Je remercie Nyxiera, PerigrinTouque et Shiryudm pour leurs soutiens durant l'écriture de cette fic. Je tiens à remercier particulièrement Nyxiera car elle est également ma bêta sur ce texte.


Tous les personnages appartiennent à Masami Kurumada. Ceux que vous ne connaissez pas, m'appartiennent…

Cette histoire commence juste après la défaite d'Hadès pour se poursuivre un an après. Pour ma fic je considère qu'Hadès est tombé le 12 mai et que les personnages sont un peu plus vieux qu'à l'origine.


Prologue

13 mai : Quelque part en Espagne.

La lune essayait de se faufiler au travers des stores vénitiens de la chambre. Le ventilateur installé au plafond de la pièce donnait un semblant d'air frais, bien que celui-ci tournait à fond. Les draps jetés négligemment au pied du lit, il était allongé sur le ventre laissant paraître son corps bronzé par le soleil d'Espagne. Il n'était ni musclé ni chétif. Il était plutôt grand et jusqu'à mi-dos glissait une longue chevelure ondulée ébène. Il s'agitait, un peu au début puis de plus en plus. Il rêvait. Il se retourna sur le dos. Il tournait la tête de droite à gauche et de gauche à droite. Son visage se contorsionnait de douleur. Ses yeux déjà fermés se plissèrent davantage. Il s'agitait plus encore. La sueur ruisselait sur son corps endormi, d'ailleurs la chaleur et la moiteur de cette nuit de fin de printemps n'aidaient en rien. Quand tout à coup il se réveilla en sursaut, les yeux écarquillés, comme si un spectre venait d'apparaître devant lui. Haletant, comme s'il venait de courir avec l'impression que sa vie dépendait de cette fuite.

Il s'assit dans son lit, s'essuya le visage d'une main, puis regarda autour de lui. Il était chez lui et en sécurité. Il avait vécu ce rêve comme si cela avait été la réalité, mais cela ne se pouvait pas, c'était impossible. Il cligna des yeux une fois puis deux, secoua sa tête pour s'enlever ces images et impressions de l'esprit. Mais rien n'y faisait. Cela lui prenait les tripes. Il ressentait à la fois de la peur et de l'excitation. « Bon sang, qu'est ce que c'était ? » pensa-t-il.

Il se leva pour aller à la cuisine, la pénombre créée par la lune l'aidait à se guider. Il ouvrit le réfrigérateur et en sortit une bouteille d'eau. Il but à grandes rasades pour se désaltérer. La lumière du frigo révélait la couleur noisette de ses yeux hagards. Il se mit à réfléchir.

— Des hommes qui se battent dans des temples… L'architecture me fait penser à la Grèce Antique. Je ne suis jamais allé là-bas, c'est du délire ! Et puis ces hommes, ils étaient en armure dorée ? ! Ils ne bougeaient pas pourtant… les adversaires se trouvaient éjectés à plusieurs mètres. Je fais vraiment des rêves cons parfois. Pourtant, cela avait vraiment …. Non cela ne se peut pas !

Ce qu'il ignorait c'était qu'Hadès venait de tomber, et que ce rêve n'était que le premier d'une longue série.

14 novembre : Olympe.

Cela faisait six mois que la bataille contre Hadès était terminée. Tous les chevaliers d'Or avaient malheureusement péri pour sauver leur Déesse et la terre. Ils avaient fait leur devoir, même par-delà la mort, au risque d'être reniés pour avoir utilisé la technique interdite par Athéna elle-même : l'ATHENA EXCLAMATION. Ils étaient des Héros, mais l'Humanité l'ignorait, et l'ignorerait à jamais.

Les chevaliers Divins étaient en convalescence au Japon, dans la demeure Kido. Seiya, qui avait été plus grièvement blessé que ses frères, était encore hospitalisé dans la clinique de la fondation Graad. Athéna, elle, avait quitté son corps d'adoption pour laisser Saori repartir au Japon avec ses cinq amis. La guerre Sainte terminée, Athéna n'avait plus rien à faire au Sanctuaire, ni sur Terre d'ailleurs. C'est pourquoi elle était retournée vers les siens, sur l'Olympe.

La Déesse était d'humeur triste, et en y regardant de plus près, elle avait aussi un mauvais pressentiment, un très … mauvais pressentiment.

— Je sais qu'ils te manquent tous, mon enfant, dit Zeus. Mais ainsi va la vie des humains….

Alors qu'elle soupira silencieusement, Athéna avait les yeux rivés sur le sanctuaire et à vrai dire c'était de plus en plus la pagaille là-bas sans les Gold et cela ne la rassurait pas. Pourtant Shaïna et Marine avaient réussi à prendre en main les chevaliers restants ainsi que les gardes et les apprentis et elles faisaient du bon travail, mais les travaux des temples et du Palais n'avaient pas commencé ; les Femmes Chevaliers étant toujours occupées à autre chose. Athéna regrettait que ces Chevaliers d'Or ne soient plus. Ils n'avaient pas mérité cette fin tragique même si cela avait toujours été leur destin de protéger la Terre et leur Déesse. D'ailleurs personne, n'aurait dû mourir. Et puis, il y avait cette étrange impression qui ne la quittait pas.

— Ne t'inquiète pas. Ils s'en sortiront. De nouveaux chevaliers apparaîtront et quand ton heure sera arrivée, tu te réincarneras de nouveau.

— Père, ces chevaliers ont été les plus dévoués que j'ai eus auprès de moi. Ils ne méritaient pas de mourir. Personne ne méritait de mourir. Ils avaient gagné le droit de vivre une vie normale et d'aimer. Pourquoi la vie est-elle si cruelle avec les Hommes ?

— Athéna ! souffla Zeus désarmé face à la tristesse et la mélancolie de sa chère fille.

— De plus… J'ai un mauvais pressentiment, père. Je ne sais pas ce que c'est. Mais je ressens une menace, et cela a commencé peu de temps après la défaite d'Hadès.

— Que veux-tu dire ? Tu penses que mon frère est encore en vie ? Mais c'est insensé !

— Non, père. Ce n'est pas ça. C'est autre chose. Je ne saurais l'expliquer, mais c'est là, dit Athéna en montrant son cœur.

— Ecoute, nous en reparlerons plus tard, pour l'heure j'ai à faire, conclut-il en embrassant sa fille sur le front.

Athéna soupira encore, une larme perlait sur sa joue. Que se passera-t-il sur Terre si la menace est réelle ?

Le Roi de Dieux laissa sa fille seule et se mit à réfléchir sur les paroles de celle-ci. Il était d'accord pour dire que les chevaliers de cette génération avaient été les plus dévoués à sa fille et ce, depuis des siècles. Mais que pouvait-il faire ? Qu'avait-il le droit de faire ? Et puis cette menace, sa fille avait l'air tellement inquiète. Sans Déesse ni Chevaliers d'Or sur Terre et avec des Chevaliers Divins encore convalescents qui protègera l'Humanité ?

— Mais je suis ZEUS ! Le Roi des Dieux ! Si moi je ne peux rendre le sourire à ma fille, qui le pourrait ? Son rôle est de protéger la Terre et les Hommes, elle n'a rien à faire ici !

Zeus continua de ruminer ainsi pendant des heures et des heures oubliant les tâches qu'il devait gérer. Athéna était tout pour lui. Il n'y avait plus qu'une seule chose à faire, mais était-ce la meilleure solution ? Etait-ce moral ? Il ne voulait que le bonheur de sa fille et de l'Humanité. Et ce danger ? Etait-il concret ? Il n'était plus l'heure pour Zeus d'hésiter, il ne pouvait prendre aucun risque.

— Etre parent, c'est parfois difficile. Je vais enfreindre mes propres règles sur la vie et la mort… Mais si elle a raison…

La décision du Dieu étant prise, il convoqua donc tous les Olympiens ainsi qu'Athéna dans la grande salle du trône. Tous les Dieux y avaient un siège sur lequel était sculpté leur attribut respectif. Il y avait douze trônes au total, celui de Zeus étant le plus imposant, le plus décoré. Bien sûr deux de ces trônes resteraient vides. Dans cette salle d'un blanc lumineux, il n'y avait rien d'autre. Un Cosmos puissant, bien plus puissant que celui de la Déesse Athéna, protégeait l'intimité des lieux : celui de Zeus. Et autant dire qu'il en imposait. Tous les Dieux et Déesses arrivèrent petit à petit dans le sacro-saint de l'Olympe.

Quand tous furent présents et installés à leurs places respectives, Zeus annonça :

— Moi Zeus, Roi des Dieux de l'Olympe, ai décidé de donner une nouvelle vie aux Chevaliers de ma fille.

Un brouhaha se fit entendre, tout le monde donnait son avis sur l'annonce. Certains étaient contre, d'autres pour et quelques-uns étaient neutre. Mais une chose était sûre, tous les visages affichaient de la surprise d'autant que ce pouvoir sur la la vie et la mort appartenait à Hadès, le frère de Zeus.

— SILENCE ! Je n'ai pas encore terminé ! le silence reprit place dans l'assemblée, le ton employé par Zeus ne laissait guère la place aux objections. La bataille du sanctuaire d'Athéna, celle du sanctuaire de Poséidon ainsi que celle d'Asgard n'auraient jamais dû avoir lieu. De ce fait, une nouvelle vie sera également donnée aux marinas et aux guerriers Divins d'Odin…

Cette fois, aucun son ne se fit entendre. La peur, sans doute, de la colère du Dieu.

— Père ? ! Mais cela va à l'encontre de vos propres règles ! Pourquoi ? Athéna était stupéfaite. Et puis, vous n'en avez pas le pouvoir.

— Ton sourire perdu bien sûr. Athéna, mon enfant, je ferai tout pour te voir sourire à nouveau. Et puis, il y a ce danger que tu ressens. Je ne peux pas laisser la Terre sans protection Divine. Et si… je détiens ce pouvoir tout comme Hadès. Je peux donc prendre cette décision.

— Mais enfin, Père ! J'ignorais cela.

— Comme tout le monde ici. J'ai laissé, voilà des millénaires ce pouvoir et les choix qui vont avec à mon frère. Et aujourd'hui, je prends cette décision.

— Mais enfin Zeus, serais-tu devenu fou ? s'insurgea Héra.

— Héra ! Que tu sois mon épouse ne te procure pas le pouvoir de me contredire ! gronda Zeus en brandissant son attribut.

— Tout ça pour cette petite vierge effarouchée ? Et vous ? N'avez-vous donc rien à dire ? aboya la Déesse en regardant Dieux et Déesses autour d'elle.

Mais personne n'osa tenir tête au Roi des Dieux.

— Ma décision est prise. Qu'il en soit comme je veux ….

A cet instant, un éclair illumina le ciel de l'Olympe. Le processus de résurrection avait commencé.

— Père ? implora-t-elle presque timidement.

— Qu'y a-t-il, Athéna ?

— Ce … ce n'est pas juste pour les spectres d'Hadès.

— Mais enfin, te rends-tu compte de ce que tu dis ? …. C'est à cause d'Hadès que nous en sommes là aujourd'hui. N'abuse pas de ma générosité !

— De mieux en mieux mon cher époux ! Donne-lui un œuf et elle prendra la poule ! cria Héra.

— HERA ! J'ai dit SILENCE !

— Mon enfant, reprit Zeus plus calme, te rends-tu compte de ce que tu me demandes ? Ressusciter Hadès et ses spectres, as-tu perdu l'esprit ?

— Je ne t'ai rien demandé, c'est toi qui as décidé tout ça. Les spectres ne faisaient qu'obéir à leur Dieu. Ils ne méritaient pas plus de mourir que mes Chevaliers. Et j'ai l'intuition qu'ils sont tout autant concernés que nous dans cette histoire, et que nous aurons besoin d'eux.

— Quelle histoire ? demanda Héphaïstos avec crainte.

— Athéna ressent un danger pour les Hommes et la Terre. En général, elle ne se trompe jamais. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser quelqu'un ou quelque chose les détruire.

— Mais de là à réveiller Hadès…., enchérit Apollon.

— Et si la condition était un pacte de non-agression entre nos Sanctuaires, que diriez-vous père ?

— Un pacte ? Mon enfant, tu es bien trop généreuse et bien trop naïve. Mais soit ! Comme tu voudras ! Que revivent Chevaliers, Marinas, Guerriers Divins et Spectres. Qu'Athéna et Poséidon retrouvent leur corps d'accueil. Qu'Hadès reprenne vie.

— Merci, père. S'il vous plaît, ne leur dites rien sur la menace. Ce n'est qu'une intuition, et j'aimerais avant tout qu'ils prennent le temps de vivre.

La voix de Zeus résonna dans l'Olympe et le tonnerre gronda. Le Roi des Dieux éleva son Foudre. Des centaines d'éclairs miniatures jaillirent de celui-ci et s'éparpillèrent dans le ciel azur. Chaque éclair était en fait une âme. Les points lumineux, restés en suspension quelques instants, partirent dans des directions différentes lorsque Zeus fit résonner son attribut en le cognant sur le sol. Chaque petite lumière regagna son Sanctuaire. Arrivée à destination, chaque petite boule de lumière se matérialisa en homme. Avant même qu'ils aient ouvert les yeux, la voix de Zeus résonna dans leurs esprits.

— Je sais que vous êtes tous surpris de pouvoir entendre une voix. Moi Zeus, Roi des Dieux, ai décidé de vous offrir une deuxième vie. Dans quelques instants, vous pourrez ouvrir vos yeux, mais il vous faudra plus de temps pour pouvoir bouger. Vous êtes dans vos Sanctuaires respectifs. Profitez de cette chance provoquée par Athéna elle-même. Hadès, Poséidon, Athéna je vous ordonne de trouver un compromis de paix dans lequel sera inclus le royaume d'Asgard. Me suis-je bien fait comprendre ? Et je vous conseille de vous tenir à carreau ! Que tous les Sanctuaires vivent en paix…

La voix, dans la tête de tous, s'était éteinte. Tout était confus dans les esprits. Puis les yeux s'ouvrirent doucement. Les yeux clignèrent, les mains se levèrent pour se protéger de la lumière, même si celle-ci était faible. Les gestes étaient lents, très lents. Puis les yeux s'ouvrirent enfin. Les corps se mirent à bouger fébrilement au début, les muscles étaient endoloris mais petit à petit chacun reprit le contrôle de son corps. Des milliers de questions assaillirent les esprits. Et, dans chaque Sanctuaire, une voix familière se fit entendre. Athéna, Poséidon, Hilda – prévenue par Athéna – et Hadès accueillirent leurs Chevaliers, Marinas, Guerriers et Spectres. Chaque caste de combattant ainsi que Poséidon et Hadès s'éveillèrent dans leur Sanctuaire.

Saori se trouvant actuellement au Japon, ce fut là-bas que se réincarna Athéna. D'abord surprise, la jeune femme fut ravie de cette « intrusion ». La Déesse lui expliqua alors ce qu'il s'était passé sur l'Olympe et lui fit part de ses craintes. Les deux femmes s'entendirent sur le fait de ne rien dire aux chevaliers. Après tout, rien n'était sûr et l'important étant qu'ils soient de nouveau tous ensemble. Athéna enflamma son cosmos pour parler à ses Chevaliers. Ils étaient tous les cinq sous le choc. Ils en pleuraient de joie tout en étant euphoriques. Même Seiya, sur son lit d'hôpital, se sentit mieux en une seconde. Le Cosmos de leur Déesse s'intensifia encore, et tous virent leurs blessures guérir. Les cinq Divins s'intensifièrent leurs cosmos les mêlant à celui de leur Déesse qui accepta l'union de leurs cosmo-énergie avec joie. Lorsqu'Athéna leur révéla que tous les Gold étaient aussi de retour, ils bondirent d'exaltation, et demandèrent à leur Déesse la date de leur départ pour le Sanctuaire. Saori pleurait, les Divins étaient heureux de pouvoir enfin revoir leurs aînés, et Athéna s'en voulait de leur infliger à tous encore un conflit qui selon elle allait forcement arriver.

De leur côté, les Gold étaient entourés par l'aura d'Athéna, quand celle-ci leur expliqua tout, une joie immense se lut sur leurs visages encore blêmes.

— Déesse Athéna ?

— Oui Shion ?

— Je ne mérite pas cette chance, je vous ai trahie, murmura l'ex-Pope.

A ces mots, Camus, Saga, Aphrodite, Angelo, Shura s'empressèrent de suivre Shion. Ils avaient trahi, eux aussi. Puis, ce fut au tour de Kanon, Mû, Aiolia et Milo.

— Nous aussi Athéna, nous avons utilisé la technique interdite. Nous ne méritons pas cette chance.

— Allons, Chevaliers. Je ne vous en veux pas, au contraire vous avez tous fait votre devoir. Vous m'avez protégée ainsi que la Terre. Vous n'avez rien à vous reprocher. Je ne souhaite qu'une chose : vous voir tous vivre et être heureux.

— Mais Athéna…

— Non Chevaliers, cessez de vous culpabiliser. Vous venez de renaître, profitez donc. Je vous fais confiance et vous ai déjà pardonné à tous.

Tous les Chevaliers posèrent un genou à terre et dans un ensemble, ils renouvelèrent leur engagement auprès de leur Déesse. Athéna les en remercia en déversant un peu plus de son cosmos sur le Sanctuaire et sur les Gold.

Dans les différents Sanctuaires, l'incompréhension, l'émotion et la joie se firent sentir. Tous avaient encore les paroles du Roi des Dieux qui résonnaient au fond de leurs esprits.

Hilda de Polaris remercia Athéna de tout son cœur et lui assura de nouveau son allégeance ainsi que celle des Guerriers Divins. Au pays d'Asgard, une grande fête fut donnée quelques jours plus tard en l'honneur de la Déesse et des hommes revenus à la vie.

Au Sanctuaire sous-marin, après l'excitation du moment, Poséidon pesta contre sa nièce. De quoi se mêlait-elle ? Et pourquoi avait-elle tenu à ce qu'ils reviennent tous à la vie ? N'étaient-ils pas ennemis ? Et puis ce traité, cela allait être drôle de trouver un terrain d'entente ! Néanmoins, le Dieu des Océans regardait ses Marinas se retrouver et il devait bien admettre que tous ces jeunes gens avaient droit à une nouvelle chance. Il se surprit à remercier Athéna via son cosmos qui intensifia le sien pour lui répondre.

En revanche aux Enfers, l'euphorie du moment disparut bien vite. Le premier juge reprit les choses en main très rapidement. En effet, il régnait aux enfers une pagaille sans nom qui ressemblait plus au chaos qu'à autre chose, d'ailleurs. Il était donc urgent de se remettre au travail. Ses frères, Minos et Eaque, essayèrent de le résonner afin que tous puissent apprécier ce jour particulier, mais en vain. Rhadamanthe n'était pas le premier juge d'Hadès pour rien. Le Dieu des Enfers avait, lui aussi, tenté de raisonner son fidèle ami mais les arguments du juge étaient malheureusement pertinents. Hadès était dans le même état d'esprit que son frère. Pourquoi ? Et de la part d'Athéna en plus ! « Les réponses viendront sûrement avec ce fichu pacte », pensa-t-il.

11 novembre : Quelque part en Espagne.

Cela faisait environ six mois qu'il faisait ces rêves régulièrement. Il les vivait un peu comme des souvenirs. Etrange, se disait-il souvent.

Il voyait presque toujours les mêmes choses : des hommes qui se battaient avec, apparemment, des armures dorées, mais c'était peut-être le soleil qui les faisait luire de cette manière. Certains d'entre eux bougeaient à peine un doigt et ceux qui leur faisaient face recevaient des ondes de choc qui les envoyaient à plusieurs mètres. Les types se relevaient. Impossible pour le commun des mortels. Et tout cela en Grèce Antique.

Et puis une nuit, ce fut différent. Il vit une forme ressemblant à un fantôme, qui lui murmura des paroles qui pénétrèrent directement dans son esprit. Télépathiquement. « Je suis à toi. Il est temps de me réveiller. Viens Kyros ! » La forme spectrale laissa apparaître un lieu qu'il eut du mal à bien voir. Mais qui était ce Kyros ? Qu'est-ce qui était à lui ? Où devait-il aller ? Il avait tant de questions, mais aucune réponse. C'est à partir de cette nuit là qu'il décida d'y répondre.

Hadrien était le dernier descendant d'une riche famille grecque. Il était orphelin depuis peu, et venait de fêter ses vingt ans. Ses parents avaient péri dans un accident de voiture alors qu'il était en vacances chez un ami. Leur mort l'avait profondément anéanti néanmoins il refusait de se laisser aller à la déprime. Ils n'auraient pas voulu cela pour lui. C'est seul qu'il avait passé le cap de la vingtaine car il avait refusé de faire une fête avec ses amis. Heureusement, il ne manquait de rien grâce à l'héritage de sa famille. Il possédait une très grande demeure qui faisait pâlir de jalousie toute l'aristocratie espagnole, avec lui, seuls les domestiques y logeaient. Ce manoir appartenait à sa famille depuis de nombreuses générations. Et comme chaque demeure qui se respectait, elle possédait une énorme bibliothèque avec des ouvrages certes récents mais aussi de plus anciens. Pendant des jours et des jours, il consulta de nombreux livres, recueils et manuscrits. Il apprit beaucoup de choses concernant sa famille notamment qu'ils étaient grecs et qu'ils s'étaient expatriés voilà plusieurs milliers d'années pour échapper à une sombre histoire de traîtrise concernant l'un de ses ancêtres. Il découvrit quelque temps plus tard, que cet ancêtre portait le prénom de Kyros. Etrange comme coïncidence. Assidu, il cherchait sans relâche.

Entre rêve et réalité, Hadrien chinait des semblants de réponses.

A suivre ….