Thème (numéro et nom) : 10, #10
Disclaimer : S'ils étaient à moi je me serais déjà suicidée depuis longtemps, je veux pas de tels psychopathes chez moi… Chais pas comment il fait, Kishimoto, il a des nerfs en tout cas…
Note : Drabble, cinq cents mots. Paske j'aime me compliquer la vie et que je me demande parfois sincèrement pourquoi.

Au sombre sourire du tueur.

La première fois, ça a étonné personne. Lui le dernier. Il savait ce qui allait se passer. Il avait vu faire pendant des semaines d'un œil distant, pas concerné alors qu'ils agonisaient à ses pieds. Cette fois, de passif il est juste devenu actif. Ca fait pas forcément un grand changement. Ca a raté son cœur, ou presque. Il a haussé un sourcil à peine intrigué, a vu s'éteindre les dernières flammes de vie, et puis s'est tourné vers son maître, qui a approuvé d'un hochement de tête imperceptible. Comme d'habitude. Il avait déjà oublié son père.

Il a renouvelé ça quand deux suicidaires lui ont sauté dessus pour venger leur ami mort. Zabuza lui dira après qu'il ressemblait à un monstre, un kunai entre les dents et la rage au fond des yeux. La bête, les babines retroussées sur ses crocs, avait quelqu'un à protéger. Il les a eus coup sur coup. Sans respirer. Il a compté sur ses mains poisseuses et douloureuses d'avoir trop frappé. Cinq, dix, vingt fois. Le visage tuméfié, pas su tout éviter. Belle gueule pour l'ange gardien du démon.

Le retour reste un peu confus. Quelque chose à l'instar des lendemains d'orgies. Il a dû péter un câble. Il se souvient juste avoir été porté par Zabuza, trop hagard pour trouver un sol sous ses pieds. L'adrénaline, ça lui fait voir le monde à l'envers. Et le sang, ça le rend fou. Parce qu'il aime pas. Il obéit juste.

Et il a recommencé. Rarement. Son maître a pas fait appel à lui avant longtemps. Son protecteur attitré devait devenir plus subtil pour être efficace, selon lui. Le gamin s'est contenu comme il pouvait, il a eu du mal. Voir Zabuza se battre et avoir les mains liées c'est dur, ça fait terriblement peur. Mais il a fait des efforts. Et il a de nouveau dû tuer, au compte-goutte. C'était plus délicat, il devait pas se faire repérer. Le carnage c'est réservé à son aîné. Ca l'a rendu un peu jaloux, mais il s'est tu. Frapper c'est plus facile quand les larmes se noient dans un fleuve de sang.

Aujourd'hui c'est son dixième meurtre. Il les a compté, a attendu chaque ajout à sa liste de victimes. Il joue, fait crier la douleur dans les immenses pupilles déjà tournées vers l'enfer. Il regrette juste de pas pouvoir l'entendre hurler à mort. Fallait pas menacer son maître.

Et quand il se tourne vers Zabuza, il reçoit à peine un sourire satisfait comme félicitation. C'est le dixième, c'est une petite fête.

Au centième, il aura droit à une tape dans le dos.

Au millième, à un baiser fugace sur ses lèvres. Il l'a lu comme une promesse dans les yeux fendus de son guide.

Ca vaut le coup de compter et d'oublier les cris des trop nombreux cadavres. Il tue seulement pour le regard fier de Zabuza. Parce qu'au fond, chaque meurtre lui arrache le cœur.

Mais ça, il le dira jamais à personne. C'est son secret.