Bêta-reader : Je recherche un/une bêta pour corriger mes erreurs et me conseiller sur la suite de l'histoire. Je serais ravie de m'entretenir avec vous en messagerie privée.

Disclaimer : Ce n'est pas à moi.

Attention : Cette histoire contient du slash/yaoi, tentative d'agression sexuelle, consentement douteux et un graphisme violent.

C'est un crossover Harry Potter/Twilight/Vampire Diaries(la série).

Résumé de l'histoire : Lorsque sonne minuit le jour de ses seize ans, Harry entre en possession de son héritage magique. De cet héritage naquit la plus sombre histoire de sa vie, de ses origines. Il découvre qu'il n'est pas un Potter et que Severus Snape est sa "mère", un oméga qui a réussi à s'échapper des griffes d'un hybride sanguinaire (mi-loup mi-vampire). Harry embrassant son nouveau statut devra quitter l'Angleterre aux côtés de Severus car le danger n'est plus très loin et ils iront se réfugier à Forks.

/\_/\

( o.o )

J'ai crié dans la solitude :

Mon chagrin sera-t-il moins rude,

Un jour, quand je dirai son nom ?

Et l'écho m'a répondu : – Non.

Extrait du poème de François Coppée, l'Exilée (1877).

/\_/\

( o.o )

Severus Snape ne s'était jamais considéré comme un homme particulièrement anxieux. Il avait toujours eu une maîtrise impressionnante de ses émotions et ne laissait jamais rien refléter de ses sentiments véritables et profonds. Il s'était entrainé pendant toute sa jeunesse à ne pas succomber au poids de ses émotions. Il avait durement appris par le passé qu'une émotion, peu importait sa nature, pourrait se révéler plus tard être fatale. Aussi, il s'était efforcé à ne rien laisser transparaître sur son visage et encore moins dans sa gestuelle. Mais aujourd'hui, tout était différent. Il lui était impossible de rester de marbre face à la crise qui était en train de s'annoncer. Il ne pourrait échapper au cataclysme qui frapperait dans peu de temps dans sa vie.

Il tourna dans son appartement tel un animal en cage et jeta assez souvent des coups d'yeux à l'horloge pendue au-dessus de sa cheminée. Il regarda les aiguilles de l'horloge et mordit sa lèvre inférieure jusqu'au sang lorsqu'elles atteignirent minuit. Un frisson d'effroi glissa le long de son échine dorsale et une larme coula sur sa joue tandis qu'il prenait conscience de l'horreur de sa situation. Il avait pourtant prié pour que ce jour n'arrive jamais mais hélas, il était incapable de changer son destin, leur destinée. Il était condamné, une fois encore.

Un coup frappé à la porte de ses appartements le sortit de ses pensées. Il était inutile d'essayer de se recomposer et de reprendre le contrôle de ses émotions. Il était vain d'essayer de se cacher de l'homme qui se tenait à l'entrée de ses quartiers.

— Vous avez pu le sentir, n'est-ce pas ?

— Oui, Albus, confirma-t-il, la voix écorchée par une douleur profonde et ancienne. Il est entré en possession de son héritage.

Albus attira le maître des potions dans ses bras et retint l'homme contre sa poitrine, espérant que dans cette étreinte, son enseignant puisse y trouver tout le réconfort et le soutien dont il avait besoin pour surmonter l'épreuve qui l'attendait dans quelques heures.

Pendant ce temps, une musique sinistre se mit à résonner tout autour de Little Whinging. Une succession de sons inquiétants à vous faire froid dans le dos. Les habitants de Little Whinging dormaient tous paisiblement dans leur maison. Aucun d'entre eux ne se serait aventuré dans les rues sombres et glacées de leur quartier. Un hurlement bestial fondit la brume épaisse de la nuit. Puis, une dizaine d'autres hurlements créèrent une symphonie étrange mais mélodieuse. Les hululements des hiboux percèrent la nuit sombre et angoissante du quartier. Des portes claquèrent à l'intérieur des maisons sous le souffle violent du vent, des rideaux virevoltèrent tandis que le hurlement prit de l'intensité.

La lune était pleine cette nuit-là. Des loups s'étaient rapprochés du quartier et se mirent à hurler en choeur.

Dans une chambre plongée dans l'obscurité, dormait un jeune homme à la chevelure de jais en bataille dans un lit recouvert de papiers de journaux sur lesquels bougeaient des images en noir et blanc. La lueur de la lune éclaira le visage du brun qui se tortilla brusquement dans son lit, de la sueur perlant sur son front. Il agrippa les draps tandis qu'il se débattait dans son sommeil. Il était pris de convulsions intenses.

Le hurlement des loups s'accentua et le jeune homme s'agita un peu plus dans son sommeil. Ses cheveux s'allongèrent tout doucement et son corps subit une transformation étonnante pendant son inconscience. Il prit plusieurs centimètres et son corps autrefois maigre et fin, devint tonique et quelque peu musclé. Son pyjama ne résista pas à sa métamorphose et il se déchira pendant le processus.

Il se redressa brusquement et ses yeux d'un vert émeraude prirent une autre teinte, de l'ocre sombre. Ses canines s'allongèrent et aussi soudainement qu'il s'était redressé, il replongea dans un sommeil lourd et profond.

Des nuages sombres passèrent devant la lune, plongeant Privet Drive ainsi que Little Whinging dans l'obscurité. Les hurlements se turent et le vent se fit silencieux.

/\_/\

( o.o )

Severus était assis dans les gradins du stade de Quidditch, observant le soleil se lever. Il était venu se recueillir dans ce lieu après que le directeur l'ait quitté tard dans la nuit pour préparer leur prochaine action. Il était indécis et se sentait perdu. Plus il avançait dans le temps, plus il avait peur de se retrouver confronté à son passé. Il était apeuré et n'avait qu'une seule envie, celle de tout abandonner, mais ce n'était pas une option à choisir dans son cas car il n'était pas un lâche.

Il tremblait. Il anticipait la confrontation. Il savait que cette rencontre créerait des étincelles entre eux. Il serait à sa merci, complète et totale. Il ne pourrait guère se défendre face à lui car c'était ainsi. Comme il souffrait atrocement de ne pas être en mesure de pouvoir se défendre correctement. C'était sa seule et unique chance. Tout pourrait se détruire en un battement de cils s'il ne lui était pas permis de s'exprimer.

Il grogna, l'âme déchirée par ses tourments.

— Nous ne devrions y aller, Severus, dit une voix douce à sa droite.

— Il va me haïr, Albus.

Il en était conscient car il le savait depuis de nombreuses années.

— Il est bien plus compréhensif que tu ne le penses, mon cher. Il a atteint un niveau de maturité qui pourrait bien te surprendre.

Severus renifla avec dédain.

— Je doute qu'il puisse être compréhensif envers moi. Je suis certain d'être bien placé dans sa liste d'hommes à abattre juste après le Seigneur des Ténèbres.

— Severus.

— Ne nous voilons pas la face, Albus. Il me déteste et avec sa nouvelle situation, il me haïra profondément. Je me suis montré extrêmement dur et sévère envers lui. Il n'y a aucune chance qu'il puisse pardonner un tel comportement.

— Tu agissais ainsi avec raisons, Severus, répliqua Albus. Il te pardonnera et s'il faut blâmer quelqu'un dans cette histoire, ce n'est certainement pas toi.

Severus secoua la tête.

— J'ai tous les torts, protesta le maître des potions avec véhémence. J'étais censé le protéger. Je le devais car c'était mon rôle mais comme toujours, j'ai échoué. Je n'ai pas été à la hauteur et je vais le faire souffrir une fois de plus.

— Severus.

— Non, Albus, le coupa Severus, la voix rauque. Ne dîtes rien, je vous en prie. Ne me laissez pas espérer des choses qui ne se réaliseront jamais, s'il vous plaît. Ne me faîtes pas croire qu'il puisse être bienveillant envers moi, pas après tout ce que j'ai fait.

Albus décida de ne pas insister et hocha la tête. Il devra laisser l'homme se rendre compte par lui-même que le pardon pouvait lui être accordé et qu'une vie meilleure pourrait bien l'attendre. Pour l'instant, ils ne devraient plus perdre de temps.

— Allons-y.

Severus se leva et le suivit jusqu'aux grilles du château où ils purent transplaner pour rejoindre leur destination.

/\_/\

( o.o )

Harry se réveilla, éreinté psychologiquement. Il avait fini par s'endormir la veille, épuisé par les nombreuses larmes qu'il avait versé toute la journée. Sirius était décédé et la douleur de la perte de son parrain était encore vive dans son esprit. Il avait perdu le dernier membre de sa famille alors qu'ils venaient à peine de faire connaissance et tout était de sa faute. Son parrain était décédé à cause de lui. Il aurait dû se rendre compte que c'était un piège de Voldemort. Il aurait dû…

Il soupira, affligé par le décès de l'animagi. Il était définitivement seul au monde. Il se gratta l'arrière du cou et fronça les sourcils, perplexe. Il plongea une main dans sa chevelure et remarqua avec stupeur que ses cheveux étaient plus longs que la veille. Plus surprenant encore était le fait que son pyjama était pratiquement en lambeaux et qu'il s'étouffait presque dans le vêtement déchiré. Il quitta précipitamment sa chambre et courut jusqu'à la salle de bain pour se placer devant la glace.

— C'est quoi tout ce vacarme ? cria la tante Pétunia.

Harry était estomaqué et resta sans voix face au reflet que lui renvoyait le miroir de la salle de bain.

— Gar…

La tante Pétunia s'interrompit brusquement lorsqu'elle posa son regard sur le jeune homme stupéfait.

— Qu'est-ce… qu'est-ce qui m'est arrivé ? se demanda Harry, ahuri.

Il s'interrogea sur ce brusque changement qui avait dû se produire pendant la nuit. Il avait non seulement pris en musculature mais aussi en taille. Il avait l'impression de frôler le six pieds et trois pouces. De plus, ses cheveux noirs lui tombaient désormais sur les épaules. La couleur de ses pupilles semblait hésiter entre le bleu azur et le vert émeraude. Ce n'était peut-être qu'une impression mais il paraissait plus fort, plus puissant, aussi bien physiquement que magiquement. Il était capable de sentir sa magie émettre de profondes vibrations à l'intérieur de son corps, comme si elle attendait son signal pour imploser.

Il se détourna de son reflet lorsqu'il entendit la sonnette résonner dans toute la maison. Il se rappela soudain de la missive du directeur et poussa sa tante pour se précipiter dans sa chambre. Il commença à jeter dans sa valise tout ce qu'il pouvait attraper autour de lui.

Harry se figea, un télescope de cuivre dans une main, une paire de baskets dans une autre. Il avait complètement oublié d'avertir les Dursley que Dumbledore allait venir le récupérer. Il enjamba tant bien que mal sa grosse valise et ouvrit la porte de sa chambre à la volée juste à temps pour entendre une voix grave dire :

— Bonjour. Vous devez être Mr Dursley. J'imagine que Harry vous a prévenu que nous venions le chercher ?

Harry descendit l'escalier quatre à quatre et s'arrêta net à quelques marches du rez-de-chaussée. Là, dans l'encadrement de la porte d'entrée, se tenait un homme de haute taille, la silhouette mince, avec une barbe et des cheveux argentés qui lui arrivaient à la taille. Des lunettes en demi-lune étaient perchées sur son nez aquilin et il portait une longue cape de voyage noire ainsi qu'un chapeau pointu. À ses côtés, un homme de taille tout aussi comparable, la silhouette maigre et frêle cachée sous de lourdes robes noires. Il avait des cheveux noirs de jais qui pendaient sur ses épaules et des yeux tout aussi sombre que les ténèbres.

L'oncle Vernon regardait fixement ses visiteurs comme s'il n'arrivait pas à en croire ses yeux minuscules.

— À en juger par votre expression de franche incrédulité, Harry ne vous a pas averti de notre arrivée, dit aimablement Dumbledore. Mais faisons comme si vous nous aviez chaleureusement invité à entrer chez vous. Il n'est guère prudent de s'attarder longtemps sur le seuil d'une maison en ces temps troublés.

Harry était perplexe et ne comprenait pas la raison de la présence de Snape dans la demeure des Dursley. Dumbledore l'avait prévenu dans sa lettre qu'il viendrait le chercher, accompagné d'une autre personne, mais jamais, il n'aurait pu imaginer que cette personne serait son détestable professeur de potions.

— Bonjour Harry, dit Dumbledore. Ta valise est-elle prête ?

— Heu…

— Tu doutais de ma venue ? déduisit Dumbledore avec perspicacité.

— Je vais monter… heu… la finir, dit-il.

Il lui fallut plus de dix minutes pour tout emballer. Il quitta les Dursley sans un au revoir et suivit ses professeurs qui marchaient en silence dans Privet Drive. Ce n'était qu'une intuition mais il savait que quelque chose d'important se tramait et comme toujours, il devait y être mêlé.

Ils transplanèrent et se trouvèrent devant un pub. À l'entrée, il y avait une tête de sanglier suspendue à une vieille potence en bois. Les fenêtres étaient tellement incrustées de saletés que la lumière du jour avait du mal à les traverser. Le sol semblait en terre battue mais c'était plutôt un sol de pierre sous des couches de salissures. Ils entrèrent dans le pub qui était plutôt miteux, petit, crasseux et imprégné d'une forte odeur de chèvre.

Ils prirent place à une table et Harry déposa sa valise ainsi que la cage d'Hedwige sur le sol.

— Que faisons-nous ici, professeur ? questionna le jeune homme en s'adressant à Dumbledore.

Le professeur de potions ignora la pointe de douleur qui fit son apparition dans sa poitrine face au comportement du Gryffondor qui semblait ignorer sa présence.

— Nous sommes ici pour obtenir des rafraîchissements mais aussi pour discuter de ton avenir et de celui de Severus, répondit Dumbledore avant de commander trois boissons au barman de la Tête de Sanglier.

Harry lança un simple coup d'œil au maître des potions avant de retourner son attention sur Dumbledore.

— Que sais-tu à propos des loups garous, Harry ? l'interrogea Dumbledore.

— Ce que j'ai appris en cours et auprès de Remus. Un loup-garou est une créature en laquelle se transforme chaque mois un humain atteint de lycanthropie, répondit Harry.

— Bonne réponse, le félicita Dumbledore. Et que connais-tu les Alphas ?

— Ce sont des chefs de meute.

— Ils sont bien plus, Harry.

Dumbledore planta son regard azur sur l'enseignant qui prit soudain la parole.

— Les Alphas sont une espèce de créature magique extrêmement rare. Ils sont différents des loups garous que nous connaissons car ils ont la capacité de se transformer en loup sans pleine lune. La transformation n'altère en rien leur faculté mentale et ils ont un total contrôle de leur partie animale, expliqua Severus.

— Très bien, dit Harry, dérouté. Mais en quoi cela me concerne-t-il ?

— Lorsque Severus avait quinze ans, il a été mordu par Remus.

— Quoi ? Mais Sirius ne m'a jamais parlé d'une telle chose et s'il avait vraiment été mordu par Remus, pourquoi ne l'avons-nous jamais vu se transformer en loup lors de la pleine lune ? questionna Harry, dubitatif.

— Personne n'était au courant de la morsure. Je l'ai caché et ne souhaitais pas que quiconque sache que j'étais devenu un monstre encore moins Potter et sa bande, dit Severus, du venin dans la voix.

— Severus…

Le maître des potions ignora l'intervention de son mentor et poursuivit son récit.

— Pendant l'été, j'ai fait des recherches pour tenter de trouver un remède à ma situation avant de retourner à Poudlard et j'ai fini par tomber sur un bouquin qui parlait de loups garous de la race Alpha. Ces loups qui étaient extrêmement rares seraient capables de guérir la lycanthropie grâce aux propriétés magiques de leur sang. Le sang d'un Alpha permet à un lycanthrope de devenir une sorte d'animagi. Un homme capable de se transformer en loup à volonté sans être influencé par la lune. J'ai alors entrepris de rechercher un loup-garou de race Alpha et il m'a fallu un mois et demi pour tomber sur la meute de ce loup-garou particulier et rare. Il s'appelait Harry.

Le jeune homme fut pris d'un frisson et croisa le regard hanté et emplit de culpabilité du professeur de potions.

— Puisqu'il était un alpha de naissance, il était donc, bien évidemment, le chef de sa meute. Il m'a accueilli avec bienveillance auprès des siens et m'a inclus dans sa meute. Pour me guérir de la lycanthropie, il m'a mordu puis il m'a fait boire son sang. J'ai passé la fin de mon été auprès de la meute et j'ai appris à connaître cet alpha qui avait sauvé mon existence en m'empêchant de devenir un monstre. Puisque j'étais un oméga, il avait décidé de faire de moi son compagnon et il m'avait demandé l'autorisation de me courtiser. Chose que j'avais accepté. Étant encore mineur, nous avions convenu de finaliser la parade à ma majorité mais plusieurs choses se sont déroulés entre temps. La montée du Seigneur des Ténèbres, la perte de ma meilleure amie, les mangemorts qui souhaitaient à tout prix me recruter et qui menaçaient la vie des êtres qui m'étaient chers. Je devais absolument les protéger et à ma sortie de Poudlard, j'ai dû prendre la marque et rejoindre les mangemorts. Quand Harry a appris ce que j'avais fait, il avait été furieux et n'a pas voulu entendre mes explications et pensait que je l'avais trahi, que j'avais trahi notre meute alors il m'a banni.

Dumbledore posa sa main sur celle de son espion qui était en train de craquer sous le poids de sa souffrance, ses remords et de sa culpabilité.

— Du jour au lendemain, je me suis retrouvé seul. Un oméga solitaire sans meute, sans alpha pour me guider et me protéger, poursuivit Severus.

Il avala avec difficulté sa salive et sut qu'il ne pourrait terminer le récit de son histoire. Il y avait trop de souffrances en lui, même à ce jour, pour qu'il puisse parler librement sans rouvrir les plaies de son passé.

Severus se leva de sa chaise et quitta la salle pour les toilettes. Dumbledore le regarda partir, affligé, tandis qu'Harry était confus.

— Connais-tu la hiérarchie des loups garous, Harry ?

— Oui, professeur.

— Alors, tu sais qu'en cette période-là, Severus était fragile sans la protection d'un alpha ou d'une meute.

— Oui.

Harry le savait puisque Remus qui n'était que gamma avait eu du mal à se reconstruire une vie après la dissolution de son groupe d'amis qu'il considérait comme sa meute.

— Severus, après avoir été banni de la meute, n'a pas cherché à les revoir car l'ordre de l'alpha avait été clair : il ne devrait plus y mettre les pieds et encore moins tenter d'entrer en contact avec un membre de la meute. Il ne pouvait désobéir à cet ordre car même s'il avait été rejeté, Harry avait toujours un certain pouvoir sur lui en qualité d'Alpha. Aucun oméga ne peut contester l'ordre d'un Alpha. Deux années étaient passées et un jour, Severus a ressenti un profond malaise en son sein. Quelque chose n'allait pas avec la meute. Il s'est alors rendu au lieu où vivait les membres de la meute et n'a pas pu dépasser les limites des frontières du camp car l'ordre était toujours présent. Sous ses yeux, il a vu un vampire massacrer tous les membres de la meute. Il ne restait plus que l'Alpha qui était grièvement blessé et qui, lorsqu'il a senti l'odeur de Severus, lui a ordonné de s'enfuir mais il était bien trop tard car le vampire l'avait senti lui-aussi. Il tua l'Alpha sous les yeux impuissants de Severus avant de se mettre à sa poursuite. Même étant sorcier, Severus ne faisait pas le poids face à ce monstre qui avait un certain pouvoir sur lui car lorsqu'il ordonna à Severus de s'arrêter, il le fit et se plia à la voix de cet inconnu.

— Comment est-ce possible ? Un loup-garou ne peut obéir qu'à un autre loup-garou et seulement si celui-ci est de rang plus élevé. À moins qu'il ne considère cette personne comme faisant partie de sa meute sinon la commande ne fonctionne pas, dit Harry, incrédule.

— Severus a obéi car ce vampire était aussi un loup-garou.

— Un hybride ? souffla Harry, abasourdi.

— Oui, confirma Dumbledore. Cet homme était un hybride mais sa partie loup-garou avait été scellée par la magie donc il ne pouvait pas se transformer mais il demeurait tout de même un hybride, expliqua Dumbledore.

— Qu'est-il arrivé à Snape ? Comment a-t-il pu survivre quand toute la meute a été massacrée par ce monstre ? questionna Harry, intrigué.

— Professeur Snape, le corrigea Dumbledore. L'hybride a reconnu l'odeur d'oméga de Severus et a été intrigué par lui ainsi que par ses pouvoirs de sorcier. Il a donc capturé Severus et l'a conduit à son manoir.

— Pourquoi ai-je l'impression que la suite de l'histoire ne va pas me plaire ? se demanda Harry.

— Cet hybride avait décidé de faire de Severus, son compagnon. Puisque Severus n'était pas encore entré dans sa chaleur, il ne pouvait pas le réclamer correctement et le marquer pour que quiconque sache que Severus lui appartenait et que le lien entre eux soit définitivement scellé.

Harry était horrifié par les implications de Dumbledore.

— Non, fit-il en secouant la tête.

— Severus a été forcé dans cette relation. Étant oméga, il ne pouvait contester les ordres d'un alpha et puisque ce dernier allait faire de lui son compagnon, il ne pouvait rien y faire.

— Mais…mais… comment a-t-il pu s'échapper ?

— Cet hybride et sa famille étaient poursuivis par un chasseur de vampires. Au moment de leur fuite, Severus qui n'était pas sous surveillance a profité d'un moment d'inattention de leur part pour s'échapper, répondit Dumbledore. Mais le mal avait déjà été fait. Bien que Severus ait pu prendre la fuite, il avait été marqué à jamais par cet hybride et savait que ce ne serait qu'une question de temps avant qu'il ne soit retrouvé par ce monstre.

— Marqué ? Comment ça il avait été marqué ? Vous veniez de dire que le lien n'avait pas pu être finalisé puisque Snape n'avait pas été dans sa chaleur pour que cet hybride puisse le réclamer comme sien.

— Severus était enceint, Harry.

— Merde, siffla-t-il, stupéfait.

— Sachant que ce monstre reviendrait un jour ou l'autre pour lui, Severus a dû trouver une solution pour mettre son petit à l'abri. Et Lily et James l'ont aidé lorsqu'ils ont appris son histoire. Ils ont adopté l'enfant magiquement. C'était le seul moyen pour masquer l'odeur de ce monstre sur l'enfant jusqu'à ses seize ans où il entrerait en possession de son héritage.

Harry racla brusquement son siège et se leva d'un bond, les yeux écarquillés par l'horreur de la révélation.

— Vous mentez.

— Sache que tout ce que Severus a fait, c'était dans l'unique but de te protéger.

— Me protéger ? Mon enfance a été misérable ? Pendant longtemps, j'ai cru que j'étais un Potter, que mes parents avaient été tués dans un accident de voiture parce qu'ils étaient trop ivres pour conduire puis j'ai appris par Hagrid qu'ils avaient été assassinés par Voldemort. Et aujourd'hui, j'apprends que tout ça aussi n'était qu'un tissu de mensonges ! Que mes parents sont toujours en vie et que l'homme que je déteste autant que Voldemort n'est autre que mon père ! cria Harry, fâché.

— Harry…

— Quand comptiez-vous me le dire ? Quand ?

— Ce même jour, dit une voix faible. Bien que j'avais toujours espéré que le sang des Potter puisse détruire cette partie de moi et de lui.

— Alors tu comptais passer ta vie à me mentir ?

— Dans l'unique but de te protéger, se défendit Severus. Seulement pour te protéger car maintenant que tu es entré en possession de ton héritage, la connexion entre vous s'est rétabli car étant son enfant, tu es sous son commandement. Tu fais partie de sa meute. Il est ton alpha et en tant que tel, il sait donc que tu es vivant et il viendra à ta recherche. Il…il viendra aussi pour moi.

Severus était encore plus pâle qu'à l'accoutumée et sentit son sang se glacer à l'idée de revoir son pire cauchemar.

— Retire ton glamour, ordonna Harry.

— Quoi ?

— Retire-le, grogna le jeune homme.

Severus échangea un regard avec son mentor et fit comme lui avait ordonné son fils. Harry n'était encore qu'un bêta mais il était son supérieur et son alpha en l'absence de leur chef de meute donc il ne pouvait désobéir aux ordres donnés par le jeune homme. Il retira ainsi le glamour qu'il portait en permanence en public et se révéla sous une forme nettement plus jeune que le maître des potions que les étudiants de Poudlard côtoyaient. Étant loup-garou, il avait arrêté de vieillir à l'âge de vingt-ans.

Harry dévisagea son père un long moment puis se tourna vers Dumbledore.

— Puisque nous sommes ici, je suppose que vous avez un plan pour nous, n'est-ce pas ?

— En effet, dit Dumbledore, les yeux étincelant de bonheur.

— Quel est donc le plan ? demanda-t-il.

Harry était toujours en colère et savait qu'il devrait discuter avec le maître des potions plus tard mais pour l'instant, il devait le mettre en sûreté, l'éloigner de ce monstre qui l'avait fait souffrir. Il ne perdrait plus un seul membre de sa famille.

— J'ai contacté un ami à moi qui vit à Forks dans une réserve indienne. Il y a là-bas, une meute de loups garous qui seraient prêts à vous accueillir et à vous défendre si besoin, annonça Dumbledore.

— Savent-ils que je suis aussi un vampire ?

— Un petit détail que nous réglerons le moment venu.

Merci pour votre lecture.