Bonjour à tous. Et oui après plusieurs années de silence - et une vie bien remplie il faut le dire - je me relance dans la fiction.
J'ai de vieux projets HP qui traînent au fond des tiroirs mais je n'y reviendrai pas tout de suite. Depuis deux ans je suis très centrée sur Sherlock, et particulièrement sur le Sherlolly. J'ai lu d'innombrables fictions mais seulement en anglais. En effet je n'ai encore pas réussi aujourd'hui à regarder un épisode de Sherlock en français... j'ai peur d'être déçue.
Et comme je l'avais déjà fait avec une fiction HP, j'ai décidé de vous traduire une histoire absolument géniale, écrite par Writingwife83. Elle m'a donné l'autorisation de traduire son oeuvre et j'ai mis deux ans pour la terminer. Je ne voulais pas attaquer la publication avant d'avoir tout traduit.
Pour situer, nous sommes à la fin de la saison 3. Exit donc The Abominable Bride et la saison 4.
Je vous souhaite à tous une excellente lecture. =)


"Oh franchement Sherlock, ça ne va pas te tuer !"

"Pas littéralement, non. Mais là tout de suite, je ne peux imaginer plus douloureuse expérience que d'être assis dans un pub avec eux !"

John leva les yeux au ciel et souffla. "Ne fais pas tant de mélo Sherlock ! Et t'envoler pour l'Europe de l'Est pour toujours ? Où ça se classe sur ton échelle de douleur ? Ils sont heureux que tu restes, et veulent simplement te payer un verre. Ce n'est pas grand chose, mais ça signifierait beaucoup pour eux si tu sortais de ce drap, enfilais quelques vêtements et venais avec moi !"

Sherlock grogna puis finalement se leva. "Bien ! Je serai prêt dans dix minutes."

Et il partit dans le couloir.

"Oh et Sherlock... Peut-être que tu pourrais oublier le pantalon de costume pour une fois ? Ce n'est pas vraiment nécessaire."

"Pourquoi ? Je m'habille toujours comme ça."

"Euh, tu n'aurais pas un jean ?"

"Si bien-sûr que j'en possède un !"

"Oh bien ! Mets plutôt ça. Comme ça, tu auras peut-être l'air d'essayer de t'amuser, même si ce n'est pas vrai."

Sherlock répondit en levant seulement les yeux, tout en parcourant le reste du couloir, puis il entra dans sa chambre et ferma la porte plutôt bruyamment.

John s'assit dans sa chaise et souffla faiblement. Cette soirée pouvait tourner au désastre, il en était bien conscient. Mais il n'avait pas voulu dire non au plan de Lestrade. Greg avait été tellement content quand il avait su que Sherlock avait tout compte fait été autorisé à rester à Londres. Alors environ une semaine après l'événement, il avait dit à John qu'il voulait inviter Sherlock à sortir boire un verre et célébrer son retour... même si son absence n'avait duré que cinq minutes. John suspectait qu'un petit air de tragédie planait encore après la supposée mort de Sherlock pendant ces deux ans. Alors, pour ceux qui avaient pensé le perdre à tout jamais une nouvelle fois, c'était plus que du soulagement de réaliser qu'il n'allait nulle part. Sherlock était, bien-sûr, peu enthousiaste à l'idée d'une soirée dans un pub.

Sherlock émergea finalement de sa chambre, et chose assez étonnante, en jean. Il portait tout de même une chemise blanche, mais John était satisfait qu'il ne paraisse pas aussi professionnel et collet-monté qu'il l'était habituellement. Lestrade et sa clique pourrait effectivement avoir l'impression qu'il était là pour s'amuser... même si c'était un peu inhabituel.

"Allons en finir avec ça," dit Sherlock avec un soupir, et il saisit son manteau et son écharpe.

Ils arrivèrent au pub peu de temps après et Sherlock agrippa le bras de John à l'entrée lorsqu'il vit les personnes présentes à la table.

"Qu'est-ce-que c'est que ça ? Personne ici à part Lestrade ne se soucie une minute que je sois là dans ce pub ou en Europe de l'Est avec une balle dans la tête ! Pourquoi Donovan et Anderson sont ici ? C'est une stupide excuse pour que tout le monde puisse picoler, et je ne participerai pas à ça." Il amorça un demi-tour vers la porte.

"Oh, pas question !" gronda John en l'empêchant de sortir. "Je leur ai promis que tu viendrais et il n'y a aucune chance que je me fasse enguirlander pour t'avoir laissé filer ! S'ils finissent bourrés, tu pourras partir une fois qu'ils ne seront plus capables de se souvenir de quoi que ce soit. Mais pour le moment, tu vas te montrer reconnaissant ! Envers Greg au moins !"

Sherlock fronça les sourcils.

"Lestrade ! clarifia aussitôt John en soufflant d'exaspération. "Aller, allons-y."

Ils cheminèrent vers la table et prirent place. Comme Sherlock s'y attendait déjà, personne hormis Lestrade ne remarqua réellement son arrivée. Il n'était pas vraiment sûr que quelqu'un d'autre ait été informé que cette soirée lui était dédiée ! Cependant peu lui importait. Ça ferait moins de gens avec qui il serait forcé d'interagir avec amabilité.

"Hey ! Bon retour parmi nous !" dit Lestrade joyeusement en lui donnant une ferme poignée de main.

"Je ne suis pas certain d'à quel point nous devons nous réjouir. Je ne reste pas pour une raison particulièrement agréable."

"Ah ça !" dit Lestrade avec un geste évasif de la main. "Ne pensons pas à ça pour l'instant ! La chose importante est que tu es de retour ici et maintenant. Essaie de profiter et d'être heureux d'être à la maison."

"Si... réjouissant," marmonna Sherlock sarcastique tout en regardant le pub autour de lui.

L'assemblée commanda ce qui sembla être leur seconde tournée, ils semblaient être là depuis un moment. John força Sherlock à prendre une bière avec tout le monde. Ce dernier but la sienne lentement, n'étant pas très motivé pour consommer aussi rapidement que les autres. La dernière chose qu'il voulait était de finir saoul, et dans une forme inutile de lui-même en présence de toutes ces personnes.

Une autre tournée générale plus tard, John remarqua que Sherlock manquait à l'appel. Il le repéra au bar, parlant aléatoirement aux gens.

"Hum, excusez-moi un instant," dit-il à Lestrade au dessus de la musique.

"Clairement, votre femme n'est pas infidèle. Vous sautez en conclusions. Elle est indubitablement en train de faire des plans de rénovation de votre chambre pendant que vous êtes en voyage d'affaires. Mais, au vu de votre comportement actuel, vous allez la rendre soupçonneuse, alors je vous suggère de prendre un taxi et de rentrer chez vous avant qu'elle n'annule les travaux et ne commence ses propres valises !"

C'est sur cette scène que John arriva, et l'homme vida rapidement le reste de sa bière, avant de glisser un billet sur la table et de filer vers la sortie.

"Qu'est-ce que... Sherlock, tu n'es pas là pour prendre des affaires !"

"Mais je ne veux pas m'asseoir à cette table et discuter avec eux, John ! Tu ne peux pas m'y contraindre !"

"Deux bières !" cria John par dessus Sherlock. "Retourne juste à la table. Le pauvre Lestrade va penser que tu te fiches de ce qu'il a organisé pour toi. Ce n'est pas si compliqué Sherlock, tu sais comment feindre les choses. Une femme a cru que tu voulais l'épouser il n'y a pas si longtemps, nous savons tous que tu peux jouer la comédie. Alors dépasse ça et affiche un visage avenant !" John lui tendit une bière.

Sherlock s'en saisit de mauvaise grâce et marcha vers la table, seulement pour entendre un rire peu habituel chez Lestrade.

"Oh arrête ! Stop ! Je ne peux plus respirer, sérieusement ! Oh bien revoilà Sherlock ! Anderson, il faut que tu lui racontes depuis le début."

Sherlock put entendre que Lestrade ressentait les effets des trois tournées qu'il avait bues jusqu'à présent.

"Je ne pense pas que Sherlock soit intéressé d'entendre ça," dit Anderson, l'air légèrement supérieur.

"Sherlock, as-tu déjà entendu la théorie d'Anderson sur la façon dont tu as simulé ta mort ?"

Sherlock secoua la tête en regardant Anderson avec méfiance. "Anderson a raison, peut-être pour la première fois, je ne vois pas pourquoi je serais intéressé par ça. Je sais comment j'ai fait. Pourquoi aurais-je besoin d'entendre ce qu'un autre cinglé - Aïe !" John lui donna un violent coup de pied sous la table. "Comme je le disais, Anderson, je t'en prie, après toi."

"Tu vas adorer ça Sherlock, c'est tordant ! Je veux dire, je n'ai peut-être pas ri quand il me l'a racontée la première fois, mais maintenant que je te sais vivant et en bonne santé, c'est assurément très drôle !"

"Et être bourré doit aider pas mal," murmura Sherlock.

"Alors quoi, tu veux juste me la faire raconter pour te foutre de moi ?!" Anderson croisa les bras avec agacement et regarda autour de la table. "Gardez tous à l'esprit que j'avais, finalement, raison ! Et vous aviez tout faux ! Je savais au moins qu'il était toujours vivant, même si je ne savais pas exactement comment il s'en est tiré !"

"Oh arrête de râler comme un enfant, Anderson, et raconte cette stupide histoire ! Lestrade ne la fermera pas tant que tu ne l'auras pas fait !" dit Sherlock avant de boire davantage de sa bière. Son intention n'était peut-être pas de se saouler, mais il voulait simplement gérer l'irritation liée à cette soirée et les idées sûrement idiotes d'Anderson. Du coup la bière se montrait soudainement plus attractive.

"Bon d'accord !" et Anderson commença à raconter en détails. Il décrivit tout, depuis le sandow attaché au toit, à l'hypnotiseur qui avait rendu John inconscient quelques minutes, jusqu'au masque qui avait déguisé Moriarty en Sherlock. Sherlock afficha un petit sourire tout le long du récit, pensant que sa méthode était bien meilleure.

"Puis tu as rebondi et tu es passé au travers d'une fenêtre. Tu es sorti de l'hôpital de là. Donc voilà comment tu as fait, c'était ma théorie ! Allez-y riez autant que vous le voulez, mais je pense que c'était plutôt bon !"

"Bien-sûr Anderson. Peu importe si ça t'aide à dormir la nuit," siffla Sherlock.

"Hola hola hola ! Attends une seconde Anderson !" dit Lestrade en l'attrapant par l'épaule. "Comment peux-tu laisser de côté une des parties les plus drôles ?"

"De quelle partie s'agit-il ?"

"La partie impliquant une certaine pathologiste !" dit Lestrade en donnant du coude à Anderson.

Sherlock étrécit son regard. L'inspecteur était clairement sous influence parce qu'il ne mettait généralement jamais Molly Hooper en pleine lumière sans raison. Qu'est-ce qu'Anderson avait bien pu théoriser à propos de Molly ?

"Cette partie n'était pas importante !" dit Anderson en agitant la main.

"Pff ! Sans importance ?! C'est drôle ! Voilà tout ! Aller Anderson, raconte à Sherlock ce qu'il s'est passé après qu'il soit passé à travers la fenêtre. Il va se régaler ! Et grouille, parce que Molly m'a écrit par texto qu'elle était en chemin et je ne pense pas qu'elle trouverait ça aussi hilarant."

Anderson leva les yeux. "Bon d'accord, alors. Sherlock tu es passé par la fenêtre et Molly attendait là, parce qu'elle t'a aidé bien-sûr, comme je l'avais correctement deviné ! Enfin bref, tu as détaché le sandow et tu t'es débarrassé des bris de verre sur ton manteau et dans tes cheveux. Ce faisant, tu as marché à grands pas vers Molly Hooper, et..." Anderson fit une pause pour regarder Sherlock avec embarras un instant avant de continuer. "Et ensuite tu l'as attrapée et tu lui as donné un baiser plutôt passionné."

John commença à rire hystériquement tout comme Lestrade et Donovan. Les yeux de Sherlock doublèrent de taille quand il entendit la dernière phrase. Il ne s'était pas attendu à...ça.

"Quoi ?" s'exclama Anderson. "Je suis désolé mais je ne vois pas en quoi c'est aussi ridicule ! Elle l'a aidé à simuler sa mort, lui sauvant la vie au passage. Il était très reconnaissant ! N'est-ce pas Sherlock ?!" demanda Anderson.

Sherlock s'éclaircit la gorge. "J'étais reconnaissant, oui. Cependant je dois dire que c'est rarement comme ça que je montre ma gratitude." Il prit une autre grande gorgée de sa bière.

"Rarement ?!" éructa Lestrade entre deux gloussements. "Jamais tu veux dire ! Tu n'aurais jamais pu faire ça, Sherlock. Je pense que nous te connaissons tous trop bien !"

Soudainement Sherlock posa son verre et fronça les sourcils vers Lestrade qui tentait de retrouver une respiration plus lente.

"Attends, tu as dit que je n'aurais jamais pu faire ça ? Peut-être que tu n'as pas formulé correctement ta pensée. Tu me crois réellement incapable d'embrasser une femme ?"

Ce fut Sally qui intervint. "Oh je t'en prie ! Tu peux à peine parler à une femme sans la rabaisser ! Ce n'est pas la peine d'être détective pour dire que tu ne pourrais pas faire tomber une femme dans tes bras même si ta vie en dépendait !"

Sherlock lui lança un regard acéré. "Ce serait une erreur de supposer que mes interactions avec toi offrent une quelconque indication sur mes compétences en général avec le sexe opposé. Si je possédais la faculté de "faire tomber une femme dans mes bras" comme tu dis, tu serais certainement la dernière personne au monde à le savoir !"

"Aucune femme ne le saurait !" rétorqua Donovan. "Rien qui ait un pouls ne pourrait le savoir, Sherlock Holmes ! La seule chose pour laquelle tu te passionnes c'est ton propre cerveau de taré !"

"Oh aller Sherlock c'est marrant !" dit Lestrade, essayant clairement d'apaiser la situation quelque peu. Dans son état induit par l'alcool, il avait seulement pensé faire rire Sherlock. Mais bien évidemment il ne voulait pas que ça tourne en une séance d'insultes. "On te connaît, alors j'ai imaginé que tu trouverais ça aussi dingue que moi !"

Alors que Sherlock finissait sa seconde bière sur un estomac qui avait été vide toute la journée, il put sentir la légère altération au niveau de son cerveau. En temps normal, ce genre de taquineries à ses dépends ne l'aurait même pas fait ciller, mais il sentit sont irritation croître rapidement. Ces abrutis n'avaient aucune idée de quelles sortes de compétences il possédait en termes de passion. Il n'avait jamais été considéré comme déficient en quoi que ce soit...

"Oh oui, tellement dingue," dit-il avec un visage assez crispé. "Vous me connaissez si bien."

John se sentit un peu inquiet en regardant Sherlock. Il appréhendait à ce sujet, et espérait que Sherlock allait faire en sorte de conserver une ambiance plaisante.

"Salut les gars !" dit une voix douce, approchant de la table.

La tablée entière salua Molly alors qu'elle prenait une place. Elle s'assit à côté de Lestrade qui avait été chercher une autre chaise pour elle.

"Désolée je suis en retard. Ça m'a pris du temps de boucler ce soir. J'espère que je n'ai rien manqué d'important." Elle regarda autour de la table.

Deux ou trois personnes gloussèrent un peu de sa question innocente. Sherlock lui offrit un petit sourire toutefois. "Seulement si tu comptes des idiots bourrés comme importants."

"Je suis surprise que tu sois là, Sherlock. Je ne pensais pas que John serait capable de te convaincre. Est-ce que tu portes un jean ?" demanda-t-elle incrédule.

Sherlock leva les yeux. "Quel est le but de porter des vêtements décontractés si ça me rend seulement étrange aux yeux des autres ?!" demanda-t-il à John.

"Ça te va bien, Sherlock. Je faisais juste une remarque, c'est tout !" Molly but une gorgée de la bière que Lestrade avait commandée pour elle.

Sherlock observa la façon dont elle touchait la base de son annulaire gauche, là où il n'y avait plus de bague désormais. Mais il nota qu'à chaque fois qu'elle le faisait, elle souriait légèrement pour elle-même. Elle n'était pas vraiment embêtée que ça soit terminé. Quelqu'aient pu être les circonstances de la rupture de ses fiançailles, il pouvait dire qu'au plus profond d'elle Molly savait que c'était pour le mieux. En fait, il était content qu'elle soit là maintenant.

"Des autopsies particulièrement fascinantes aujourd'hui, Molly ?"questionna Sherlock, se penchant en avant sur la table pour l'entendre au dessus de la musique qui se jouait.

"Oh euh, laisse-moi réfléchir..."

"Aucune discussion boulot permise !" dit Donovan, se penchant au dessus de Lestrade et en pointant Molly. "Tu es supposée t'amuser. Ne le laisse pas te casser les pieds !"

"Je ne lui casse pas les pieds !" cracha Sherlock. "Il se trouve qu'elle possède un des meilleurs intellects à cette table, alors s'il te plaît pardonne-moi si je préfère parler avec elle de quelque chose d'intelligent plutôt que d'assister à ton flirt alcoolique avec Anderson !"

Donovan pinça les lèvres et se retourna avec frustration.

Molly ne pût s'empêcher de glousser. Elle n'avait personnellement jamais apprécié la compagnie de Donovan. Et bien-sûr ça l'avait toujours irritée au plus haut point que la femme soit si dure avec Sherlock.

Durant toute l'heure qui suivit ou presque, Molly renseigna Sherlock sur les événements de la journée. Elle n'avait rien de terriblement palpitant à partager, mais elle essaya de le faire avec le plus de détails possible, considérant le fait qu'il aurait pu se trouver n'importe où ailleurs qu'ici en ce moment. Et bien-sûr elle le laissait l'interrompre pour qu'il puisse faire ses propres déductions après avoir entendu ses découvertes sur chaque affaire. Molly ne put s'empêcher de penser que si ces personnes voulaient l'accueillir pour son retour, elles auraient dû offrir au pauvre homme une affaire de double homicide au lieu de lui payer un verre.

Finalement, aux alentour de vingt-trois-heures trente, John annonça qu'il avait besoin de retrouver Mary à la maison. Il s'était déjà senti mal de la laisser, mais ça n'aurait pas été très intelligent d'amener une femme enceinte dans un pub. Sherlock, bien-sûr, ne se plaignit pas de partir. Il prit le temps toutefois, alors qu'il mettait son manteau, de remercier Lestrade pour la soirée. Il remercia aussi Molly pour sa compagnie.

"Ce fut un plaisir, Molly. Merci d'avoir rendu cette dernière heure supportable." dit-il plutôt honnêtement.

Ses joues étaient agréablement rosées et ses yeux brillaient alors qu'elle lui souriait et acquiesçait de la tête. Sur ce point, il ne savait pas si c'était dû aux deux bières qu'elle avait consommées jusque là, où à l'attention qu'il lui portait. Peut-être à cause de l'alcool dans son système sanguin, il eût la soudaine envie de dire "tu vois Donovan ? Tes déductions au sujet de mes capacités avec une femme étaient aussi stupides que j'ai dit qu'elles l'étaient !"

"Bonne nuit tout le monde !" dit John en savonnant légèrement ses mots. Il avait bu le double de Sherlock.

Ils commencèrent à marcher vers la sortie et étaient presque à la porte quand Sherlock entendit Donovan dire à Molly :

"Dieu merci il est enfin parti ! Maintenant tu peux vraiment t'amuser ! Peut-être que tu vas avoir la chance de rencontrer un vrai mâle ce soir !"

Ce fut la goutte de trop.

Sherlock stoppa son pas. John s'arrêta à la porte et vit que Sherlock ne le suivait pas.

"Sherlock ? Que se-passe-t-il ? Tu viens ?"

"Dans une minute John," dit-il d'une voix étrangement calme et contrôlée. Puis il se tourna pour faire à nouveau face à leurs amis.

"Oh Molly ?" appela Sherlock vers la table, et elle le regarda. "Molly j'ai failli oublier quelque chose. Pourrais-tu venir une minute ?"

Molly se leva immédiatement de sa chaise et commença à marcher vers la porte. Le reste des personnes présentes observaient la scène, puisque Sherlock avait dû crier pour capter l'attention de Molly. Alors qu'elle se dirigeait vers Sherlock, ce dernier fit quelques rapides enjambées pour venir à sa rencontre. Durant ces dix secondes de marche, non seulement Sherlock la rejoignit mais défit aussi d'un geste vif l'écharpe qui était comme toujours, enroulée autour de son cou. Il la balança littéralement derrière lui où elle se retrouva sur la tête d'un homme innocent assis à une table voisine. Alors que Molly commençait à ouvrir la bouche pour lui demander ce qu'il fabriquait, elle fut coupée net.

Et toutes les autres bouches en tombèrent au sol.

Sherlock s'était arrêté lorsqu'il s'était retrouvé nez à nez avec elle, et en une fraction de seconde, ses mains avaient attrapé sa tête et caressé son visage. Il n'avait pas hésité un instant et s'était penché pour lui donner un baiser fort, insistant et passionné.

Sherlock sentit Molly échapper un souffle étonné au contact de ses lèvres, mais elle se relaxa presque instantanément contre lui, et il sentit ses mains tâtonner pour agripper le col de son manteau. Sa bouche répondit plus que de bonne grâce contre la sienne... et le baiser se retrouva mutuellement approfondi.

La chaleur de ce baiser était palpable pour quiconque avait une vision fonctionnelle.

"Je le savais ! Je le savais ! Qu'est-ce-que j'avais dit ?!" s'exclama Anderson en tapant du poing sur la table tout en regardant les autres. Mais aucun ne put fermer sa mâchoire décrochée, le laissant seul à réagir.

Sherlock embrassa Molly jusqu'à en avoir la tête qui tourne, au point d'en oublier pourquoi il avait initié ce baiser au départ. Il ne fut ramené à la réalité que lorsqu'il sentit ses doigts quitter son manteau et glisser sur la peau nue de sa nuque. Il écarta finalement son visage, séparant délicatement leurs lèvres à présent gonflées. Ils se regardèrent l'un l'autre tout en essayant de reprendre leur souffle erratique et court. Les pupilles de Molly occupaient la totalité de ses iris et il ne pouvait que supposer, avec un léger embarras qu'il devait en être de même pour lui.

Sherlock fut vaguement conscient qu'un certain nombre de tables commençaient à applaudir. Mais sur le moment, il ne put se focaliser que sur Molly. Il s'éclaircit la gorge avant de tenter de parler.

"Pardonne-moi, Molly. Je... j'avais besoin de...prouver une théorie." Il retira ses mains de son visage. Elles se sentirent soudainement vides en retombant sur ses côtés. Elle laissa également retomber les siennes de sa nuque.

"R...rien à euh...pardonner," essaya-t-elle de dire d'un ton détaché, mais sa voix tremblait évidemment. Elle dut elle aussi s'éclaircir la gorge et s'humecter rapidement les lèvres avant d'ajouter. "Je ne suis pas certaine de voir ce que tu voulais, euh... prouver... mais je suis sûre que tu as réussi."

La bouche de Sherlock se dessina d'un petit sourire en regardant la femme douce qui lui souriait en retour. Puis, il se redressa et arrangea son col, tournant la tête vers le reste de la table.

"Bien, maintenant je pense que je suis prêt à rentrer à la maison les gars. Encore une fois, ce fut un plaisir... Molly," dit-il, adoucissant le ton et la regardant à nouveau avec un acquiescement de la tête.

Puis il repartit de là où il était venu, reprenant son écharpe des mains de l'homme qui attendait de la lui rendre. "Merci Monsieur," annonça-t-il en l'enroulant autour de son cou une nouvelle fois. Et sur ces mots, il sortit par la porte que John tenait toujours, en état de choc.

Greg Lestrade se tourna vers le reste de la table et ils se regardèrent tous les uns les autres. Il prit finalement la parole.

"Oh mon dieu. Je ne crois pas avoir déjà désaoulé aussi vite dans toute ma vie."

Molly resta immobile où elle était, un petit sourire collé au visage. Il se passa une minute entière avant qu'elle ne puisse bouger et se rasseoir sur sa chaise avec un bruit sourd. Elle se tourna un moment après vers Donovan avec un grand sourire.

"Autre chose que tu voudrais ajouter, Sally ?"

Sally Donovan arqua un sourcil et ne put que détourner son regard, incapable de formuler une quelconque réponse. Le reste de la table pouffa de rire...

... Exception faite bien-sûr d'Anderson, qui était assis les bras croisés, acquiesçant de la tête, l'air très satisfait de lui-même.

"Je vous l'avais bien dit," répéta-t-il fièrement. "Je vous l'avais dit ! Et maintenant qui est-ce-qui diminue le QI de toute la rue ?!"


A bientôt.