La vie est un rêve, mais rêver n'est pas vivre.

Je le vois chaque nuit dans mes rêves, il est là, à mes côtés, assis au bord de la rivière, la main dans l'eau, bougeant dans un mouvement souple, fluide. Ton visage affiche un sourire heureux, ton regard bleu regarde au loin le coucher de soleil. Tes cheveux blond on poussés, ils t arrivent maintenant aux épaules, ta chevelure est souple, ondulé et quelques mèches passent devant ton visage. Je reste un peu en retrait pour te contempler, dans toute ta splendeur.

Et sans que je m'en rendes compte, ton regard s'est tourné vers moi, tes yeux azurs me dévisagent, je me rend compte de ton changement de position, quand tu prononce de manière suave mon prénom :

- Pocahontas...

Mes yeux charbon, se perdent dans le saphir de ton regard. Je restes subjuguée comme à chaque fois par la pureté de ton bleu, par ta beauté et ton expression douce et tendre. Tu me souris, dévoilant tes dents blanches et parfaitement alignées. Par pur automatisme, je souris, d'un sourire heureux, joyeux.

Ce sont ce genre de moments que j'aurais voulus passer avec toi. Des moments calmes, où nous serions juste heureux. A cette pensée, je sens mon sourire se faner. Je détourne mon regard de toi, pour le tourner vers mon reflet sur le lac, je vois mes yeux se voiler de tristesse, de douleur.

Je m'éloignes de toi, je sais que tu n'es qu'un mirage, un souvenir, m'y accrocher ne change rien à ma douleur. Cela rend juste mon réveil plus douloureux, la vie plus dur...mais aussi mon rêve plus doux.

Alors que je relève mon regard vers toi, j'entends un coup de feu, je sursautes, et te vois tomber au sol. Je cours vers toi, et au moment où je touche de ma main ton visage, ma vue se trouble, je murmure ton nom :

- John

Et je me réveil en sursaut comme à chaque fois, chaque nuit depuis maintenant 2 ans, je me rappel à chaque fois ce sourire, ce regard, ce visage, ce corps que je refuse d'oublier, celui que je pleures tous les jours. J'essuie les larmes coulants sur mes joues, calme ma respiration saccadée, et me lèves comme tous les matins comme si de rien n'était.

Avant de quitter ma hutte, je me tourne une dernière fois vers la petite table où est posé une boussole, sa boussole. Je fermes les yeux et murmure avant de partir:

- Je t'aime John...