Disclaimer: Non, je n'ai aucun droit sur OUAT, ni les contes originaux. Peut-être un jour si je rencontre ma marraine fée. ;D
Voici une courte fic (je pense écrire un maximum de 5 chapitres, peut-être même moins!) sur ce qui se trame dans mon esprit de shippeuse Mad Swan. Bien entendu, je mélange divers contes et personnages. J'espère que vous aimerez. :D
Le télescope avait été rafistolé de façon bancale. Un peu de ruban et beaucoup de frustration.
Il se tenait, tremblotant, à quelques mètres de sa station de travail. Symbole quelconque de sa rencontre avec Emma Swan. Une autre blonde ruinant sa vie en obscurcissant ses pensées.
Elle avait tenté de lui fracasser le crâne d'un coup violent de télescope, mais sa tête avait survécu. Comme toujours. Même l'incision gigantesque d'une hache rose n'avait pu venir à bout de lui.
Il était une mauvaise herbe, il l'avait toujours su.
Depuis ce moment fatidique, il se doutait que d'utiliser sa magie ne serait pas chose facile. Jefferson se voyait mal traverser la ville en entier, chapeau en main, suppliant la Shérif (pour ce que valait ce titre) de toucher son œuvre pour lui permettre de fuir.
Cependant, la venue de la blonde dans son antre avait probablement laissé des traces.
De petites portions d'âme magique à même ses meubles, à même l'air qu'il respirait.
Il se devait d'y croire, sans quoi toutes ces blessures qu'il s'infligeait à force de recommencer le même chapeau n'auraient d'histoire grandiose à raconter. Il poussa un hurlement, balança son labeur à bout de bras contre le mur. L'amas de tissus retrouva des dizaines d'autres, tous délaissés en tas contre la plancher.
Du coin de l'œil, il vit l'aurore qui se pointait le bout du nez. Jefferson se raidit, sa poitrine soudainement pleine de peurs qui fleurissaient à la vitesse d'un cri d'huitre. Bientôt, le petit cadran de Grace sonnerait. Ses yeux s'ouvriraient et la première vision du matin serait un plafond inconnu. Une voix aiguë l'intimant de manger sa tartine, de se préparer pour l'école, de vivre sans son vrai père... mais elle ne savait pas ça.
Non...
Parce qu'elle ne le voyait pas. Comme s'il vivait dans un univers parallèle. Comme s'il était un fantôme, quoique l'existence de ces formes d'énergie ne lui était pas entièrement désirable.
Sa main blanche, maigre, tordue... ou pas, se tendit vers le tiroir le plus proche. Il en sortit une nouvelle paire de ciseaux. Il y avait assez de tissus pour concevoir un rideau lui permettant de se couper la respiration, mais Jefferson décida autrement. Il tenterait sa chance une dernière fois.
Un dernier chapeau. Un dernier haut-de-forme. Une dernière tentative d'ouvrir une porte vers un monde meilleur... ou pas. Mais l'Enfer qu'était Storybrooke devait probablement se trouver dans les lieux les moins visités, car qui voudrait s'enfermer dans une ville destinée à pourrir dans l'oubli.
Les mains tremblantes, il s'affaira.
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8h55. Emma ouvrit les yeux.
Un frisson la parcourut en entier et le visage de Jefferson lui traversa l'esprit. Un flash s'effaçant aussitôt.
Un pressentiment étrange s'installa en son subconscient. Il était parti.
Comment pouvait-elle se l'assurer? Il n'y avait pas de raison, elle le savait, c'est tout.
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8h56. Jefferson ouvrit les yeux.
Il n'était plus en prison. Plus dans la gigantesque maison pleine de vide. Plus enchaîné à son télescope et ses ciseaux.
Il était libre.
Il se mit à hurler de joie, mi-rire mi-chanson. Tout était doré.
Un lit à baldaquin. Une minuscule fenêtre. Une porte touchant le plafond tant elle s'allongeait. Un riche tapis dont le motif rappelait le médaillon d'un Prince qu'il avait rencontré il y a for longtemps... Et les murs. Couleur or, eux aussi.
La lumière émanant de chaque objet l'entraîna dans une danse ivre. Il était enfin libre.
Grace. Il devrait trouver un moyen de l'amener à lui.
Sa bouche s'amincit en un horizon rose. Il n'avait pas oublié sa fille.
Il avait seulement perdu conscience du fait que leurs mains auraient dû se toucher pour partager le vortex. Voilà tout. Un infime détail.
Le Chapelier accourut vers la porte et il tenta de tirer sur la poignée, mais rien. Rien. Il tira de nouveau. Rien. Tambourina des heures durant, ou quelques secondes, le temps avait quelque chose d'incompréhensible depuis qu'il avait détruit sa montre. Rien, rien, rien.
Il se mit à marcher en rond et vit la fenêtre de nouveau, frappé par cet autre oubli. Courant vers cette sortie de secours, il comprit qu'elle était trop petite pour laisser passer son corps.
Ah, si seulement il avait la clé.
Une image, un souvenir, le chamboula. La clé, les biscuits, grandir, rapetisser, la clé. Wonderland et ses milles devinettes.
Puis, soudainement, un tremblement de terre. Ou une secousse sismique similaire le fit renverser. La tête dans le vide, les mains se débattant. Jefferson n'avait aucun contrôle sur la gravité.
Une fumée dorée implosa à l'intérieur de la pièce et le grand air lui fit face. Il était en pleine mer. Sur un bateau. Le gouffre azure du ciel le gobant en entier. Ses yeux se plissèrent et il vit un homme, barbu, beau pour ce que valait la beauté d'un homme, la tête ornée d'un chapeau à plume. Une main en métal...
« Génie, j'ai droit à mes trois vœux. »
Génie?
Ses yeux s'écarquillèrent et il les sentit rouler en tous sens. Du moins, il se sentit comme ça.
Puis, sans parvenir à se contrôler, les mots sortirent de sa langue, gondolant dans les airs, dansant en pirouettes et caressant le nez de cet homme ressemblant en tous points à un pirate.
« Quel sera votre vœu, maître? »
Mais où m'en vais-je avec ceci? Oh, vous allez voir! Merci d'avoir lu et laissez-moi savoir ce que vous pensez du tout. :)
