonne partie de son réseau et il est essentiel de le reconstruire avant de revenir sur le devant de la scène.

Sengoku réclame le silence à plusieurs reprises, peinant à l'obtenir. Il frappe de son marteau, et tu ris intérieurement de ses vaines tentatives. Personne ne peut désormais taire le nom du Roi des Pirates. La rumeur va enfler, se répandre dans les rues. Les journaux auront leurs gros titres pour les semaines à venir. Tu remercies Robin et sa manœuvre finement menée.

– Vous êtes donc condamné à purger votre peine à perpétuité dans la prison d'Impel Down. La séance est levée.

Tu te contentes d'hocher la tête devant cette sentence ô combien prévisible. Discrètement, alors que Smoker t'embarque pour te conduire jusqu'à Impel Down, tu échanges un bref regard entendu avec Robin. Elle sait ce qu'il lui reste à faire. Préserver son anonymat, assurer le bon déroulé du procès de Sanji, suivre vos plans.

Vous préparez dans l'ombre le retour de votre ami et chef, Luffy. Le si célèbre Roi des Pirates. Cette icône de la criminalité et de la liberté. Même en prison, Sanji et toi continuerez à agir dans ce but. Vous convaincrez les autres prisonniers de rallier votre cause. Vous êtes ses fidèles coéquipiers. Jamais vous ne l'abandonnerez.

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À peine sur le parvis du tribunal que tu te retrouves assailli de tous les côtés par les journalistes. Smoker et Hina peinent à les repousser pour que tu puisses accéder à la voiture. Tous veulent entendre tes paroles de condamné. Ils espèrent obtenir une déclaration unique. Même un seul mot leur suffirait.

Alors, malgré la poigne de Smoker sur ton épaule, tu souris, un air fourbe qui n'annonce rien de bon pour les jours à venir. Tu les fixes un à un, ménageant ton petit effet.

– Le Roi des Pirates reviendra. Ce n'est pas une promesse. C'est un fait.

Hina t'injurie alors qu'elle te pousse dans la voiture, mais ses insultes sont étouffées par les exclamations des reporters. La porte se referme, et rapidement tu t'éloignes du tribunal, laissant les hommes de la presse avec toutes leurs questions irrésolues.

Personne ne connaît l'identité du Roi des Pirates et de son équipage. Vous vous cachez tous derrière des surnoms afin d'œuvrer à votre guise. Si Sanji est l'As de Carreau, alors tu es l'As de Trèfle.


Usopp peut paraître OOC, mais je fais toujours ressortir son alter ego Sogeking. Et puis, quand il s'en donne la peine, il envoie vraiment du lourd, en particulier lorsque la situation concerne la survie de l'équipage.

Finalement, ce qui était censé être un simple OS va se transformer en un petit recueil de textes, probablement un par As (on connaît l'identité de l'As de Trèfle et de l'As de Carreau, mais il reste encore ceux de Cœur et de Pique, bien que leur identité soit aisément trouvable).

Aucune date de publication en revanche pour les autres parties.

J'espère en tout cas que cela vous aura plus, n'hésitez pas à laisser votre avis (pour rappel, la review est l'alimentation principale de l'auteur !).

See ya !