Le dernier des Vampires
Chapitre 1 : La sensation d'un vampire.
Cela faisait déjà plusieurs heures que la nuit avait gagné Londres. Une pluie drue et démentielle se déferlait dans les rues et sur les maisons. Il y faisait froid. Vous savez, c'est l'un de ses froids qui vous prend aux tripes et vous glace chaque veine, à croire qu'à tout moment vous allez vous congeler sur place, dans le même mouvement que vous entrepreniez.
C'est au-delà de la grande forêt de Londres que débute cette histoire, dans un endroit que certain enfant appelle « la maison hantée ». Des histoires dans cette histoire, bien que très peu intéressantes, racontent qu'un démon vivait à l'intérieur. C'était à moitié vrai. Dans cet univers alternatif, créé de toute pièce par la narratrice, les humains, communément appelés « Moldus », les sorciers et les autres créatures magiques se connaissent et vivent ensemble pour le meilleur et pour le pire. Surtout pour le pire…
Un vampire se tenait là, debout devant la vitre de son grand manoir, habillé d'une drôle de façon pour une nuit si bien entamée. Il regardait les arbres de la grande forêt qui entourait son manoir, empêchant ainsi les histoires de cette histoire de se concrétiser. Il rêvassait, comme tous les soirs, buvant son étrange breuvage rouge et contemplant la forêt et le ciel. Il ne pensait à rien, son regard aussi orageux que le temps et fixe laissait paraître de la lassitude venant d'une vie monotone et triste.
Rien que pour cela on eut l'envie d'aller le voir et de lui donner une bonne claque pour qu'il se réveille. Qui ne rêve pas d'une vie éternelle peuplée des mêmes aventures qu'il eut dans son ancien âge ? Personne sûrement, quand on regarde qu'une vie aussi longue apporte la tristesse d'une vie solitaire. Qui l'aurait cru quand on sait que le vampire qui se tenait debout, là, si beau dans ses vêtements, si pâle de peau, si blond de naissance, n'était autre que Draco Malfoy.
Ah, oui… C'est assez embêtant, bien sûr, si vous ne savez qui est Draco Malfoy. Il s'agit de l'homme le plus riche de la région, le plus magnifique, et… le plus vampire… Car il possédait du sang royal. Son père l'ayant quitté peu de temps avant que cette histoire ne commence, Draco Malfoy eut la plus surprenante des surprises de se voir couronner Roi des Vampires. De tous les vampires… Son père lui avait caché cet embarra ! Cela c'était passé rapidement, pas de grande pompe, juste un petit rituel où Draco fut obligé de promettre d'être à l'écoute de son peuple et de le diriger avec sagesse autant en diplomatie qu'au devant d'une quelconque guerre contre tout autre espèce… Pourquoi serrait-il en guerre ? Les vampires étaient craints par delà les autres peuples, même les loups-garous avaient peur d'eux. Qui aurait l'audace de s'attaquer à eux ? Personne, assurément ! Du moins, c'est ce qu'il pensait.
Pour en finir avec la description de ce grand Seigneur, Draco était un vampire vieux de plus de cinq cents ans et avait acquis au cours de toutes ses années, une douceur incroyable et une tendresse inenvisageable. Loin était derrière lui, son arrogance et son agressivité de ses jeunes années.
C'est donc au-delà de la grande forêt de Londres, dans un endroit que certain enfant appelle « la maison hantée » et dans un soupir de lassitude et d'ennui mortel que commence cette histoire. Lorsque soudain tout bascula. Ce fut rapide certes, mais s'il n'y avait eut ce revirement, impossible de commencer l'histoire maintenant !
Car Draco Malfoy avait la fâcheuse manie de ne rien faire et la commencer auparavant serait alors aussi ennuyant que de regarder toujours la même image en noir et blanc qui représenterait une vague plage frissonnante, (La photo serait alors une photo magique, elle bougerait), dont les rafales de vent décoifferaient certains palmiers et d'autres fracasseraient la mer sur le pauvre sable flétri.
Donc tout bascula. Draco pencha un peu plus son regard sur la vitre et remarqua, au loin, une silhouette approcher lentement. C'était une petite silhouette, frêle et fragile, « un enfant » aurait dit le vampire s'il n'y avait pas eut ce pas rapide qui montrait de grandes jambes bien que trop fine. L'inconnu, (c'était un homme), s'avança jusqu'à la porte du grand manoir mais, sans frapper, s'effondra pile poil au moment où Draco, qui pourtant se trouvait quelques secondes auparavant dans son magnifique salon doré, ouvrait la porte.
La lumière du long couloir éblouit le visage du jeune homme splendide qui se tenait à genoux au sol. Il releva lentement le regard vers Draco et se couvrit le visage d'une main froide et tremblante. Tout son corps était engourdi par la forte pluie froide qui martelait ses pauvres vêtements et son visage pâle. Il ne portait qu'un débardeur sale et un short, tous les deux blancs cassés. Ses cheveux étaient collés contre son visage et ses lèvres bleuies, prouvant qu'il était dehors depuis bien longtemps.
Draco le regarda longuement, admirant la beauté de l'homme dans une telle fragilité. Puis dans un sursaut de raison, il pressa son corps contre le sien et revint dans le salon. C'était à peine s'il avait senti le poids de l'intrus, c'était à peine si celui-ci l'avait vu bouger. Draco repartit encore et revint quelques instant après avec une grande serviette. Il remarqua en la plaçant autour de ses épaules ses yeux ronds et sa stupéfaction et soudain éclata de rire.
- Excusez-moi… Cela faisait tellement longtemps que je n'ai pas reçu de visite, je n'ai plus l'habitude de me déplacer normalement. Avez-vous encore froid ?
L'inconnu le regarda encore puis resserra la serviette autour de lui et hocha, en fermant les yeux, négativement la tête. Le vampire le détailla de nouveau, souffrant d'avoir une si belle beauté à porter de main et de ne pouvoir goûter ses lèvres. Oui car celle-ci, au premier regard, venait de lentement l'envoûter, comme s'il les avait toujours connu. C'est à peine si le vampire pouvait retirer son regard du visage du jeune homme qui maintenant regardait un peu partout, assouvissant sa curiosité mordante.
Il était d'un joli brun, noir sur ses cheveux, halé sur sa peau gorgée de soleil, ses yeux étaient si verts qu'il eut l'impression de voir deux émeraudes brillants derrière de fine lunettes ronde. Son corps, son visage… Il ne lui donnait pas plus de dix-huit ans. Maigre, faible, fragile, il avait ce côté qui donnait envie à tous de le protéger comme la plus fragile des poupées dansantes… Surtout à Draco !
Le vampire prit doucement son visage entre ses doigts, palpant avec beaucoup de douceur ses joues puis son cou et descendant petit à petit, s'arrêtant au buste avant de remonter. Le brun le laissa faire quoique la surprise de ses gestes puisse se lire sur son visage. Le vampire lui sourit sans s'arrêter.
- Vous avez une légère bronchite, votre corps s'est engourdi, vous aurez du mal à marcher et à vous relever. Mais je pense qu'avec un bon chocolat chaud, vous serez de nouveau…
Il s'arrêta brusquement alors que son sourire s'effaça pour laisser place à un froncement de sourcil. Sa main venait de remonter à nouveau sur son cou mais cette fois caressait au dessus de sa pomme d'Adam. Pensant qu'il s'était trompé, il accentua l'appui dessus mais bien sûr, ne put se détromper ! Il se tourna alors de nouveau vers l'homme qui commençait à rougir.
- Vous êtes sorcier ? Ou du moins… vous avez côtoyé des sorciers, non ? Il n'y a que des sorciers pour faire une telle chose. Aucune cisaille… Ouvrez la bouche.
Bien que la situation commençait à lui échapper, l'inconnu obéit lentement. Il avait bien compris que l'homme devant lui devait être une sorte de docteur ou de guérisseur, mais… comment avait-il su pour ça ?
- Oui j'avais raison… Qui a pu être assez odieux pour vous retirer vos cordes vocales ?
Le jeune homme rougit un peu plus puis détourna les yeux, ne pouvant soutenir une telle emprise. Le vampire se mordit la lèvre tant il trouva l'homme beau ainsi. Il eut alors l'idée de profiter de sa victime un peu plus longtemps, comprenant que sa curiosité ne serait assouvie qu'en ayant une vue complète de l'homme. Il se leva puis le reprit entre ses bras sans même lui demander son avis.
Draco Malfoy, quoique plus doux n'avait rien perdu de sa hardiesse contre les attentes. Il les avait en horreur. Il n'aimait non plus se savoir contrôlé ou manipulé. Car c'était lui, le manipulateur, et il ne pouvait en être autrement. Cette fois-ci, il marcha tranquillement, faisant ainsi visiter le manoir à l'homme pendu à son cou. C'était incroyable à quel point il ne pesait rien et cette fois-ci le vampire le remarqua :
- A quand remonte votre dernier repas, mon dieu ! Excusez-moi… vous ne pouvez répondre.
Mais le brun leva une main tremblante et montra trois de ses doigts. Le vampire les regarda avec un air horrifié et s'enquit de lui prévenir :
- Je monte vous mettre au bain, puis je cours vous préparer à manger !
Il rit soudainement.
- Enfin, je dirais aux domestiques de vous préparer à manger. Vous savez je suis docteur, pas cuisinier ! J'aurais pu apprendre, j'en avais le temps, mais vu ce que cela me sert, je n'en ai jamais eu l'envie.
Alors qu'il entrait dans la pièce aussi grande que le salon, le brun voulu descendre mais l'autre l'en empêcha.
- Vous devez vous ménager ! Laissez-moi faire.
C'est ainsi que le vampire eut ce qu'il voulait : il mit à nu son invité impromptu, se régalant de sa vue et de ses rougeurs. L'homme ne lui déplaisait pas moins au contraire, il s'offrit un festin digne du plus délicieux sang anglais. Il avait tout ce qu'il fallait juste là où il le fallait. Une taille fine, peut-être un peu trop maigre, un peu de muscle, des jambes douces, une peau superbe, on rêverait d'y mordre chaque parcelle. Son objet de désir était, même au repos, de taille impressionnante, achevant ainsi le vampire et ses idées lubriques, suintant de mauvaises intentions. Il l'assit ensuite dans la baignoire/piscine intérieure puis ouvrit l'eau chaude.
- Je vous laisse faire le reste, je viendrais vous chercher dans un quart d'heure si vous désirez rester plus longtemps, nous discuterons.
Alors qu'il allait sortir, il s'arrêta brusquement puis se mordit la lèvre.
- Excusez-moi… Disons que je me taperais un monologue, comme toujours, ajouta-t-il en riant.
Il sortit, la tête légèrement retourné (au sens figuré), les muscles tendus au maximum, surtout au niveau de son bas ventre. Cela faisait tellement longtemps qu'il cherchait un peu de nouveau dans sa vie de roi, que le jeune intrus l'excitait (au sens figuré) et que sa beauté l'excitait aussi (au sens propre !). Le jeune homme était un véritable excitant… Jamais de sa vie il n'avait vu plus bel homme mais il était tellement jeune…
Le vampire reprit sa marche rapide et, une fois arrivé à la cuisine, demanda aux domestiques un déjeuner pour son invité. Ceux-ci furent très surpris, à part eux, personne ne venait jamais au manoir… du moins aucun humain, des vampires, oui. Le maître de la maison fit, après, un détour par la bibliothèque et lut deux livres entiers, juste en dix minutes, mais cela ne l'aida ni à se calmer ni à trouver une façon de replacer des cordes vocales volées.
Lorsqu'il décida de remonter, les quinze minutes furent écoulées. Il toqua à la porte mais n'attendit aucune réponse et entra. Malheureusement, grosse surprise, la pièce était vide. Son jeune protégé était parti. Draco se mordit la lèvre puis suivit rapidement son odeur. Il le retrouva à nouveau dans le salon, faisant face à la vitre où le vampire passait ses nuits auparavant. Son reflet glissait sur la buée de la vitre. Ses lèvres étaient redevenues rouges et sa peau semblait maintenant couler comme du sable fin et chaud.
Draco dut repousser les envies que sa gorge déployée et sa veine saillante lui transmettait. Il eut très, très envie de le mordre. C'était la première fois qu'il eut tant de mal à se contrôler, jamais il n'avait ressenti tant d'attirance pour quelqu'un d'autre. Encore moins pour un humain… Et encore moins pour un humain aussi jeune !
- Vous… Vous avez rapidement guéri, c'est bien… Je crois que votre dîner est servi…
Le vampire se rapprocha lentement vers celui-ci alors que, de dos, il lui découvrit son visage. Il semblait inquiet. Il se tourna alors lentement et écrit sur la vitre, s'aidant de la buée. Le vampire lut attentivement les quatre mots qui apparurent en écarquillant les yeux. Puis fronça les sourcils et son regard fit des vas et viens entre lui et la phrase, sans comprendre. Celle-ci disait : « Nous devons partir, danger ».
Il est vrai que je fais débuter mon histoire au moment où le regard des deux hommes s'est rencontré pour la première fois, mais maintenant que j'y pense tout débuta réellement lorsque les yeux du vampire, surpris et inquiets, se posèrent sur cet étrange avertissement. Mais alors… Vous n'auriez sûrement rien compris…
Pourquoi aurais-je dû la commencer maintenant ? Parce que ce fut ces quatre mots qui marquèrent la fin de la vie monotone de Draco Malfoy et le début d'une nouvelle vie pleine de surprises et de contraintes. Quel revirement de situation, le jour où Draco avait prié pour un peu de piquant dans sa vie, il le regrettera par la suite. Malheureusement il ne pouvait le savoir, mais il le saura bien assez tôt.
Tout d'abord, il regarda sans comprendre cet inconnu qui avait débarqué chez lui, le pensant égaré, le voyant sûr de savoir où il se trouvait. C'est à peine si son regard flanché et le blond regretta les doux moments où il le voyait rougir. Puis, ses yeux glissèrent de nouveau vers les mots inscrits sur la fenêtre. Il décida d'entrer dans son jeu et murmura :
- Et pour aller où ?
Le brun sembla hésiter mais il finit par replacer ses doigts sur la vitre et dessina un étrange hexagone. Le vampire fronça les sourcils sans comprendre ce que l'homme voulait dire. Il s'approcha de nouveau, jusqu'à ce que leurs épaules finissent par se frôler et que leurs mains (Gauche pour le brun, droite pour Draco) puissent se caresser sans qu'aucune gêne ne les traverse, comme s'il en avait toujours été ainsi.
Le brun se retourna vers le blond, dut lever la tête puisque l'homme faisait au moins une tête de plus que lui. Le blond secoua négativement la sienne, signe qu'il n'avait compris alors il put revoir encore ses légers rougissements et un certain amusement dans ses yeux. Draco sut alors que l'homme n'était pas du genre à rester de glace et cela lui plut. Tout en lui, lui plaisait. Il émanait une telle aura de plénitude et de douceur que cela rendit pratiquement fou le vampire. Il avait vraiment du mal à contrôler son esprit et… son bas ventre. Le brun effaça alors brusquement le dessin qu'il avait fait et recommença à côté sauf que cette fois-ci il y mit les formes. Cela ressemblait beaucoup à…
- La France ? Vous voulez que nous partions en France ?
Le brun hocha la tête reprenant un peu plus haut ses écrits sur la vitre. Mais avant même que le vampire puisse lire, le brun effaça tout. Au même moment un domestique entra avec un plateau. Draco se retourna vers lui et lui fit signe de le poser sur la petite table basse dorée. L'homme obéit en se courbant légèrement puis repartit en fermant soigneusement la porte.
Le vampire regarda à nouveau le brun pour qu'il continue, mais celui-ci ne fit plus aucun autre geste, préférant darder son regard sur son visage si pâle. Draco ne put s'empêcher un instant de plus de le toucher. Il attrapa sa main fermement puis de l'autre remonta le long de son visage. Il caressa avec douceur ses joues et son nez puis redescendit sur ses lèvres.
Le brun ne chercha pas à se défaire de cette étreinte, il ne fit malheureusement aucun geste pour aider Draco et celui-ci eut du mal à savoir s'il pouvait continuer où s'il devait s'arrêter. Leurs regards flambaient, prenant une telle ampleur que quiconque se trouvait dans la pièce saurait qu'à un moment donné, cela devait se terminer nus et dans un lit, tremblants, fiévreux, épanouis… Pourtant, ils ne faisaient rien d'autre.
Juste Draco caressait les lèvres du brun, juste celui-ci le dévorait des yeux. Et il ne faisait rien d'autre, comme si on les avait mit sur pause. Ce qui changea tout ? Le brun se mordit la lèvre et ses joues rosirent comme il savait si bien le faire. Cela enflamma un peu plus le blond qui décida d'assouvir ses désirs. Il se pencha et lui ravit sa bouche d'un tout petit baiser, puis d'un autre plus grand, puis d'un autre plus long…
Ils ne l'auraient su, et ne le sauraient peut-être jamais mais cet échange, le regard et les baisers, durèrent un peu plus d'une demi-heure. Le repas sur la table s'était refroidi alors que leurs corps se chauffèrent. A l'unisson et d'un commun accord ils se séparèrent sans se lâcher des yeux. Leurs cœurs battaient comme des tambours, leurs respirations étaient toutes aussi rapides, saccadées. Draco le dévisagea un bon moment, ne comprenant pas vraiment ce qu'il venait de se passer. Jamais il n'avait autant perdu de self-control. C'était… à la fois embarrassant et très surprenant.
- Je suis désolé, murmura-t-il enfin, nerveux. Je ne sais pas ce qu'il m'a…
Le brun posa soudainement un index sur sa bouche et lui sourit en hochant négativement la tête. Il se hissa sur la pointe des pieds et lui offrit un autre baiser, court et sage. Le vampire fronça les sourcils. Comment avait-il pu le charmer aussi facilement ? Il n'avait même pas utilisé ses charmes vampiriques. Où alors le brun lui cachait bien des choses. Peut-être était-ce lui qui venait de se faire envoûter ! Enfin, son invité était assez intéressant pour qu'il ne s'en plaigne pas.
- Allez manger, lui dit-il avant de le lâcher, non sans une légère hésitation. Vous me raconterez tout après. Je vous apporte de quoi écrire.
Il souhaitait surtout ne plus l'avoir en vision assez longtemps pour pouvoir se calmer. Ces sens surdéveloppés aux aguets, ils se frottaient les tempes comme s'il pensait que de là, il pouvait atteindre ses pauvres neurones et leurs demandait de faire un peu le ménage. Il est bien connu qu'un simple massage à cet endroit, s'il est bien fait (et rappelons que Draco est docteur), tranquillise un pauvre cerveau meurtri.
Le vampire, passant et repassant dans les étroits et nombreux couloirs de son manoir, retrouva alors toute la lucidité qu'il avait lorsque son regard ennuyé se posait sur l'extérieur de sa maison, par la fenêtre du salon. A présent, il se stoppa devant son bureau et, sans entrer, se mordit la lèvre à sang. La blessure s'effaça vite mais il n'y fit pas attention. Il y avait une chose que Draco détestait plus que tout, c'était de se faire manipuler… Et il était vrai que l'homme assis dans son salon avait quelque chose à cacher.
Ce n'était pas qu'il remettait en question sa beauté extraordinaire, mais, l'homme était rapidement tombé dans ses bras, lui qui le pensait faible et fragile, n'avait hésité une seconde à se laisser caresser. Peut-être était-ce pour lui une sorte de remerciement. Si seulement il pouvait parler, le blond aurait voulu plus d'explications qu'un simple « Nous devons partir, danger ! ».
Le vampire rentra enfin dans son bureau et prit une feuille, un encrier et une plume. S'il ne pouvait le faire parler, il le ferait écrire. Il revint en quelques secondes dans le salon et chercha des yeux son invité. Il vit en fronçant les sourcils que le repas conçu pour lui n'avait été touché. Le blond suivit lentement sa trace jusqu'à la pièce adjacente.
Il s'agissait d'un petit boudoir confortable totalement rouge cette fois, composé de plusieurs fauteuils douillés et quelques autres affaires comme des armoires pleines de vêtements de grande classe et d'un grand miroir à pieds pourvu de griffes dont la monture en bois était splendide. Il montait pratiquement jusqu'au plafond et sur le haut du miroir, une drôle d'inscription apparaissait comme écrite à l'encre d'or : « riséd elrue ocnot edsi amega siv notsap ert nomen ej ».
L'inconnu était devant celui-ci. Bizarrement, il souriait doucement. On aurait dit qu'il venait de se souvenir d'une chose douce et tendre lorsque ses yeux avaient croisés ceux de son reflet. Car Draco ne pouvait voir que cela, le reflet de l'homme. Mais il savait parfaitement les grands pouvoirs de ce miroir et se demanda ce que le jeune brun voyait. Pour qu'il soit aussi ému, cela devait être beau.
Oui car maintenant, celui-ci s'était avancé vers le miroir et levait la main vers lui. Il semblait vouloir toucher autre chose que la main de son reflet. Il semblait totalement envoûté par ce miroir qui lui montrait tant de chose. Draco s'avança doucement et posa sa main sur son épaule. Le jeune homme sursauta et se retourna. Ses yeux étaient inondés de larmes qui ne pouvaient sortir. Il se mordit la lèvre et baissa son regard à terre. Draco jeta un rapide coup d'œil au miroir et n'y vit que son reflet et celui du brun dans ses bras.
- C'est le Miroir du Riséd…
Le brun releva le regard vers lui, la bouche légèrement entrouverte, il fronça d'incompréhension ses sourcils. Le blond montra l'inscription sur le haut du miroir et murmura :
- « Je ne montre pas ton visage mais de ton cœur le désir ». Ce que vous avez vu à l'intérieur c'est ce que, inconsciemment ou consciemment, vous auriez voulu voir de tout votre cœur. Moi je ne me vois dans aucun autre miroir car je suis un vampire et que les vampires n'ont pas de reflet alors c'est ce que me montre le miroir. Mon plus grand désir, c'est de pouvoir me voir dans un miroir, le Miroir du Riséd me donne satisfaction. Me direz-vous un jour ce que vous avez vu ?
Le jeune brun acquiesça lentement la tête et soudainement ses larmes roulèrent sur ses joues. Draco en fut plus que surpris, il était pourtant sûr que ce qu'il avait vu devait être bien. Peut-être… avait-il perdu quelqu'un de très important pour lui ? A cette pensée, le vampire eut pour la première fois de sa vie une pointe de jalousie dans son cœur. C'est à peine s'il l'avait remarqué mais si cela avait été le cas, il n'aurait pu le nier. Alors dans un grand élan de douceur, il prit l'homme dans ses bras qui vint sans hésiter poser sa tête sur sa poitrine.
Une chaleur immense les emplit une nouvelle fois. Une seule et même qui parcourrait les deux hommes en même temps comme un serpent ferait le tour d'un arbre sans omettre une branche. Les larmes se séchèrent d'elles-mêmes. C'était si bon pour le vampire qu'il eut du mal à réfléchir. Comment se faisait-il qu'il se sentait si bien dans les bras d'un inconnu. Car c'était ce qu'il était, non ? C'était bien un inconnu ! Impossible qu'il l'ait déjà vu car sinon il s'en souviendrait ! Les sorciers ne peuvent altérer l'esprit d'un mort. Ses bras se desserrèrent enfin et il murmura :
- Venez, il faut que vous m'expliquiez certaines choses.
Ils revinrent dans le salon doré et le vampire l'assit sur le canapé. Il lui présenta le papier et la plume.
- S'il vous plait, écrivez moi qui vous êtes, et ce que vous faîtes là.
Le brun regarda longuement le papier et soudain, dans un léger tremblement celui-ci s'envola à quelques centimètres d'eux et de l'encre apparut, dans une écriture droite, des lettres grossièrement faites mais que l'on pouvait tout à fait lire. Le vampire plissa les yeux puis sourit.
- Harry Potter ?
Le brun se montra de l'index et Draco sourit.
- C'est un beau nom, M Potter. Un très beau nom.
Le brun ne releva pas et regarda la feuille. Soudain elle trembla encore et cette fois-ci le vampire eut l'étrange surprise de voir son propre nom écrit. Il haussa un sourcil mais le jeune homme ne le vit pas et continua d'écrire magiquement sur la feuille. Draco avait découvert un secret de plus sur ce magnifique inconnu, c'était un sorcier. Il remarqua qu'une ligne entière venait d'être écrite et qui disait : « Nous devons tout de suite quitter cet endroit ». Le blond, à qui la patience faisait défaut, se passa une main sur le visage avant de dire :
- Ça, je l'avais compris ! Ce que je veux savoir, c'est pourquoi ? Pourquoi devons nous partir en France ?
Le brun ouvrit la bouche mais la referma bien vite. Draco fronça les sourcils, s'il avait encore ce réflexe cela voulait dire que ça ne faisait guère longtemps qu'on lui avait retiré sa voix. Il s'attendit à ce que d'autres mots apparaissent sur la feuille mais rien ne vint. Celle-ci au contraire revint sagement dans sa main et l'encre dessus disparut soudainement. Le blond regarda la feuille maintenant vierge puis l'autre qui soupira et secoua négativement la tête. Le vampire passa ensuite un rapide coup d'œil autour de lui puis soupira à son tour. Soit il était fou, soit… il était fou !
- Nous partirons demain soir. Cette nuit est bien trop entamée, le soleil ne tardera pas se lever. Et… comme vous le savez, un simple rayon du soleil causerait ma mort.
Lorsqu'il regarda à nouveau le visage de l'autre, il fut pratiquement totalement heureux d'avoir pris cette décision. Un sourire éclatant s'était étalé dessus, ses yeux ressemblaient un peu plus à des diamants verts, il avait les joues rosies et les mains tremblantes de joie. Sans demander, il sauta au cou du blond et l'enserra dans ses bras, fouissant son nez dans son cou, se délectant de son odeur, de sa douceur.
Le vampire eut un sourire en lui rendant son étreinte. C'est dans ses moments-là qu'il perdait toute notion du temps, ne voulant plus compter, priant presque qu'il s'arrête. Le blond se mit soudainement à baiser son cou lentement, tendrement alors qu'une pulsion sadique le prit brusquement. Il le voulait, il voulait le marquer à jamais, montrer à tous qu'il était à lui, l'étreindre toute la nuit, lui faire oublier le jour. Il appuya ses doux baisers d'une langue timide qui jouait avec la veine. Cette veine qui pulsait contre son cou, que seul lui avec ses yeux de vampire pouvait voir. Il aurait tant voulu la déchirer, et boire, boire jusqu'à plus soif. Sans s'en rendre compte son regard avait changé, ses pupilles s'étaient dilatés alors que les yeux du démon qu'il habitait avaient pris leur place, d'un gris orageux ils passèrent à un rouge dangereux.
Harry, pendant tout ce temps s'était laissé faire. Il sentait contre sa peau ce souffle chaud et savait parfaitement que la déchirure était proche. Pourtant, alors qu'il en avait très envie, alors qu'il voulait sentir ses dents s'enfoncer en lui comme le vampire l'aurait fait lors d'un ébat bestial, il se recula lentement et le dévisagea. Le blond respirait mal, il tentait de reprendre possession de tous ses moyens mais cela semblait dur.
Le brun prit soudain la feuille froissée par leur faute, et des mots s'écrivirent. Le blond lut rapidement alors que son souffle de taureau se calma petit à petit. « Tu peux me mordre, mais sache que si tu le fais, tu ne pourras plus jamais boire un autre sang que le mien tant que je vivrais. » Le vampire réfléchit à toute vitesse. Il y avait toujours devant ses yeux cette veine qui le tentait mais il y avait aussi cette mise en garde. Ne devoir boire que le sien. Cela l'obligerait à vivre constamment avec lui. Mais alors… cela voulait-il dire qu'il éprouvait une attirance autre que sexuelle pour cet inconnu ? La réponse était sans hésitation « oui » ! Comment se faisait-il qu'il soit tombé amoureux de lui en si peu de temps. Il ne le savait pas mais ne chercha pas non plus à le savoir.
Car, pris d'un élan sauvage, il planta brusquement ses crocs dans son cou, attrapant son visage d'une main ferme et son bras de l'autre. Le brun ferma les yeux, dans l'impossibilité de contrôler ses tremblements. Pour Draco, le sang qui coulait dans sa gorge le fit quémander plus. Il n'avait jamais goûté tel délice, le sang lui fit perdre la tête, il avait un goût d'or, quelque chose que Draco n'aurait su expliquer. De l'innocence peut-être, de la pureté, un sentiment de naïveté, un goût fort d'amour. Il prit une nouvelle gorgée, il eut l'impression qu'il aurait pu le saigner à blanc et ne pas être rassasier.
Pour Harry, c'était le bonheur, l'effet avait été immédiat, il en avait bandé. Son corps avait réagit à l'intense excitation que la morsure lui faisait éprouver. Il ne faisait même plus attention aux griffes sorties du vampire qui lui lacéraient le visage et le bras, il ne sentait que ses lèvres contre sa peau et ce désir qui grimpait, encore et encore, un peu plus fort à chaque gorgée de sang qui lui était enlevé. De sa main libre, il fourrageait les cheveux blonds, le forçant à ne pas s'arrêter, il lui aurait donné tout son sang, s'il n'avait eut son devoir à accomplir. Un devoir trop important pour être perdu pour un quelconque désir aussi profond qu'il soit. Alors il le repoussa légèrement.
Draco releva la tête, du sang coulait de sa bouche jusqu'à ses joues et son cou, ses yeux n'en était pas moins bestiaux. Le voir ainsi excita un peu plus Harry, déjà tremblant. Leurs respirations se confondaient, saccadées, lentes… sauvages. Le blond retira lentement sa main de son visage, presque dégrafant ses griffes de sa peau comme un chat d'un canapé. C'est le sang sur sa joue qui le fit redevenir calme et changea ses yeux. Il prit un air désolé, car il l'était vraiment. Il aurait voulu lui faire mille excuses mais rien ne voulut sortir, alors il se pencha juste et lécha les cinq blessures sur son visage puis celle de son cou.
Harry le laissa faire une fois de plus. Il le regarda porter son bras à sa bouche et refermer une à une les cinq dernières ouvertures de sa langue puis le brun ne ressentit plus aucune douleur. Seulement du plaisir. Ils se regardèrent longuement avant que le brun pose sa main sur la joue du blond et ramène son visage sur le sien. Il l'embrassa tendrement, comme s'il avait peur de le briser alors qu'il savait très bien que celui qui risquer le plus de se faire briser c'était lui. Et encore une fois ils s'enflammèrent. C'était comme s'ils n'arrivaient plus à se contrôler dès que l'un touchait l'autre. Que ce soit doux ou non. Ce fut Draco qui cessa le baiser. Il appuya son front contre celui du brun qui essuyait le peu de sang qu'il restait et soudain murmura :
- Si tu le veux, je te baiserais, si tu le veux, je te ferais l'amour, si tu le veux, je ne ferais que de t'étreindre le reste de la nuit et le jour qui suit, si tu le veux, je ne ferais rien… mais dit moi ce que tu veux car le temps m'est compté.
Il faisait référence à l'aube qui n'allait tarder à se lever. Il devrait bientôt monter dans sa chambre sans fenêtre et ne plus en ressortir avant la nuit suivante. Quelle angoisse de se dire qu'il pourrait bien la passer seul une fois de plus alors que l'homme dont il venait de tomber amoureux se trouvait à quelques mètres, dans une chambre voisine. Mais il n'eut à s'angoisser encore plus car celui-ci s'avança doucement et reprit sa bouche. Harry savait que c'était mal. Il devait lui laisser une chance de choisir… mais c'était impossible. Maintenant, c'était impossible… Draco les emmena sans s'arrêter de l'embrasser jusqu'à sa chambre puis ferma la porte et appuya Harry dessus. Celui-ci ne voyait rien mais pouvait sentir le souffle chaud du blond contre son cou.
- Si jamais je ferme cette porte à clef tu ne pourras plus en sortir jusqu'à demain soir. Lui chuchota-t-il à l'oreille.
Harry tourna lui-même la clef. Il prit Draco par le cou et recommença à l'embrasser, son érection toujours présente pulsait dans ses vêtements, il le voulait, il voulait qu'il l'aime. « Fais moi l'amour et tais-toi » aurait-il voulu lui dire. Car Harry savait que c'était mal. Il évitait d'y penser… Il aurait dû lui laisser le choix… Mais maintenant, c'était trop tard… Rien n'est jamais trop tard… Il aurait pu tout arrêter.
Draco répondait à ses baisers avec tant de brusquerie et tendresse mélangée qu'il le rendait fou de sa langue et de sa bouche. De ses caresses, aussi. Le brun, dans un éclair de lucidité, alluma quelques bougies qu'il éparpilla dans la pièce pour voir où il marchait puis poussa le blond vers le lit. Il ne fit même pas attention à la décoration tant il était pris à retirer la chemise dérangeante du blond tout en l'embrassant sommairement.
Celui-ci lui fit quitter son débardeur d'un geste expert et glissa ses mains sur ses flancs et son ventre. Il frotta doucement sa jambe contre son érection bien présente. Tous ses sens de vampires étaient en éveil. Excité au plus au point, il y avait aussi cet autre sentiment qui lui prenait aux tripes et que jamais il n'avait ressenti auparavant, ce sentiment qui lui donnait envie de faire le plus de bien à cet homme qui lui était à la fois inconnu et connu. Oui c'était comme s'il l'avait connu toute sa vie, ce… Harry Potter. Dieu qu'il aimait ce nom.
Coincé entre le brun et le lit, il se retourna brusquement et le fit s'allonger puis se mit à quatre pattes sur lui. Celui-ci avait réussi à retirer les boutons de sa chemise et Draco la retira rapidement. Il sentit ses doigts parcourir son corps et dans chaque caresse, il ressentit ce besoin malsain de le remordre encore. Ses griffes ressortirent lentement alors ils les plantèrent dans le lit et commença sans le voir vraiment à labourer le drap ainsi que le matelas. Il contrôla avec peine son corps qui n'avait qu'une envie prendre Harry sauvagement dans la seconde qui suivait.
Ne pouvant faire un geste avec ses mains, le brun se releva légèrement et l'embrassa alors que ses mains descendaient jusqu'à son pantalon. Il fit sauter les boutons et entra directement à l'intérieur. Il ne put contenir en entier la longue érection tant elle était imposante et tant, lui, avait de petites mains. Sentir cela entre ses doigts fit encore monter le degré d'excitation, autant pour Harry qui libéra la prisonnière que pour Draco qui se laissait faire sans pouvoir faire un geste. Il avait peur de lui faire du mal. Pour la première fois de toutes ses relations sexuelles, et on sait qu'en cinq cents ans de vie, il n'avait pas chaumé, il eut vraiment peur de faire du mal à son partenaire. Mais quand Harry prit à deux mains la hampe brûlante alors il ne tint plus, le fit lâcher et attrapa le brun pour le remettre correctement sur le lit.
Il retira alors son pantalon, libérant à son tour l'érection du brun et enleva le sien. Il pressa ses griffes contre son ventre, faisant de petits trous mais Harry ne s'en plaignit pas, surtout que Draco venait immédiatement les refermer d'un coup de langue. Il lécha avidement tous son corps, vola une nouvelle fois son sang. Le brun ne savait plus où donner de la tête. Il la posa sur les coussins moelleux tout en fermant les yeux et en ouvrant la bouche lorsque le blond vint soudainement prendre son érection dans la sienne. Draco mélangea le goût délicieux du sang à celui sucré de la peau fragile et sensible à cet endroit-là. Il voyait son amant se tendre sous le plaisir qui lui offrait. Il aurait voulu le voir crier, gémir. Il savait que ce n'était pas possible. Il avait laissé sur son corps un chemin de bave et de sang. Tout en le masturbant de ses doigts longs et fins, il le remonta à nouveau et reprit sa bouche.
- Tourne-toi, murmura-t-il.
Le brun rouvrit brusquement les yeux puis les écarquilla. Il obéit tout de même malgré le doute immense qui le dévora. Draco ne comprit sa réaction. Il lui demanda :
- C'est ta première fois ?
Le brun hocha la tête.
- Ne t'inquiètes pas je serais doux.
Là n'était pas le problème. Il savait que c'était mal… Il aurait dû lui dire… lui laisser le choix. Harry sourit soudainement, oh et puis non… c'était son choix à lui. Il l'avait fait, il n'avait hésité une seconde. Et si jamais, il devait le refaire, il le referait sans jamais rien changer. Draco prit son sourire pour un « oui » et entra deux doigts sans griffes. Le brun, à quatre pattes, serra les coussins un moment, ne pouvant exprimer sa douleur par la bouche mais les relâcha rapidement alors que le plaisir reprenait du terrain.
Draco le prépara lentement, avec douceur, il entra un troisième doigt puis les retira. Harry eut comme un grand vide puis une extrême douleur qui le fit serrer les coussins et le drap. Draco ne fit pas un geste avant qu'il ne se détende. Il attendit, caressant son dos, posant des baisers sur ses omoplates. Lorsqu'il eut moins mal, il commença ses vas et viens, lent d'abord, puis de plus en plus vite. Harry se perdit à un moment donné, coincé entre les caresses et les coups de butoir de plus en plus violents.
S'il avait pu hurler, il l'aurait fait car c'était tellement bon, qu'il en aurait pu oublier jusqu'à son nom. Draco le fit soudainement retourner et l'assit sur lui. Harry l'entoura de ses bras. Leur folle danse dura encore, plus puissante, plus excitante, Draco mordait ce qu'il avait à porter de dents et lacérait son dos sans vraiment en avoir conscience. Ce n'était pas vraiment grave, Harry savait qu'après le blond le guérirait. C'était même dix fois plus excitant.
Et puis vint le moment fatal où tout le plaisir fut libéré. Draco poussa un long râle brut, son entre le cri d'un humain et le hurlement d'un démon. Ils avaient tous les deux la respiration saccadée, le brun prenait un malin plaisir à rallumer le blond de baisers enflammés. Car il ne voulait plus y penser, maintenant c'était réellement trop tard.
Ce qu'il avait fait était mal mais maintenant c'était trop tard. Il aurait pu tout arrêter, lui laisser le choix. Il aurait dû lui laisser le choix, il le savait mais maintenant, c'était impossible. On ne peut revenir en arrière. De plus, il était fier… extrêmement triste mais fier. Il essayait de cacher sa tristesse dans ses baisers, il ne voulait montrer que la fierté… Harry pleura silencieusement, Draco ne le vit pas… tant mieux.
