Bonjour ! Bienvenue dans cette histoire ( oui c'est un peu bizarre) on est contente de vous rencontrer virtuellement... Cette histoire est écrite à 6 mains par moi et mes deux sœurs. Ensemble nous sommes LadyPINTADE ! Bref je vais arrêter là pour cette fois c'est mieux. juste quelques informations néanmoins

DISCLAIMER : Aucun personnage ne nous appartient et nous ne gagnons pas d'argent avec/ Ils sont la propriété de Disney ou Dreamworks ou Pixar plus rarement.

Note 1 : L'un des personnages est le résultat de la fusion de deux héroïnes de Disney. Saurez vous trouver laquelle ?^^

Note 2 : Nous savons que Jack Frost n'est PAS un Disney mais on l'aime bien. Sa présence sera justifiée dans les prochains chapitres.

Je pense que cela suffit. On espère que cela vous plaira...

- - - - - - ALICE - - - - - - - - - -

Alice se réveilla en sursaut. Comme chaque matin elle ressentit l'angoisse familière du « Oh mon dieu mon réveil n'a pas sonné !». Ouvrant les yeux dans la pénombre, elle tenta de deviner l'heure à l'importance de la lumière qui filtrait sous la porte de sa chambre. Et comme d'habitude ce fut un échec.

Déçue, elle se leva dans le noir pour attraper son téléphone qui chargeait dans un coin de la pièce. En approchant de son bureau, elle sentit l'odeur des produits chimiques la prendre à la gorge. Les arts plastiques c'était sympa mais pour le nez ce n'était pas franchement génial, sans compter les probables soucis de santé qu'elle ne manquerait pas d'avoir pour vivre plongée dans la térébenthine vingt quatre heure sur vingt quatre.

En attendant il était tout juste 6h58. Son réveil sonnerait donc dans deux minutes très précisément. Elle envisagea un instant de se rallonger pour ne pas gâcher ce temps si précieux le matin avant de se résoudre, la mort dans l'âme, à ouvrir les volets et filer sous la douche. Ah oui elle pourrait se prélasser deux minutes de plus sous le jet bouillant !

Encore ensommeillée, elle se dirigea vers la salle de bain lorsqu'une tornade en boxer la dépassa en courant. Elle tenta de la rattraper mais sans succès, elle s'était déjà enfermée.

« Peter tu fais chier j'étais là la première ! » cria-t-elle, mais il ne se donna même pas la peine de répondre.

Voilà une matinée qui ne commençait pas très bien.

Pour ne pas perdre de temps et garder l'avantage des deux minutes de sommeil elle se dirigea vers la cuisine pour prendre son petit déjeuner. Ses parents s'y trouvaient déjà chacun lisant une moitié du journal.

« -vous n'en avez pas marre de vous crier dessus dès le matin ? Surtout pour une histoire de douche franchement. Vous n'avez qu'à faire chacun votre tour, faites des compromis. Vous êtes grands maintenant » lança sa mère sans même la regarder.

Alice leva les yeux au ciel. C'était comme ça chez les Wonder, on faisait des compromis. « On veut tous les deux lire le journal en même temps ? Ce n'est pas grave, on le sépare en deux comme ça chacun lit la moitié et on échange après c'est génial ! Tu veux habiter en ville et moi à la campagne ? Que dirais-tu d'une maison de banlieue en bordure d'une forêt immense qui fait peur ? Ca va être super tu vas voir ! »

Parfois Alice se disait que c'était ce goût du compromis qui avait fait d'elle et son frère des jumeaux. À tous les coups l'un de ses parents voulait un garçon et l'autre une fille donc le destin avait fait un compromis.

La ville de Disney n'avait rien de très extraordinaire, c'était une petite ville de banlieue comme beaucoup d'autre abritant une population plutôt bourgeoise qui souhaitait s'offrir un cadre de vie plus sain tout en restant à proximité d'une métropole. Pour beaucoup de personnes, la seule source d'intérêt résidait dans l'immense forêt qui bordait la ville. Elle offrait un cadre folklorique aux diverses légendes du coin. Sans être véritablement dangereuse, sa taille et sa diversité en faisait un terrain privilégié pour les chasseurs, les biologistes ou tout adolescent désirant se flanquer une bonne frousse à la nuit tombée.

Les Wonder habitaient l'ultime maison au sud de la ville. La dernière avant la forêt et une partie de leur terrain se perdait dans les branches sombres du bois. C'est pourquoi les habitants avaient pris l'habitude d'appeler la foret « Wonderland ».

Bref, finalement Alice réussit à terminer son petit déjeuner et à se laver dans les temps.

De retour dans sa chambre, elle commença à se préparer pour les cours lorsqu'elle se rappela deux choses : tout d'abord elle avait sport ce matin donc le maquillage on oubliait. Inutile de ressembler à ces cruches qui confondent basket et défilé de mode.

De plus elle avait bien l'intention d'aller peindre en début d'après midi donc elle finirait forcément avec des couleurs diverses et variées sur l'ensemble du corps. Elle n'avait jamais réussit à terminer un dessin sans se peinturlurer façon arlequin après une bonne cuite. C'était probablement son talent qui non content de s'exprimer sur sa feuille se sentait dans l'obligation de s'afficher devant tout le monde en transformant Alice en œuvre d'art vivante.

Donc une tenue pratique ferait l'affaire pour la journée. La seule coquetterie de la jeune fille constituait en un joli ruban qu'elle noua d'une main rendue experte par l'habitude dans ses cheveux. Enfin prête, elle dévala l'escalier et attrapa son vélo qui l'attendait bien sagement dans l'entrée. En chemin, elle croisa son frère qui n'avait pas l'air exceptionnellement réveillé à en juger par la mèche de cheveux qui se dressait comme pour lui servir de gouvernail au milieu de sa tête.

- - - - - PETER- - - - - - - -

Peter regarda sa sœur partir… Puis l'heure sur la pendule de la cuisine… Puis la porte d'entrée restée entrouverte… Puis l'heure à nouveau. Franchement on n'avait pas idée de partir si tôt, surtout à vélo, alors que le bus scolaire passait au bas de la rue dans 10 minutes.

Il ne la comprendrait jamais. Le bus c'était presque le meilleur moment de la journée, avec les pauses et le self bien sur. Les seuls moments où l'on pouvait être avec ses amis tranquillement, sans professeur ni devoir à rendre.

Il fallait néanmoins qu'il s'active s'il ne voulait pas être en retard.

Son sac sur le dos, il franchit les quelques mètres qui le séparait de l'arrêt de bus et arriva juste un peu avant son passage.

Habitant dans une partie plutôt reculée de la ville, il était le premier à monter dans le bus pour faire la demi-heure de trajet qui le séparait du lycée. Il en était plutôt content d'ailleurs. Il s'installait toujours à la même place, préparant le terrain pour que ses amis puissent le rejoindre.

A 16 ans Peter était un garçon bien dans sa peau, plutôt extraverti, il naviguait aisément dans la jungle que peut être un lycée de banlieue aisée. Les élèves appréciaient sa bonne humeur et il était connu pour sa gentillesse.

Quelqu'un d'extérieur n'aurait pu deviner que Peter et Alice étaient jumeaux. Alice était plutôt petite, avec un visage pointu de souris et surtout elle était blonde. La raison en demeurait mystérieuse car à moins que Peter ne se trompe, il n'y avait jamais eu de blondes dans la famille. Lui possédait les cheveux châtains caractéristique des Wonder et partageait avec sa mère le même visage rond et malicieux. C'était comme s'il allait en permanence faire une farce ou dire quelque chose de regrettable.

La plupart du temps, Peter ne comprenait pas sa sœur, elle gaspillait tellement d'énergie pour rien. Pourquoi rester des heures penché sur une toile ? Pourquoi courir à droite à gauche ?

« Vous voulez que je fasse vos courses Mme Minn ? Oh bien sur je m'occuperai de l'anniversaire de Lilo avec plaisir ce week end… »

Ce n'était pas qu'il ne l'aimait pas. Mais elle en faisait trop, tout le temps, et c'était difficile de tenir la comparaison face à la si serviable et gentille Alice. Alors Peter n'essayait même pas.

Le bus s'arrêta enfin devant le quartier de Flynn. Si Peter avait été du genre à réfléchir à ces choses là, il aurait probablement dit que Flynn était son meilleur ami.

Depuis tout petit ils étaient toujours fourrés ensemble, chacun faisant ressortir chez l'autre à la fois les meilleurs et les pires côtés. Avec Flynn, Peter était plus désinvolte que jamais. Rien n'était grave au grand dam de ses professeurs et de ses parents qui se demandaient souvent s'il allait enfin grandir et prendre des responsabilités.

D'un autre coté, Flynn était le seul à être vraiment proche de Peter et à lui proposer une amitié profonde et durable. En effet si Peter connaissait tout le monde, personne ne connaissait vraiment Peter. On ne voyait que le garçon souriant qui papillonnait de groupe en groupe. Bien sur on l'invitait au soirée mais en revanche il aurait bien du mal à se souvenir d'avoir passer du temps seul avec un autre ami que Flynn. Parfois il sortait avec sa petite amie du moment mais ce n'était rien de très sérieux.

Bref, Flynn, de son vrai prénom Eugène mais il essayait de ne pas le crier sur tous les toits, fit son apparition. Un peu plus grand que Peter, il était plutôt mignon, brun et bien bâti. Il avait un certain succès auprès de la gente féminine et en profitait largement. Malheureusement son physique agréable avait passablement augmenté la taille de ses chevilles, déjà bien gonflées de nature, et il passait une bonne partie de son temps à se pavaner en se prenant pour le nombril du monde. Il n'y avait guère qu'avec Peter qu'il redescendait sur terre et se révélait comme l'ami fidèle au cœur d'or qu'il était.

Flynn s'installa sur le siège à coté de son ami :

« Alors t'as passé un bon week-end ?

_ bof ma mère voulait nous emmener à la plage pour nous ressourcer avant d'attaquer l'hiver mais mon père préférait aller voir nos grands parents.

_ Attend laisse moi deviner, le coupa narquoisement Flynn, vous avez amener vos grands parents à la mer ? Non mieux vous avez amené la mer à vos grands parents ? Un peu de sable, une piscine gonflable et le tour est joué! »

Indubitablement, Flynn connaissait bien la famille Wonder.

« Arrête t'es lourd. On est juste aller à la mer samedi et chez nos grands parents le dimanche.

_ Oui donc week-end de merde quoi. Perso je suis allé à la fête d'Adam samedi soir avec Aurore ma nouvelle copine et j'ai glandé dimanche comme un zombie.

_ Elle est sympa Aurore ?

_ Aucune idée, ca n'a pas duré longtemps»

Les weekend de Flynn ressemblaient tous à peu près à ce tableau, samedi soir il sortait dimanche il trainait chez lui. Le samedi après midi étant réservé à Peter s'il était par là ou à son éphémère copine du moment.

Alors que d'autres élèves se lançaient dans un récit humoristique de la soirée de samedi, l'esprit de Peter s'égara en regardant autour de lui.

Les mêmes têtes que d'habitude. À l'avant l'équipe de foot débriefait le dernier match, il faudrait qu'il passe les féliciter d'ailleurs. Par ci par là, des groupes d'amis se racontaient leur week end devant les quelques élèves isolés qui regardait les groupes avec envie attendant impatiemment l'arrivée au lycée pour rejoindre le leur et se sentir moins seul.

Au fond du bus il y avait une fille, toujours toute seule, qui se cachait derrière un livre trois fois trop grand pour elle.

- - - - - BELLE- - - - - - - - -

Alors qu'elle finissait un chapitre, Isabelle surnommée belle par son papa entendait les garçons qui racontaient la super-soirée-trop-géniale qu'il y avait eu chez un certain Adam samedi soir.

Bon elle exagérait, elle savait très bien qui était Adam et elle pouvait même imaginé qui était à cette fameuse soirée : Le duo inséparable Peter et Flynn, forcément Jasmine, l'équipe de foot au grand complet et l'ensemble de leurs groupies. Elle soupira en écoutant les commentaires souvent graveleux et peu féministes des jeunes hommes. Ils manquaient de maturité ! Plus que 2 ans et le lycée serait finit, enfin.

Elle attendait beaucoup de l'université, un autre univers, des gens matures, des filles qui aiment les livres. Certes il ne fallait pas exagérer tout le monde n'était pas superficiel au lycée de Disney mais elle avait parfois l'impression de vivre en décalé de ses camarades, comme si elle n'était plus dans la réalité des choses. Alors elle se repliait sur elle même et attendait patiemment que le monde évolue.

La question était de savoir s'il allait évoluer un jour ou si elle devait elle même changer pour tenter de coller à celui là.

En attendant de trouver la réponse à cette question elle retourna s'enfermer dans le monde merveilleux de ses romans.

Un coup de frein plus brusque que les autres et une augmentation singulière du volume sonore de l'habitacle la tira de son livre. On y était, le lycée de Disney. C'était une grande bâtisse élégante, toute en pierre dans un esprit château ancien grâce à ces trois tours. Il plaisait beaucoup à Belle. En voyant les façade avec leurs arches on pouvait facilement s'imaginer un scénario digne des plus grandes tragédies classiques. Le parc lui même valait le détour tant il était beau. Des massifs de fleurs et d'arbres divers fleurissaient au milieu d'une pelouse impeccable. Cela relevait de l'exploit dans un espace habité essentiellement par des adolescents pour lesquels la jardinerie était loin de leur préoccupation quotidienne. Ils n'hésitaient pas à s'installer sur les pelouse voir pour certain au cœur des massifs de fleurs pour s'isoler du reste de l'école.

Belle se dirigea tranquillement vers sa salle, ce matin elle avait cours avec monsieur Cricket qui malgré son nom de sport anglais était prof de français. Très à l'écoute de ses élèves, il proposait à chacun conseils ou assistance si on le lui demandait. Belle l'aimait beaucoup car il était de l'ancienne école, avec lui il y avait des devoirs et des cours, pas d'exercice stupide comme des travaux de groupe ou pire des présentations orales. Elle avait ce type d'exercice en horreur, non pas qu'elle n'avait rien à dire mais sa timidité naturelle l'empêchait de s'exprimer réellement et elle passait une bonne partie de son temps à chercher ses mots en rougissant sous le regard inquisiteur de ses camarades.

Peu de gens pouvait se vanter de connaître Belle, elle demeurait invisible au sein du lycée, avalée par son immensité, manquant de force pour se faire remarquer au milieu de la masse grouillante des insectes en chrysalide n'attendant qu'un seul geste pour passer à l'état adulte et s'envoler au loin.

Le professeur remonta l'allée centrale de la classe pour vérifier si l'ensemble des exercices demandés avait été fait. Il ne tourna même pas les yeux vers Belle tant il assumait, avec raison, qu'elle avait forcément fait ce qu'il avait demandé.

Le cours étant terminé Belle traversait le couloir lorsqu'elle se sentit partir en arrière. Elle n'eut que le temps de voir un éclat roux passer devant ses yeux.

« Ah je suis désolé, je regardais pas ou j'allais en fait il faut que j'aille voir un prof parce qu'on m'a transféré dans sa classe ce matin et je n'ai pas pu arrivé à temps et… » Etourdie par ce flot de parole, Belle se releva et pu enfin découvrir l'identité de son agresseur matinal.

Devant elle se tenait une toute petite fille, non pas qu'elle même soit elle même d'une taille incroyable mais la rousse ne devait pas faire plus d'1m50 et encore. Ses cheveux d'une longueur ahurissante tombaient négligemment le long de son dos. Un peu hébété devant cette apparition Belle réalisa soudainement qu'elle continuait de parler.

« Et ohlala je me répète mais je suis franchement désolé, quand j'ai une idée en tête, je regarde plus autour de moi et il se passe plein de truc et je bon enfin tu vas bien c'est cool, je te laisse je dois voir Mme Flora salut »

Elle partit aussi rapidement qu'elle était arrivée laissant Belle seule dans le couloir.

« Vraiment bizarre cette fille » pensa cette dernière avant de repartir.

- - - - - - - ARIEL - - - - - -

Mme Flora, prof d'SVT de son état, s'apprêtait elle aussi à quitter sa classe lorsque la jeune élève arriva devant elle.

« Bonjour madame, j'imagine que vous êtes au courant mais l'école à décider de me faire changer de classe donc à partir de maintenant je ferai parti de vos élève

_ Ah oui oui j'en ai entendu parlé, vous êtes la jeune fille de seconde qui va venir chez nous c'est ça. Quel est votre nom ? Vous avez l'air bien jeune…

_ Ariel Sébastian, j'ai 15 ans depuis peu madame

_ J'ai pu voir vos copies d'examen, tout à fait remarquable, je pense que vous risquez de vous ennuyer un peu

_ Oui oui je sais l'école voulait me faire passer mon bac pour aller à la fac mais mes parents ont refusé, ils disent que j'ai des choses à apprendre au lycée, que je suis pas prête pour aller à l'université blablabla. Moi franchement je pense que je suis prête hein, bon même si ca ne serait pas facile d'être loin de ma famille et tout parce que j'ai 3 petites frères et sœurs qui sont trop mignons et…

_ Je crois que je comprend la décision de vos parents coupa l'enseignante en la regardant avec un petit sourire, vous avez peut être des choses à apprendre parmi nous finalement. Nous aurons donc cours ensemble dès demain à 8h, ne soyez pas en retard.

_ D'accord madame à demain alors » cria-t-elle en filant à tout allure à travers les couloirs laissant la gentille professeur dans le même état que Belle quelques instant plus tôt.

Tout en se dirigeant rapidement vers le lieu de son prochain cours, Ariel repensa à ce qui l'avait amené à sauté une clase.

Depuis toute petite, elle était curieuse, de tout et n'importe quoi. C'est cette curiosité qui l'avait poussée à apprendre à lire par elle même dès son plus jeune âge. A 6 ans elle aurait pu assez facilement entrer au collège. Toutefois ces parents, attentifs à la laisser s'épanouir tout en la protégeant, avaient décidé de faire appel à des professeurs particuliers pour lui permettre de développer son potentiel.

Toutefois tout ne s'apprenait pas dans des livres et l'école avait d'autres vertus que de simplement transmettre des connaissances. Aussi, lorsqu'elle en eu l'âge, ses parents insistèrent pour qu'elle aille au lycée. Après avoir passé un petit mois en seconde, les professeurs avaient convoqué ses parents pour tenter de les convaincre de l'envoyer à l'université mais ces derniers avaient refusé. C'est pourquoi après d'âpre négociation elle se retrouvait dans une classe de première scientifique juste un mois après la rentrée… Une fois que tous les groupes étaient déjà formés quoi, parfait pour lier connaissance.

Ce qu'elle avait du mal à admettre c'est qu'elle était morte de peur. Après pas loin de 15 ans au sein de sa famille elle n'était pas sure de réussir à s'intégrer avec les gens de son âge.

En approchant de son cours de mathématiques, Ariel sentit son cœur cogner dans sa poitrine, c'était le moment, elle n'aurait qu'une chance de faire une première bonne impression. La peur au ventre, elle entra dans la salle à la suite de ses camarades. Le prof de Maths, M. Hadès, jaugea les élèves au fur et a mesure que ceux-ci entraient dans la salle. C'était un homme à la quarantaine, grand et costaud avec un air sévère mais ses yeux trahissaient son amusement diabolique. En effet, il avait la réputation d'être sadiquement drôle et d'en faire voir des vertes et des pas mure à ses élèves. Mais ça, Ariel n'en avait pas la moindre idée…

La jeune rousse s'installa sur la table stratégique, pas trop loin pour rester attentive, mais pas trop près, pour ne pas se faire remarquer. Elle écouta alors le professeur faire l'appel souhaitant apprendre le nom de ses nouveaux camarades :

_ […]

_ Jack Frost

_ […]

_ Rebecca Pocahontas

_ Eugene Ryder

_ FLYNN s'il vous plait monsieur, interpella ce dernier d'un air las

Le professeur fronça les sourcils d'un air sarcastique mais ne releva pas et continua de faire l'appel

_ […]

_ Et Alice Wonder

Ariel leva alors la main pour signaler sa présence

_ Oui ? Interrogea M. Hadès curieux

_ Vous m'avez oubliée…dit la jeune rousse en regardant le professeur avec assurance, déterminée à ne pas montrer sa peur.

_ Vous êtes la nouvelle ?

Ariel hocha la tête

_ On m'avait prévenu de votre imminente arrivée. Malgré votre statut de grand prodige gardez la bouche fermée comme les autres élèves, cela vaut mieux. Votre nom ?

_ Ariel Sébastian. La jeune fille, ne s'attendant pas à une telle réaction de la part d'un professeur, ouvrit de grands yeux étonnés, avant de baisser la tête morte de honte pendant que d'autres s'esclaffaient discrètement

_ Bon maintenant, pour notre nouvelle camarade et pour les larves présentent seulement physiquement dans cette classe, qu'avons-nous faite la dernière fois ?

Personne ne broncha

_ Surtout ne vous précipitez pas…Bon, les équations de cercles.

Il inscrivit au tableau tout un ensemble d'équations d'un niveau largement supérieur a celui attendu pour des élèves de première, voir même pour le Bac. C'était le jeu préféré de M. Hadès montrer ses connaissances tout en humiliant ses élèves. Il se retourna.

- Personne ? Je dois bien avoir quelque chose à votre niveau…par exemple…

Et avec un sourire railleur, il inscrivit au tableau : 3 + 2 = ? »

De son coté, Ariel rougissait, mais pas de honte, de colère cette fois. Elle en avait eu des professeurs mais jamais un seul ne l'avait traité avec autant de suffisance. Ne pouvant se retenir plus longtemps, elle ouvrit la bouche et d'une voix rapide et monocorde elle énonça les étapes nécessaire pour résoudre l'équation initial. Apres un regard discret sur ses feuilles pour vérifier le résultat, M. Hadès sourit narquoisement

« Alors, notre nouveau petit bébé a envie de parler ? Eh bien elle n'a qu'à aller au tableau, résoudre ces équations simplissimes pour son niveau d'intelligence. »

Gênée mais ne pouvant plus reculer, Ariel se leva et avança vers le tableau sans voir le regard surpris de ses camarades

Ella attrapa la craie d'un main tremblante et s'acharna à résoudre les équations que le prof sadique venait d'écrire au tableau. Des petits sourires fleurirent sur les visages des élèves lorsqu'il s'aperçurent qu'Hadès était obligé de faire lui-même les calculs sur sa feuille pour vérifier les résultats et qu'il semblait aller bien moins vite que la petite Einstein qu'ils venaient de rencontrer.

« Bien ca suffit mademoiselle, vous vous êtes assez donnée en spectacle. Vos camarades ont bien compris qu'ils étaient totalement incompétents.

_ Disons simplement que leur niveau reflète celui de leur enseignant ! Rétorqua la petite avec humeur sa voix faiblissant à la fin de la phrase.

_ Elle n'aurait pas du dire cela, elle le savait mais elle n'avait pas pu s'en empêcher. »

Elle passa le reste de l'heure à faire semblant de ne pas entendre les piques du professeur le nez plongé dans sa feuille. Ce dernier semblait vouloir lui faire payer l'humiliation qu'il avait subit. Ariel pensa qu'il y avait mieux comme intégration que d'humilier les élèves et l'enseignant d'un seul coup. Elle allait peut-être demander à ses parents si elle ne pouvait pas reprendre les cours a domicile finalement.

La sonnerie retentit, marquant ainsi la fin de son calvaire

- - - - - -FLYNN - - - - - - -

Comme à son habitude, Flynn n'avait rien écouté au cours de maths, sauf le début lorsque le lutin roux avait mis à l'amende le professeur. Ca c'était marrant. En voilà une qui avait du répondant ! Songea-t-il. Il n'hésita pas à s'approcher d'elle dès qu'il fut sorti de cours.

« Alors comme ça t'as le cerveau d'Einstein mini miss ? Ça ne te dit pas de me donner des cours, juste toi et moi… »

Tout en parlant d'une voix basse et profonde, il passa la main de ses cheveux avec l'assurance de l'apollon qui obtient toujours ce qu'il demande.

Le reste de la classe les regardait railleusement, impatient de voir ce que la petite allait répondre, histoire d'avoir quelques potins pour le déjeuner. Flynn souriait. Ces techniques de dragues bien lourdes ne marchaient pas à tous les coups, mais il avait quand même de bons résultats.

Ariel quand à elle pensait à toute vitesse. Il était clairement en train de lui faire des propositions bizarres. Il fallait donc adopter la réaction appropriée. Heureusement, elle avait créé un cahier listant les manières d'agir en fonction de la situation et à la page « drague trop insistante » elle avait inscrit avec l'aide de sa mère : " réagir avec force et conviction par une réplique acide et bien pensée afin de lui faire passer l'envie de recommencer "

« C'est marrant, je suis là depuis à peu près une heure et je suis sure qu'il y a des choses beaucoup plus intéressantes à faire que de trainer avec toi.» Rétorqua Ariel suivant à la lettre son cahier des réactions

Un peu vexé de s'être fait remettre a sa place par une fille d'un mètre dix les bras levés, il allait répondre lorsqu'une voix l'interrompit :

« Arrête Flynn, tu es lourd !

Et la voix se tourna vers Ariel,

_ Salut je suis Rebecca. Tu manges avec quelqu'un ce midi ? Non ? Bon viens alors, je vais te présenter à Meg. Pas mal au fait ton truc avec Hadès.»

Elle prit Ariel par le bras et elles disparurent dans la foule.

Tout en se dirigeant vers la classe de Peter, Flynn bouillonnait. De quel droit se permettait-elle de lui parler comme ça à lui, Il ne revenait pas de s'être fait humilier par cette petite nouvelle qui se croyait déjà supérieur aux autres.

Il arriva devant la classe de son ami au moment où celui-ci sortait.

« Hey mec par ici, » l'appela-t-il

Peter se dirigea vers lui d'un pas rapide. Ils se mirent a avancer vers le self tout en discutant mais Flynn se garda bien de lui parler de sa petite confrontation.

La cafeteria était bondée comme tout les jours. Les deux garçons commencèrent à faire la queue, Flynn écoutant distraitement les plaisanteries de son ami, lorsqu'une fille les interrompit :

« Eh bien Ryder, j'ai appris que t'avais fait une charmante rencontre en maths ?

Peter le regarda d'un air étonné. Tout en se retournant, Flynn répondit :

_ Je ne vois absolument pas de quoi tu parles, Megara. »

Il la toisa du regard tandis qu'un sourire moqueur se dessinait sur les fines lèvres de la jeune femme.

Ce qui était certain, c'est que Megara ne passait pas inaperçu. Très grande et très mince elle avait la réputation d'avoir la langue aussi acérée qu'un poignard. Elle portait plutôt des couleurs sombres sans en oublier pour autant de se mettre en avant avec des vêtements osés, voir provoquant.

Flynn se souvenait d'un jour ou alors qu'un professeur outré lui ordonnait de se changer, Meg s'était levée et était rentré chez elle. Le lendemain, un courrier assassin était arrivé à la direction du collège, insistant fermement sur les droits et liberté des élèves à s'habiller comme ils le veulent et demandant par conséquent des excuses du professeur incriminé. Elle n'avait peur de rien et n'hésitait pas à faire preuve d'un humour mordant à la limite de l'insensibilité.

Sans savoir pourquoi, Peter et Flynn l'aimaient bien. Ce n'était pas le genre de fille de ce dernier mais il fallait bien avouer que son sarcasme était plutôt divertissant a condition de ne pas en être la cible. C'était plutôt mal parti.

« Ryder… Je ne te parle pas de ton amour secret pour Hadès... Bien que tout le monde soit courant. Mais de ton humiliation par… Ariel c'est ça ?

_ Ah ça ! Ce n'est qu'une question de temps avant qu'elle ne tombe dans mes bras.

Il ne put continuer car une autre voix se fit entendre.

_ Merci d'avoir garder nos places Meg ! dit Rebecca en surgissant de la foule avec Ariel.

_ Tiens donc Flynn, dit Meg, regarde voilà ta future petite amie ! »

Elle s'adressa à la rousse.

« Alors comme ça tu es la prochaine ? Sous le regard incrédule d'Ariel elle ajouta, Mais si ! il vient de dire que dans peu de temps tu serais à ses pieds !»

La nouvelle jeta un regard assassin à Flynn.

« Le jour où je commencerait à te courir après je me jette sous un train !

_ Le jour où mademoiselle arrêtera de se croire supérieur aux autres sera un jour bénit des dieux ! Répliqua Flynn beaucoup moins amical.

_ Pour qui est ce qu'elle se prenait celle-ci !

_ Ne ….

Rebecca intervint

_ C'est bon on a compris vous vous détestez. T'es arrivée quand sinon Ariel ?

_ Euh…j'étais en seconde à Disney mais j'ai sautée une classe. L'école voulait me faire passer le bac mais mes parents trouvaient que le lycée était un expérience enrichissante et que je devrais rester ici un peu pour me faire des amis et…»

Le flot impressionnant de parole que débitait la jeune fille était à couper le souffle. C'était à se demander si elle respirait entre ses phrases.

« J'ai rien compris, dit Meg lorsque la rousse s'arrêta enfin après 5 minutes de monologue enflammé.

_ recommence mais plus doucement, dit Rebecca

_ Non ne recommence pas, ça bon. » Coupa directement Meg. Son petit sourire apaisant la brutalité de sa réplique

Peter et Flynn s'esclaffèrent en voyant la tête du jeune prodige. Cette dernière avait rougi furieusement. Ils prirent tous un plateau, choisirent leur menu puis trouvèrent une table pour manger tous les cinq au grand désarroi de Flynn qui ne cessait de répéter qu'il n'avait pas choisi cette situation et qu'il préférerait ne pas être vu avec des filles aussi agressives, cela risquait de ruiner sa réputation. Une pique de Megara et le regard noir d'Ariel le dissuadèrent de pousser plus loin son argumentation.

La cafétéria était un lieu plutôt grand et surtout haut de plafond. Les tables étaient par huit, six ou quatre places, disposé en rang militaire. Les murs d'une couleur vert pâle juraient quelque peu avec le beige du reste du mobilier. Le réfectoire détonnait dans l'ambiance plutôt chic et moderne du bâtiment mais après tout, ce n'était qu'une cafétéria.

Le repas se fit dans la bonne ambiance, même si Ariel et Flynn n'arrêtaient pas de se lancer des pics sous les rires de Peter et Rebecca. Megara s'était auto déclarée arbitre bien qu'elle est une légère tendance à favoriser la rousse.

- - - - - - - JACK- - - - - -

Sur une table juste à coté, un autre débat se tenait

« Donc la prochaine fois contre l'équipe Pixar, je pense qu'une formation 4-4-5 serait idéale avec Clopin en défenseur central, disait un garçon en essayant de mettre ce qui semblait être l'intégralité d'un poulet dans sa bouche.

_ Oui je vois. Tu mettras qui sur l'aile ? répondit un de ses 2 amis

_ Bah Naveen il était pas mal la dernière fois et Kovu voulait être ailier gauche. Et on garde Frollo dans les cages.

_ Ouais ouais, il est un peu agressif, mais c'est le meilleur gardien qu'on ait.

Au milieu de cette discussion forte intéressante, le troisième compère, Jack se sentait…largué.

S'il aimait bien les sportifs, il faisait partie de ces gens qui quelque soit leurs efforts, conservait un physique de crevette asthmatique. Il était toujours surpris de constater qu'il fallait réfléchir pour jouer au foot. Avant de fréquenter Ali et Adam, il pensait, comme beaucoup de gens, que les footeux avait transféré leurs capacités cognitives dans leurs pieds.

Jack se leva et attrapa son plateau

« Bon les gars, le devoir m'appelle !»

Ses amis lui adressèrent un vague salut, tant-ils étaient absorbé par leur discussion.

« Ils n'en ont vraiment rien à foutre » songea-t-il en partant. Il avait rendez vous avec Alice au club d'art plastique.

13h20, Il entra dans la salle avec un peu d'avance.

Tous les clubs avaient lieu dans le foyer. C'était une grande salle qui comprenait un billard, une télévision, plusieurs canapés et fauteuils. Les élèves s'y retrouvaient pour discuter tranquillement. Il y régnait une ambiance chaleureuse et accueillante.

A l'entrée se trouvait Tomas O'maley, le responsable. Il veillait au bon fonctionnement des clubs et du foyer. Il était sympa et les élèves aimaient bien discuter avec lui, en particulier les jeunes filles. Mais ça n'allait jamais plus loin qu'un simple badinage amical.

Tout au fond, a côté de la machine a café, il y avait une autre salle légèrement plus grande : la salle des clubs. C'était là que se trouvait les toiles de peintures, les partitions pour le chant, le piano ou toute autres choses indispensables à la pratique des arts.

Il n'y avait personne dans la salle, à l'exception d'Alice qui était plongé sur sa toile, dos à l'entrée. Jack se pencha sur son épaule

« Coucou ma Lily, c'est chouette ce que tu fais !

Alice sursauta et sourit à son ami

_ Merci

_ C'est quoi ? questionna le garçon

_ En fait quand on était petit, Peter me racontait une histoire ou j'allais dans un monde bizarre avec des fleurs qui chantent, j'me rappelle plus exactement mais j'en ai rêvé cette nuit donc alors j'essaye de le dessiner. »

Elle semblait assez nostalgique, et Jack ne voulant pas la déconcentrer davantage, alla s'installer au piano. En plus il voulait s'inspirer de ce sentiment pour jouer

Leur amitié avait commencé comme ça. Un jour où Alice avait voulu peindre, elle avait trouvé ce garçon brun avec sa drôle de mèche blanche assis au piano. Ne voulant pas le déranger, elle n'avait pas osé entrer.

Malheureusement il semblait venir jouer tous les midis à la même heure et ne pouvant plus exprimer ses pulsions créatives, elle en conçu une sorte de fureur envers ce garçon qui l'empêchait d'accéder a son espace de liberté.

Au bout d'une petite semaine elle se décida à entrer malgré tout. Il ne sembla pas lui prêter la moindre attention alors elle s'installa pour peindre. Les choses restèrent en état pendant plusieurs jours. Quelle ne fut pas sa surprise quad elle senti sa peinture s'améliorer avec la musique. Le geste était plus souple, elle suivait les variations de la mélodie et avait l'impression de transmettre plus d'émotions. De son coté, Jack n'avait jamais aussi bien joué. Le fait d'avoir un public l'obligeait à s'appliquer d'avantage. Il finit alors par se décider à échanger avec son visiteur. Et ainsi ils devinrent amis. Jamais aucun des deux ne manquaient à l'appel. C'était leur moment.

Après avoir joué pendant un temps, Jack s'arrêta. Il s'installa alors à proximité de la blonde qui continuait à peindre en silence.

C'était aussi cela qu'il aimait avec Alice, les silences. Pour Jack, une véritable amitié c'était ne pas avoir besoin de l'autre mais de rester ensemble quand même. De ce point de vue là il chérissait sa relation avec Alice.

Cela le faisait sourire de penser qu'il était proche de personnes aussi différentes que cette dernière et ses amis sportifs. Certes sa relation avec Adam et Ali était moins spirituelle, plus brutal et franche mais il ne l'aurait échangé pour rien au monde.

Adam était un sacré personnage, capitaine de l'équipe de foot il avait hérité de ses adversaires le surnom très délicat de « la bête de Disney » non pas qu'il soit agressif dans son jeu, pour ce que jack en savait, mais il possédait une vraie rage de vaincre ainsi qu'un mode de déplacement quasiment animal sur le terrain. Il donnait l'impression qu'il ne s'arrêterait que lorsque le ballon serait au fond des cages quelque soit le prix à payer.

En dehors du terrain c'était un garçon direct et sincère, il passait en un instant du rire à la plus sanguine des colères. Si ce tempérament pouvait rebuter au premier abord, il en faisait un très bon capitaine, s'investissant complètement, prêt à tout pour son équipe. Avec lui les colères n'étaient que passagères. Il explosait comme un orage de montagne puis lorsqu'il avait exprimé ce qu'il pensait, calmait le jeu et passait à autre chose. La rancune lui était totalement étrangère. Jack l'admirait beaucoup et il savait qu'il pouvait compter sur lui, c'était un cœur d'or dans un physique imposant.

Les pensées de Jack se tournèrent alors vers Ali qu'il aimait tout autant voir d'avantage. Il était arrivé à Disney au collège et leur rapprochement avait été très rapide. S'il était sincère Jack dirait qu'il avait le sentiment de connaître Ali depuis toujours, c'était un garçon d'une gentillesse étonnante et qui semblait toujours s'adapter à tout.

Si Adam était le leader de leur l'équipe de foot, Ali en était l'âme, c'était lui qui cimentait le groupe, qui créait l'esprit d'équipe. Il pouvait à la fois tempérer les humeurs de leur volcanique capitaine tout en travaillant pour que les messages de ce dernier soient compris et acceptés par l'équipe. Il ne laissait jamais personne de coté.

Et hors du terrain Ali était pareil, il fonctionnait comme un électron libre attirant naturellement les gens autour de lui. D'une tolérance sans faille avec ses amis, il disait souvent en s'amusant apprécier autant leur défaut que leur qualité. C'était lui qui faisait la balance entre l'honnêteté brutale d'Adam et la susceptibilité à fleur de peau de Jack. Il prétendait même apprécier le caractère de princesse de sa petite amie Jasmine et pour cela on ne pouvait être qu'admiratif. Jack avait même le souvenir de le voir parler avec la fille bizarre de sa classe qui ignorait tout le monde.

Retournant à la réalité, Jack s'aperçu que l'heure de son prochain cours approchait dangereusement et qu'il ferait mieux de partir. Il embrassa alors Alice sur le front avant de s'éclipser.

- - - - - -ADAM - - - - - - -

Pendant ce temps ces deux amis s'étaient rendus sur le terrain de foot pour l'entrainement. Au lycée de Disney, le matin était consacré au cours commun comme les mathématiques ou le français tandis que l'après midi s'articulait entre les options l'économie ou les sciences et les différentes activités proposée sur le site.

D'un sifflement, Adam rassembla ses équipiers autour du lui.

« Comme vous le savez, ce week end c'est le match contre Pixar. Il est hors de question qu'ils nous mettent la branlée comme l'autre fois. On peut pas se laissez faire ! Avec Ali, on a pensé à une stratégie. En gros, le but c'est de les surprendre. Du coup on a pensé à mettre Clopin en défenseur central, Kovu et Naveen sur les ailes, et Frollo tu restes les cages. D'ailleurs, Frollo t'y va doucement hein ? »

Il n'y eu pour seule réponse qu'un vague grognement qui pour ce qu'il en savait semblait signifier son accord.

« Bon, on y va, et gardez l'objectif en tête : la victoire »

Tout avait été dit, et l'équipe partit en petite foulée sur le terrain. C'était pour cela qu'Adam adorait le sport. Il se vidait complètement la tête sans penser à rien et depuis qu'il était devenue capitaine, le foot était devenue le cœur de sa vie : il mangeait foot, il dormait foot, il travaillait foot…

Les cours ce n'étaient pas trop son truc mais ses parents tenaient à ce qu'ils étudie pour s'offrir le plus de choix possible par la suite.

Ali trottinait à coté de lui. Ce dernier n'était pas un grand sportif comme Adam mais il avait une bonne vision bon jeu.

Ses pensées se tournèrent vers Jack. Il ne se sentait pas aussi proche de lui qu'il l'était d'Ali mais il l'appréciait tout de même beaucoup. Il aimait son naturel et son humour toujours présent. Il avait tout le temps dans les yeux un lueur de malice qui le rendait plutôt sympathique. Dommage qu'il ne soit pas fait pour le sport.

L'entrainement passa trop vite à son goût et il ne déclara la fin que quand il aperçut les joues rouges de ses camardes à bout de souffle.

« Bon les gars, on se retrouve demain. Merci à tous !»

Les joueurs se dirigèrent vers les vestiaires en discutant, à la suite d'Ali et d'Adam.

Ce dernier ne s'attarda pas longtemps sous la douche car il avait cours d'économie avec Ratcliffe.

Adam ne s'était jamais considéré comme un grand défenseur des opprimés mais il avait ses limites. Ratcliffe voyait l'économie comme une bataille a mener avec en objectif la victoire a tout prix et peut importe ce qui arrivait aux autres. Et cela le mettait passablement mal à l'aise.

Il se rhabilla rapidement et se dirigea vers le bâtiment principal. Le terrain ainsi que le gymnase se trouvant un peu à l'écart du reste alors il devait faire le tour et repasser par la grande porte.

Tout en marchant il regarda autour de lui. On ne pouvait nier la splendeur de l'endroit. Les architectes qui avaient construit ce lieu ne pouvaient qu'être des génies… ou des fous. En effet, peu de gens aurait acheté un ancien manoir pour le transformer en école. C'était comme un château moderne. Des caméras de surveillances contrastaient avec les immenses tours sans pour autant sembler inappropriées dans ce décor tout droit sorti d'un dessin animé. D'un blanc impeccable, les murs avaient l'air récent alors que certains habitants racontaient que le manoir était là avant la ville.

Mais le lycée de Disney comportait également un grand parc. Pour Adam, ce dernier n'était jamais aussi beau qu'en automne. Les arbres rougeoyaient et les feuilles tombaient doucement, bercées par le vent. Son endroit préféré était un peu reculé, et rare était les personnes le connaissant. Un pont en bois passait au-dessus d'un cours d'eau claire dans une ambiance japonisante. Cela valait vraiment le détour et il y emmenait parfois ses petites amies. Il préférait tout de même y aller seul pour courir ou se balader lors d'un dimanche tranquille.

Lorsqu'il était enfant, ses parents l'y emmenaient très souvent le week end. En grandissant, leurs moments tout les trois s'étaient espacés et il y allait seul désormais.

Il sortit de ses pensées en voyant l'heure qui filait et ses pas qui le menaient vers le parc. Il marmonna contre lui-même et fila en cours d'économie.

Ali avait pris la même option. En arrivant dans la salle, il l'aperçut, discutant avec une fille qui ne semblait pas lui prêter attention.

Il s'assit alors à sa table en se préparant à suivre une heure de cours magistrale sur la loi du plus fort ainsi que les mille et une recette pour plumer son voisin.

Il aperçut à l'entrée de la classe Jasmine, qui n'avait pas pris l'option, en grande discussion avec Mulan, sa meilleure amie. Elles semblaient guetter Ali du coin de l'œil mais, trop pris dans ces tentatives de discussion avec la fille du fond de la classe, il ne les remarqua pas.

L'arrivée du professeur quelques minutes avant le début de l'heure mirent définitivement fin aux tentatives d'approche des jeunes filles.

- - - - - - -REBECCA - - - - - - -

De son coté, Rebecca profitait d'une pause entre deux cours pour rejoindre Meg au foyer. Cette dernière l'attendait sur un fauteuil confortable, une tasse de café brulante à la main.

« Hey Becky, tu as abandonné ton nouveau petit bébé ? Franchement la prochaine fois adopte un chaton ça prend moins de place et c'est moins bavard.»

Rebecca sourit sans prendre la peine de répondre. Malgré le sarcasme elle était sur que Meg appréciait sa nouvelle amie Ariel et que son petit jeu avec Flynn l'amusait beaucoup. D'ailleurs Megara poursuivait déjà

« Non mais je rigole elle est plutôt sympa pour un bébé. D'ailleurs à ton avis combien de temps ?

_ Combien de temps pour quoi ?

_ Et bien avant qu'elle tombe dans les bras de ce crétin ? Me dit pas que tu n'as rien remarqué. Questionna Meg en ouvrant exagérément les yeux.

_ Au dernière nouvelles ils semblaient plutôt se détester non ? Demanda prudemment Rebecca

_ Non mais Beck qu'est ce que je vais faire de toi ? Franchement ces deux là se comportent comme dans la plus mauvaise des comédies romantiques hollywoodiennes ! C'est qu'une question de temps avant qu'ils ne se sautent dessus croit moi.

_ Si tu le dis. Agréa Rebecca dubitative.

_ Tiens regarde il y a Peter. Hey Peter !

Ce dernier, en pause également, s'avança alors vers les deux filles.

_ Meg ?

_ Combien de temps avant que ton pote et la petite rousse se saute dessus ?

Peter eu un rictus

_ Si j'étais un bon ami je soutiendrai mon pote en disant que jamais il ne voudrait de cette fille même si la fin du monde approchait mais comme je suis un connard honnête je pense qu'il craquera avant décembre. Il a beau faire genre qu'il la déteste je n'y crois pas du tout. La preuve il ne m'a même pas parlé de leur rencontre, ajouta Peter avec conviction

_ Faut voir deux mois ca me semble court je dirai plutôt février

_ La saint Valentin Megara sérieusement ? j'ai comme l'impression que madame pas-de-sentiment s'attendrit, Commenta Rebecca. Pour ma part je dirai fin de l'année scolaire vous m'avez convaincu. Bien que je nierai formellement avoir parié sur la vie intime de mes camarades si on me le demande.

_ Bien noté, et le plus proche gagne un resto. Conclut alors Megara

_ Préparez vous à perdre les filles. Après tout qui d'autre que moi pourrais m'inquiéter de la vie intime de mon pote… Cette phrase est un peu flippante quand même, remarqua Peter après quelques secondes.

Les deux filles rirent avec lui avant que Rebecca ne remarque un papier dans les mains de Peter.

_ C'est quoi ?

_ De quoi ? Ce truc ? Je ne sais pas trop c'est la fille en uniforme là bas qui me l'a donné.

_ Je peux voir ? » demanda Rebecca pendant que Meg retournait à son café en tapant furieusement un sms.

Peter lui donna le papier. On y voyait des militaires en action avec écrit en lettre noir : Engagez vous. Il était aussi inscrit la date d'une conférence pour donner plus d'informations.

Rebecca fronça les sourcils et donna un coup de coude à Peter

« Tu trouves ça normal que l'armée puisse intervenir dans une école publique ?

Je sais pas, j'ai pas trop d'avis là dessus tu sais. Et je te dis tout de suite je suis d'accord avec toi. Répondit prudemment Peter en levant les mains en l'air Mais après tout, une conférence ne va pas nous tuer et on pourra louper des cours.

Mouais …»

Le garçon sentait que Rebecca n'était pas convaincu. Elle lui rendit le papier.

Rebecca avait un avis sur tout, de toute façon. Et penser différemment d'elle n'était pas la meilleure des idées du monde si on voulait évitez un long débat qu'elle finissait presque toujours par gagner.

Ce qu'elle ne soupçonnait pas c'est que les gens abandonnaient de guerre lasse et non pas parce qu'elle les avait convaincu. Il n'y avait guère que Meg pour oser la confronter à long terme et c'était, aux yeux de Rebecca, l'une des grandes qualités de son amie.

Sinon Rebecca ne faisait pas que débattre elle agissait en s'investissant dans de nombreuses causes allant de la lutte contre la pauvreté à la préservation des taupes en milieux urbain. Cela au grand désespoir de ses parents qui voyait jour après jour leur jardin envahir par ces petites bêtes souterraines. Mais ses amis s'y étaient habitués avec le temps.

« Bon, je vais rejoindre Ariel, à tout à l'heure » et elle partit sans attendre de réponse.

- - - - - ALI- - - - - - - -

Après le cours d'économie, Ali salua Adam qui rentrait en voiture et se dirigea vers Belle.

« La vache, Adam m'a tuer à l'entrainement aujourd'hui ! »

La jeune fille lui adressa un sourire tout en continuant à marcher le long des couloirs.

« Non mais sérieusement Belle, je sais que le match de ce week end est important mais là on dirait qu'il joue sa vie franchement!

_ Au moins tu seras content de rentrer chez toi, répondit cette fois son amie.

_ Ca ne te tente pas de rentrer à pied aujourd'hui ? dit Ali

_ Je suis crevée peut-être un autre jour, tenta vainement de négocier la jeune fille

_ Allez Belle, on s'est à peine vu aujourd'hui et ça fait une semaine que l'on n'a pas vraiment discuter. J'ai essayé de te parler en eco mais tu ne m'a même pas vu.

_ Bon d'accord ce serait dommage, pour une fois qu'il fait beau, abdiqua-t-elle »

Ils se mirent en route. Belle parlait peu mais cela ne le dérangeait pas. Ali avait le sentiment de pouvoir tout lui dire, elle l'écoutait toujours gravement sans jamais juger. Il était l'un des seuls, non probablement le seul, à pouvoir se vanter de connaître la jeune fille. Malgré tous ses efforts Belle refusait catégoriquement d'essayer de se lier avec d'autres personnes.

Depuis le temps il en avait pris son parti et considérait son amitié avec Belle comme une sorte de trésor fragile et secret qu'il fallait conservé précieusement.

Pauvre Belle, sa vie n'était pas facile surtout depuis cet été. Il avait sentit que quelque chose s'était brisée en Belle avec la mort de sa mère. Et il se demandait parfois si elle s'en remettrait un jour. En attendant il essayait d'être présent autant que possible.

Ils étaient arrivés en même temps au collège et comme l'on pouvait s'y attendre lorsqu'une classe accueille 2 nouveaux élèves cela les avaient rapprochés. Par la suite ils avaient évolué de façon différente, lui vers l'équipe de foot et Belle vers ses livres chéris. Parfois Ali la soupçonnait de préférer les livres aux humains.

Personne ne se doutait leur amitié, il faut dire que le mélange semblait assez improbable, Ali, numéro 2 de l'équipe de foot et petit ami de la star de l'école et Belle la timide que peu de gens remarque.

Ils marchèrent ainsi, Ali parlant de tout et de rien, relançant la conversation malgré le peu d'investissement de la jeune fille. Arrivée devant chez Belle, ils se saluèrent et Ali partit en se disant qu'il avait vraiment de la chance de l'avoir rencontrée. Une pointe d'inquiétude subsistant néanmoins au fond de sa poitrine devant le mutisme de plus en plus profond de son amie.

Tout les deux n'habitait pas loin du lycée. Belle partageait avec son père une charmante maison, un peu trop grande pour eux deux.

Ali lui vivait avec sa mère, quelques rues plus loin. Son père les avait abandonné il y a longtemps mais Ali n'en était pas, enfin plutôt n'en était plus, malheureux. Avec le temps il avait considéré qu'un père qui abandonne son enfant aurait de toute façon été un très mauvais père. En attendant il s'occupait de sa mère avec dévouement et tout les deux était très proche.

Enfin arrivé il pénétra dans un charmant pavillon fleuri. Sa mère venait tout juste de revenir du travail. Il s'approcha pour l'embrasser :

« Bonjour maman, ca va ?

_ Impeccable et toi ?

_ Super, il faisait beau donc je suis rentré à pied avec Belle.

_ Comment va-t-elle la pauvre chérie ? Tu devrais l'inviter à venir manger à la maison un soir.

_ Je veux bien essayer maman mais tu sais je crois que c'est de pire en pire, elle ne parle plus du tout. Je l'ai regardé un peu aujourd'hui, elle est tout le temps seule.

_ Tu devrais lui proposer de venir avec toi, présentes lui tes amis.

_ Mais je ne fais que ça maman, mais elle refuse, s'agaça Ali,

_ Peut être que je peux inviter directement son père, s'il viennent tout les deux cela leur changera les idées. Je vais m'en occuper ne t'inquiète pas. »

Ali sourit en voyant sa mère prendre quelques notes sur un post it. Nul doute que le père de Belle recevra bientôt une invitation en bonne et du forme difficile à refuser.

Avant sa mort, sa mère et celle de Belle avait noués quelques liens aussi elle se sentait très concerné par le devenir de la fille de son amie. En revanche elle n'avait croisé son père qu'à de rares occasions et depuis l'été dernier il semblait encore plus insaisissable.

Dans tout les cas Ali ne comptait pas empêcher sa mère de faire quoi que ce soit. Cela ferait surement du bien à Belle.

Il chassa ses idées noires avant de s'affaler devant la télé, un verre de soda à la main. Les devoirs pouvaient bien attendre non ?

- - - - - -MULAN - - - - - - -

A quelque maisons de distance, une toute autre scène se jouait dans la famille Fa. Mulan était rentrée de l'école tôt cet après midi là, son cours géographie ayant été annulé. Bien évidemment sa mère était à la maison, elle était toujours à la maison.

« Bonjour ma chérie, tu as passé une bonne journée ?

_ Bonjour maman, répondit Mulan en l'embrassant, ca peut aller »

Pas très loquace comme réponse, mais elle n'avait jamais été du genre à s'épancher auprès de ses parents en plus sa mère parlait assez pour deux.

« Je vais mettre une lessive tu as du linge pour moi ?

_ Non je ne crois pas »

« C'était même une certitude vu qu'elle gérait elle même ses lessives depuis quelques années.

Je suis allé faire quelques courses aujourd'hui ton père avait vraiment besoin d'un nouveau costume.

Pas sur qu'il en ai eu vraiment besoin mais cela leur faisait plaisir autant à l'un qu'a l'autre alors pourquoi pas.

je monte dans ma chambre maman

d'accord ma chérie, tu n'oublieras pas de venir préparer le repas tout à l'heure, ton père devrait rentrer tôt ce soir normalement.

La jeune fille monta dans sa chambre avant de s'installer sur son lit. Elle analysa la pièce d'un regard rendu rapide par l'habitude. Sa mère était venue, c'était subtil mais quelques détails le lui assuraient. Sa chaise de bureau n'était plus exactement au même endroit et surtout tous les livres étaient alignés dans le même sens. Sa mère pouvait être aussi discrète qu'elle voulait, son sens du rangement finissait par la trahir.

Mulan ne savait plus quel âge elle avait lorsqu'elle s'était aperçu que sa mère ne pouvait s'empêcher de fouiller ses affaires. Leur seule et unique confrontation sur le sujet avait été un échec cuisant des deux cotés. Sa mère pleurant et répétant qu'elle l'avait fait parce qu'elle était inquiète parce que sa fille unique ne lui parlait pas assez et Mulan s'énervant en parlant de vie privée et d'espace personnel comme seul un adolescent le pouvait. Son père avait alors clôt le débat en argumentant qu'il était chez lui ici et que tout l'espace lui appartenait. Donc Mulan n'avait qu'à communiquer plus avec sa mère et celle ci s'engagerait à ne plus fouiller dans sa chambre.

Personne ne se faisait d'illusions, Mulan et sa mère n'était pas plus proche et cette dernière avait continué à fureter dans les affaires de sa fille en son absence, mais nul n'en parla plus jamais.

Elle rangea rapidement ses feuilles de cours dans son bureau, envisagea un instant de faire ses devoirs tout en sachant pertinemment qu'elle les ferait à la dernière minute demain matin comme d'habitude.

Sa chambre était au rez-de-chaussée et disposait d'un accès direct par le jardin. C'était à la fois une marque de confiance et une commodité, elle pouvait sortir comme elle voulait en permanence la seule règle étant de toujours dire ou elle se trouvait au delà de 20h. Le soleil brillait étonnement dans le ciel d'octobre et Mulan décida d'aller se balader pour s'éclaircir les idées. En prenant son téléphone elle posa machinalement les yeux sur le papier que la femme bizarre lui avait donné tout à l'heure. Elle ne savait même pas de quoi cela parlait exactement. Alors qu'elle allait le jeter, une force invisible lui conseilla de le garder et le tract se retrouva au dessus de la pile de devoir qui attendait bien sagement un peu d'attention.

Marcher était vraiment quelque chose d'apaisant, en plus la foret était très belle en ce début d'automne. Sur une impulsion, Mulan se mit à courir à tout vitesse, sortant du sentier et serpentant entre les arbres avec agilité. Il n'y avait pas vraiment de raison à cette crise de folie mais les chances de croiser âme qui vive étaient quasiment nul surtout en dehors des sentiers.

Les jours raccourcissant, le soir tombait lentement sur les arbres de Wonderland, dessinant des ombres dans les branches. C'était d'ailleurs étonnant de constater la diversité de la forêt, aurait dû se dire la jeune fille si elle avait eu la moindre sensibilité botanique. Si au premier abord la foret semblait n'être qu'un amas d'arbres compact et semblable, on se rendait compte une fois à l'intérieur de la réalité.

Dans le coin nord où se trouvait Mulan, on trouvait une majorité de chêne et de frênes typique des milieux tempérés européens parsemés ça et là de houx et de noisetier. Il faisait toujours une température agréable ici en automne, les feuilles jaunissaient et la forêt prenait tout à coup des allures de peinture. Si l'on se dirigeait plus au sud, le climat changeait. Il faisait plus lourds, plus humide. On constatait même au plus grand étonnement des botanistes une forte variation de températures. Les habitants disaient que si un jour il faisait trop froid en ville ils construiraient leurs maisons dans cette partie du bois.

La végétation s'était adaptée à cette curiosité de la nature, les arbres étaient beaucoup plus hauts, moins feuillus. Il aurait été difficile de qualifier sa végétation tant elle était variée, on y découvrait même encore de nouvelles espèces. Ce n'était pas le coin préféré de Mulan, trop humide et surtout trop fréquenté, entre les habitants, les botanistes et les éventuels touristes passionnés de nature… Ici, dans la banalité des chênes européens, Mulan se sentait bien et surtout libre.

Il était temps de rentrer après tout ses devoirs n'allait pas se faire tout seul.

- - - - - -JASMINE - - - - - - -

Jasmine leva les yeux de son livre de mathématiques, elle avait enfin terminé ses devoirs. Elle s'étira un bon coup, quelle heure pouvait-il être ? Les maths cela n'avait jamais été son fort alors elle pouvait bloquée très longtemps sur un exercice. Un coup d'œil à son réveil la renseigna, 20H30. Comme pour la rappeler à l'ordre, son ventre se mis à gargouiller mais étant donné qu'on ne lui avait pas dit de venir manger elle pouvait en déduire deux choses : son papa n'était pas encore rentré et Nanny n'était pas à la maison ce soir.

Jasmine avait perdue sa maman très jeune, elle n'en gardait même aucun souvenir. Son papa l'aimait beaucoup et avait toujours été très présent pour sa fille. Toutefois il avait eu très tôt la lucidité de comprendre qu'il ne pourrait pas s'occuper seule de Jasmine. En effet, il avait beau faire de son mieux c'était avant tout un rêveur, plein de bonne volonté certes mais terriblement maladroit.

Jasmine pensa avec tendresse à ce père qui avait eu la chance d'être l'unique héritier d'un riche propriétaire terrien du coin. Il possédait une partie importante des immeubles de la ville et se contentait simplement de faire fructifier sa fortune via une société immobilière dirigée d'une main de fer par Jafar. Un homme sombre mais terriblement habile en matière financière. Son père laissa alors libre court à sa passion pour les collections diverses et variés, cela allait de la philatélie à la collection de fèves, de la création d'un herbier à la numismatique. Jasmine se souvenait du jour où elle avait vu son père se passionner pour les armes de toute sorte, elle aurait craint un accident si Nanny n'y avait pas mis bon ordre.

Nanny c'était… Faute de mieux il fallait dire que c'était la nounou de Jasmine, même si c'était un peu réducteur tant elle était importante dans leur petite famille. Monsieur Soultane, le père de Jasmine, l'avait engagé alors que la petite avait à peine 3 ans en tant que nourrice. Souhaitant proposer un cadre stable à sa fille chérie, il avait demandé à ce qu'elle s'installe à résidence. Nanny avait accepté à une condition, pouvoir emmener avec elle les deux amours de sa vie, c'est deux dalmatiens Pongo et Perdita. C'était un faible prix à payer pour Monsieur Soultane qui accepta et Jasmine fut élever par la gentille Nanny qui au fil du temps était devenue comme une mère de substitution pour l'adolescente. C'était elle qui la grondait quand elle ne rangeait pas sa chambre ou qu'un de ses devoirs n'était vraiment pas terrible mais c'était elle également qui la consolait lorsqu'elle avait un chagrin.

N'ayant pas de famille proche, Nanny ne s'absentait que très rarement le soir sauf pour aller voir un film au cinéma avec une ou deux amies. Jasmine se décida à descendre, traversant le long couloir richement décoré du rez-de-chaussée pour arriver dans la salle à manger. Comme elle s'y attendait, Nanny avait dressé une assiette assortit d'un petit mot expliquant qu'elle ne rentrerait pas tard. Jasmine allait s'attabler lorsqu'un bruit dans l'entrée l'informa du retour de son père. Son ouïe ne l'ayant pas trompé, ce dernier débarqua quelques secondes plus tard.

Bonjour ma chérie, je m'excuse je ne suis pas en avance, j'étais à une vente de charité à l'autre bout de la ville et je n'ai pas vu le temps passer.

Salut papa, t'inquiète je viens juste de finir mes devoirs donc je n'ai même pas encore mangé, je te sors une assiette ?

Non c'est bon ma puce

A ces mots Jasmine s'étonna, son père qui se plaignait toujours qu'il n'y avait rien à manger aux cocktails dinatoire n'avait plus faim après une vente de charité ? L'argent c'était pour nourrir les pauvres pas les donateurs pourtant ?

C'était bien l'école aujourd'hui ?

Long et pénible et j'ai à peine vu Ali en plus.

Il a un match bientôt non ? J'ai vu quelques affiches en ville, et tu sais comment sont les garçons à l'approche d'un match.

Ça c'est sûr, je voulais manger avec lui ce midi mais quand je l'ai entendu parler avec Adam j'ai abandonné, à croire qu'ils n'ont que ce mot à la bouche. je me demande comment fait Jack pour les supporter dans ces moments là, il doit vraiment adorer ses potes lui qui comprend rien au foot.

Son père l'écoutait toujours très attentivement lorsqu'elle parlait de ses amis, il voulait être sur de pouvoir faire face si Jasmine avait besoin de discuter. Ce n'était pas vraiment une contrainte, il aimait beaucoup les jeunes gens que sa fille fréquentait et il lui arrivait même de les inviter à la maison.

Ah oui il faudra que je te parle de quelque chose aussi ma chérie

Oui oui pas de problème. Mais avant tiens tu sais qu'il y a une nouvelle dans la classe de Jack, je l'ai vu ce midi au self avec Ryder et ses amis elle est toute petite avec des cheveux super long. Mulan m'a dit qu'elle avait sauté plusieurs classes. C'est dingue non ? D'ailleurs faut que j'appelle Mulan, je voulais lui parler d'un truc.

Tout en discutant elle avait fini de manger. Elle rangea alors rapidement la table et se dirigea vers sa chambre, plongée dans ses pensées, avant de s'arrêter sur le pas de la porte.

Ah oui pardon papa, tu voulais me parler d'un truc?

Non c'est bon princesse, cela peut attendre je crois, va donc téléphoner à ton amie maintenant il n'est pas loin de 9 heures et tu sais comment peuvent être ses parents.

C'est clair, parfois quand je vais chez eux j'ai l'impression d'être la pire gamine de l'univers. Ils ont une façon de te regarder comme si tu ne valais rien c'est assez effrayant.

Que veux tu tout le monde ne peut pas avoir un père aussi génial que toi

Jasmine revint sur ses pas afin de serrer son père dans ses bras en souriant

Grave, bon allez bonne nuit papa chéri et à demain. Au fait Nanny est au ciné.

Bonne nuit ma chérie, et je m'en étais douté en ne la voyant pas surgir pour te gronder devant la tonne de gruyère que tu as mis dans sa bonne soupe de légume maison. Allez file maintenant

Jasmine marcha rapidement vers sa chambre, attrapa son téléphone sur son bureau et dans un même mouvement gracieux se jeta sur son lit pour se mettre à l'aise.

Elle n'eut pas à attendre longtemps, Mulan décrocha presque immédiatement.

Allo

Oui c'est moi, c'est bon je suis encore dans les temps du couvre feu de monsieur Fa ? Demanda Jasmine narquoise

C'est ça moque toi de moi. Tout le monde n'a pas la chance d'avoir un père comme le tien

c'est marrant il a dit la même chose tout à l'heure. Bref c'est pas pour ca que je t'appelais je voulais te parler d'Ali

Quoi un problème, tu veux le quitter déjà ?

Jasmine n'avait jamais été très constante en amour mais que sa meilleure amie puisse dire un truc comme cela la vexa un peu.

Mais non mais pas du tout, c'est plutôt l'inverse, j'ai l'impression qu'on ne passe pas beaucoup de temps ensemble c'est tout

Tu sais Jas' je pense qu'Ali est un mec simple, il se prend pas la tête, je ne suis pas certaine qu'il soit du genre collant avec les déclarations et tout. Je pense que comme vous êtes bien ensemble ca lui va, il fait pas plus d'effort.

Oui mais en fait j'aimerai bien aller tu sais un peu plus loin quoi. Je pensais lui proposer de rester dormir après ma fête la semaine prochaine.

Tu veux sauter le pas ? Wouah…Et bien je pense que c'est une bonne occasion, ton père te laisse la maison non ? Il sera là le dragon ?

Le dragon était le surnom affectueux que Mulan avait donné à Nanny depuis que celle ci l'avait réprimandée pour une sombre affaire de fleurs arrachées dans le jardin quand elles étaient enfants.

Non, papa lui offre un week end de Thalasso pour l'occasion et pour la remercier aussi de tout ce qu'elle fait pour nous.

Et bien vas-y alors si tu veux le faire fonce !

J'hésite encore un peu je crois. Je vais tâter le terrain toute cette semaine pour voir. D'ailleurs je vais lui envoyer un message tout de suite. Ca t'embête si je raccroche ?

Tu veux dire que je passe après lui c'est ça ? S'indigna faussement Mulan, Amie indigne !

C'est ça c'est ça, bisous ma poule

A demain

Jasmine hésitante tapa son sms, l'effaça puis le retapa avant de le regarder songeuse, je l'envoie je l'envoie pas ? C'est bon c'était ridicule, elle n'allait pas mettre quinze minutes à envoyer un texto à son copain ! Et elle se décida pour un sobre : « Salut ca va ? On ne s'est pas beaucoup vu aujourd'hui et tu me manques 3. »

La réponse ne tarda pas. « Oui c'est vrai, on n'a pas beaucoup discuté, je passe te chercher demain matin avant les cours d'accord ? »

Bon ce n'était pas aussi romantique qu'elle l'aurait espéré mais ce n'était pas si mal. Elle accepta la proposition avant se préparer à aller au lit. Elle n'allait pas veiller tard ce soir vu comment elle était fatiguée.