Titre : Celui qui ne savait pas

Auteur : Bostaf

Correction : Shirenai

Genre : Drama

Rating : K

Disclaimer : L'univers de Naruto ne m'appartient pas. Encore heureux.

Note : j'espère que vous aimerez. Merci Shirenai.


Celui qui ne savait pas.

Non, il n'est pas un ninja.

Il n'est pas un de ces héros qui sauvent le pays, pas un de ces assassins silencieux dans la nuit, pas même un de ces hommes en un uniforme derrière un bureau dans l'administration. Il n'est qu'un simple civil. Un boulanger. Avec son tablier et ses mains le plus souvent enfarinées. Et même si plus des trois quarts du village sont des shinobi, il n'a pas honte de ce qu'il est. Il n'aurait pas pu faire un bon ninja de toute manière et il le sait. Trop lent, trop maladroit dans ses mouvements mais aussi trop gentil, trop naïf. Il ne saurait faire face aux atrocités d'une vie d'assassin, d'une vie de guerre. Alors il les regarde, de loin, ces shinobi à qui il doit sûrement la vie, sans pour autant les avoir jamais enviés.

Même si le village caché de Konoha est composé de civils et de combattants, même si les deux se côtoient et vivent ensemble, ils se croisent sans jamais se parler, sans jamais se mélanger. Ils ne sont tout simplement pas du même univers. Chacun reste dans sa propre petite bulle. Les simples citoyens regardent les ninja de loin en chuchotant, colportant les rumeurs les plus folles sur eux, tandis que ces derniers contemplent leurs contemporains, parfois avec envie, l'envie de retrouver leur innocence perdue. Ainsi c'est deux mondes différents au sein d'un unique.

Alors comment ont-ils pu, eux, se retrouver dans une telle situation ? Il se le demande parfois. Aimer une kunoichi. Vivre sans avoir la certitude qu'elle ne sera jamais qu'à lui, sans savoir si demain elle sera toujours là. Quelle folie. Et pourtant, lorsque le sommeil le fuit, trop inquiet pour pouvoir dormir, lorsqu'il s'interroge vraiment, il se dit que c'était inévitable. Cela n'aurait pu en être autrement. Dans un monde qu'il s'imaginait froid, inhumain, elle, elle rayonne. Elle a cette manière de sourire qui n'appartient qu'à elle et qui lui réchauffe le cœur. Il y a également cette transparence chez elle, cette incapacité à masquer ses émotions, au moins lorsqu'elle se trouve en sa compagnie… et tous ces petits détails niais, insignifiants qu'il adore chez elle et qui ne l'en rendent que plus fou.

Lui ne sait pas pourquoi elle l'a choisi. Elle ne le lui a pas dit. Ou peut-être que si mais il était trop occupé à la contempler pour bien s'en souvenir. Peut-être a-t-il un charme particulier ? Ou est-ce dû au fait qu'ils ne fassent pas partie du même monde ? Car si lui sera toujours là pour elle, elle ne le sera peut-être pas. En tout cas, elle ne lui parle jamais de ses missions. Il lui arrive d'évoquer une ou deux anecdotes à propos du trajet mais jamais de la mission en elle-même. Par peur de l'effrayer, par peur de ne pouvoir contenir ses émotions ou tout simplement à cause de l'interdit ? De toute manière il lui en est reconnaissant. Même s'il accepte la vie qu'elle mène, même s'il accepte de toujours s'inquiéter, toujours se demander si cet instant avec elle sera le dernier, sans jamais pouvoir rien faire, de se sentir impuissant, il n'est pas sûr de vouloir connaître cette facette de sa personnalité.

Alors quand elle rentre, fatiguée, blessée, quand il doit aller la chercher à l'hôpital, il ne dit rien et se contente de la prendre dans ses bras tandis qu'elle lui sourit comme pour lui dire que tout va bien et il s'efforce de la croire, bien qu'au fond il ne soit jamais totalement convaincu. Il fait juste semblant. Parce que c'est plus facile.

Seulement ce soir, alors qu'elle est allongée dans ce lit d'hôpital, toute petite au milieu de ces grands draps blancs qui ne la font paraître que plus pâle, trop pâle, fatiguée mais capable de lui sourire malgré ce tuyau qui la fait respirer, il n'est pas sûr de pouvoir vraiment y croire.


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